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Chiff' - Page 56

  • De bonnes résolutions? Où donc?

    Bonnes résolutions, bonnes résolutions... Comment dire... J'ai toujours été et mauvaise à en prendre et mauvaise à les tenir. Ce qui ne m'empêche pas d'en prendre régulièrement! L'année 2010 ne fera donc pas exception, il n'y a pas de raison! Projets à gogo, challenges à foison et un bilan lecture qui m'a fait haussé un sourcil! Je ne sais pas si je parviendrai à lire autant en 2010, ni à tenir les challenges!

    Petite liste donc, ce qui me permettra de venir en aide à ma bien connue tête de linotte!

    z Parce que je ne sais pas résister à la littérature anglaise, le challenge Elizabeth Braddon chez Lou!

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    J'ai choisi de lire et en VO s'il vous plaît, Le secret de lady Audley! Ca commence bien avec de sombres secrets, des déclarations enflammées et une allée sombre et isolée (enfin je crois)!

    z Et parce qu'il me fallait une raison pour m'atteler à Elizabeth Braddon en VO, j'ai trouvé le challenge Lire en VO chez Bladelor!

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    Pour moi ce sera le Mini, soit 6 livres en anglais, et plus si affinités! Braddon, Gaskell, Austen dans le texte et les romans du Doctor et de Torchwood que je regarde avec impatience!
    z Je vous ai dit que je ne résiste pas à un classique anglais? C'est un peu comme Viggo Mortensen pour moi... Une sorte d'obsession! Alors forcément quand Karine:) a agité le chiffon rouge sous mes yeux, je n'ai pas résisté!
    Il y aura donc du Braddon, Du Gaskell, et pour le reste, je piocherai dans la biblio au fil de mes envies!
    z Chez GeishaNellie, un challenge auquel je ne peux pas résister! De la SF à gogo, et à gogo! Je prends évidemment le crazy defi! Même pas peur! A priori, ce sera du Baxter, du Peter Watts avec un brin de hard SF et probablement Ian McDonald!
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    z Et puis évidemment il y a A lire et à manger auquel je participe! Après tout, c'est la moindre des choses, c'est le mien!!
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    Voilà pour les challenges! Pour le reste... Nous allons podcaster, avec plein de projets, mais alors tout plein et un joli logo en plus! Et puis j'ai mille et une séries à regarder comme Battlestar, Stargate (Mimine, c'est vraiment parce que c'est toi) et autres, mille et un films à voir dont un paquet de daubes pour terminer mon éducation! Et... le Doctor à suivre de trèèèèèès près! Vraiment, vraiment près!
    ( Davvvviiiiiiiiiiidddd)
    Et avec tout ça? Et bien trouver le temps de bouquiner autant, soit pour 2009 131 romans adulte, ados et jeunesse, et 155 bandes dessinées et mangas... Je me fait peur à moi aussi. Si, si! Autant vous dire que je n'ai pas tout chroniqué!
    D'ailleurs parmi mes préférés de cette année écoulée vous trouverez: Le livre des choses perdues, Fleep, Dracula, Kimi Wa Pet, La grand-mère de Jade, Le vent dans les saules, World War ZExpiation, Le roman de monsieur Molière, La petite dame en son jardin de Bruges, Eifelheim, Les aubes écarlates, Cristal qui songe, Fahrenheit 451, Rapport aux bêtes, Les petites fées de New-York, Le vieux qui lisait des romans d'amour, La femme de l'allemand, Au bon roman, Avril enchanté, Dis oui Ninon, Le nom du vent, Princess Bride, Le mur invisible, Lorna Doone, Beignets de tomates vertes, Les dépossédés, Miss Charity, Mrs Palfrey, Oedipe sur la route, L'étrange vie de Nobody Owens, Lemashtu, Maus, Le coeur cousu, Laver les ombres, Période glaciaire, La chute, La ligue des héros, La servante écarlate, La traversée du désert,...
    Et vous?                              
  • N°6 - Atsuko Asano

     

    N°6 est une ville où tout et chacun est à sa place et où les enfants aux capacités remarquables, comme Aster, sont éduqués pour former l'élite quelque soit leur origine. Mais à N°6, il ne suffit pas d'être surdoué pour être choyé, il faut aussi être un bon citoyen. Et un bon citoyen, Aster cesse de l'être la nuit où il vient en aide à un adolescent en fuite, Le Rat. Puni pour son acte d'incivilité, Aster est exclu de son école et doit quitter son existence protégée. Quatre ans plus tard, il est témoin de deux morts suspectes dues à une mystérieuse maladie. Pris pour bouc émissaire par la police de N°6, il est contraint à la fuite. C'est le moment que choisit Le Rat pour refaire surface et le secourir à son tour. Pour Aster, c'est la chute dans un univers inconnu et effrayant où tous repères et toutes certitudes sont balayés.

    N°6 n'a rien de particulier, rien d'original. Oui, vous avez bien lu. Et pourtant, pourtant, à peine le premier tome terminé, vient une envie irrépressible de se jeter sur le tome 2 pour connaître la suite de l'histoire qui en compte 6. Le pire c'est qu'il n'est même pas possible de gémir que c'est trop injuste, que c'est encore une série à rallonge, le premier tome se lit en 2 heures et la suite sera sans doute aussi rapide à avaler! C'est qu'Atsuko Asano est diablement efficace! C'est court, mais dense! Dans ce premier tome, elle installe presque tranquillement cadre et personnages mais sans oublier d'instiller mystère, angoisse et interrogations. Qui est Le Rat par exemple? Et pourquoi est-il poursuivi par la police? Quel est ce mystérieux extérieur où sont relegués les parias? Qu'est-ce dont que N°6? La ville parfaite ou une prison dont es habitants ne sont pas conscients? Pour un lecteur averti, la trame se dessine et on se doute des chemins que vont prendre l'intrigue. Mais en même temps, l'auteur sait parfaitement jouer d'effets de surprise et on se demande de quelle manière elle va poursuivre son histoire!

    C'est en tout cas une dystopie qui joue parfaitement sur les thème de la société parfaite, du contrôle écologique, de la soumission à l'autorité et de l'éducation tout en installant un suspense plutôt prenant. Il y a l'émergence de la maladie, la fuite d'Aster, mais il y a aussi toute une réflexion sur l'utilitarisme, notamment à travers l'éducation à laquelle est soumis Aster, spécialisées, centrée sur les besoins de la ville et de la société (sciences, ingénierie,...) confrontée à l'éducation du Rat dont la tanière contient un mur de livre assez impressionnant. Humanités contre science, la bataille s'amorce dans le premier tome et promet des moments intéressants dans les tomes suivants.

    Asano, Atsuko, N°6, Rocher jeunesse, 2007, 4/5

  • Le réveil des dieux - Fabrice Colin

     

    "Au soir du 23 mars 1888, soit douze ans jour pour jour après l'invasion du Japon par l'armée de sa Majesté britannique, un cataclysme d'une ampleur inimaginable s'abat en quelques secondes sur la cité de Tokyo. Cette nuit-là, six mille habitants périssent engloutis. Ils auraient pu être dix millions. Voici l'histoire du jeune garçon grâce à qui le pire a été évité. Il avait trois jours pour retrouver son père : trois jours pour comprendre le monde et faire la paix avec son enfance. En vérité, il allait sauver la ville. Son nom était Errol Steel."

    Uchronie de fantasy (enfin selon moi du moins, d'autres diraient que ça flirte avec le steampunk... ou avec encore d'autres trucs obscurs), Japon, kamis, sauvetage in extremis du monde (enfin, de Tokyo, mais nous arrêtons-nous à ce genre de détail?), ce roman de Fabrice Colin avait tout pour me plaire. C'est donc avec un certain enthousiasme et des attentes dues à ma bonne opinion de ce monsieur que je me suis lancée dans la lecture des aventures d'Errol Steel.

    Résultat? Et bien, le moins qu'on puisse dire c'est que Fabrice Colin surfe sur la vague japonisante mais avec un talent certain: le Tokyo de 1888, qui devrait être celui de l'ère Meiji est un mélange entre Japon traditionnel, colonie britannique, technologies inhabituelles et magie. On y trouve pêle-mêle des anté-mages, hommes dont les capacités ont été modifiées par l'antelium, un mystérieux métal, des trams, des engins volants, des automates plus que perfectionnés, des sorciers, des esprits et j'en oublie. Le tout donne un univers qui sans être d'une folle originalité, éveille l'intérêt et donne envie de creuser l'envers d'un décor parfait pour les aventures de ce jeune anglais dont le destin est de sauver Tokyo des menées d'un complot qui réunit aussi bien des anglais que des japonais. C'est d'ailleurs là qu'intervient mon bémol quand au roman: le principe de départ est intéressant. Ce n'est pas un japonais qui est destiné à sauver Tokyo, mais un jeune anglais qui ne parle quasi pas un mot de japonais. Errol ne fait pas partie, à priori des gentils dans un histoire qui veut aussi amener ses lecteurs à réflechir sur la colonisation et la résistance à la colonisation, la manipulation politique et quelques autres choses. Or, alors qu'il est le fils de l'ennemi, c'est lui qui est choisit. Et qui va en quelque sorte, en se battant avec des japonais pour sauver la ville , devenir le produit de la cohabitation de deux cultures. Amenant par la même occasion des japonais plutôt enclins à se battre contre tout ce qui britannique à revoir leur position. Tolérance donc et critique de la colonisation. Mais la manière d'amener la chose est un peu tirée par les cheveux. S'ajoute à cela des rebondissements qui peuvent parfois paraître un brin artificiels et un rythme un peu hâché. Dommage.

    Ceci étant dit, Le réveil des dieux est un roman qui se lit d'une traite, prenant et agréable à lire avec un beau panel de personnages plutôt bien croqués, de relations familiales et amicales complexes! Il plaira sans aucun doute aux ados! Pour ma part, malgré une légère déception, j'ai passé un bon moment! C'est du bon roman d'aventure!

    Colin, Fabrice, Le réveil des dieux, Hachette, 2006, 3.5/5

  • Le ciel au-dessus du Louvres - Yslaire, Carrière

     

    Le Louvres a la très bonne habitude de donner carte blanche de temps à autre à un talentueux dessinateur de BD. J’avais adoré l’histoire un peu folle racontée par Nicolas de Crécy, j’ai donc sauté sur l’occasion de découvrir le travail d’Yslaire et de Jean-Claude Carrière sur un de mes musées préférés.
     
    1793. La Révolution Française bat son plein, la Terreur s’annonce, le musée du Louvres ouvre ses portes. Dans deux des salles de l’immense château, David peint la Révolution. C’est à lui que Robespierre demande de représenter le concept d’Être Suprême qu’il vient d’inventer et qui sera célébré. Alors que le peintre chercher désespérément un modèle pour cet être suprême, Jules Stern, un jeune homme venant de Khazarie le trouble au point finir par l’obséder.
     
    Bernard Yslaire et Jean-Claude Carrière ont choisi de s’intéresser à une période passionnante de l’histoire du musée du Louvres : le moment de sa naissance, au cœur des troubles et des violences de la Révolutions française. En quelques pages, ils croquent l’atmosphère ensanglantée des rues de Paris, la fièvre populaire, l’espoir immense qui porte la population et les dissensions qui commencent à déchirer les rangs des révolutionnaires et vont amener à la Terreur. Vingt chapitres successifs brossent par petite touche le portrait de la Révolution dans ses interrogations et ses excès. C’est passionnant de voir cela mis en image.

     


    La période est vue avec beaucoup de pertinence, sans aucune pesanteur : on voit se dérouler la tragédie par le petit bout de la lorgnette, en partageant l’intimité de David et de ses proches dont Robespierre. Elle s’entremêle avec l’obsession grandissant de David pour un modèle, un très jeune homme mystérieux, Jules Stern, obsession qui va le mener au pire. Cet aspect de l’histoire est romantique, très romantique, tout en exaltation, en grandes envolées, en sentiments exacerbés. Et c’est ce qui, finalement,  m’a déplu. Ce n’est aucunement un reproche quand à la qualité du scénario et du dessin, juste mes goûts qui ne m’ont jamais portés vers le romantisme et, je crois, ne m’y porteront jamais. J’ai trouvé David l’exalté crispant, l’attitude des personnages parfois un peu outrée, les grandes envolées un brin pénibles.
    Reste la qualité du dessin, magnifique, plein de détails, oscillant entre croquis et dessin achevé, avec pour seul regret un sentiment de « plat » en ce qui concerne les couleurs. Il y a des planches fascinantes, comme celle qui présente l’ouverture du musée du Louvres, qui montre l’accrochage des toiles, le fourmillement du public…On peut même jouer à reconnaître les toiles !


    Et puis la réflexion sous-jacente, fondamentale, sur les rapports de l’art et du pouvoir. Après avoir été le peintre d’une élite, David devient le peintre de la Révolution : pour lui, la peinture doit être porteuse des valeurs de la République. Jusqu’à ce que Révolution et Terreur révèlent leurs failles et qu’il lui faille trouver un nouvel idéal pour assouvir son besoin d’absolu, un nouvel idéal qui se révélera aussi friable que l’ancien. Le suivre faisant face aux aléas de l'histoire est passionnant.
     

    Au final ? Une belle balade dans les couloirs du Louvres et les méandres de la Révolution Française. A ne pas manquer !

     

    Merci à Véronique pour cette belle découverte!
     

    Yslaire, Bernard, Carrière, Jean-Claude, Le ciel au-dessus du Louvres, Futuropolis, Musée du Louvres, 2009, 3.5/5