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Au boulot!

  • Les nombreuses vies de Harry Potter - André-François Ruaud

     

     

     

    "En replaçant la magie au centre du récit réel, en réaffirmant haut et fort que l'on peut (que l'on doit) réenchanter ce dernier, Rowling entérine ce que nombre d'écrivains avant elle -Roald Dahl, Susan Cooper, Jill Murphy, Jane Yolen, Neil Gaiman, Terry Pratchett et tant dautres - avaient déjà démontré: la fantasy peut aussi aborder le réel."

    A partir de là, j'étais fichue! Accrochée, menée par le bout du nez avec un immense plaisir. Particularité de ce documentaire pas tout à fait comme les autres, parler, comme s'ils existent, des jeunes sorciers et autres magiciens qui peuplent les romans de fantasy pour la jeunesse. A commencer par Harry Potter, après tout le sujet premier de cette biographie.
    Mais reprenons les choses dans l'ordre. Autrefois, le monde était empli de magie et de créatures mysérieuses dont il ne reste plus aujourd'hui de trace que dans les légendes, les contes et le folklore, la mythologie qui fascinent encore petits et grands. Pourtant, la magie n'a jamais quitté notre univers. Sous le vernis de la normalité, se cachent bien des choses: écoles de magie, mondes étranges, balais et potions, baguettes magiques, fantômes,maisons plus grandes qu'elle ne le paraissent... Tel est le point de vue adopté par André-François Ruaud dans ce beau documentaire qui explore la fantasy jeunesse et adulte par moment en utilisant la vie de Harry Potter et de certains des héros qui peuplent les pages de romans qui ont enchanté des générations de lecteurs. Mêlant avec habileté réflexions sur les légendes et mythologies, sur la littérature pour la jeunesse et imagination débridée, Ruaud donne corps à un monde magique où tout se mêle et s'entrecroise. J'ai été assez époustouflée par sa chronologie du monde magique qui parvient à faire coïncider les événements qui se déroulent dans des romans aussi différents que la saga Harry Potter, le Monde de Narnia, les comics de Neil Gaiman ou les romans de Terry Pratchett. Le tout fourmille de mille références qui donnent envie de se précipiter séance tenante chez le libraire le plus proche pour se procurer ces petits bijoux de la littérature anglo-saxonne comme The dark is rising, de faire un tour du côté des travaux de Favre -Saada, de croiser la route de Johnny Maxwell...

    Cet article, le plus long, est un petit bonheur. Il est complété par plusieurs autres articles. Un article qui détonne un peu sur la tradition des romans scolaires anglais à travers la série Bennett, un autre sur les symboles dans Harry Potter, qui n'apporte rien de très neuf mais qui n'en est pas moins passionnat. Et puis il y a ce travail sur les rivaux de Harry Potter, ces autres apprentis magiciens et sur la figure de l'orphelin dans les récits merveilleux et la littérature jeunesse. Le tout donne envie de lire et d'explorer. Seul regret, le choix des oeuvres laisse la part belle à la littérature anglo-saxonne, oubliant un peu le foisonnement de la fantasy en France et ailleurs. Loin de moi l'idée de reprocher à monsieur Ruaud ses choix ceci dit, c'est le parti pris de l'ouvrage et il est fort intéressant! Mais il est vrai que ceux qui s'attendent à un "vrai" documentaire sur Harry Potter risquent fort d'être déçus par cette approche un peu fourre-tout (de la fantasy à la littérature scolaire en passant par les écoles de magies et la symbolique du bois dans la tradition celte) et joyeusement éclectique. On peut trouver que c'est parfois un peu tiré par les cheveux, un brin longuet, mais le tout passe comme une lettre à la poste et laisse la tête pleine d'idées et de questions. Ne reste plus qu'à approfondir un peu en chinant deci delà!

    Par contre, gros bémol pour les coquilles qui émaillent le texte et qui portent préjudice à ce qui pourrait être sinon un très bel ouvrage à la couverture splendide et aux multiples illustrations. Dommage! Mais cela ne doit pas faire passer à côté de cet essai qui est une assez jolie réussite!

    Ruaud, André-François et alii, Les nombreuses vies de Harry Potter, Les moutons électriques, 2009, 3.5/5


  • Vocation?

    Voilà, aujourd'hui j'ai envie de pondre une bulle sur mon métier. Oui, mon métier, bibliothécaire. Enfin pas tout à fait encore. Bibliothécaire stagiaire est mon statut. Padawan je suis.

    Ceci dit, le padawan a déjà trainé ses guêtres un peu dans son nouveau milieu naturel et beaucoup dans l'Enfer-des-bibliothécaires-en-formation. Il peut donc affirmer une chose: quand on lui disait qu'aimer lire est une condition nécessaire mais non suffisante pour être bibliothécaire, ce n'était pas une blague. Il faut aussi: des nerfs d'acier, un métabolisme capable d'assimiler le sucre et le gras à haute dose, un sens pratique à toute épreuve (et là, je me sens un tantinet inquiète), un très solide sens de la diplomatie (et je n'ai pas encore trouvé en rayon La diplomatie pour les nuls), savoir compter sans ses doigts (aïe). J'en passe et des meilleures. Mais le pire, le pire... est sans doute de rester assise des heures à écouter des gens parler en rongeant son livre (ou son boîtier de CD selon les affinités). Et parler sur les ratios, les mètres linéaires, les mérites comparés des portiques et des antivols avec la RFID, les bonnes pratiques d'accueil, comment rédiger une bibliographie selon la norme Z-quelque-chose, les marchés publics et la LOLF.

    Ce n'est pas que je ne sache pas l'importance de tout ça, mais heureusement qu'il y a les stages pour se rappeler pourquoi on a passé ce concours. Les chorégraphies sur Meunier tu dors, les chariots de retour, le regard illuminé des petiots auxquels on raconte une histoire, les crises de fou rire devant les imitations de Mandarine la petite souris, et les livres...