« Un personnage se réveille d’un évanouissement, bloqué dans une cabine téléphonique inexplicablement entourée de béton. Armé de sa seule intelligence – il est visiblement très doué en mathématiques – ainsi que des quelques objets plus ou moins mystérieux présents dans la cabine, il tente d’élaborer un plan pour se sortir de là. Mais tout d’abord, où se trouve-t-il donc ? »
Fleep est une drôle de bande dessinée et un huis clos à la fois angoissant, absurde et réjouissant. Le personnage principal, Jimmy, pénètre de manière tout à fait anodine dans une cabine téléphonique, décroche, passe un appel, et se retrouve coincé dans une autre cabine, laquelle est entourée de béton… Ce n’est pas la seule bizarrerie : au bout du fil on parle une langue bizarre, l’annuaire et la monnaie ne sont plus les mêmes… Et pourquoi diable a-t-il un roman en russe dans sa poche alors qu’il ne parle pas un mot de russe ? Rien qui empêche notre héros de trouver petit à petit des solutions en utilisant trois pièces de monnaie, deux stylos bille du fil dentaire, une montre, des origamis en papier et quelques calculs.
C’est totalement improbable et pourtant, ça marche grâce à la logique sans faille dont fait preuve Jimmy et qui le fait aboutir à une chute inattendue. Une jolie preuve que la logique peut mener à tout !
J’avoue apprécier le style épuré et tout en rondeur de l’auteur qui excelle dans le dessin comme dans la construction de ses pages et rend parfaitement le sentiment d’enfermement et d’angoisse que peut éprouver ce pauvre Jimmy. C’est tout simple, court, en noir et blanc, c’est un bel objet et c’est excellent !
Shiga, Jason, Fleep, Cambourakis, 2008, 4/5