"Peabody had better retire to her bed; she is clearly in need of recuperative sleep; she has not made a sacarstic remark for fully ten minutes."
Amelia, Emerson *sigh*
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"Peabody had better retire to her bed; she is clearly in need of recuperative sleep; she has not made a sacarstic remark for fully ten minutes."
Amelia, Emerson *sigh*
Zarate Vega a une toute petite particularité. Minuscule. Il est la réincarnation du Christ et se doit, par conséquent, de diffuser la bonne parole. Mais les voies du Seigneur, pour impénétrables qu'elles sont, n'en sont pas moins difficiles. Et la chair est faible. Quand il apprend que dans une mine vit une prostitué dévote de la Vierge du Carmel, prénommé, ni plus ni moins, Magdalena, il prend son baluchon pour tenter de la convaincre de devenir sa disciple. La rencontre va faire des étincelles.
J'ai craint environ 30 secondes la charge contre la religion à grand renfort de sabots et autres accessoires. Mais non. Point du tout. Non pas que ce ne soit pas moqueur, bien au contraire. C'est même à mourir de rire par moment. Ce brave Christ d'Elqui faisant face aux aléas de la vie d'un messie réincarné ne manque pas de courage et de ridicule. Il faut absolument lire quelques uns de ses conseils et axiomes. Quant à ceux qui lui font face, des fervents aux sceptiques... Le récit est drôle, enlevé, et le seul reproche que je pourrais lui faire, pour autant que c'en soit un, est que les mésaventures de Domingo finissent par être un brin répétitives. Rien qui ne soit aisément renvoyé dans les limbes par ce mélange halluciné de critique sociale sur fond de lutte des mineurs contre leurs patrons, de paillardise, de folie et de poésie. C'est finalement plus de foi dont il est question que d'argumentation anticléricale, même si la critique là, et bien là. On balance à chaque page entre fable et réalisme. C'est par moment attendrissant, à d'autre surréaliste, jamais facile, très conseillé pour égayer les soirées d'hiver.
" C'est un bon remède contre l'arrogance des hommes que de tourner la tête de temps en temps et de contempler sa propre merde."
Rivera Letellier, Hernan, L'art de la résurrection, Métailié, 2012, 250p.
Pour une fois que je lis le Goncourt avant même qu'il ne soit goncourisé, et pire, horreur, surprise, stupéfaction, pour une fois que j'aime le Goncourt, il me fallait me fendre d'un billet malgré la procrastination qui m'assaille de toute part comme un navire en perdition au sein de la tempête telle celle qui rugit derrière mes fenêtres. Mais je m'égare. Le Goncourt donc. A ma décharge, j'aime la plume de Jérome Ferrari depuis Un dieu un animal. L'homme, je ne sais pas, je n'ai aucun éléments pour me prononcer bien que je l'eus trouvé fort sympathique à l'écouter recevoir le Prix Landerneau à l'époque où j'étais une vraie bloggeuse qui fait des billets.
Je ne vais guère faire preuve d'originalité dans la tempête d'éloges divers qui déferlent, mais il s'avère que j'ai beaucoup, mais alors beaucoup aimé Le sermon sur la chute de Rome. Parce que ses personnages sont des salauds, tous à leur manière, d'abominables salauds qui ont pour seul défaut d'être humains. Parce que le style est superbe. Le sermon sur la chute de Rome c'est la fin du monde qui arrive à tout un chacun le jour où les illusions s'évaporent, une histoire tellement localisée qu'on a l'impression de sentir la Corse au travers des pages, et pourtant universelle.
Je m'arrête là, je vais encore me retrouver à digresser. Fermez vos oreilles au battage médiatique et lisez. Ca vaudra tout les avis du monde.
Ferrari, Jérôme, Le sermon sur la chute de Rome, Actes Sud, 2012, 202p.
Si Kristin Kimball débarque un jour dans une ferme, ce n'est pas par amour de la verdure et des animaux, mais parce que, toute citadine qu'elle soit, le journalisme vous mène à tout. Et manifestement à trouver le grand amour, devenir fermière et délaisser les talons pour les bottes en caoutchouc.
Je m'attendais au pire catégorie "j'ai changé de vie, regardez comme c'est une belle leçon mes amis, nous pouvons tous vivre d'agriculture bio et d'eau fraîche". Des resucées de Mange, prie, aime, ou autre... Un trauma persistant. Au choix. Mais bon, Cathulu n'ayant rien perdu de sa force de persuasion, et les bottes roses (oui, manifestement roses) de la couverture faisant leur petite impression, je me suis finalement décidée à mettre le nez dans les aventures de Kristin Kimball. Pour me retrouver à ne plus les lâcher. C'est que la dame a l'art et la manière de raconter avec humour et réalisme sa découverte de la vie de fermière, de bonheurs en mésaventures. On apprend avec elle bien des choses à commencer par ce qu'il se passe dans une vente aux enchères avec des amishs, comment faire face à un taureau furieux et à un agriculteur sexy en diable, ou biberonner un veau. La suivre dans cette nouvelle vie s'avère être un véritable plaisir, et c'est avec regret qu'on la quitte, elle et sa tribu à la dernière page.
Hop! Qu'est-ce que vous attendez?
Cathulu en parle à ravir.
Kimball, Kristin, Une vie pleine, 10/18, 280p., 2012