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  • L'amour est dans le foin - Angela Morelli

    amour-dans-foin.jpgHistoire de rendre service, Louise part passer ses vacances au fin fond de la campagne picarde pour suivre les travaux de la maison de Gisèle, une bonne copine de son amie Émilie. Armée de ses résolutions et du dernier Goncourt, sans compter sur une motivation quelque peu vacillante et d'un plan fantaisiste, elle compte bien tenir le vœu d'abstinence imprudemment fait devant sa bande de copines. Las, la tranquillité ne sera pas au rendez-vous, entre les yeux ravageurs de  Joffrey et les tablettes de chocolat d'Arnaud.

    Sans aucune surprise, c'est excellent: drôle, pétillant, bourré de références qui forment un jeu de piste fort sympathique, et, ce qui ne gâche rien, bien écrit. Loin de moi l'idée de jeter des tombereaux de fleurs à l'auteur, mais c'est un réel plaisir de lecture qui se laisse dévorer sans résistance. Et en même temps, même si c'est une vraie, vraie, vraie romance, c'est aussi comme dans L'homme idéal (en mieux), un joli portrait de femme moderne, bourrée de failles, de complexes, d'humour, et de surprises. On termine avec l'envie d'aller faire un tour en baie de Somme pour découvrir les phoques, et de retaper une grange, sait-on jamais! Avec celle, aussi, de continuer à découvrir ce univers attachant qui prouve bien que paillettes et rose bonbon ne riment pas forcément avec niaiserie!

    Pour l'instant, c'est en version numérique, mais croisons les doigts, il se pourrait qu'un jour une version papier voit le jour. Et pour patienter, une nouvelle à venir pour le Salon du Livre de Paris!

     

     

  • Temps glaciaires - Fred Vargas

    Vargas.jpgIl y a quelques auteurs comme ça pour lesquels j'ai tendance à me retrouver, tout à fait par hasard, dans la librairie la plus proche, au garde à vous et prête à oublier toute dignité, le jour même de la sortie de leur tout beau et tout frais dernier roman. Limite je couinerais à l'instant même où l'objet de mes désirs pourrait, également par hasard, se retrouver entre mes mains.

    Or donc, Fred Vargas est de ceux-là. Moi qui ne lit plus de romans policiers. Il faut dire que je suis successivement et simultanément parfois, tombée amoureuse du commissaire Adamsberg, de Marc, de Matthieu, et du commissaire Adamsberg. Que j'ai donc été littéralement ravie de retrouver. Quand on aime, on s'assoit parfois sur ses principes.

    Mais revenons à nos moutons, en l’occurrence à nos sangliers, même si je me garderai bien du moindre spoiler. Temps glaciaires est, comme d'habitude, un excellent roman, fourmillant des détails historiques, anthropologiques, ornithologiques et touristiques auxquels les afficionados sont habitués. Adamsberg, Danglard, Retancourt et les autres sont fidèles à eux-mêmes, l'intrigue tarabiscotée à souhait, la pelote suffisamment serrée pour qu'on se demande quasi jusqu'à la dernière page, qui diable a pu. On se glisse dedans comme d'un rien, les pages se tournent toutes seules, et peut-être mon seul bémol, la fin m'a parue un peu rapide. Tout petit bémol, tant la plongée dans la Révolution Française et l'univers de ses amateurs contemporains est passionnante. On y découvre foule de détails et d'anecdotes à mesure que le commandant Danglard fait la preuve de son invraisemblable mémoire, et une étrange résonance avec l'actualité par moment.

    C'est intelligent, bien écrit, c'est Fred Vargas fidèle à elle-même et à ses personnages, c'est un bonheur. Sur ce, je vais entamer la relecture de l'intégrale.

  • L'homme idéal (en mieux)

    homme idéal.jpgIl se pourrait fort que de nouveaux courants d'airs errent dans ma cervelle de moineau, j'étais persuadée d'avoir déjà offert au vaste monde une chronique dithyrambique et enflammée du premier opus de la merveilleuse, scintillante et chatoyante Angéla Morelli lors d'un de mes innombrables retours en ce lieu. Mon désarroi fut donc abyssale lorsque je me rendis compte de mon fourvoiement. Las! Un tel oubli! Comment pus-je!

     D'autant que mon petit cœur tout mou a littéralement fondu à la lecture de ce premier roman plein de fous rires, de tendresse, d'amitié et d'amour et que j'en suis pour le moins à la quatrième lecture des aventures d’Émilie et Samuel. Avec les mêmes gloussements ravis, les mêmes soupirs, et les mêmes yeux brillants aux mêmes passages. Et pour autant, foin de nunucherie et autres culculeries: c'est une histoire d'amour, certes, mais c'est aussi la vraie vie des femmes qui s'invite au détour des pages. Pas toujours bien coiffée, oubliant à qui mieux mieux ses affaires, quand ce n'est pas les courses, se débattant dans des relations familiales pas toujours simples, pétillante, inventive, drôle, Émilie donne l'impression qu'on pourrait la croiser demain au coin de la rue, tout comme son entourage avec qui on adorerait se faire des comètes sur les ongles. C'est frais, c'est humain, ça sonne juste. Et si les clichés s'invitent, comme il se doit, c'est toujours avec la petite touche de fantaisie qui change tout et surtout une plume qu'on a envie de retrouver très vite.

    Bref, L'homme idéal (en mieux), c'est comme une tablette de chocolat sans les calories, une bouteille de champagne sous forme de pages bien solides, une couette un soir d'hiver, ça fait du bien. Et, je l'avoue, ayant eu l'heur et le bonheur de connaître pareille bande de copines, les souvenirs qui remontent à cette lecture, y mettent un petit goût de nostalgie qui se savoure comme une petite goutte de bon whisky au coin du feu. Un coup de cœur qui a déjà intégré l'étagère des indispensables.

     "Par le marteau de Thor, se dit-elle en soupirant. Il va me prendre pour le Petit Poucet."

     

    Et c'est un coup de projecteur de Stephie!

    Angela-Morelli.jpg

  • Les vieux fourneaux - Lupano et Cauuet et au

    les-vieux-fourneaux-bd-volume-1-simple-205635.jpg"Qu'est-ce que tu veux faire d'autre? A nos âges il n'y a guère que le système qu'on peut encore besogner. Du coup, ma libido s'est reportée sur la subversion."

    Et ce n'est pas la libido qui manque aux trois vieux anars/aventuriers/autres sur le retour qui se consacrent à qui mieux mieux à pourrir la vie de la société en utilisant toutes les armes à leur disposition, des cannes blanches aux petites faiblesses du grand âge, le tout en vengeant des amours bafouées, et en luttant contre le grand capital. Et en embarquant une petite-fille qui aurait préféré continuer à se consacrer à ses marionnettes.

    C'est absolument réjouissant de la première à la dernière case des deux albums pour l'instant parus: les dialogues pourraient être signés Audiard, le scénario est ficelé à point, les personnages sont attachants en diable, le dessin parfait, le regard sur la société acéré. J'adore, je conseille, je surligne et si je pouvais, je ferais clignoter en rose avec des paillettes.

    Une petite dernière pour la route? C'est bien parce que vous insistez: "Mais qu'est-ce qu'il a dit? Parle ou c'est l'automne des gencives!"

  • Au bonheur des ogres - Daniel Pennac

    Au bonheur des ogres.jpgLes Malaussène, pour moi, ce sont mes premières nuits blanches de lectrice, le bonheur de lire, relire, rerelire, rererelire, rerererelire encore et encore les aventures de cette joyeuse bande de cinglés, le premier roman doudou de grande personne. Les Malaussène, c'est de la joie, des frissons, des fous rires, des yeux écarquillés, un peu, d'accord, beaucoup de bovarysme (Pastor, Pastor...), Belleville, Paris. Et puis un jour, l'infidélité, d'autres aventures, d'autres plumes, la peur de revenir à ces premières amours et d'en être déçue.

    Vous savez quoi?

    C'est toujours aussi bon.

    Après tout, c'est bien connu, je n'avais rien à lire...