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Chiff' - Page 54

  • Je mourrai pas gibier - Guillaume Guéraud

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    Mortagne n’est pas bien grand, mais ce n’est pas pour autant que l’harmonie y règne. Entre ceux du bois et ceux de la vigne, les coups et les coups bas pleuvent tous les jours sauf celui où tout le monde fête la chasse. Car à Mortagne, on naît chasseur, et en tant que tel, on ne mourra pas gibier. Martial, lui, s’est échappé. Au bois qui était son destin, il a préféré la mécanique dans un internat et fuit ainsi son père qui meurt des poussières de bois respirées toutes sa vie, la violence de sonfrère et une vie toute tracée. Sauf que quand on sort des cadres, c’est un coup à se lier d’amitié avec Terence, celui qui a la tronche de travers, l’idiot du village. La victime désignée de tous les dérapages. Jusqu’à l’irréparable.

    S’il y a un auteur pour la jeunesse qui a provoqué le débat, voire le scandale, c’est bien Guillaume Guéraud. Il faut dire que ce n’est par lui que passeront les jolis petits lapins roses des happy end. Guéraud, c’est du lourd, du poisseux, du violent. C’est la vie et ses atrocités, L’angoisse sans aucune tentative de l’atténuer. Le désespoir parfois. Se lancer dans Je mourrai pas gibier, c’est accepter de se prendre une claque, d’avancer avec l’estomac noué et d’en sortir le souffle coupé et vaguement nauséeux. Guillaume Guéraud pratique une écriture sèche qui va à l’essentiel et excelle à entrer dans la psyché de ses personnages. Martial, on le connaît de « l’intérieur », on découvre Mortagne par ses yeux. Sa lassitude, son désespoir, puis sa colère, le lecteur les vit avec lui. On s’approprie presque les mots de cet adolescent qui a laissé éclater sa haine et sa colère.

    Personne n’est condamné au nom de quelque morale que ce soit dans ce roman. Il y a juste l’enchaînement dramatique qui mène à l’irréparable, les traditions d’un village où la violence est quotidienne, où l’ignorance fait des ravages, où ce qui est différent est rejeté aux marges et utilisé en bouc émissaire. Un village où un jeune adolescent sans problème devient un de ces tueurs fous. Sans jamais rien excuser, l’auteur décrypte les événements, les non-dits qui conduisent à vouloir se faire justice soi-même et au meurtre. Il décrit superbement la souffrance de se sentir différent, de décider de s’éloigner et de changer de vie. Il sait montrer par petite touche l’importance du milieu social, de l’éducation dans une vie.

    Alors, oui, Je mourrai pas gibier est un roman violent. Mais c’est surtout un de ces romans qui font grandir parce qu’ils ouvrent les yeux.

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    Le roman a été adapté au format roman graphique par Alfred qui offre là un magnifique album. Extrêmement fidèle au récit de Guéraud, il joue sur  le champ, le contre-champ, les décalages de temps et d’espace, rendant d’autant plus violentes, les quelques scènes qu’il a choisi de représenter. On y retrouve magnifiquement mis en image l’atmosphère lourde et noire du roman, les paysages autour du village. Le trait, brutal, est totalement en accord avec le récit et la colère de Martial. Mention spéciale à la couverture et à la quatrième de couverture qui résument en deux dessins et l’ambiance du récit, et l’histoire de Martial. C’est magistral, parfois même plus violent que le roman puisque mis en image. Plus violent, mais pas plus terrible tant imaginer peut parfois être pire que voir. Mais Alfred n’a pas hésité à dessiner les aspects les plus crus et durs de cette histoire, en des cases qui donnent envie de fermer les yeux.

    L’un comme l’autre magistral et essentiel.

     

     

    Guéraud, Guillaume, Je mourrai pas gibier, DoAdo Noir, Rouergue, 2006, 5/5

    Alfred, Je mourrai pas gibier, Delcourt, 2009

  • Les éveilleurs - Pauline Alphen

    Claris et Jad vivent à Salicande, une vallée encaissée où vit une petite communauté que leur père dirige. Leur mère, Sierra, fille du fondateur de Salicande, a mystérieusement disparu le jour où ils fêtaient leurs trois ans. Depuis ce jour, ils grandissent entre un père muré dans son chagrin, une gouvernante à la tendresse débordante, et Blaise leur étrange et si vieux précepteur, à la fois semblables et complémentaires. Mais peu à peu les jumeaux se détachent l'un de l'autre, et pas seulement parce que leurs sexes différents et la maladie les séparent. D'étranges événements se produisent qui annoncent un avenir sombre où leur rôle sera central.

    En voilà une bonne surprise! Autant l'avouer, à la lecture de la quatrième de couverture et de l'argument de l'éditeur, je m'attendais à la traditionnelle histoire de fantasy pour adolescents aux ficelles grosses comme des baobabs et à la trame usée à force d'avoir été utilisée par des écrivains en manque d'inspiration. Et bien non. Pauline Alphen a choisit de prendre des chemins détournés et offre un premier tome plus que prometteur et qui, à sa manière, m'a rappelé les tournants qu'on pu marquer des oeuvres comme celle de Bottéro par exemple.

    Première bonne surprise, contrairement à ce que laissait supposer la quatrième de couverture, nous ne sommes pas dans un univers fantasy, mais dans un bon vieux monde post-apocalytique qui se remet doucement, ou plutôt ne se remet pas de la catastrophe qui a vu le départ vers les étoiles des nantis et la quasi destruction de l'espèce humaine abandonnée sur une planète rendue exsangue par les technologies, la science, et l'irresponsabilité humaine. C'est donc un monde appauvri, régit par des règles strict, ayant presque tout oublié de son passé qu'installe petit à petit Pauline Alphen. Sa bonne idée, car c'en est une est de faire découvrir le passé de Salicande et de l'humainté à son lecteur en même temps que les jumeaux. l'apprennent par Blaise et la famille du libraire Borges. L'effet de surprise joue et on a envie, comme les deux adolescents, d'en découvrir plus sur ce monde d'avant dont il ne reste plus guère que des livres et des histoires qu'on se raconte à la veillée. Importante la place des livres d'ailleurs, et celle de l'écriture aussi. On découvre au fil des plages la guilde des Nomades de l'écriture et les mystérieux écrits apocryphes de Sierra, on croise des romans qui sont devenus des classiques comme Ewilan, La croisée des mondes, et certains de ces livres lus avec plaisir au fil des ans. Les allusions et les références fourmillent et donnent envie de relire, ou découvrir les titres cités.

    Et puis il y a ces mystérieuses énergies, ces sciences parapsychiques interdites et ces dons qui continuent d'exister malgré tout, il y a ces Elementaux qui ressemblent à des fées mais n'en sont pas. IL y a ces jeux pas si anodins que ça... Tout au long des pages, c'est toute une réflexion sur le virtuel, l'écologie, les manipulations génétiques, l'exercice du pouvoir qui se déploie. Sans rien de révolutionnaire mais d'une manière qui capte l'attention et qui étonne parfois par la manière dont elle est amenée. Par la grâce du regard de deux enfants plus qu'attachants et dont les préoccupations sont aussi celles d'adolescents de 13 ans encore traités en enfants mais qui se sentent grands et qui découvrent le monde qui les entoure d'une manière différente. Et par celle des adultes qui les entourent et qui sont plutôt intéressants. D'ailleurs, les relations des uns avec les autres sont très finement décrites! Seul bémol, quelques petites longueurs: le parti pris de l'auteur qui a préféré installer son univers plutôt que d'enchaîner les scènes d'action et plus que satisfaisant, mais aurait gagné à un tout petit peu plus de surprises. Mais le suspense haletant qui laisse le lecteur exsangue à la dernière page annonce quelques péripéties qui pourraient être passionnantes dans le tome 2!

    Bref, c'est un roman qui promet et qui pourrait bien annoncer une série marquante! A découvrir indubitablement!

    Chimère est du même avis que moi! Clarabel aussi!

    Alphen, Pauline, Les éveilleurs, t.1 Salicande, Hachette jeunesse, 2009, 4/5

      

     

     

     


  • Mon couronnement - Véronique Bizot

     

    Monsieur Kaplan étant oublié, mais monsieur Kaplan a été subitement couronné pour une découverte dont il ne se souvient guère. Il faut dire qu’il en a fait des choses dans son laboratoire autrefois. Mais comment faire face à cette notoriété subite quand la routine et la grisaille ont envahi une vieillesse tranquille ?

     

    Véronique Bizot avait publié jusqu’alors des recueils de nouvelles. Pour son premier roman, elle offre un drôle d’objet qui s’impose par la petite musique grinçante et touchante qu’il dégage.

    Aux premières pages, on se demande où on l’on a bien pu tomber. Et qui diable est ce bonhomme devant qui on défile et qui reste accrocher à son escabeau. Il y a comme un sentiment d’absurdité, et même si par la suite bien des choses vont se décanter et s’expliquer, ce sentiment, lui, va persister. Parce que Véronique Bizot raconte avant toute chose la vie et les petits et grands événements qui la marquent, qu’on les attende ou pas, qu’ils surprennent ou pas. Elle parvient d’ailleurs à merveille à faire passer le sentiment d'étrangeté et parfois d'insécurité auquel ce vieux savant est en proie, alors qu'il observe, comme le scientifique qu'il est un peu resté, son monde rassurant de routine et d'habitude basculer. Du coup, c’est sa vieille femme de ménage, Mme Ambrunaz qui le prend en main, le gavant de petits plats de lentilles qu’il déteste, c’est son fils qui fait sa réapparition, c’est la ronde des souvenirs qui commence et qui se déroule de brèves promenades en voyage au Touquet. Bref, c’est toute l’incongruité de la vie et des fonctionnements de notre société que Véronique Bizot révèle de sa plume pour le moins étonnante. L’ironie douce déborde, l’humour parfois, la désespérance et la mélancolie aussi. On se laisse porter à la rencontre de ce Gilbert Kaplan si attachant dans sa misanthropie et ses réflexions de vieux monsieur indigne qui ne souhaite qu’une chose, c’est qu’on cesse de bouleverser ainsi sa vie et de briser son cœur qui n’en demandait pas tant.

    Une belle découverte chaudement recommandée et un premier roman qui augure d’une œuvre à suivre de près.

    Cuné a aimé, Cathulu aussi.

     

    Bizot, Véronique, Mon couronnement, Actes Sud, 2010, 4/5

  • Les nombreuses vies de Harry Potter - André-François Ruaud

     

     

     

    "En replaçant la magie au centre du récit réel, en réaffirmant haut et fort que l'on peut (que l'on doit) réenchanter ce dernier, Rowling entérine ce que nombre d'écrivains avant elle -Roald Dahl, Susan Cooper, Jill Murphy, Jane Yolen, Neil Gaiman, Terry Pratchett et tant dautres - avaient déjà démontré: la fantasy peut aussi aborder le réel."

    A partir de là, j'étais fichue! Accrochée, menée par le bout du nez avec un immense plaisir. Particularité de ce documentaire pas tout à fait comme les autres, parler, comme s'ils existent, des jeunes sorciers et autres magiciens qui peuplent les romans de fantasy pour la jeunesse. A commencer par Harry Potter, après tout le sujet premier de cette biographie.
    Mais reprenons les choses dans l'ordre. Autrefois, le monde était empli de magie et de créatures mysérieuses dont il ne reste plus aujourd'hui de trace que dans les légendes, les contes et le folklore, la mythologie qui fascinent encore petits et grands. Pourtant, la magie n'a jamais quitté notre univers. Sous le vernis de la normalité, se cachent bien des choses: écoles de magie, mondes étranges, balais et potions, baguettes magiques, fantômes,maisons plus grandes qu'elle ne le paraissent... Tel est le point de vue adopté par André-François Ruaud dans ce beau documentaire qui explore la fantasy jeunesse et adulte par moment en utilisant la vie de Harry Potter et de certains des héros qui peuplent les pages de romans qui ont enchanté des générations de lecteurs. Mêlant avec habileté réflexions sur les légendes et mythologies, sur la littérature pour la jeunesse et imagination débridée, Ruaud donne corps à un monde magique où tout se mêle et s'entrecroise. J'ai été assez époustouflée par sa chronologie du monde magique qui parvient à faire coïncider les événements qui se déroulent dans des romans aussi différents que la saga Harry Potter, le Monde de Narnia, les comics de Neil Gaiman ou les romans de Terry Pratchett. Le tout fourmille de mille références qui donnent envie de se précipiter séance tenante chez le libraire le plus proche pour se procurer ces petits bijoux de la littérature anglo-saxonne comme The dark is rising, de faire un tour du côté des travaux de Favre -Saada, de croiser la route de Johnny Maxwell...

    Cet article, le plus long, est un petit bonheur. Il est complété par plusieurs autres articles. Un article qui détonne un peu sur la tradition des romans scolaires anglais à travers la série Bennett, un autre sur les symboles dans Harry Potter, qui n'apporte rien de très neuf mais qui n'en est pas moins passionnat. Et puis il y a ce travail sur les rivaux de Harry Potter, ces autres apprentis magiciens et sur la figure de l'orphelin dans les récits merveilleux et la littérature jeunesse. Le tout donne envie de lire et d'explorer. Seul regret, le choix des oeuvres laisse la part belle à la littérature anglo-saxonne, oubliant un peu le foisonnement de la fantasy en France et ailleurs. Loin de moi l'idée de reprocher à monsieur Ruaud ses choix ceci dit, c'est le parti pris de l'ouvrage et il est fort intéressant! Mais il est vrai que ceux qui s'attendent à un "vrai" documentaire sur Harry Potter risquent fort d'être déçus par cette approche un peu fourre-tout (de la fantasy à la littérature scolaire en passant par les écoles de magies et la symbolique du bois dans la tradition celte) et joyeusement éclectique. On peut trouver que c'est parfois un peu tiré par les cheveux, un brin longuet, mais le tout passe comme une lettre à la poste et laisse la tête pleine d'idées et de questions. Ne reste plus qu'à approfondir un peu en chinant deci delà!

    Par contre, gros bémol pour les coquilles qui émaillent le texte et qui portent préjudice à ce qui pourrait être sinon un très bel ouvrage à la couverture splendide et aux multiples illustrations. Dommage! Mais cela ne doit pas faire passer à côté de cet essai qui est une assez jolie réussite!

    Ruaud, André-François et alii, Les nombreuses vies de Harry Potter, Les moutons électriques, 2009, 3.5/5


  • Chroniques d'un rêve enclavé - Ayerdhal

     

    En la belle ville de Macil se côtoient marchands, soldats, nobles et vilains. A la Citadelle s'oppose le Port, et au Port la Colline, enclave dans la ville, quartier des miséreux. En la belle ville de Macil les poètes révoltés meurent et ceux qui restent, sur la Colline, n'attendent plus qu'un rêve pour enfin se révolter contre l'injustice de leur lot quotidien. Ce rêve, est celui de Karel, le poète assassiné dont Parleur reprend les mots jusqu'à entraîner la Colline dans ce que personne n'aurait imaginé.

     Ce pourrait être de la fantasy. En un sens, c'est de la fantasy, de celle qui est inclassable et qui laisse totalement émerveillé. Pourtant point de sorciers, de lutte contre le bien et le mal, de fées ou de barbares, en tout pas de ceux qui rebutent les réfractaires au genre. Juste un cadre époustouflant, des personnages fascinants et une histoire passionnante. Macil est un vase clos, enfermé entre mer, marais et montagnes. Dans ce vase clos, un univers féodal, dominé par une noblesse qui, enfermée dans la Citadelle des princes de Macil, ne voit plus ni n'entend le peuple derrière les murailles. Famines, impôts, vexations, violences sont le lot quotidien, particulièrement sur la Colline, ce quartier à la réputation sulfureuse d'où venait Karel. Mais Karel a laissé derrière lui des mots, des idées, et surtout, surtout, des rêves. Or, "On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la colère et l'usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud, et nos larmes en échos, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça, entre hommes et femmes, nous n'aurons plus besoin que d'un rêve pour nous éveiller."

    Ayerdhal raconte ce rêve, et l'utopie qui prend corps et âme à la Colline, portée par Parleur le vagabond qui a jeté son baluchon du côté de l'auberge des Enselvains, par Vini, la soeur de Karel, par quelques autres, et, finalement, par toute une communauté. IL est intéressant de constater qu'entre la première édition et celle-ci, le titre, Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavé est devenu Chroniques d'un rêve enclavé. C'est révélateur de la place de la communauté dans cette oeuvre qui est avant tout politique. Avec la Colline, Ayerdhal met en place les conditions de la création d'une commnauté égalitaire, pacifiste, libre et démocratique à l'antique. Poussée par la famine et un hiver atroce, la Colline va s'enfermer derrière des murs, sans recourir à la violence. Derrière les murs élevés qui en font une enclave, elle va réunir ses forces, s'organiser, d'abord portée par le petit groupe des Enselvains, puis par l'ensemble des collinards. Il faut se nourrir, se défendre, négocier avec les contrebandiers qui tiennent les marais pour trouver des moyens de subsistance, commercer aussi dès lors qu'il y a enfin assez pou survivre. Il faut aussi faire face au pouvoir, celui de Macil, mais aussi celui qui s'exerce forcément aussi dans l'enclave, qu'il ait été donné par un vote, ou par la légitimité qu'apporte une compétence. Du coup, c'est toute une réflexion sur le pouvoir, la place et la force des puissants, la révolte, la violence politique et le pacifisme qui sous-tend le récit. L'histoire de l'enclave n'est pas celle d'une utopie, mais bien un regard sur la manière dont l'utopie se confronte à la réalité, s'en nourrit et en meurt pour donner autre chose.

     Mais il n'y a pas que ça. Dès le prologue, Ayerdhal happe le lecteur. C'est parfait, tout simplement parfait: Vini et Parleur qui se rencontrent pour la première fois, les souvenirs, le décor de Macil, la Colline autour et cette atmosphère incroyable de tristesse, mais aussi de vitalité. La première impression est souvent la bonne? Et bien dans ce cas précis, rien par la suite n'est venu infirmer le sentiment de bonheur qui m'a saisit dès les premières. On suit avec bonheur les personnages et la plume d'Ayerdhal jongle entre prosaïsme et poésie. On a parfois l'impression de flotter dans un rêve, à d'autres moments de sentir le bonheur qu'apporte le soleil par une belle journée d'été, et parfois, de devoir supporter la morsure du froid et des vexations. Une chose est certaine, je me suis investie dans l'aventure de la Colline et attachée aux personnages au point de sentir par moment les larmes poindre ou la peur me nouer le ventre.

    Dans tout cela il y a une humanité, un espoir malgré une fin que je ne dévoilerai pas qui en font un grand roman, en tout cas un de ceux qui vont prendre racine dans ma vie de lectrice et y laisser une trace durable. Merci monsieur Ayerdhal.

    Ayerdhal, Chroniques d'un rêve enclavé, Le diable Vauvert, 2009, 5/5