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  • Moi, Jean Gabin - Goliarda Sapienza

    Sapienza.gifComme beaucoup, j'ai découvert Goliarda Sapienza avec le magistral L'art de la joie... et puis plus rien... les années ont passé sans qu'on reparle plus que cela d'elle, son oeuvre, pourtant une des plus marquantes de la littérature contemporaine italienne au dire de beaucoup, n'étant pas traduite. L'art de la joie a cependant poursuivi son bonhomme de chemin, trouvant de nouveaux lecteurs. Jusqu'à ce que les éditions Attila décident d'ajouter une nouvelle pierre à l'édifice, et s'attelent à la tâche de traduire et éditer le reste de ses écrits permettant aux lecteurs qui n'ont pas le bonheur de pouvoir lire en italien dans le texte, de découvrir cette année Moi, Jean Gabin.

    J'ai un peu tourné autour, un peu hésité, me demandant si la magie de L'art de la joie allait se renouveler. Je m'en suis approchée un peu dubitative, pour me trouver, dès les premières lignes, bousculée comme il y a 4 ans de cela. Il y a dans Moi, Jean Gabin le même souffle de liberté, la même violence, la même force des mots. Le même bonheur de vivre quelque soient les obstacles. On part sur les traces de cette gamine montée en graine, on entre avec elle dans cette famille de militants, d'artistes, débordante d'amour et de haine. C'est à la fois terrifiant et passionnant. Goliarda Sapienza parvient à faire vivre au lecteur cette enfance atypique, libre et violente. Le fascisme est là, caché derrière les portes et les bonheurs quotidiens, la guerre frappe à la porte, mais il y a Jean Gabin, les convictions féroces et l'appétit de vivre sous le soleil cru qui inonde Catane.

    On comprend un peu, à cette lecture, ce qui a porté, toute sa vie, Goliarda Sapienza.

     Je salue au passage le très beau travail des éditions Attila: non seulement elles offrent un texte merveilleux, mais en plus une biographie, des photographies qui permettent de mieux découvrir Sapienza et son invraisemblable famille.

    Vous l'aurez compris, j'ai aimé. Et plus encore. Moi Jean Gabin est, comme L'art de la joie, de ces textes dont on sait qu'on les relira.

     

    "La vraie beauté a comme une pudeur innée, une défense dont la nature entoure ce qu'elle estime précieux et digne seulement de qui saura l'apprécier."

     

    Reading in the rain, Joel Jegouzo,... Causette en parle dans son numéro de septembre.

    Le site des éditions Attila.

    Sapienza, Goliarda, Moi, Jean Gabin, Ed. Attila, 2012, 176p.

  • Le dit de Murasaki - Lisa Dalby

    Le-Dit-de-Murasaki-Liza-Dalby.jpgJapon, XIe siècle, Fuji Shibuku, jeune femme issue d'une famille noble, n'est guère commune avec son amour et sa connaissance de la littérature chinoise et son talent incontestable pour l'écriture. Loin de se contenter de composer de la poésie, elle invente Genji, prince radieux dont les aventures vont lui valoir la célébrité et lui ouvrir les portes de la cour impériale. Nul ne le sait encore, mais elle écrit alors ce qui deviendra le premier roman de la littérature japonaise.

    Si Le dit de Genji est un des textes majeurs de la littérature japonaise, il ne reste guère de traces de son auteur, si ce n'est un journal fragmentaire et des poèmes, quelques dates marquantes et son statut de dame d'honneur de l'impératrice Shôshi. Peu, mais suffisant pour Liza Dalby, anthropologue spécialiste du Japon, qui a fait le choix de compléter ce journal et démontre non seulement l'étendue de ses connaissances, mais aussi son incontestable talent littéraire. Non seulement elle fait vivre sous sa plume un très beau personnage féminin, aux pas duquel on s'attache avec plaisir et parfois tristresse mais elle offre aussi, et surtout, une merveilleuse reconstruction de l'ère Heian. Elle fait revivre pour son lecteur un monde mort depuis longtemps dans sa complexité, son raffinement, son aveuglement et parvient à merveille à évoquer l'atmosphère des maisons et des palais, le raffinement qui masque à peine la violence des relations humaines. Parsemé de poèmes waka de l'époque Heian, la plupart de la plume même de Murasaki, Le dit de Murakasi est un petit bijou.

     Yue Yin m'avait donné envie de le lire...

    Dalby, Liza, Le dit de Murasaki, Picquier Poche, 63p., 2007