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Chiff' - Page 62

  • Thomas Drimm, La fin du monde tombe un jeudi - Didier Van Cauwelaert

    "J'AI 13 ANS MOINS LE QUART
    ET JE SUIS LE SEUL
    A POUVOIR SAUVER LE MONDE
    SI JE VEUX."

    Dans une société sous contrôle total où le jeu règne en maître, un ado se retrouve détenteur d'un secret terrifiant, qui déchaîne contre lui les forces du Mal... et celles du Bien.
    Tiraillé entre la femme de ses rêves et un vieux savant parano réincarné dans un ours en peluche, Thomas va découvrir, de pièges en rebondissements, l'exaltant et périlleux destin d'un super-héros à mi-temps.
    Course contre la montre et voyage initiatique, cette aventure de Thomas Drimm, au suspense haletant et à l'humour féroce, a tout pourt passionner les lecteurs de douze à cent douze ans."

    Ou comment Thomas se retrouve à assassiner un vieux professeur bougon à l'aide de son cerf-volant, à abriter ledit professeur dans son ours en peluche et à patauger dans les ennuis.

    J'ai retrouvé dans ce premier tome des aventures de Thomas, les raisons pour lesquelles j'aime les littératures dites de l'imaginaire. Elles, plus que toute autres, permettent de parler de notre monde et de ses évolutions. Didier Van Cauwelaert ne se prive pas de ces possibilités. Le monde de Thomas est un véritable cauchemar: puce implantée dans le cerveau, contrôle et punition par déclassement social de toute transgression, pénalisation de tous les aspects de l'existence de la conception des enfants à la mort. Autant dire qu'on pense très fort aux puces RFID et à certains nombres d'événements. Ainsi qu'à nombre de classiques de la SF.  Ceci dit, si le fonds est riche de références et porteur de réflexion plus intéressantes les unes que les autres, il n'est en rien un obstacle au plaisir de la lecture: Thomas et le professeur sont des personnages attachants et leurs aventures s'enchaînent tambour battant, faisant penser à un feuilleton (ce que Thomas Drimm a été puisqu'il a été publié en épisodes sur téléphone portable cet été). Le premier est d'ailleurs un adolescents fort crédible dans ses petites crises et le second provoque quelques scènes pour le moins cocasses. Il faut dire qu'habiter le corps d'un vieil ours en peluche n'est pas de tout repos!

    Il est vrai que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans cet univers et à me faire au style de Didier Van Cauwelaert, mais une fois installée dans le récit, la lecture a été facile et agréable. Certes les ficelles se voient parfois un peu mais il y a du potentiel chez Thomas Drimm, et des choses tout à fait intéressantes qui donnent envie de savoir ce qu'il va bien pouvoir se passer dans le tome 2. Après tout, maintenant que le décor est planté, la lutte entre le Bien et le Mal va sans doute déployer toute la complexité qu'on aperçoit par moment dans les décisions que doit prendre Thomas et les mystérieux Nox et Noctis. Rien de révolutionnaire donc, mais après tout, en est-il besoin? Thomas Drimm est un bon roman d'aventure, le récit du passage à l'âge adulte d'un adolescent confronté aux dérives d'un monde qui permet de réfléchir au notre.

    Merci à Paola, aux Editions Albin Michet et à Didier Van Cauwelaert pour sa gentille dédicace!
    Van Cauwelaert, Thomas Drimm, La fin du monde tombe un jeudi, Albin Michel, 2009, 3.5/5
  • La grand-mère de Jade - Frédérique Deghelt

     

    "J'ai beaucoup lu, depuis très longtemps. Je suis une lectrice assidue, une amoureuse des livres. On pourrait le dire ainsi. Les livres furent mes amants et avec eux j'ai trompé ton grand-père qui n'en a jamais rien su pendant toute notre vie commune."

    Quand Jade est partie cherchée Mamoune au fond de sa Savoie pour la sauver de la maison de retraite médicalisée, elle n'a pas plus réflechi que ça. Elle s'est même empêché de réflechir, de peur de ne pas trouver le courage de vivre, elle, jeune trentenaire, avec sa grand-mère octogénaire. Mais la vie avec Mamoune va se révéler pleine de surprises. Aussi surprenante que la femme qui vit derrière le masque de la douce et tranquille grand-mère.

    La douceur et la tendresse. C'est ce que je vais retenir de ce superbe roman, avec la multitude de petites phrases qui touchent au coeur. C'est un coup de coeur, un vrai, un gros. Frédérique Deghelt raconte une histoire peu commune, celle d'une jeune femme qui part en croisade pour sauver Mamoune, la femme qui a enrobé son enfance d'amour. Sa Mamoune, garde d'enfants, ancienne ouvrière issue d'une famille paysanne, montagnarde jusqu'au bout de ses chaussures de randonnées. Sa Mamoune veuve depuis trois longues années et en mauvaise santé. Sa Mamoune qui est aussi une femme qu'elle va découvrir au fil de leur cohabitation. Frédérique Deghelt raconte tout en finesse cette découverte mutuelle, la manière dont les masques tombent, dont on s'habitue à l'autre et dont on l'aime de plus en plus fort. Jade et Jeanne, les cinquante années qui les séparent et tant à apprendre l'une de l'autre.

    Mais plus que tout, ce qui m'a enchantée dans ces pages est cet extraordinaire portrait de lectrice. Par petites touches, à travers le regard de Jade et les mots de Jeanne, Frédérique Degehlt brosse le portrait tendre et attachant d'une lectrice. Jeanne qui découvre les livres et qui vit avec la littérature une passion honteuse et essentielle, plus intense et profonde presque que l'amour, une passion fruit du hasard, d'un carton de livres laissé par une femme de notaire dont elle avait gardé l'enfant:

    "Bénie soit cette femme qui m'a apporté tout un carton de livres qu'elle ne pouvait emporter. Il y avait dans ces ouvrages la comtesse de Ségur, Jack London, Victor Hugo, Colette, Jules Verne, Edmond Rostand et même des classiques du théâtre comme Molière ou Racine. J'ai voulu tout d'abord retrouver les histoires de Jules Verne que nous lisait mon grand-père. Puis j'ai glissé un oeil dans Les misérables puis dans tout le reste et j'ai pris l'habitude de lire chaque jour quelques pages, toujours plus de pages. Quelle merveilleuse découverte. De semaines en semaines, le coeur battant, j'ouvrais des livres."

     Il y a les fantaises du lecteur, le carnet où elle recopie les citations qui l'ont touchée, ses emportements et ses rejets, les rencontres et les dialogues avec d'autres lecteurs, sa découverte de l'univers de l'écriture et de l'édition. Toute une vie d'aventure et de découvertes.

    "Maintenant quand je parcours ce livre de citations, de poème, d'extraits de tous les ouvrages que j'ai aimés, c'est un peu comme si ma vie rêvée se tenait là, blottie entre les pages. Je ne peux jamais relire ce cahier sans qu'il me tire des larmes. Il est ma vie racontée par les plus grands auteurs du monde. C'est un livre unique, le plus précieux que je possède."

    Quand Jeanne raconte la lectrice qu'elle fut et qu'elle est encore, c'est le pouvoir immense de la littérature qui se révèle: miroir, leçon de vie, leçon de beauté. Il y a la vie cachée sous les mots, il y a le plaisir de retrouver ces livres qui sont comme de vieux amis, le plaisir d'en découvrir de nouveaux et de les partager. J'ai particulièrement apprécié un tout petit passage où Jade offre un livre à sa grand-mère, tellement révélateur de ce que le partage entre lecteur peut être:

    "Orgueil et Préjugé, suivi de Raison et sentiments de Jane Austen dans une magnifique collection en cuir. Je ne me souvenais plus d'avoir dit que j'avais envie de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas. Tu as de la chance m'a lancé Jade avec cette envie impossible qu'à toute lectrice de redécouvrir pour la première fois ce qu'elle a déjà aimé."

     Et que dire du rapport instinctif, sensuel que Jeanne a entretenu avec les romans! Il y a un passage magnifique où elle raconte que le seul lieu où elle pouvait lire était la cuisine et qu'elle aurait aimé une immense cuisine-bibliothèque... "J'aurais ouvert après quelques années des romans qui auraient eu des parfums différents. Le romarin pour Maupassant, le curry pour Baudelaire, les oignons pour..." En quelques phrases se dévoile ce rapport parfois déroutant que le livre entretient avec l'art culinaire et son univers d'odeurs, de couleurs, de sons et de goûts.

    L'amour des livres et de la littérature va rendre encore plus profond l'attachement que se portent les deux femmes. L'une lectrice, l'autre écrivain vont se nourrir mutuellement

    La grand-mère de Jade est en quelque sorte une histoire de la lecture au féminin, presque une sociologie de la lecture tant les parcours croisés de Jade et de Jeanne sont exemplaires. Un petit extrait comme celui qui suit dit tout: "Replace les élèments de mon époque. K'étais une petite ouvrière d'une vallée industrielle, fille de paysans montagnards, puis femme d'un ouvrier. J'avais mon certificat d'étude, ce qui était déjà rare pour une femme de la région. Je gardais des enfants et il faut croire que je donnais satisfaction puisqu'on m'en amenait sans cesse de nouveaux. Je n'avais pas de mérite, je les adorais. Et ils furent même ma cachette de lectrice. Aux bébés je pouvais lire des extraits de Victor Hugo, de Flaubert, de Joyce." Les obstacles sociaux à une lecture ravalée au rang de loisir pour oisif, le poids des regards et des règles sociales, l'incongruité pour quelqu'un de classe sociale modeste à accéder à la littérature, le fossé immense entre hier et aujourd'hui qui ne masque pourtant pas la persistance de ces obstacles... on se croirait dans des essais de Michèle Petit, de Hubert Nyssen. Lequel fait d'ailleurs une apparition au détour de quelques pages... Accompagné par quelques grands noms qui ont permis qu'aujourd'hui, lire aux tout-petits ne soient plus considéré comme une aberration...

     Il y a ces pages merveilleuses sur la lecture, mais il y a aussi ces phrases qui sonnent juste sur la maternité, sur les liens qui se tissent entre femmes d'une même famille et qui se brisent parfois. Quand Jeanne raconte sa vie de femme et de mère, c'est son amour pour ses enfants qu'elle exprime, le déchirement de les voir grandir et affronter la vie. Sa relation avec Jade est tout simplement superbe de tendresse. L'alternance de leurs voix permet de s'attacher aussi bien à l'une qu'à l'autre et de regarder la jeunesse de Jade comme la vieillesse de Jeanne avec des yeux différents.

     La grand-mère de Jade est un roman enveloppant qui laisse le coeur serré tant son épilogue est touchant. C'est un de ces romans dont la force fait oublier les quelques faiblesses et ce côté par moment un peu tiré par les cheveux. Force va m'être de le rendre à la bibliothèque, mais je sais déjà que c'est un roman qui va rejoindre mes étagères, tant j'ai l'envie de pouvoir me couler, autant que je le souhaite, dans les pas de Jeanne et de Jade.

    "Je me souviens d'avoir été fascinée par le miracle des bons livres qui arrivaient au bon moment de la vie. Ceux qui parfois tombaient des étagères pour venir répondre à des questions que me posait l'existence. J'ai récupéré ainsi la patience à une époque où je serais partie dans l'expasoération, découvert les vertus de l'amour rpevé, abandonné le voyage à d'autres vies, rangé le meurtre au ranyon de l'impossible. J'ai tout vécu, j'ai mille ans et je le dois aux livres."

     Cuné m'avait donné envie de m'y plonger, qu'elle en soit remerciée. Anne l'a aimé. Leiloona aussi. Tous les liens sur Blog-O-Book.

  • Ghost of India

    Il était une fois une CHiffonnette pourvue d'amis qui lui voulaient du bien. Enfin, qui voulaient lui faire plaisir. Parce que d'un autre côté, pour sa santé mentale déjà bien ébranlée, lui fourrer entre les mains entre deux muffins et trois crêpes "A Doctor Who novel", franchement... L'obliger comme ça à aller se racheter un mini dico d'anglais pour pouvoir bouquiner tranquille dans le métro sous l'oeil éberlué des passagers... L'obliger à déambuler l'oeil vitreux le reste du temps, se demandant si elle a bien compris ce qui se passait page 158... Je vous aiiiiiiimmmmmeeee, les filles!

    Bref, revenons à nos Tardis. Ou plutôt à nos romans. Car figurez-vous que nos amis british, non content de réaliser de fantabuleuses séries, en font en plus des produits dérivés ma foi capable de déclencher l'hystérie des faibles whomaniaques que nous sommes. Il y a donc toute une tripotée de romans se déroulant dans le whoniverses et qui sont autant d'aventures inédites du Doctor et de ses compagnes.

     Mais que penser de ces romans. Il fallait lire pour se forger une opinion. Mon abnégation en bandoulière, je me suis donc lancée à l'assaut!

    "India in 1947 is a country in the grip of chaos - a country torn apart by internal strife. When the Doctor and Donna arrive in Calcutta, they are instantly swept up in violent events. Braely escaping with their lives, they discover that the city si rife with tales of half-made men, who roam the streets at night and streal people away. These creatures, it is said, are as white as salt and have only shadows where they eyes should be. With help from India's grat spitirual leader, Mohandas "Mahatma" Gandhi, the Doctor and Donna set out to investigate these rumours. What is the real truth behind the half-made men? Why is Gandhi's role in history under threat? And has as ancient, all-powerful god of destruction really come back to wreak his vengeance upon earth?"

    Et bien la véritable et véridique vérité est que je me suis diantrement amusée à lire les aventures du Doctor. Moins qu'à le regarder courir en vrai sur l'écran, certes, mais la version papier est presque tout aussi enthousiasmante. On retrouve bien dans le roman l'ambiance un peu folle des épisodes, l'humour bien particulier du Doctor, le mauvais caractère de Donna et sa capacité à se fourrer dans les situations les plus invraisembables. Les rebondissements s'enchaînent sans qu'on ait une minute pour s'ennuyer, le récit est cohérent et haletant, les points de vues des personnages s'entrecroisent en apportant chacun leur petite touche à l'histoire et les guests sont ma foi fort sympathique. Je passe sur le gentil docteur anglais et son infirmière de bonne famille, sur le pater familias sanguin et diplomate de son état, sa femme neurasthénique et tellement bien sous tout rapport. Tous jouent parfaitement leur rôle. Non contente d'être enchantée de faire leur connaissance, j'ai adoré croiser la route d'un Gandhi traité avec une gentille irrévérence et faisant face aux aliens et au Tardis avec une sérnénité à toute épreuve.

    Bref, on a l'impression d'être devant son écran sauf que c'est un roman et qu'il faut un dictionnaire aux quiches de l'anglais telles que moi. Mais c'est tellement bon que je suis prête à continuer! Surtout si c'est mon Tenth Doctor qui vit ainsi de nouvelles folles aventures!

    Maintenant, je n'ai plus qu'à me lancer dans la version Torchwood de la chose. Il faut dire qu'il y a deux terribles qui ont su frapper en plein coeur! Tout est de leur faute monsieur le juge!!

  • Bonjour, c'est la gardienne...

    Oui, à Paris, c'est parfois le facteur qui sonne et c'est parfois la gardienne qui toque, ou qui laisse le ravissant petit mot magique: "Vous avez un colis". Je l'aime ce petit mot, presque autant que Dorothy aime ses chaussures magiques dans le magicien d'Oz. Et comme en général je rentre tard (oui, ma vie est tout à fait fascinante), je vais presque systématiquement récupérer min paquet dans l'antre magique de la gardienne à 7h30 du matin. Je ne sais pas qui a dit que gardienne d'immeuble est une sinécure, je peux vous affirmer que ce n'est pas le cas quand je suis dans les parages! Imaginez le tableau à la période de Books and the City!

    Bref, tout cela pour dire que je suis aprtie en sautillant vers la loge vendredi dernier, quasi certaine de repartir en direction de ma bassine de café avec un joli colis sous le bras. Une fois n'est pas coutume, j'ai gagné!

    Voilà la bête, en provenance directe de Belgique!

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    Décidant dans un immense élan d'abnégation swapesque d'arriver en retard au travail, je me suis mise à arracher avec grâce et patience le papier, à déchiqueter le scotch avec les dents, et à trépigner d'impatience. Oui, classe en toute circonstance. Même à 7h35 du matin.
    Que dire, sinon que j'ai été gâtée, abominablement gâtée?  Jugez plutôt: une montagne de paquets parsemés de petits mots poétiques!
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    Le tout, déballé à révélé:
    - un marque page original en ruban et perles, un autre marque-page comme je les aime qui fait rêver!
    - un carnet qui a immédiatement gagné le titre de carnet de littératures de l'imaginaire!
    - des petites gommes trop mignonnes qui vont s'attacher au crayon spécial je-lis-l'anglais-d'accord-mais-j'ai-besoin-d'un-dico-au-secours!
    - deux romans et un recueil qui tapent dans le mille: Pascal Mercier, Train de nuit à Lisbonne, Hemingway, Paris est une fête (très dans le ton et parfait, je voulais me remettre à Hemingway), et Lettres à mon libraire qui m'a l'air sympa comme tout!
    - et ma swapeuse m'ayant admirablement bien cernée, un énôrme pot de chocolat à tartiner pour lequel mon esprit diabolique a déjà échaffaudé de multiples projets tous plus démoniaques les uns que les autres!
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    Merci beaucoup à Lau pour ce joli colis! J'en apprécie chaque petit bout! D'autant que je ne suis pas une swappée facile!
    Et merci à Ys pour toute cette organisation!!
    Et puisque je suis au rayon des plaisirs, un grand merci aussi à Celsmoon qui m'a envoyé un superbe SLAT qui a aussitôt intégré mon sac à main!! J'y trimballe notamment Dune (oui, je vais finir de lire Dune un jour)!
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    DSCN8794.JPGEt dans les jours à venir, au moins deux tags et qui sait, ptêtre bien une note de lecture?
  • Le vent dans les saules, Le vent dans les sables

    C'est le printemps et tout le petit monde de la forêt bruisse d'activité et de bonheur. Abandonnant son grand ménage, Taupe le solitaire part en promenade. De rencontres en rencontres, se constitue autour de lui une petite bande de joyeux lurons. C'est le début de bien des aventures!

    Voilà une série pour laquelle il est bien difficile de ne pas avoir un coup de coeur! Michel Plessix en décidant d'adapter le roman de Kenneth Graham offre aux amateurs de bande dessinée un petit bijou de bonne humeur et de tendresse. N'ayant pas lu l'original, je ne peux guère commenter la qualité de l'adaptation, mais peux, quoi qu'il en soit, crier bien fort l'immense plaisir que je prends à lire et relire les aventures de Taupe, Rat, Blaireau et Crapaud. C'est qu'ils sont attachants tous avec leurs lubies, leur amour de la vie et de la bonne chère, leur inébranlable amitié qui les pousse à tout tenter pour tirer d'affaire celui d'entre eux qui est en difficulté, bien souvent Crapaud, il faut le dire! Michel Plessix avec son trait tout en rondeur et en finesse, ses couleurs douces et tendres fait se dérouler sous les yeux du lecteur le petit monde de la forêt. Il y a des pages d'une immense poésie, d'autres d'une drôlerie incontestable avec de temps à autres de savoureux clins d'oeil. On prend plaisir à suivre les aventures et mésaventures de ces compères qui préféreraient bien souvent être restés confortablement à l'air dans leurs logis que d'être partis à l'aventure dans le vaste monde pour sauver Crapaud de sa passion délirante pour l'automobile! Évasions rocambolesques, accidents, promenades sous les arbres, batailles et autres bagarres ne manquent pas au fil des pages et on quitte Taupe et Rat avec une petite pointe de regret encore qu'on les sache revenus à leurs sylvestre amours.

    Mais... C'est sans compter avec ce mystérieux rat bourlingueur et tatoué qui débarque non loin... Un rat bourlingueur dont la route va croiser celle de nos mais et les embarquer pour un nouveau voyage tout aussi extraordinaire, sinon plus! La faute à Crapaud évidemment qui a décidé sur un coup de tête, encore un, deprendre la mer. Et c'est reparti pour les aventures, du côté des sables cette fois-ci, avec un scéario qui rend justice aux personnages de Graham, et un dessin toujours aussi somptueux. Les décors sont détaillés, les couleurs intenses sans perdre de la douceur qui caractérisait Le vent dans les saules. Et il y a toujours cette pointe d'humour bien présente, notamment avec ces deux mouches qui se cherchent au fil des pages.

    C'est un petit bonheur à déguster tranquillement au fond du jardin, ou au coin du feu dès que le besoin d'un peu de tendresse et d'air frais se fait sentir.

    Tout cela chez Delcourt! Le vent dans les saules est disponible en quatre tomes ou en intégrale. Le vent dans les sables compte pour l'instant trois tomes.

    Une interview de Michel Plessix ici!