Comme le dit si bien Michel Le Bris dans sa passionnante introduction au non moins passionnant La cuisine des flibustiers, on s'imagine plus souvent ces féroces marins mâchonnant tristement une nourriture farçie de charançon ou ivres de tafia que faisant bombance. Or, c'est pourtant par eux que naît la cuisine caraïbe, celle, d'une infinie richesse des îles du Pacifique et de l'océan Indien.
Pour le prouver par A+B, Mélani Le Bris invite ses lecteurs à un voyage haut en couleur dans l'univers de la flibuste. Il y a bien sûr des recettes, certaines alléchantes, d'autres qui laissent plus dubitatif ou frustré de ne pouvoir se procurer des ingrédients devenus rares, voire de ne pas avoir d'endroit où se construire un boucan. Mais ce qui fait la grande force de ce recueil, c'est d'y mêler des extraits de récits de grands voyageurs, comme le père Labat, jamais en retard d'une expérience gustative, de raconter des anecdotes, de présenter quelques flibustier pour faire en même temps l'histoire de cette cuisine qui naît au confluent des us et coutumes culinaires des populations locales, des esclaves, des colons et du voyage parfois étonnant des ingrédients qui en font tout le sel. Le tout saupoudré d'un peu d'histoire de la flibuste et de la colonisation des îles. C'est captivant, souvent drôle, bourré d'informations qui donnent envie de se plonger dans les mémoires du père Labat et de partir à l'aventure avec Oexmelin, Dampier, Morgan, Thomas Gage et les autres. Autant dire qu'on en sort l'eau à la bouche et les ustensiles de cuisine qui démangent!
Bref, un fort sympathique recueil de recettes qui va garder une place de choix sur mon étagère de livres de cuisine et qui va me donner un prétexte pour aller explorer l'univers merveilleux des ignames, manioc, fruits à pain, épices et autres dons de la nature!
Ce que je ne me suis pas privée de faire en me jetant sur deux patates douces qui coulaient jusqu'alors des jours sereins pour réaliser les sweet potatoes pones de Catherine Sullivan, auteur du remarquable (il ne peut que l'être) The Jamaïca Cookery Book publié en 1893.
Que vous faut-il:
- une patate douce (celle à chair orangée est plus sucrée que sa consoeur à chair blanche), ou plusieurs petites, le but est d'obtenir environ 500g de purée;
- une cuillière à soupe de purée d'igname (dont je me suis passée n'ayant pas d'igname à portée de main);
- un oeuf;
- le lait d'une demi noix de coco (j'ai mis environ 25cl de lait de coco en boîte);
- une pincée de poivre noir de Jamaïque (poivre noir normal en attendant de rouvrir mes cartons);
- une pincé de muscade;
- une pincée de cannelle (qui n'est pas dans la recette originale, mais j'aime trop la cannelle pour m'en passer);
- un oeuf;
- deux cuillières à soupe de sucre roux.
Faire cuire la patate dans de l'eau bouillante, peler et réduire en purée.

Ajouter l'oeuf battu, le lait de coco, poivre, muscade et cannelle, purée d'igname. Faire fondre les deux cuillières à soupe de sucre dans une petite tasse d'eau, ajouter à la préparation.


Répartir dans des moules à muffin, faire cuire environ 40 minutes à 180°C. Vérifier la cuisson avec la pointe d'un couteau.
Résultat?


Les gâteaux ont un peu une texture de flan mais ont un arôme très sympa! A priori j'ai mis un peu trop de lait de coco et je réessairai en séparant jaune et blanc de l'oeuf, en montant le blanc en neige pour l'intégrer à la pâte. J'ajouterai peut-être aussi un tout petit peu de farine ou de fécule.
Sinon j'ai trouvé là, une autre recette que je vais essayer.
L'avis d'Amanda
Dans la vie de Lysandre il y a deux rencontres, un amour fou qui bouleverse tout et un cahier couvert d'une petite écriture ronde, celle de soeur Madeleine, une nonne dont la vie va entrer, de curieuse manière, en résonance avec la sienne.
"Dans la rue du Bon-Augure, au cœur de la grande ville de Wuhan, l'animation bat son plein toute la nuit : autour des gargotes installées en plein air se pressent petits vendeurs et artistes de rue. Célébrité y tient chaque soir son étal de cous de canard. Originaire de ce quartier populaire, elle ne l'a jamais renié, contrairement à sa sœur qui rêve d'une brillante carrière dans les médias. Fidèle à ses origines, mais dotée d'une intelligence qui lui a permis de sortir du lot, Célébrité est le pilier de la famille : elle porte à bout de bras son jeune frère drogué et se dépense sans compter pour assurer l'avenir de son unique neveu, négligé par une mère frivole."
An 1633. Louis XIII règne sur le royaume de France, Richelieu gouverne et tente de déjouer les complots contre sa personne et, plus grave, contre le trône de France, menacé par bien des adversaires dont les plus dangereux sont les dragons, tout puissants à la cour d'Espagne, influents en France et avides de reconquérir le pouvoir qui fut celui de leurs ancêtres. Or, la menace grandit. Au point de faire appel à un groupe de combattants, une élite sacrifiée aux nécessités politiques qu'il faut réunir de nouveau. Sous les ordres du capitaine La Fargue, Les lames du Cardinal se reforment pour faire face à une ennemi sans doute plus redoutable que tous ceux qu'ils avaient jusqu'alors affrontés.
servi. Espionnage, duels, combats homériques, fuite éperdues, complots, il y en a pour tout les goûts, l'histoire prenant le temps de se développer sur trois tomes et se complexifiant petit à petit autour de dragons dont les relations sont, comme dans le monde humain, régies par des enjeux de pouvoir et des luttes intestines ou ouvertes. Sy ajoutent les soeurs de Saint Georges, ordre religieux usant de la magie et combattant les dragons, les dracs, et d'autres trouvailles comme les dragonnet.
Seul bémol, la tendance de Pierre Pevel aux répétitions qui peuvent se faire, par moment, un peu agaçantes. Mais j'ai eu, il est vrai, la chance de ne pas devoir attendre entre deux tomes. Encore qu'au bout d'un petit millier de pages, on finit par intégrer le fait que l'atmosphère de Paris ne sent guère la rose et que la boue y est légérement corrosive.
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