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Chiff' - Page 85

  • Elles sont de retour et elles sont contentes

    Vous vous souvenez? Un samedi de juillet un brin pluvieux? Un fichu qui a connu une renommée intersidérale? Un cimetière qui a hanté les cauchemards de plus d'un? Et bien ce n'est pas fini...

     

    Et oui mesdames et messieurs, nous remettons le couvert pour la deuxième édition de Books and the City avec encore plus d'aventures, d'énigmes et d'épreuves.

    Cette année, Books & the City se déroulera sur les pavés de la capitale le samedi 6 juin 2009. 45 places sont ouvertes aux inscriptions. Un accompagnant par inscrit. Le jeu est réservé en priorité aux blogueurs littéraires, aux participants de la première édition et aux personnes recommandées.

    Pour vous inscrire, envoyez un mail à booksandthecity@droledeclub.com en précisant vos prénoms et noms, votre adresse mail, le nom de votre accomgnateur éventuel avec son adresse mail, si vous pensez participer ou pas au dîner qui suivra la journée. Les inscriptions seront closes le 1er mai que vos glamourous organisatrices aient le temps de constituer les équipes qui s'affronteront.

     
    Comme l’an dernier, nous demandons une participation financière de 8 euros pour constituer le kit de départ qui sera remis à chaque participant et une partie des prix qui seront remis à la fin de la journée. Toute l’organisation est assurée bénévolement par les blogueuses parisiennes impliquées. Le menu du dîner n'excédera pas les 30 euros.
     
      
    Pour plus d'informations, rendez-vous sur le blog http://booksandthecity.hautetfort.com

  • La servante écarlate

     

    Defred est une servante écarlate. Dans la république théocratique de Giléad, elle est de celles dont la matrice a été déclarée ressource nationale. Une esclave parmi des esclaves. Car en un éclair, les femmes ont perdu tous les droits acquis par leurs mères, à commencer par celui de décider de leur destin.  A travers son journal intime, Defred donne à voir ce monde dans lequel elle vit, où toute entorse à la règle religieuse est punie de mort, mais où, comme dans tout régime tyrannique, les déviances n'en sont que plus réelles.

    Si l'utopie donne à voir un monde meilleur, la dystopie, elle, raconte le pire. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Margaret Atwood offre un roman d'une force rare. Par la voix d'une femme, elle raconte la violence faite aux femmes, ou plutôt, elle sythétise toute l'horreur de la condition féminine. Dans la république de Giléad, les femmes sont réduites à leur seule fonction de reproductrices, d'animal à qui la pensée est interdite. Pas d'école, pas de lecture, pas d'écriture, pas de travail, pas de compte bancaire, juste un voile et un vêtement d'une couleur qui définit leurs statut: épouse, martha destinées à servir, servantes écarlates vouées à la reproduction, ... Seule reste la liberté de penser de celles qui ont connu l'avant, le temps de la liberté. Dans de constants aller-retour entre son présent et ses souvenirs, Defred raconte la basculement, les pensées de la femme et de la mère libre qu'elle a été et qui a vu son monde chavirer, et son époux si peu comprendre sa détresse, les hurlements de désespoir et de haine contenus de l'esclave qu'elle est devenue pour échapper à la déportation en zone irradiée. Chacun de ses mots glace un petit peu plus. Car Margaret Atwood n'invente rien. Ce que vit Defred ressemble fort à ce qu'ont vécu et à ce qui vivent encore les femmes dans le monde. Il suffit de se souvenir de la date à laquelle les femmes françaises ont obtenu droit de vote et droit à l'indépendance financière. Il suffit de se souvenir de ce qui se passe dans des pays comme l'Afghanistan... Elle rappelle tout simplement qu'il suffit d'un rien pour que ce que nous croyons acquis ne nous soit enlevé.

    Ce sont par ces souvenirs et par sa perception du monde qui l'entoure que les mécanismes d'installation et de fonctionnement d'une tyrannie sont tout doucement décortiqués. La violence est faite aux femmes, par les hommes, mais aussi par leurs semblables. Les Tantes, chargées d'enseigner et de surveiller les Servantes écarlates, monstrueuses de sadisme en sont un exemple. Tout comme cette propagande qui veut faire croire que tout cela n'est fait que pour protéger les femmes, les rendre à la sacralité qui doit être la leur et qui n'est que règles de vertu imposées par des hommes qui ont peur des femmes. Quand aux hommes, pris dans les rets d'un gouvernement qui fait espionner ses espions, ils ne sont guère mieux lotis, réduits à se cacher pour jouer au scrabble ou rencontrer des putains affublées de ces vêtements qui ont été brûlés parce que laissant voir le corps des femmes.

    La servante écarlate est un roman exigeant par son thème, pas le style de l'auteur, et par la charge politique, religieuse et symbolique dont il est porteur. C'est un coup de poing et un cri extrêment violent contre un monde capable de réduire l'humain à une machine, à l'animal qu'il est physiologiquement, et finalement, mentalement aussi. Le style d'Atwood ajoute encore à la fascination qu'exerce son oeuvre. On a envie, encore et encore, de suivre les méandes des souvenirs et des rêves de Defred, ses amours, les pas hésitants qu'elle fait pour conserver sa santé mentale et un peu de dignité. J'ai particulièrement aimé l'épilogue, qui ouvre une perspective intéressante sur le récit.

    C'est une lecture salutaire, aussi essentielle que celle de 1984 et de ces romans d'anticipations qui en parlant du futur, parlent du monde dans lequel nous vivons. Un roman qui rappelle, que les mauvais genres sont aussi ceux qui parviennent avec le plus de force à ouvrir les yeux.

     

    L'article de Sylvie, des critiques sur L'oeil électrique, Noosfère, le biblioblog, ...

    Margaret Atwood, La servante écarlate, 5/5

  • I feel good

    Pour faire mon retour sur la toile, petit coup de projecteur sur, une fois n'est pas coutume, un documentaire. Une petite merveille où vous rencontrerez une chorale fabuleuse de grands-parents péchus et attachants qui chantent de la pop et du punk! Un film où vous allez rire, retenir votre souffle, pleurer et dont vous aller sortir en ayant une folle envie de vous mettre, vous aussi à chanter à tue-tête. J'ai adoré.

    Démonstration en image (avancez jusqu'à 51 secondes):

     

     

     

     

     

    Pour les versions originales des chansons, voir La BO du Terrier à droite! Pour en en savoir plus sur la chorale, le site officiel est par , avec une mention spéciale pour les clips!

  • La traversée du désert

    Dans le cadre de ses activités de photographe, Ariane rencontre Gabriel Barthomieux, célèbre botaniste, explorateur du Sahara. Entre la jeune femme et le vieil homme, c'est le début d'une profonde amitié et de plusieurs voyages au coeur du désert. C'est au cours d'un de ces voyages que Gabriel Barthomieux évoque le destin d'Alexander Laing, découvreur malheureux de Tombouctou et convainct  Ariane de faire de cette aventure un roman. Mais malgré la documentation réunie, elle n'arrive pas à écrire cette histoire. Elle ne parviendra que bien des années plus tard à comprendre ce que cachait la fascination de son vieil ami dans cette histoire.

     

    Sans Papillon, je serai passée à côté de ce très beau roman, profond et dépouillé comme le désert qui y est souvent décrit. La voix d'Ariane déroule le fil d'une quête. C'est une jeune femme qui se cherche, oscillant entre la carrière scientifique à laquelle la brillante étudiante qu'elle était semblait promise, son amour de la photographie, et cette vocation d'écrivain qui va éclore sous l'influence de ce vieil homme célèbre dont elle a croisé la route. De souvenirs en souvenirs, d'époques en époque, elle évoque sa compréhension progressive de ce que cache l'histoire d'Alexander Laing. Elle y voit l'explorateur malheureux, le jeune officier trop arrogant pour survivre au désert et à ses habitant, l'homme amoureux... Jusqu'au jour où elle comprend le rôle du désert: celui qui révèle les hommes à eux-mêmes en les renvoyant à leurs faiblesses, à leur âme, à l'amour ou à l'absence d'amour qui les emplit et qu'ils pourront ou pas supporter. Le désert, paysage aride, ascétique, est au centre du récit, mais pas comme un lieu de mort et de vide. C'est le lieu où le désir affleure, monte, et où l'amour s'épanouit dans toute sa plénitude. Le lieu où l'on peut se rencontrer. C'est d'ailleurs un beau titre: la traversée du désert est le voyage physique des explorateurs, d'Ariane elle-même, mais aussi un moment de suspension qui permet de comprendre, une métaphore du vide affectif qui détruit...

    La construction complexe du roman fait suivre les méandres du chemin qu'Ariane parcourt vers une certaine connaissance, des êtres et des choses, et surtout, d'elle-même. Avec la conviction, que finalement, c'est l'amour, et le désir qui sont au centre de toute chose. C'est l'amour qui a tué Alexander Laing, incapable de faire face à l'amour qui le consumait, c'est l'amour qui a fait de Gabriel Barthomieux le scientifique de renom, c'est l'amour qui a fiat emprunter à Ariane le chemin du désert. Ce qui est sans doute le plus fascinant, c'est le lent cheminement de la jeune femme vers son ami au travers d'un autre qui est son contraire. Ce n'est qu'en comprenant Laing qu'elle va comprendre la part cachée de Barthomieux, lier le scientifique arrogant et tyrannique au vieil homme qui regardait vivre son entourage d'un oeil tendre.

    A travers ce vieil homme, on découvre en filigrane Théodore Monod, dont Isabelle Jarry a été la biographe. C'était un homme merveilleux, dont les écrits laissent apparaître la formidable intelligence et la sensibilité. On a ainsi l'impression de découvrir l'homme  derrière le scientifique, et l'écrivain. Cet écrivain sur lequel Ariane l'écrivain écrit, elle même créature d'un autre écrivain. C'est, mine de rien, une réflexion sur l'acte d'écriture, la création et son moteur.

    Une très belle lecture, dense, complexe, qui fait résonner longtemps sa petite musique. Il y a bien des choses que je n'arrive pas, là, à formuler. Je relirai sans doute ce roman, pour tenter de mettre en mots ce qui me turlupine!

    L'avis de Thom, de Caro[line],...

    Isabelle Jarry, La traversée du désert, Stock, 2008, 4/5

  • Le château de Hurle

    Lorsque Sophie, l'ainée de trois soeurs, croise le chemin de la Sorcière du désert, c'est pour elle le début d'une aventure qui va l'amener à investir le château du terrifiant magicien Hurle, à terroriser quelques araignées, apprivoiser un démon du feu, le tout, pour le meilleur et pour le pire.

    C'est un article sur les femmes en fantasy publié sur le site Elbakin qui m'a fait me souvenir que le superbe desin animé de Miyazaki, Le château ambulant est une adaptation de ce classique de la littérature de jeunesse anglo-saxonnes. C'est peu de dire qu'aussitôt pensé, aussitôt fait, je me suis procuré l'objet de ma convoitise!

    Les aventures rocambolesques de Sophie sont rondement menées, haletantes parfois, portées par des personnages plus ambivalents qu'il n'y paraît au premier abord. Ils ne sont pas méchants, ou gentils, mais un peu perdus, un peu lâches, un peu courageux, un peu soupes au lait. Il y a bien sûr la méchante sorcière qui provoque tous les rebondissements, mais même elle finalement, est surtout une victime. Diane Wyne Jones amène petit à petit à regarder au delà des apparences: c'est ce que symbolise le personnage de Sophie, transformée en vieille femme par vengeance. Cette transformation va l'obliger à mieux regarder autour d'elle et en elle, à se méfier de ce que disent les convenances et les traditions.

    Diane Wyne Jones parvient à emprisonner gentiment son lecteur dans son château qui ressemble à une cheminée et qui court dans les collines, poursuivi par un épouvantail enchanté, porte ouverte sur des univers parallèles. On voit avec plaisir les héros sauter d'un port de pêche à une capitale en passant par un jardin enchanté, le pays de Galles,... enfiler des bottes de sept lieux, papoter avec un crâne qui claque des dents.

    L'avis de Lilly, celui d'ActuSF.

     Et pour la route, un extrait de ce merveilleux dessin-animé, tellement magique que ça en devient indécent.