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Chiff' - Page 20

  • Miam, miam, miam!

    C'est aujourd'hui le résultat du concours Bento Box! Siiiii, souvenez-vous, le concours où on peut gagner une boiboite pour emmener son repas avec classe et glamour où on veut! Avec option fourchette parce qu'il y a des choses difficiles à attraper avec des baguettes en restant rayonnante et scintillante! Le tout grâce à Marabout qui fête dignement le lancement de son tout nouveau site en offrant dix exemplaire du coffret My Bento Box!

    Le but du jeu? Il va fallait me raconter ce que votre héro(ïne)s préféré trimballe dans sa boîte à , voire me préciser à quoi ressemble sa boîte à bento préférée.

    Vous avez joué, vous m'avez faire sourire, parfois rire aux éclats! Le choix a été dur!

    Les cinq qui m'ont fait rire, avec tout le manque d'objectivité qui convient à l'exercice... Vous allez dire que je suis prévisible, voire over prévisible, mais...Fashion dans la blue box avec les bananes, what else... Tu penseras à moi en mangeant les nems (mais n'oublie pas, nous avons un accord... Le partage ma soeur, le partage!). Et puis Emmyne, parce que balader du cocktail Cagliostro dans sa boîte à bento (avec modération, Arsène n'est que modération), c'est la classe. Louise pour son Candide qui a ma foi fort bon goût! La Rainbow Mo! Arlavor parce que, que voulez-vous, moi et les bisounours, c'est une longue histoire... Non je ne révélerai rien.

    Et au tirage au sort, ce sont Yue Yin, Grimmy, A demi-mot, Lolo et Rikoet qui l'emportent! 

    Merci pour vos participations! Les gagnants, vous m'envoyez vos adresses par MP?

    Sur ce, que la Bento Box soit avec vous, à fleur, bleue, avec des paillettes, un bisounours,et quelqu'en soit le contenu!

    Et n'oubliez pas d'aller faire un tour par chez Marabaout!

    Et pour la petite histoire, c'est vendredi, c'est gourmandises chez Yue Yin! Et donc dans la cuisine du Terrier qui reprend du service pour l'occasion!

  • Avis de tempête - Susan Fletcher

    9782290009833.jpgMoïra viste sa soeur Amy, plongée dans le coma depuis cinq ans. Rongée par le remord de ne pas avoir été une aînée aimante, elle lui raconte petit à petit leur histoire, son histoire. Celle d'une fille de la mer, dure, sauvage qui s'éveille à la vie.

    Une des choses qui frappe dans Avis de tempête, c'est la présence de la nature, de la mer qui se fait au gré des pages paysage, personnage, fatalité, et qui toujours, habite Moïra. Une drôle de fille Moïra, surdouée sans aucun doute, mais si peu sociable, si obstinée, si dure avec elle-même et avec les autre. Petit à petit pourtant, elle se livre à celle qu'elle a si longtemps détesté, racontant son amour fou pour ses parents, les failles qui apparaissent petit à petit, la jalousie qui ronge, la recherche d'une place qui soit la sienne. Jusqu'à enfin trouver l'apaisement. Au fil des pages, Susan Fletcher dessine une magnifique portrait, tout en nuances, révélant les parts d'ombre comme la lumière de Moïra à travers l'enfant sauvage, l'adolescente disgracieuse, la jeune femme torturée, décryptant les relations familiales, amicales, amoureuses, le long et parfois douloureux cheminement vers l'âge adulte avec finesse, humour et tendresse.

    C'est une belle histoire, pleine de secrets, de tromperie, d'amour, portée par une écriture superbe qui annonce la puissance évocatrice et la beauté de Un bûcher sous la neige. J'ai été embarquée par la plume de Susan FLetcher.

    Kathel, Cathulu, Claudialucia,...

    Fletcher, Susan, Avis de tempête, J'ai Lu, 2010, 406p., 5/5

  • Le mardi c'est permis: Delly

    J'ai bien failli me lancer dans une étude comparée de l'importance de la capillarité sommitale chez les Francs, Nicholas et les harlequinesques écossais, quelques exemplaires du genre m'attendant sagement au coin d'une étagère, seulement voilà, faisant un peu de ménage de printemps, j'ai retrouvé le brouillon d'un billet qui ne date pas d'hier, mais dont le contenu relève indéniablement de l'inavouable. De l'autrement inavouable. Genre la madeleine de Marcel, mais un tantinet plus...Comment dire ça...

    Ne vous en faites pas, c'est comme d'habitude, je vais finir par cracher ma valda et sombrer corps et bien dans ma deuxième, nan troisième, nan... bref, dans une autre de mes innombrables passions, l'histoire. Nous allons remonter le temps jusqu'en 1978 pour commencer. Pourquoi? Parce que Harlequin arrive en France en 1978. Essor de la littérature sentimentale, des couvertures avec éphèbes aux muscles saillants, clairs de lune et tutti quanti. Un succès commercial plutôt faramineux, des collections à la pelle, des déclinaisons à n'en plus finir plus loin, nous voilà rendu à nos jours.

    Mais, vu ma passion inavouable pour les épées rouillées et autres aventures s'étant déroulées far far away et en un temps far far lointain (il y avait donc forcément un mais, le Doctor vous dira qu'apprécier le far far away et le far far lointain implique forcément un mais, ce qui n'a rien à voir avec  moutons certes, mais après tout aux moutons nul n'est tenu) je ne pouvais en rester là... Oui mais avant? Quid de la littérature sentimentale? Certes pas Je passe sur les romances et autres poèmes d'amour et autres histoires déchirantes des temps jadis pour me contenter du 19e siècle. Certains diraient que c'est diablement trop récent, mais que voulez-vous, il s'est tout de même passé quelques petites choses à cette période abominablement quasi-contemporaine. Par exemple l'alphabétisation. Et oui, c'est grâce au développement de l'alphabétisation que la littérature sentimentale s'est fait une place de choix dans le paysage littéraire! Je vois d'ici les esprits chagrins me rétorquer que ce n'est pas dans le paysage littéraire qu'elle s'est fait une place mais dans le paysage commercial. Certes. Il n'en reste pas moins très chers, que le roman sentimental est une "oeuvre de l'esprit", avec un auteur, un éditeur et toutes ces petites choses qui font un livre.

    Littérature sentimentale, paysage littéraire donc.

    Nous voilà ainsi en visite à la Belle-Époque un peu avant et un peu après, et sans même l'aide de la Blue Box, côtoyant des auteurs aux noms plus ou moins évocateurs qui vont faire des émules: Max du Veuzit (autrement appelée Alphonsine Vasseur), Magali, Barbara Cartland, Zénaïde Fleuriot, Marie Maréchal, Mathilde Bourdon,... et l'objet du billet du jour, Delly.

    Delly donc. Qui est-elle. Ou plutôt, qui sont-ils?

     Delly est un pseudonyme, celui de Jeanne Henriette Marie Petitjean de La Rosière et de son frère Frédéric Henri Joseph, issus de la bonne société de la fin du 19e siècle. Ensemble, ils ont écrit une centaine de romans et de nouvelles après que la jeune fille ait envoyé quelques manuscrits à des éditeurs. Même après la mort de leurs auteurs, les romans de Delly ont continué à se vendre par milliers d'exemplaire. Pour tout dire, ils ont été réédités jusque dans les années 1990, années au cours desquelles je les ai découverts dans la bibliothèque de ma grand-mère. Lectrice déjà plus que vorace, je me suis jetée sur ces vieilles éditions Taillandier décrépites et quasi en loque et suis partie à la découverte de cet univers jusqu'alors inconnu et palpitant, bien que manquant singulièrement de chevelures ébouriffées.

    C'est qu'attention, on ne rigole pas chez Delly! Les jeune filles sont pieuses et vertueuses, les hommes virils, forts et bons, les prêtres chaleureux, les vieilles personnes porteuses de sagesse et  les intriguant(e)s sont horriblement punis de leur manque de morale à la fin. Bref, on y trouve pêle-même de l'aristocratie mais pas de cheikhs dangereux, des hommes virils mais sans kilts, des femmes dévouées mais pas d'infirmières, avec quelques guest stars. Ceci dit, la trame ressemble terriblement au roman sentimental contemporain dans ses déclinaisons classiques. Tout rapprochement avec des collections contenant les mots passion, intense, spicy provoquerait des collisions que même le Doctor ne serait pas en mesure de réparer.

    La preuve. Pas des collisions, de la ressemblance.

    Nous avons:

    imgro30070090_thumb.jpgLa vengeance de Ralph: il va être lord, elle est belle, de bonne naissance mais pauvre et persécutée par une vilaine marâtre, il l'épouse pour se venger, il hérite, elle devient lady à sa grande surprise, mais il ne l'aime pas. Après moult péripéties et turpitudes, ils s'aimeront cependant pour toujours dans le bonheur, la plénitude et entourés de petits angelots voletant. Bien évidemment, la main de Dieu s'est abattue sur les méchants. Pardonnés par leurs victimes victorieuses.

     

    R150058971.jpgLa chatte blanche: il est duc, d'une irréprochable moralité malgré une famille vautrée dans la luxure, elle est belle, pauvre, de bonne naissance et persécutée par une horrible tante par alliance. La tante veut épouser le duc, le duc veut épouser sa belle, rien ne va plus. Péripéties, turpitudes, vexations et persécutions, rien ne va plus. Mais l'amour et la morale vainquent toujours: la main de Dieu s'abat sur l'horrible tante et ils vivront heureux pour toujours dans leur château et dans la vertu.

     

     

    Cesbres.jpgGilles de Cesbres: elle est pauvre et méritante, il est riche et s'égare sur les chemins des mondanités. Tout finira bien dans la célébration de justes noces et dans une honnêteté scintillante.

     

     

     

    MIebj.kGM8ZeCIipmALR5zgw5iH6ZQax7cuiED_fyRc-.jpgLe sphinx d'émeraude et sa suite: il est duc et puissant, elle est pauvre et persécuté,... Oui, encore. Mais en costume. Avec un mariage à la fin, et des aventures au milieu à base d'enlèvement, de mensonge, d'empoisonnement. C'est qu'on ne rigole pas avec Catherine de Médicis. Sauf quand on s'appelle Wennaël. Non mais! Vous noterez qu'en terme de couvertures on se rapproche là d'un terrain connu moins le torse nu.

     

     

    Bref, tout ceci déborde de vertus et de conformisme d'un autre temps, de stéréotypes et d'archétypes, de bons sentiments (mais pas que, figurez-vous qu'il y aurait plus que cela en creusant, mais chut, j'explore encore) mais il faut bien que j'admette sous vos yeux effarés que j'adore. Et que je collectionne. Avec les Langelot du Lieutenant X, mais ceci est une autre histoire.

     Ah oui, j'ai des sources: pour en apprendre plus sur le roman sentimental, il faut aller jeter un oeil , ou encore ... Pour Delly, il y a quelques infos intéressantes...

    Et n'oubliez pas, le premier mardi, c'est permis!

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    Et j'avais oublié, honte à moi!

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  • Polina - Bastien Vivès

    20110420183512_t0.jpg"Il faut être souple si vous voulez espérer un jour devenir danseuse. Si vous n'êtes pas souple à six ans, vous le serez encore moins à seize ans. La souplesse et la grâce ne s'apprennent pas. C'est un don. Suivante..."

    Et pourtant Polina va intégrer la prestigieuse école Bojinski et vivre avec intensité sa passion pour la danse.

    Evidemment, dit comme cela, on se demande s'il ne va pas s'agir d'une ressucée version BD d'un roman d'Anne-Marie Pol. Mais dois-je l'avouer puisque nous ne sommes pas mardi, j'ai adoré les romans d'Anne-Marie Pol fut un temps. Surtout Le sang des étoiles tiens, que j'ai lu, relu, rerelu, rererelu avec enthousiasme. Même si je n'aimais pas danser.

    Mais revenons à nos moutons. Enfin, à Polina. Autant attaquer tout de suite, cette BD est un petit bijou, tant en terme de scénario que de dessin. Car Bastien Viviès retrace avec sensibilité et crédibilité le parcours d'une enfant puis d'une jeune femme dont la vie tourne autour de la danse, qui s'y perd, s'y retrouve, la fuit, y revient. On la suit dans sa relation à son maître, dans sa découverte progressive qu'il est possible de danser autrement, dans sa vie d'une certaine manière en dehors de la vie au sein d'écoles et de troupes. Avec en filigrane une réflexion sur l'exigence, la discipline que requiert la danse, discipline indispensable qu'il faut néanmoins dépasser pour que la technique devienne art. Le tout est servi par un dessin au trait épais, tout de noir et de gris qui parvient pourtant à se faire léger, à traduire le mouvement, la souffrance, les émtions de Polina et de ceux qui l'entourent.

    Une très belle réussite!

    Une interview de Bastien Vivès...

    Polina est la BD RTL du mois de mars!

    Vivès, Bastien, Polina, KSTR, 2011, 206p. 4/5