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Chiff' - Page 18

  • Jeunes femmes en uniforme - Tereska Torrès

    9782752905154.jpgNous sommes en 1940, des français déterminés à continuer la lutte contre ceux qui ont envahi la France affluent à Londres. Parmi eux, des femmes qui vont intégrer le corps féminin des Forces Françaises libres. C'est la voix de ces femmes que fait entendre Tereska Torrès.

    Jeunes femmes en uniforme un texte inédit en français, qui à sa parution en 1948 aux États-Unis a fait scandale pour sa description sans fard de la vie au sein d'une groupe de femmes venues d'horizons différents. Relations sentimentales et sexuelles, parfois lesbiennes, ennui, disputes, alertes aériennes, difficultés matérielles,Tereska Torrès n'édulcore effectivement rien de ce dont elle a été témoin, au point qu'il faut attendre fort longtemps pour une traduction et une parution en France, l'auteur ayant craint semble-t-il de choquer ses compatriotes, ce qui peut se comprendre tant elle s'éloigne de la geste de la Résistance telle qu'elle a pu s'écrire dans l'immédiat après-guerre. En effet, plutôt que de se pencher sur le spectaculaire, les combats, c'est le quotidien qu'elle décrit, la routine d'une caserne, dans tout ce qu'elle peut avoir d'ennuyeux, les bombardements et leur lot de drames, les longues factions, le travail de secrétariat... En cela, c'est un texte indispensable, voire incontournable pour qui s'intéresse à cette période de l'histoire.

    Reste que j'y ai trouvé des longueurs, un style un peu fade, l'impression de rester en surface de ce qui aurait pu se révéler passionnant avec un peu plus, non pas de romanesque, mais de souffle. Loin de moi l'idée saugrenue de nier le caractère extrêmement intéressant de Jeunes femmes en uniforme, mais force m'est de reconnaître que ce fut une lecture déçevante

    L'avis de Tamara, , Brize,...

    Torrès, Tereska, Jeunes femmes en uniforme, Phébus Libretto, 2011, 187p., 2/5

  • La voie des furies - David Weber

    LaVoieDesFuries.jpgLes pirates qui ont attaqué Mathison ne savaient pas que s'y trouvait l'ex-capitaine Alicia de Vries, commando de choc du Cadre Impérial. Grosse erreur. Laissée pour morte après qu'elle ait abattu ceux qui avaient massacré sa famille, elle survit, sauvée par Tisiphone, l'une des trois Erinyes qui jure de l'aider à accomplir sa vengeance en échange de son âme. C'est le début d'une quête qui va mener la jeune femme au coeur d'un complot qui menace rien moins que l'Empire.

    Amis de la finesse et de la délicatesse, passez votre chemin. Autant le dire immédiatement, La voie des furies joue dans la catégorie gros-rouge-qui-tache du Space Opera. Ce n'est donc pas là qu'il faut chercher un décryptage des luttes de pouvoir interstellaires, une étude des arcanes politiques assaissonnée d'analyse psychologique. Ce n'est pas pour autant que ce n'est pas bon, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Il y a des aliens, de la baston, des guets-apens, du trafic, de l'arnaque à revendre, un univers plutôt pas mal conçu et aucune raison de bouder son plaisir. D'autant que la relation entre Alicia de Vries, l'Erinye qui a élu domicile sous son crâne et, plus tard une I.A. pas piquée des hannetons est plutôt réjouissante. Imaginez donc une minute une créature mythologique confrontée au nec le plus ultra de la technologie et évoluant au fur et à mesure qu'elle se frotte à une jeune femme dont la force d'esprit va de pair avec quelques solides valeurs morales laquelle fusionne avec ce qui se fait de mieux comme I.A.. David Weber développe en tout cas suffisamment son, ou plutôt ses personnages principaux pour qu'on s'y attache un minimum et qu'on voit s'esquisser une réflexion qui si elle n'a rien de révolutionnaire, a le mérite d'exister sur la justice et la vengeance. Même si au final les méchants sont bien les méchants, et les gentils, les gentils et que c'est par les armes que la paix et la sérénité seront rendues aux braves habitants de l'univers.

    Bref, un bon roman d'action, qui ne foule pas un neurone, mais n'est pas non plus fait pour et ne ment pas sur la marchandise. C'est un peu Expendables au pays des étoiles, et ceux qui me connaissent devinent, arrivés à ce point, que j'ai, bien évidemment, beaucoup aimé (oui, je sais, je sais).

     

    Ceci est ma première contribution au Summer Star Wars du RSF blog!

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  • L'héritage d'Esther - Sandor Marai

    lheritagedesther.jpgUne femme déjà vieillissante voit soudain ressurgir dans sa vie le seul homme qu'elle ait jamais aimé, l'homme qui l'a presque ruinée avant de disparaître. Et qui vient achever ce qu'il avait si bien commencer vingt ans plus tôt.


    A lire L'héritage d'Esther sans connaître le reste de son oeuvre, je me suis dit que si Sandor Marai excellait, c'est dans l'art de fouiller jusqu'au plus sordide les relations humaines. Pas de regrets, d'envolée lyriques, d'anathème jeté sur le vil séducteur, non, mais une description presque clinique encore que faite par les yeux d'Esther des mécanismes d'une journée qui va la voir perdre le peu qui lui restait. Pourtant, tout le monde connaît Lajos, à commencer par elle, par ce qui reste de sa famille, ses amis, qui tous ont eu à souffrir de ses menées. Mais tous, comme avant, vont retomber dans le même piège, céder devant l'insidieuse séduction de cet homme et son aplomb. 

    Au fil de cette journée, on voit se mettre en place les mécanismes qui vont permettre à Lajos de repartir victorieux. Chaque page distille une violence sourde, glaçante, les détails sordides du passé qui se dévoilent au gré de conversations et des confrontations. On ne peut pas dire que le tout soit follement enthousiasmant, et emporte le lecteur, mais difficile de laisser avant sa chute prévisible cette histoire à l'atmosphère étouffante, ces personnages pris dans l'ennui ou la résignation, dans les certitudes vacillantes d'une bourgeoisie qui perd son rang et son influence. Sans doute parce que le talent de Marai lui permet de rendre palpable cette fin d'un monde, celui d'Esther comme celui de sa famille, la tension entre passé et présent, les ressorts d'une manipulation et d'une capitulation.

    Qu'en dire de plus... Je ne hurle pas au chef d'oeuvre, j'avouerais même m'être parfois un peu ennnuyée, mais il est indéniable que ce court récit m'a donné envie de découvrir les autres oeuvres de Sandor Marai.

    Marai, Sandor, L'héritage d'Esther, Le livre de poche, 2003, 155p., 3/5

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  • La citation du jeudi: Moi Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons

    "Au fait, a-t-il  dit en repassant la tête par la porte, on dirait qu'il y a un élan dans le couloir.

    - C'est sans doute Hector, a dit Grizz. Il est transitoire.

    - Peut-être bien, mais il bloque le passage.

    - Traversez-le, au-je lancé, plongée dans mes pensées, et si jamais vous avez envie de savoir comment fonctionne un élan, arrêtez-vous au milieu et regardez bien autour de vous.

    - D'accord, a dit M. Trimble, avant de s'en aller."

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    "
    Depuis que Jennifer Strange, 15 ans, a été choisie pour tuer le dernier dragon, elle est la personnalité la plus célèbre de tout le pays.
    Armée de son épée Exhorbitus, elle décide d'aller d'abord discuter avec la créature mythique.
    Car les raisons de sa mission sont bien moins nobles qu'elle ne le pensait..." (4e de couverture)

     

     

     

     

     

     

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    La liste des participants est !


  • Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons - Jasper Fforde

    jennifer strange165x260.jpg" A une époque, j'ai été célèbre. on a vu ma tête sur des t-shirts, des badges, des tasses à tgé et des posters. J'ai fait la une des journaux, je suis passée à la télé, et j'ai même été invitée au Yogi Baird Show. Le Quotidien des palourdes m'a proclamée "L'adolescente la plus remarquable de l'année" et j'ai été élue femme de l'année par Mollusqu-Dimanche. On a deux fois essayé de me tuer, on m'a menacée de la prison, j'ai reçu seize demandes en mariages et j'ai été déclarée hors-la-loi par le roi Snodd. Tout cela et plus encore, et en moins d'une semaine.

    Je m'appelle Jennifer Strange"

    Outre le chocolat, il y a quelques petites choses qui ont tendance à me rendre étrangement compulsive, voire obsessionnelle. La sortie d'un nouvel opus de Jasper Fforde en fait partie. Rapport sans doute avec le fait que son imagination délirante a tendance à me faire a minima sourire bêtement, sourire qui a tendance à se transformer en gloussements qui eux-mêmes... Bref, vous avez sans doute saisi l'idée.

    Or donc. Jennifer Strange. Digne petite frangine de Thursday Next pour l'aplomb et la tendance à se retrouver embringuée dans des situations pas possible, mais qui se balade, elle, dans un univers qui mêle allégremment et avec talent références à notre monde et magie. Le tout assaisonné avec l'humour pince-sans-rire et le sens du rythme qui m'ont séduits dès L'affaire Jane Eyre. On trouve au fil des pages et pêle-mêle: une épée qui répond au doux nom d'Exhorbitus sans doute parce qu'elle a couté très cher, un Quarkon très, mais alors, très laid, des dragons, des chevaliers dont les affiches format poster ornent les chambres adolescentes, un roi un tantinet tyrannique, une dracomobile, des magiciens complétement barrés, des bienheureuses du Homard et des enfants trouvés, des dragons qui font peur. Le tout donne un récit initiatique fort bien troussé qui s'avère bien plus profond qu'il n'en a l'air, et se paie le luxe de parler avec drôlerie et finesse des travers du mercantilisme, de la cupidité humaine, de la préservation de la nature, des médias, et de quelques autres petites choses. .

    Autant dire que j'attend la suite avec impatience et vais guetter les nouvelles sorties de la collection Territoires dont les premiers pas sont plus que prometteurs!

    Emmyne a aimé.

     

    Fforde, Jasper, Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons, Fleuve Noir, 2011, 294p., 4/5