Camille vient de perdre sa mère alors qu'elle va devenir mère à son tour. Au milieu des lettres de condoléances, elle découvre une étrange lettre, une lettre qui va être suivie d'autres, qui dessine petit à petit l'histoire de deux amours brisées, et d'un secret qui est aussi le sien.
Fort malheureusement, les histoires d'amour brisées sur fond de Seconde Guerre mondiale abondent en littérature, et ne fait pas oeuvre de cette période qui veut. Loin de dire que Le confident est un roman anodin et sans intérêt, c'est là souligner la difficulté de l'exercice et dire aussi, qu'Hélène Grémillon se tire avec un certain talent de l'ornière historique où elle a risqué de faire verser son récit. Ce qui aurait été dommage puisque ce n'est finalement que le décor tragique d'une histoire qui est celle de deux amours fous, d'une jalousie maladive, et du mal d'enfant qui pousse parfois au pire.
Egrénant une parole dont on ne sait très bien de qui elle vient, les lettres répondent à la détresse et au mal-être de Camille, lui dévoilant des destins qui sont intimement liés au sien et le mensonge sur lequel a été bâti sa vie. Et si on devine assez vite, la chute du feuilleton, si l'on peut regretter un brin de facilité dans la chute, quelques longueurs, reste cette histoire de maternité qui répond à une actualité brûlante, celle des mères porteuses, et qui ne verse jamais dans la leçon, se contentant de rappeler que certains choix sont intrinsèquement tragiques puisque s'y mêle l'amour, l'instinct, la possessivité et le mensonge. Disant que la filiation, les rapports de mère à fille ne sont jamais simples.
Porté par des personnages complexes, attachants jusque dans leur actes les plus abjects, Le confident est un premier roman au style simple, limpide, dont l'intrigue à tiroir mêle agréablement grande et petite histoire, vengeance, jalousie, amour, panel si commun et toujours détonnant des passions humaines.
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Grémillon, Hélène, Le confident, Plon, 301p., 2010, 3.5/5