Margaret Mackenzie a toujours vécu dans l'ombre de ses frères, jeune fille puis jeune femme invisible jusqu'à ce qu'à trente-cinq ans, elle hérite soudainement d'une petite fortune. Et que tout aussi soudainement, les prétendants se bousculent au portillon...
Ce que j'aime particulièrement avec les auteurs britanniques, c'est leur humour, leur art des personnages et des situations, la manière dont ils parviennent à fasciner avec des riens, leur capacité à parler avec légéreté des choses les plus graves. Anthony Trollope ne déroge, en ce qui me concerne, pas à la règle puisque je n'ai pas pu lâcher le récit des aventures somme toute banales de cette attachante vieille fille qu'est Margaret. Il faut dire que l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère et soumet sa malheureuse mais courageuse héroïne à bien des épreuves. Et c'est drôle, vraiment drôle quand par petites touches, il met en lumière les ridicules des uns et des autres, les ressorts des râtés amoureux, les mesquineries que dissimule tant bien que mal la bienséance. On plaint Margaret, mais en même temps, le récit de ses démêlés amoureux et financiers est tellement savoureux, la finesse de la psychologie des personnages est telle qu'on ne voudrait pas qu'il en aille autrement malgré les aspects sombres de la période victorienne qui affleurent sous l'humour et qui tempèrent le rire. J'ai pris grand plaisir à découvrir la fable de la Brebis et du Lion, à pénétrer dans les salons de la meilleure société comme chez les notaires et les boutiquiers et je compte bien poursuivre sur ma lancée. Ca tombe bien, Quelle époque! vient de sortir en poche. Ca tombe bien, je n'avais rien à lire...
Rory en parle.
Trollope, Anthony, Miss Mackenzie, LGF, 2010, 510p., 5/5

consciences composites (autrement dit, les IA), une prise d'otage, une guerre, un commandant promis à l'immortalité amoureux d'une sénatrice qui se bat contre l'immortalité, une révolution en gestation et j'en passe. Pas forcément très alléchant à vue de nez, mais Scott Westerfeld marie avec talent deux histoires d'amour et une guerre avec une intrigue qui fait courir ses ramifications du côté des intelligences artificielles, des dérives du pouvoir, des luttes politiques, de la définition de l'humain quand il se marie avec l'artificiel. C'est un roman riche de ses personnages et de sa réflexion de fond, qui n'oublie pas l'action, bien qu'on puisse regretter quelques descriptions de batailles longuettes. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un peu plus d'humour aurait allégé l'ensemble, j'aurais aimé que ce fameux secret qui fait courir les héros soit un peu plus fouillé, mais ne vous y trompez pas, j'ai beaucoup aimé (et je vais me jeter sur l'IA et son double. Ah zut, oublié sur un coin de mon bureau. Ben ce sera pour demain alors).
4e de couv.:Oskar Schell est inventeur, entomologiste, épistolier, francophile, pacifiste, consultant en informatique, végétalien, origamiste, percussionniste, astronome, collectionneur de pierres semi-précieuses, de papillons morts de mort naturelle, de cactées miniatures et de souvenirs des Beatles. Il a neuf ans. Un an après la mort de son père dans les attentats du 11 septembre, Oskar trouve une clé. Persuadé qu'elle résoudra le mystère de la disparition de son père, il part à la recherche de la serrure qui lui correspond. Sa quête le mènera aux quatre coins de New York, à la rencontre d'inconnus qui lui révéleront l'histoire de sa famille. Après le choc de Tout est illuminé, cet étonnant objet littéraire et typographique explore à nouveau, mais sur un autre registre, les chemins d'une mémoire à jamais perdue. Quand tout a été oublié, il ne reste plus qu'à inventer.
Ce n'est pas que je veuille pas faire plaisir à mon lectorat en délire, mais le problème fondamentalement fondamental avec les recueils de nouvelles, c'est qu'ils sont un brin compliqués à résumé sauf à se taper un passage en revue de la table des matières aussi exhaustif qu'enquiquinant . Or donc, s'il m'arrive et me plaît parfois d'être enquiquinante, il m'arrive tout aussi bien d'être 
"Chayin rendi Inekte, cahndor de Nemar et co-candhor des terres conquises, fils choisi de Tar-Kesa et dieu lui-même, cessa de me tirer et de me faire glisser sur les roseaux. Des membranes nictitantes s'abaissèrent brusquement sur ses yeux nours. Durant un instant de silence, les regards des deux hommes se rivèrent et il échangèrent ainsi l'équivalent d'un millier de pareles. Puis Chayin hocha la tête et me poussa vers la porte. Ou plutôt vers le point où elle devait se dresser, derrière un rideau de pluie tellement blanche qu'elle semblait en ébullition [...]."