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Chiff' - Page 14

  • Miss Mackenzie - Anthony Trollope

    2768434849.jpgMargaret Mackenzie a toujours vécu dans l'ombre de ses frères, jeune fille puis jeune femme invisible jusqu'à ce qu'à trente-cinq ans, elle hérite soudainement d'une petite fortune. Et que tout aussi soudainement, les prétendants se bousculent au portillon...

    Ce que j'aime particulièrement avec les auteurs britanniques, c'est leur humour, leur art des personnages et des situations, la manière dont ils parviennent à fasciner avec des riens, leur capacité à parler avec légéreté des choses les plus graves. Anthony Trollope ne déroge, en ce qui me concerne, pas à la règle puisque je n'ai pas pu lâcher le récit des aventures somme toute banales de cette attachante vieille fille qu'est Margaret. Il faut dire que l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère et soumet sa malheureuse mais courageuse héroïne à bien des épreuves. Et c'est drôle, vraiment drôle quand par petites touches, il met en lumière les ridicules des uns et des autres, les ressorts des râtés amoureux, les mesquineries que dissimule tant bien que mal la bienséance. On plaint Margaret, mais en même temps, le récit de ses démêlés amoureux et financiers est tellement savoureux, la finesse de la psychologie des personnages est telle qu'on ne voudrait pas qu'il en aille autrement malgré les aspects sombres de la période victorienne qui affleurent sous l'humour et qui tempèrent le rire. J'ai pris grand plaisir à découvrir la fable de la Brebis et du Lion, à pénétrer dans les salons de la meilleure société comme chez les notaires et les boutiquiers et je compte bien poursuivre sur ma lancée. Ca tombe bien, Quelle époque! vient de sortir en poche. Ca tombe bien, je n'avais rien à lire...

    Rory en parle.

    Trollope, Anthony, Miss Mackenzie, LGF, 2010, 510p., 5/5

  • Succession - Scott Westerfeld

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    Amis de la baston décérébrée, passez votre chemin, Succession, ou plutôt la succession de Les légions immortelles et Le secret de l'empire ne joue pas dans cette catégorie quand bien même les scènes de batailles à coups de canons laser ne manquent pas. Le fait est que j'aime Scott Westerfeld d'amour depuis V-Virus, et encore plus depuis Leviathan. Le fait est aussi que je n'avais jusqu'alors pas eu l'occasion de me pencher sur ses oeuvres pour les grands (après tout, s'il faut remplir une déclaration d'impôt, il faut aussi quelques compensations, et les oeuvres pour les grands de Westerfeld ainsi que le blouson en cuir de Gaiman et les serviettes en font partie, mais je m'égare). C'est chose faite.

    Pour ceux que je n'ai pas encore perdus, un bref résumé de l'intrigue: un empire, un empereur immortel qui récompense les bons et loyaux services en octroyant l'immortalité dont il a percé les secrets, des opposants politiques qui n'aiment guère le pouvoir des morts, des adversaires dont le but est de répandre dans l'univers les pocket05902-2007.jpgconsciences composites (autrement dit, les IA), une prise d'otage, une guerre, un commandant promis à l'immortalité amoureux d'une sénatrice qui se bat contre l'immortalité, une révolution en gestation et j'en passe. Pas forcément très alléchant à vue de nez, mais Scott Westerfeld marie avec talent deux histoires d'amour et une guerre avec une intrigue qui fait courir ses ramifications du côté des intelligences artificielles, des dérives du pouvoir, des luttes politiques,  de la définition de l'humain quand il se marie avec l'artificiel. C'est un roman riche de ses personnages et de sa réflexion de fond, qui n'oublie pas l'action, bien qu'on puisse regretter quelques descriptions de batailles longuettes. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un peu plus d'humour aurait allégé l'ensemble, j'aurais aimé que ce fameux secret qui fait courir les héros soit un peu plus fouillé, mais ne vous y trompez pas, j'ai beaucoup aimé (et je vais me jeter sur l'IA et son double. Ah zut, oublié sur un coin de mon bureau. Ben ce sera pour demain alors).

    Nevertwhere,...

    Westerfeld, Scott, Succession, Pocket, plein de pages mais pas tant que ça, 3.5/5

    65254762.jpgAh oui, et ça compte double (ou pas) pour le Summer Starr Wars!

  • La citation du jeudi: Extrêmement fort et incroyablement près

    "Rien n'est à la fois beau et vrai."

    9782879294810.gif4e de couv.:Oskar Schell est inventeur, entomologiste, épistolier, francophile, pacifiste, consultant en informatique, végétalien, origamiste, percussionniste, astronome, collectionneur de pierres semi-précieuses, de papillons morts de mort naturelle, de cactées miniatures et de souvenirs des Beatles. Il a neuf ans. Un an après la mort de son père dans les attentats du 11 septembre, Oskar trouve une clé. Persuadé qu'elle résoudra le mystère de la disparition de son père, il part à la recherche de la serrure qui lui correspond. Sa quête le mènera aux quatre coins de New York, à la rencontre d'inconnus qui lui révéleront l'histoire de sa famille. Après le choc de Tout est illuminé, cet étonnant objet littéraire et typographique explore à nouveau, mais sur un autre registre, les chemins d'une mémoire à jamais perdue. Quand tout a été oublié, il ne reste plus qu'à inventer.

     

     

    Le jeudi c'est citation.gif

    La liste des participants.

  • La garden-party - Katherine Mansfield

    garden_party.jpgCe n'est pas que je veuille pas faire plaisir à mon lectorat en délire, mais le problème fondamentalement fondamental avec les recueils de nouvelles, c'est qu'ils sont un brin compliqués à résumé sauf à se taper un passage en revue de la table des matières aussi exhaustif qu'enquiquinant . Or donc, s'il m'arrive et me plaît parfois d'être enquiquinante, il m'arrive tout aussi bien d'être paresseuse magnanime.

    Bref. La Garden Party, Katherine Mansfield. Qu'en dire. Ce sont des nouvelles. En même temps, vous deviez commencer à vous en douter. Est-ce que c'est bien? Ma foi oui. Mais. Car il y a toujours un mais. J'admire totalement, et sincérement l'art de Katherine Mansfield de croquer les moments de vie, les petits riens qui font basculer une existence entière. A cette aune, la nouvelle éponyme est un petit chef d'oeuvre où, sans qu'il se passe grand chose à part l'excitation qui peut précéder une garden-party dans un milieu bourgeois, c'est toute la confrontation d'une jeune fille avec le poids des conventions et des classes sociales qui est décrite avec acuité. Cet art, on le retrouve dans toutes les nouvelles, toutes allant au coeur de moments de vie sur un ton que je qualifierai presque de serein... voire anodin. Autant le dire, je n'ai pas été frappée par le style de Mansfield, que j'ai trouvé un peu plat en dehors des moments de grâce où elle parvient avec quelques mots à brosser un paysage, une sensation. Mais elle parvient toujours à atteindre le coeur de la vie, la violence des relations humaines, l'amour et la douceur, l'ambivalence des sentiments au point qu'il est difficile de ne pas avaler ces quelques nouvelles.

    Une belle découverte.

     Liza Lou en parle. Isabelle aussi.

    Mansfield, Katherine, La garden-party, Folio Gallimard, 2002, 370p., 4/5

    1718394131.jpgEt je joue dans la catégorie Auteur mort avant 35 ans.

  • La citation de jeudi: Le trône de chair

    jl1531-1983.jpg"Chayin rendi Inekte, cahndor de Nemar et co-candhor des terres conquises, fils choisi de Tar-Kesa et dieu lui-même, cessa de me tirer et de me faire glisser sur les roseaux. Des membranes nictitantes s'abaissèrent brusquement sur ses yeux nours. Durant un instant de silence, les regards des deux hommes se rivèrent et il échangèrent ainsi l'équivalent d'un millier de pareles. Puis Chayin hocha la tête et me poussa vers la porte. Ou plutôt vers  le point où elle devait se dresser, derrière un rideau de pluie tellement blanche qu'elle semblait en ébullition [...]."

    J'aimais bien aussi l'histoire de la pluie, du fouet et de l'audace, mais bon, il a fallu faire un choix parmi toutes ces comparaisons et métaphores ébouriffantes et un point de vocabulaire en ces temps estivaux m'a paru de bon ton. Alors? Nictitant? Keskçaveutdire?

    Ben tout bêtement cligner des yeux. Ou alors on parle des batraciens et des reptiles ce qu ouvre un certain nombre de questionnement sur le contenu de ce chef-d'oeuvre absolu de la SF new age dans lequel on chercherait en vain du seske comme qui dirait malgré le titre ma fois fort alléchant de la chose. Y'a tromperie sur la marchandise ma bonne dame. Ou alors je ne suis pas allée assez loin. Mais après m'être endormie trois fois sur la même phrase hein, j'ai renoncé... Faudra voir si Fashion peut nous en dire plus...

    Sinon, c'est un cycle, c'est le troisième tome et l'auteur qui a fait des études scientifiques et d'esthétique fait contrebassiste dans un orchestre de pop musique. Enfin en 1983 pour la traduction française. Et oui, je le garde, la couv est choupitrognon, et un titre pareil sur une étagère, ça en jette des cacahuètes.

    Le jeudi c'est citation.gif

    Et pour les participants, c'est !