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Littératures anglo-saxonnes - Page 4

  • Juliet, naked - Nick Hornby

    17063.jpgEt dire que je l'ai lu en grand format... Et qu'il est sorti en poche depuis quelques semaines... Enfin, c'est toujours l'occasion, vu la période, de recommander un sacrément bon roman pour les vacances.

    Mais résumons un petit peu ce qui se passe: Juliet, naked, contrairement à ce que laisse supposer le titre, raconte ce qu'il advient d'Annie et Duncan dont la vie s'effiloche à Gooleness, station balnéaire britannique dont la période faste est passée depuis belle lurette. Entre eux, quinze ans d'habitude, de peur de la solitude, pas ou peu d'amour, mais des goûts communs, une même manière de penser... Jusqu'à ce que la sortie d'une version inédite d'un album de Tucker, chanteur dont Duncan est un fanatique révèle le fossé béant qui s'est creusé entre eux... Pour le couple, c'est le début de la fin.

    Crise de la quarantaine, musique, vie de couple, amour et désamour, Nick Hornby brasse quantité de thèmes avec une ironie et un sens de la situation qui ne lui font jamais défaut. J'ai adoré découvrir le petit univers névrotique de Duncan, prêt à tout pour se rapprocher de son idole, adoré détester sa bêtise et son arrogance, pour me découvrir presque triste de le laisser. Quand à Annie, et Tucker qui se révèlent progressivement, ce sont des personnages tout aussi attachants et irritants à leur manière. Voilà donc le lecteur face à un triangle qui se découvre amoureux, rock'n roll en diable, et surtout, face à une analyse au scalpel d'un certain monde musical, d'Internet, des fans, des relations de couple, de la vie de province et j'en passe. Ca pourrait être triste et sordide, mais c'est Hornby et on ne peut pas s'empêcher de sourire, de rire, même si parfois un peu jaune et de savourer chaque rebondissement, chaque invention de l'auteur et la justesse avec laquelle il croque le portrait de gens comme vous et moi, avec leurs passions, leurs manies, leurs questionnements, leurs ridicules.

    Bref, un chouette roman à emporter dans votre valise, ou à savourer au retour pour se consoler!

    Cuné a aimé, Cathulu aussi, tout comme Fashion, Corboland en parle en connaissance de cause, Amanda a recensé tout plein de liens,...

    Hornby, Nick, Juliet, naked, 10/18, 313p., 2010, sortie poche en mai, 4/5

  • Au nord du monde - Marcel Theroux

    aunorddumonde.jpgAu Nord du monde, dans la petite ville d'Evangeline, le sherif Makepeace continue à surveiller, solitaire, les rues désertées, sauvant ce qui peut l'être des ruines qui l'environnent, se défendant parfois contre les quelques hommes et femmes qui passent, survivants de moins en moins nombreux de la catastrophe qui a dévasté le monde.  Mais au coeur de ces terres abandonnées, les preuves de la survie de l'humanité se multiplient, poussant Makepeace à prendre la route.

    Il va être atrocement difficile de parler de ce superbe roman sans dévoiler les surprises qui en font le sel, mais en matière de roman post-apocalyptique, Marcel Theroux a su tirer son épingle du jeu de belle manière.

    Des catastrophes qui ont dévasté le monde, provoqué des mouvements de population massifs, des guerres et la chute de la civilisation, le lecteur ne saura pas grand chose, juste ce que Makepeace peut en raconter, vu de sa ville du bout du monde. Réchauffement climatique, montée des eaux, ce n'est pas tant cela qui importe que ce que devient alors l'humanité tous ses instincts tournés vers la survie. Pas besoin de partir explorer le vaste monde, Evangeline vaut exemple de ce qui a du se produire partout, quand la morale, les lois, la foi même vacillent, à plus forte raison que c'est à l'effondrement d'une utopie que Makepeace a assisté, celle d'une colonie fondée par des Quakers, attachée à des valeurs de fraternité et de paix, à une foi, et dont il ne reste finalement qu'une coquille hantée par son shérif.

    Personnage magnifique que Makepeace dont on découvre petit à petit l'histoire, plein de surprises, attachant jusque dans ses failles, pris au piège d'un monde bien plus violent que la nature aride qui l'entoure. On suit son voyage avec la peur au ventre, on sursaute, on frémit, pris par ce mélange étrange de western, de science-fiction mâtiné de nature writing parfaitement maîtrisé et mené qui mène le lecteur dans une exploration sans pitié de la nature humaine.

    Un texte fort, magnifiquement écrit (et magnifiquement traduit), profond, qui devrait faire le régal aussi bien des amateurs de science-fiction que des autres.

     

    « Étrange, à quel point l’homme n’est jamais plus cruel que quand il se bat pour une idée. »

    Tout est de la faute de Cuné, Keisha a aimé (et donne plein de liens vers d'autres billets)...

    Theroux, Marcel, A Nord du monde, Plon,  2010, 296p., 5/5

  • Les ailes de l'ange - Jenny Wingfield

    9782714446480FS.gif"Bercé par la musique country et le gospel, un premier roman lumineux qui nous plonge dans l'atmosphère languide du Deep South des années 1950. Une oeuvre aussi drôle que bouleversante sur la perte de l'innocence, la solidarité familiale et la force de l'amitié. Dans les plaines de l'Arkansas, dans une petite maison qui fait aussi épicerie et bar vivent les Moses, une famille joyeusement bruyante où l'on surmonte grandes déceptions et petites tragédies par un coeur bon et une âme généreuse. C'est là que grandit Swan, garçon manqué de onze ans qui déteste les jupes et adore jouer à la guerre avec ses frères. Une rencontre va bouleverser la vie de Swan et celle des siens: Blade a dix ans. Il a peur. Son père est un homme sadique, un monstre de violence et de cruauté. Un jour, c'est le coup de trop, un geste atroce, d'une horreur indicible. Pour les Moses, il y a urgence, il faut protéger l'enfant. Mais, face à l'effroyable désir de vengeance d'un être animé par le mal, tout l'amour du monde pourrait bien ne pas suffire..." (4e de couverture)

    La 4e de couverture me faisait un peu penser à Beignets de tomates vertes, le genre de chronique familiale qui met du baume au coeur, les larmes au yeux parfois, et aussi le sourire aux lèvres. Las, je n'y ai pas trouvé la magie que j'attendais. Oui, c'est une belle famille, oui, les personnages sont hauts en couleur, oui, le méchant est vraiment atroce... Mais la sauce n'a pas pris. Rien ne m'a fait frémir, des aventures de Swan et de ses parents, Samuel et Willadee, de la vie de ses grands-parents, du style. J'ai eu une impression de déjà lu, une sensation d'ennui qui ne rend certes pas justice à ce qui est sans nul doute un bon roman. Mais que voulez-vous, on ne peut pas être séduit à tous les coups.

    Lu dans le cadre de Masse Citique de Babelio.

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    Enlivrons-nous a beaucoup aimé.

  • Le vent dans les saules - Kenneth Grahame

    grahame.jpgIl y a Rat l'amoureux de la rivière, Taupe le pantouflard, Blaireau le sage, Crapaud l'irresponsable. Quatre amis qui au fil des saisons affrontent les aventures de la vie quotidienne et les cataclysmes provoqués par l'inénarrable Crapaud. Heureusement, il y a l'amitié qui donne le courage de tout affronter. Même les infâmes belettes et les horribles hermines.

    L'univers de Rat, Taupe, Blaireau et Crapaud, je l'ai d'abord découvert sous le pinceau plein de tendresse et de poésie de Michel Plessix, une superbe adaptation en bande-dessinée qui m'a donné envie de partir à la découverte de ce classique de la littérature anglaise et de la magie qu'on pouvait y deviner. Et de la magie, j'en ai trouvé. Magie d'un conte créé par un père pour son enfant, qui déroule des aventures hautes en couleur et en péripéties où le tragique se mêle à l'humour pour délivrer un message tout en finesse. C'est que le jeune Mouse à qui étaient destinées ces histoires avait un caractère intrépide, sans aucun doute plus proche de celui de Crapaud que de celui de Blaireau. Mais... tout n'est pas si simple, et si Crapaud est un infernal fanfaron et risque-tout, c'est aussi un ami fidèle et capable de s'amender. Et qui est sage n'est pas ascète, Blaireau sait parfaitement profiter de la vie.

    Par-dessus tout, Le vent dans les saules chante l'amitié, le bonheur de partager du temps avec des gens qu'on aime. Pas des gens parfaits, non, mais des gens qu'on prend comme ils sont, avec leurs défauts, avec leurs qualités et qui illuminent le quotidien. Des gens sur qui on peut compter, pour qui on peut sacrifier du temps, des choses, des désirs. Voir ces quatre amis vivre ensemble, rire, se disputer, se consoler, permettre aux trois autres d'être eux-même ou de se dépasser est un bonheur, tout comme de les suivre dans cette campagne et cette forêt qu'on sent bruire de vie à chaque page.

    Je laisse la parole pour terminer à Alberto Manguel, qui résume idéalement ce que je pense de ce petit bijou: " Oui, il s'agit bien d'un livre magique. Quelque chose en lui réenchante le monde, le repeint inlassablement d'une nouvelle couche de myst-re. J'envie le lecteur qui s'apprête à ouvrir ces pages pour la première fois; il va pénétrer dans un pays accueillant où l'attendent des compagnons qui, de toute sa vie, ne le quitteront plus."

    A noter, la couverture et le texte sont illustrés de dessins d'Arthur Rackham, pleins de charme.

    Plaisirs à cultiver,...

    Grahame, Kenneth, Le vent dans les saules, Phébus, Libretto, 2011, 215p., 4/5

     

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  • Avis de tempête - Susan Fletcher

    9782290009833.jpgMoïra viste sa soeur Amy, plongée dans le coma depuis cinq ans. Rongée par le remord de ne pas avoir été une aînée aimante, elle lui raconte petit à petit leur histoire, son histoire. Celle d'une fille de la mer, dure, sauvage qui s'éveille à la vie.

    Une des choses qui frappe dans Avis de tempête, c'est la présence de la nature, de la mer qui se fait au gré des pages paysage, personnage, fatalité, et qui toujours, habite Moïra. Une drôle de fille Moïra, surdouée sans aucun doute, mais si peu sociable, si obstinée, si dure avec elle-même et avec les autre. Petit à petit pourtant, elle se livre à celle qu'elle a si longtemps détesté, racontant son amour fou pour ses parents, les failles qui apparaissent petit à petit, la jalousie qui ronge, la recherche d'une place qui soit la sienne. Jusqu'à enfin trouver l'apaisement. Au fil des pages, Susan Fletcher dessine une magnifique portrait, tout en nuances, révélant les parts d'ombre comme la lumière de Moïra à travers l'enfant sauvage, l'adolescente disgracieuse, la jeune femme torturée, décryptant les relations familiales, amicales, amoureuses, le long et parfois douloureux cheminement vers l'âge adulte avec finesse, humour et tendresse.

    C'est une belle histoire, pleine de secrets, de tromperie, d'amour, portée par une écriture superbe qui annonce la puissance évocatrice et la beauté de Un bûcher sous la neige. J'ai été embarquée par la plume de Susan FLetcher.

    Kathel, Cathulu, Claudialucia,...

    Fletcher, Susan, Avis de tempête, J'ai Lu, 2010, 406p., 5/5