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Au nord du monde - Marcel Theroux

aunorddumonde.jpgAu Nord du monde, dans la petite ville d'Evangeline, le sherif Makepeace continue à surveiller, solitaire, les rues désertées, sauvant ce qui peut l'être des ruines qui l'environnent, se défendant parfois contre les quelques hommes et femmes qui passent, survivants de moins en moins nombreux de la catastrophe qui a dévasté le monde.  Mais au coeur de ces terres abandonnées, les preuves de la survie de l'humanité se multiplient, poussant Makepeace à prendre la route.

Il va être atrocement difficile de parler de ce superbe roman sans dévoiler les surprises qui en font le sel, mais en matière de roman post-apocalyptique, Marcel Theroux a su tirer son épingle du jeu de belle manière.

Des catastrophes qui ont dévasté le monde, provoqué des mouvements de population massifs, des guerres et la chute de la civilisation, le lecteur ne saura pas grand chose, juste ce que Makepeace peut en raconter, vu de sa ville du bout du monde. Réchauffement climatique, montée des eaux, ce n'est pas tant cela qui importe que ce que devient alors l'humanité tous ses instincts tournés vers la survie. Pas besoin de partir explorer le vaste monde, Evangeline vaut exemple de ce qui a du se produire partout, quand la morale, les lois, la foi même vacillent, à plus forte raison que c'est à l'effondrement d'une utopie que Makepeace a assisté, celle d'une colonie fondée par des Quakers, attachée à des valeurs de fraternité et de paix, à une foi, et dont il ne reste finalement qu'une coquille hantée par son shérif.

Personnage magnifique que Makepeace dont on découvre petit à petit l'histoire, plein de surprises, attachant jusque dans ses failles, pris au piège d'un monde bien plus violent que la nature aride qui l'entoure. On suit son voyage avec la peur au ventre, on sursaute, on frémit, pris par ce mélange étrange de western, de science-fiction mâtiné de nature writing parfaitement maîtrisé et mené qui mène le lecteur dans une exploration sans pitié de la nature humaine.

Un texte fort, magnifiquement écrit (et magnifiquement traduit), profond, qui devrait faire le régal aussi bien des amateurs de science-fiction que des autres.

 

« Étrange, à quel point l’homme n’est jamais plus cruel que quand il se bat pour une idée. »

Tout est de la faute de Cuné, Keisha a aimé (et donne plein de liens vers d'autres billets)...

Theroux, Marcel, A Nord du monde, Plon,  2010, 296p., 5/5

Commentaires

  • Un roman impressionnant, dont ton billet rend parfaitement compte.

  • Et mer...credi, encore un qui me crie : Lis moi ! Lis moi ! pas juste :D

  • Et mer...credi, encore un qui me crie : Lis moi ! Lis moi ! pas juste :D

  • J'ai arrêté à post-apocalyptique. Je ne sais pas pourquoi ce genre de romans me fait autant peur. Pourtant, j'aime généralement ceux que je lis. Call me crazy.

  • Un roman que j'avais aimé aussi. C'est un texte assez puissant

  • @ Brize: j'ai eu du mal à le lâcher!
    @ Chimère: la vie d'une LCA est atroce, il va pourtant falloir s'y faire :-)
    @ Karine:): ce n'est pas que je suis pire, mais... :-) Enfin, celui-ci est vraiment chouette!
    @ Allie: et porté par un personnage vraiment superbe!
    @ Claudialucia: c'est en plus très bien écrit, porté par un personnage que j'ai adoré, bref, pour moi, une franche réussite!

  • Hello Chiffonnette ;-)
    Je n'ai pas lu ce livre. Est-ce qu'on peut faire un parallèle avec La route de Cormac McCarthy?

  • @ Sibylline: oui et non, oui parce que c'est aussi ce que dans le jargon on appelle du post-apocalyptique, non parce que le style et l'histoire n'ont absolument rien à voir, et en terme d'ambiance, idem! Si tu as aimé La route tu devrais aimer celui-ci, et je dirais que si tu as détesté La route, tu as une chance d'aimer celui-ci :-)

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