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SFFF - Page 3

  • Au nord du monde - Marcel Theroux

    aunorddumonde.jpgAu Nord du monde, dans la petite ville d'Evangeline, le sherif Makepeace continue à surveiller, solitaire, les rues désertées, sauvant ce qui peut l'être des ruines qui l'environnent, se défendant parfois contre les quelques hommes et femmes qui passent, survivants de moins en moins nombreux de la catastrophe qui a dévasté le monde.  Mais au coeur de ces terres abandonnées, les preuves de la survie de l'humanité se multiplient, poussant Makepeace à prendre la route.

    Il va être atrocement difficile de parler de ce superbe roman sans dévoiler les surprises qui en font le sel, mais en matière de roman post-apocalyptique, Marcel Theroux a su tirer son épingle du jeu de belle manière.

    Des catastrophes qui ont dévasté le monde, provoqué des mouvements de population massifs, des guerres et la chute de la civilisation, le lecteur ne saura pas grand chose, juste ce que Makepeace peut en raconter, vu de sa ville du bout du monde. Réchauffement climatique, montée des eaux, ce n'est pas tant cela qui importe que ce que devient alors l'humanité tous ses instincts tournés vers la survie. Pas besoin de partir explorer le vaste monde, Evangeline vaut exemple de ce qui a du se produire partout, quand la morale, les lois, la foi même vacillent, à plus forte raison que c'est à l'effondrement d'une utopie que Makepeace a assisté, celle d'une colonie fondée par des Quakers, attachée à des valeurs de fraternité et de paix, à une foi, et dont il ne reste finalement qu'une coquille hantée par son shérif.

    Personnage magnifique que Makepeace dont on découvre petit à petit l'histoire, plein de surprises, attachant jusque dans ses failles, pris au piège d'un monde bien plus violent que la nature aride qui l'entoure. On suit son voyage avec la peur au ventre, on sursaute, on frémit, pris par ce mélange étrange de western, de science-fiction mâtiné de nature writing parfaitement maîtrisé et mené qui mène le lecteur dans une exploration sans pitié de la nature humaine.

    Un texte fort, magnifiquement écrit (et magnifiquement traduit), profond, qui devrait faire le régal aussi bien des amateurs de science-fiction que des autres.

     

    « Étrange, à quel point l’homme n’est jamais plus cruel que quand il se bat pour une idée. »

    Tout est de la faute de Cuné, Keisha a aimé (et donne plein de liens vers d'autres billets)...

    Theroux, Marcel, A Nord du monde, Plon,  2010, 296p., 5/5

  • La voie des furies - David Weber

    LaVoieDesFuries.jpgLes pirates qui ont attaqué Mathison ne savaient pas que s'y trouvait l'ex-capitaine Alicia de Vries, commando de choc du Cadre Impérial. Grosse erreur. Laissée pour morte après qu'elle ait abattu ceux qui avaient massacré sa famille, elle survit, sauvée par Tisiphone, l'une des trois Erinyes qui jure de l'aider à accomplir sa vengeance en échange de son âme. C'est le début d'une quête qui va mener la jeune femme au coeur d'un complot qui menace rien moins que l'Empire.

    Amis de la finesse et de la délicatesse, passez votre chemin. Autant le dire immédiatement, La voie des furies joue dans la catégorie gros-rouge-qui-tache du Space Opera. Ce n'est donc pas là qu'il faut chercher un décryptage des luttes de pouvoir interstellaires, une étude des arcanes politiques assaissonnée d'analyse psychologique. Ce n'est pas pour autant que ce n'est pas bon, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Il y a des aliens, de la baston, des guets-apens, du trafic, de l'arnaque à revendre, un univers plutôt pas mal conçu et aucune raison de bouder son plaisir. D'autant que la relation entre Alicia de Vries, l'Erinye qui a élu domicile sous son crâne et, plus tard une I.A. pas piquée des hannetons est plutôt réjouissante. Imaginez donc une minute une créature mythologique confrontée au nec le plus ultra de la technologie et évoluant au fur et à mesure qu'elle se frotte à une jeune femme dont la force d'esprit va de pair avec quelques solides valeurs morales laquelle fusionne avec ce qui se fait de mieux comme I.A.. David Weber développe en tout cas suffisamment son, ou plutôt ses personnages principaux pour qu'on s'y attache un minimum et qu'on voit s'esquisser une réflexion qui si elle n'a rien de révolutionnaire, a le mérite d'exister sur la justice et la vengeance. Même si au final les méchants sont bien les méchants, et les gentils, les gentils et que c'est par les armes que la paix et la sérénité seront rendues aux braves habitants de l'univers.

    Bref, un bon roman d'action, qui ne foule pas un neurone, mais n'est pas non plus fait pour et ne ment pas sur la marchandise. C'est un peu Expendables au pays des étoiles, et ceux qui me connaissent devinent, arrivés à ce point, que j'ai, bien évidemment, beaucoup aimé (oui, je sais, je sais).

     

    Ceci est ma première contribution au Summer Star Wars du RSF blog!

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  • Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons - Jasper Fforde

    jennifer strange165x260.jpg" A une époque, j'ai été célèbre. on a vu ma tête sur des t-shirts, des badges, des tasses à tgé et des posters. J'ai fait la une des journaux, je suis passée à la télé, et j'ai même été invitée au Yogi Baird Show. Le Quotidien des palourdes m'a proclamée "L'adolescente la plus remarquable de l'année" et j'ai été élue femme de l'année par Mollusqu-Dimanche. On a deux fois essayé de me tuer, on m'a menacée de la prison, j'ai reçu seize demandes en mariages et j'ai été déclarée hors-la-loi par le roi Snodd. Tout cela et plus encore, et en moins d'une semaine.

    Je m'appelle Jennifer Strange"

    Outre le chocolat, il y a quelques petites choses qui ont tendance à me rendre étrangement compulsive, voire obsessionnelle. La sortie d'un nouvel opus de Jasper Fforde en fait partie. Rapport sans doute avec le fait que son imagination délirante a tendance à me faire a minima sourire bêtement, sourire qui a tendance à se transformer en gloussements qui eux-mêmes... Bref, vous avez sans doute saisi l'idée.

    Or donc. Jennifer Strange. Digne petite frangine de Thursday Next pour l'aplomb et la tendance à se retrouver embringuée dans des situations pas possible, mais qui se balade, elle, dans un univers qui mêle allégremment et avec talent références à notre monde et magie. Le tout assaisonné avec l'humour pince-sans-rire et le sens du rythme qui m'ont séduits dès L'affaire Jane Eyre. On trouve au fil des pages et pêle-mêle: une épée qui répond au doux nom d'Exhorbitus sans doute parce qu'elle a couté très cher, un Quarkon très, mais alors, très laid, des dragons, des chevaliers dont les affiches format poster ornent les chambres adolescentes, un roi un tantinet tyrannique, une dracomobile, des magiciens complétement barrés, des bienheureuses du Homard et des enfants trouvés, des dragons qui font peur. Le tout donne un récit initiatique fort bien troussé qui s'avère bien plus profond qu'il n'en a l'air, et se paie le luxe de parler avec drôlerie et finesse des travers du mercantilisme, de la cupidité humaine, de la préservation de la nature, des médias, et de quelques autres petites choses. .

    Autant dire que j'attend la suite avec impatience et vais guetter les nouvelles sorties de la collection Territoires dont les premiers pas sont plus que prometteurs!

    Emmyne a aimé.

     

    Fforde, Jasper, Moi, Jennifer Strange, dernière tueuse de dragons, Fleuve Noir, 2011, 294p., 4/5

  • Les chants de la terre lointaine - Arthur C. Clarke

    Les-Chants-de-la-Terre-lointaine.gifLa Terre se meurt et les derniers représentants de l'espèce humaine prennent place à bord du Magellan avec l'espoir d'atteindre, après un voyage de plusieurs centaines d'années., une nouvelle planète. Au cours d'une escale sur une planète océan, Thalassa,  colonisée longtemps auparavant par des vaisseaux-semeurs, l'équipage du Magellan rencontre des humains pour qui la Terre est un lointain souvenir. Qui des deux va le plus apporter à l'autre?

    Les chants de la Terre lointaine parle de fin du monde, d'exil, de deuil, et pourtant, c'est un roman qui déborde de tranquillité. Pas si paradoxal que ça puisque finalement, la mort de la Terre est le prétexte à imaginer la rencontre entre terriens et une civilisation autre née de la colonisation d'une planète. D'un côté des êtres humains détenteurs d'une technologie avancée, héritiers d'une histoire longue et témoins de la fin d'une ère, de l'autre, une société pacifique, athée, ouverte, qui ne sait de la Terre que ce qui a été transmis dans les archives du vaisseau-semeur. Arthur C. Clarke raconte un choc des cultures et un enrichissement réciproque, s'attachant plus particulièrement à quelques destins et esquissant au passage quelques pistes de réflexion sur la religion, le devenir de l'humanité, les évolutions d'un groupe humain confronté à l'inconnu. Dommage que la question des espèces intelligentes non humaines soit abordée seulement comme une aventure, et que le devenir de Thalassa et de ses habitants, confrontés à la menace que représente cette intelligence née de l'évolution et le changement que représente la présence de certains des visiteurs restés sur leurs terres soient effleurés, mais finalement, là n'est pas le coeur de ce roman qui s'attache à l'humain plus qu'à l'aventure, à un intermède dans un combat dont on ne connaîtra pas l'issue. C'est du coup de l'aventure sans aventure, une rencontre improbable qui se déroule dans une sérénité bonne enfant dont on prend plaisir à découvrir les tenants et les aboutissants, mais se sentir vraiment remué et interrogé. Mais le voyage est indéniablement plaisant!

    Cachou, pas très convaincue,...

    Clarke, Arthur C., Les chants de la Terre lointaine, Milady, 2010, 352p., 3,5/5

  • Le guide du routard galactique - Douglas Adams

    img.php.jpgOu ce qu'il se passe quand les Monty Python font subitement irruption dans l'univers intergalactique. Mais... PAS DE PANIQUE! Tant que vous avez votre serviette et que vous savez que 42 est la réponse, tout va bien se passer. Ou pas.

    Attaquons pas le commencement: inutile de chercher du sens dans Le guide du routard galactique, il n'y en a pas. Du tout. Ce que constate d'ailleurs le malheureux héros de ces péripéties absurdissimes qui voit le même jour sa maison être rasée par des bulldozers pour laisser la place à une déviation d'autoroute, la Terre être rasée pour laisser la place à une voie express intergalactique, son meilleur ami se révéler être natif de Bétélgeuse et astrostoppeur. Sans compter les événements ô combien anodins qui le voient manquer mourir avant de se retrouver recueilli par le président du gouvernement impérial galactique à bord du seul et unique vaisseau propulsé par un générateur d'improbabilité infinie et bénéficiant de la présence réconfortante d'un robot dépressif prénommé Marvin. Le reste implique de la poésie vogone, des constructeurs de planètes et des souris blanches. Absurde donc. Jusqu'au trognon. Et par conséquent, absolument réjouissant, hilarant, drôlatique. Autant dire que j'ai adoré du début à la fin et les personnages, et les rebondissements, et le concept même du Guide du voyageur galactique tout en prévoyant de me pourvoir au cours de mes futures périgrinations d'une serviette que je défendrai corps et âme maintenant que je sais pourquoi c'est l'accessoire essentiel du voyageur.

    En aparté, c'est l'édition 1982 traduite par Jean Bonnefoy qui m'a atterri dans les mains, traduction considérée, et j'ai compris pourquoi comme un brin rock'n roll. Une nouvelle édition a paru chez Folio SF. Je vais comparer. Pour la science. Uniquement pour la science.

    Bref, si ce n'est pas déjà fait, jetez-vous sur ce monument de nonsense. Moi je m'en fait mettre la main sur la suite et visionner le film qui a été tiré principalement de ce premier opus en 2005.

     Et hop, pour la citation du jeudi, un petit extrait, l'incipit pour tout dire:

    "Tout là-bas, au fin fond des tréfonds inexplorés et mal famés du bout du bras occidental de la Galaxie, traîne un petit soleil jaunâtre et minable.
    En orbite autour de celui-ci, à la distance approximative de cent cinquante millions de kilomètres, se trouve une petite planète bleu-vert dont les habitants — descendus du singe — sont primitifs au point de croire encore que les montres à quartz numériques sont une vachté de chouette idée.
    Cette planète a — ou plutôt, elle avait — un problème, à savoir celui-ci : la plupart de ses habitants étaient malheureux la plupart du temps. Bien des solutions avaient été suggérées mais la plupart d'entre elles faisaient largement intervenir la mise en circulation de petits bouts de papier vert, chose curieuse puisque en définitive ce n'étaient pas les bouts de papier vert qui étaient malheureux."

    Chimère, Karine, Cachou, Mo,...

    Le jeudi c'est citation.gif

    La liste des participants est !