Ce n'est pas que j'aime particulièrement les zombies, mais que voulez -vous, de nos jours, ils deviennent aussi difficile à éviter qu'une tablette de chocolat dans un de mes tiroirs, ou même un livre dans mon Terrier. C'est ainsi que j'ai comme qui dirait trébuché sur l'excellent roman de Mike Carey dans un moment de faiblesse d'inattention. C'est fou comme ce genre de chose arrive vite.
"Tous les dons ne sont pas une bénédiction. Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu’on l’emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu’elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire.
Melanie est une petite fille très particulière…"
Autant le dire tout de suite, les attendus sont bien là: les attaques de zombies affamés, le monde ravagé, la lutte pour la survie, les recherches scientifiques désespérées des survivants, les questions éthiques, les cacahuètes périmées, etc., etc. Jusqu'aux explications qui ne sont plus guère originales puisque, entre le virus, la bactérie, les morts ramenés à la vie par la magie, la chimie et le reste, le tour a du être fait, ou quasiment. Et pourtant, ça marche, et ça marche même très bien. Et c'est même, finalement sur certains aspects franchement original. On suit les personnages avec plaisir dans leur fuite, et l'éveil de Mélanie à la vie et à sa condition se révèle finalement assez passionnante. C'est paradoxalement pour une histoire de morts-vivants un très chouette roman d'initiation qui pose clairement la question du post-humain et parvient à éviter au moins en partie les écueils du manichéisme.
Que demander de plus... du suspense, des personnages attachants, des ambiances qui instillent doucement le malaise, j'ai beaucoup aimé et lu le tout d'une traite ou presque. Recommandé pour les amateurs du genre, comme les débutants.
Mike Carey, Celle qui a tous les dons, L'Atalante, 2014
Quand Arthur Kipps, jeune notaire londonien est envoyé dans le nord de l'Angleterre pour assister aux funérailles d'Alice Drablow et s'occuper de sa succession, il est loin de se douter que ce voyage va changer jusqu'à sa perception du monde. La faute à une femme vêtue de noire qui va croiser sa route... Une vingtaine d'années plus tard, il se décide enfin à raconter cet épisode de sa vie.
Sir Maurice Newbury est un gentleman, un anthropologue spécialisé en pratiques religieuses, et, fort peu accessoirement, un des enquêteurs les plus doués de Sa Majesté la reine Victoria doublé d'un occultiste convaincu accro au laudanum. Ce qui ne convainc pas sa forte tête d'assistante, Veronica Hobbes de revenir à des activités plus appropriées à une jeune femme de bonne famille. Pas plus que le policier fantôme, les zombies ou le crash de dirigeable sur lesquels ils se retrouvent bientôt à enquêter...
J'avoue ma faiblesse, lorsque les ravissantes couvertures de Pride and Prejudice and Zombies, Queen Victoria: Demon Hunter ou Sense and Sensibility and Sea Monsters ont croisé mes yeux, ma main a eu un mouvement à peine contrôlable vers l'étagère. Las, à l'époque je tournais autour des éditions anglaises sans oser sauter le pas et, un malheur n'arrivant jamais seul, point de traduction française... Préjudice réparé aujourd'hui puisque la chose arrive jusqu'à nous.
1880, la guerre civile fait rage depuis vingt ans aux États-Unis, la compétition entre les nations a amené dans son sillage des avancées scientifiques et technologiques qui sont autant de révolutions ou de désastres. Seattle est un de ces désastres: dévastée par un gaz mortel libéré par la machine créée par le Dr Blue, la ville est vidée de ses occupants et parcourue par des morts-vivants affamés.