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SFFF - Page 13

  • Cristal qui songe

     

    Pour Horty, 8 ans, le monde bascule définitivement le jour où il est renvoyé de l'école pour avoir mangé des fourmis. Battu par des parents adoptifs qui ne l'avaient adoptés que pour préserver leur statut social, il prend la fuite après une scène particulièrement brutale avec son seul jouet, un diable à ressort aux étranges yeux de cristal. Il trouve refuge auprès d'un étrange groupe de forains: Zena, la naine, Solum, Gogol... Des freaks dirigés par le féroce Pierre Ganneval, dit le cannibal. Mais Horty est loin d'être hors de danger: les événements mystérieux se multiplient, le secret de son existence est soigneusement maintenu par Zena, qui l'a déguisé en jeune fille naine, d'étranges cristaux gémissent la nuit... Jusqu'au jour où l'affrontement avec Le Cannibal et les fantômes du passé devient inévitable.

    Pour ceux qui en doutaient encore, voilà la preuve par A+B que la science-fiction est le genre littéraire le plus intelligent qui soit. Pas moins. Et on ne proteste pas.

    Théodore Sturgeon donc. A ma grande honte, un immense auteur que je n'avais pas encore lu, un classique des classiques qui m'avait échappé. Erreur réparée à ma grande joie (pfiou, c'est fou les extrêmes par lesquels je passe. Epuisant). Car c'eût été un crime de passer à côté de ce petit bijou à la qualité d'écriture indéniable et au contenu des plus enthousiasmants.

    Dans ce court roman, tout tourne autour de mystérieux cristaux: des êtres vivants, radicalement différents de l'humain, qui créent par leurs rêves, des copies de ce qui les entoure, copies plus ou moins fidèles, plus ou moins déformées, et parfois vivantes. Une altérité fascinante et superbe dont Le Cannibal comprend vite l'utilité pour ses projets de vengeance: cet ancien médecin, fou et sociopathe veut plus que tout nuire à l'humanité, voire la détruire. En apprenant à contrôler les cristaux par la souffrance qu'il leur inflige, il reproduit virus, bactéries, animaux venimeux et freaks qu'il contrôle par le biais du cristal qui leur a donné naissance. Mais pour pouvoir utiliser les cristaux entièrement, il lui faut un être intermédiaire, créé par les cristaux et capable de communiquer réellement avec eux. Cet être il le cherche depuis des années pour en faire son esclave. Charmant personnage.

    En partant de ce principe de création, Théodore Sturgeon invite son lecteur à une réflexion sur l'humain et l'altérité en brouillant les pistes. Au fur et à mesure que les pages défilent, on sait de moins en moins qui est humain, qui est copie. Zena est-elle une création des cristaux ou une humaine à la croissance arrêtée? Solum et Gogol et les autres membres du cirque sont-ils le fruit de mutations, ou des copies ratées d'être vivants? Pierre Gannival est-il vraiment humain? Et que dire d'Horty? On se rend compte petit à petit des étrangetés de l'enfant. Dix années passées dans un crique sans qu'il grandisse, des blessures qui guérissent étrangement, et ce secret qui l'entoure. Ses particularités se dévoilent au gré d'indices et de révélations qui tiennent en haleine. Il faut attendre pour comprendre et prendre la pleine mesure du questionnement de Sturgeon sur l'humanité et le mal. 

    Regardons d'un peu plus près les personnages. Pierre Gannival, homme sans scrupules confit dans l'aigreur et la haine, qui méprise ses semblables et prend plaisir à la souffrance d'autrui.  Armand Bluett, le père adoptif cruel, lâche et peureux, qui s'emploie à détruire systématiquement l'enfant sous sa garde, qui harcèle et trompe, qui corrompt son devoir de juge. Un tortionnaire à la petite semaine. Ils sont le principe de destruction face à Horty, dont on comprend vite qu'il est plus qu'humain, ou en tout cas plus tout à fait humain, face à Zena qui lutte et se sacrifie pour empêcher Gannival de faire le mal, face à Kay qui paie pour sa beauté, face aux freaks maintenus dans une sorte d'esclavage. Mais qu'est-ce que c'est être humain: voir la beauté du monde et la préserver? faire la différence entre le bien et le mal? être capable de se sacrifier par amour? être capable d'accepter celui qui est différent? Ou aller à l'encontre de tout cela par peur ou colère? Aucune réponse n'est apportée par Sturgeon. Aucun de ses personnages n'est ce qu'il semble être. Certaines créatures des cristaux luttent pour le bien, d'autres pour le mal et il en va de même pour les humains. Au final, Sturgeon constate juste quelle souffrance est provoquée par l'indifférence ou le rejet et combien les hommes sont prompts à exploiter leurs semblables.

    Vous me direz qu'il n'y a rien de révolutionnaire. Certes. Mais Sturgeon explore les multiples aspects de cette réflexion sur l'humain avec une histoire passionnante qui ne sombre jamais dans la facilité ou la démonstration et une manière superbe de nous parler des émotions, des sentiments et des ressorts des réactions humaine. On voyage en frissonnant, en rêvant, en s'enthousiasmant ou en s'indignant. Horty, Zena et les autres deviennent des compagnons de route, des personnages de ceux dont on sait qu'on ne les oubliera pas de sitôt.

     En chinant sur le net, j'ai découvert cette citation extraite d'une oeuvre de Sturgeon, La peur est une affaire:

    "Votre malédiction est de vous sentir rejetés. De là naît la colère, et la colère engendre le crime, et le crime engendre la culpabilité; et tous vos coupables rejettent les innocents et détruisent leur innocence."

    A méditer.

     Mes imaginaires en parle, Rose aussi. Nebalparle de Sturgeon et de son oeuvre.

    Sturgeon, Théodore, Cristal qui songe, J'ai lu, 2004, 5/5

  • Farenheit 451

     **

    Murtag est pompier. Un pilier de la société. Un de ceux qui brûlent les livres, ces fléaux de l'humanité. Il accompli fièrement sa tâche, jusqu'au jour où une rencontre fait voler en éclat sa belle sérénité et le pousse à ouvrir un de ces objets interdits...

    Farenheit 451, la température à laquelle le papier prend feu. Un titre lapidaire, un peu mystérieux qui dit pourtant tout de ce roman percutant et essentiel. C'est peu de dire qu'on ressort de la lecture de Farenheit 451 terrifié et lessivé.  Ray Bradbury emmène son lecteur très loin dans une réflexion sur la censure, la culture de masse, la perte de valeurs et de sens.

    Il imagine une société totalitaire. Son objectif, le bonheur pour tous, le respect de l'individu et de ses particularités. Une façade, un discours qui cachent un monde devenu vide et absurde. Difficile de ne pas faire le lien avec les régimes communistes par exemple: le travail collectif, l'utilité sociale érigée au rang de valeur centrale *, au point que peu importe le travail, pourvu qu'il s'agisse de travail. Balayer une rue quand les ordures ne peuvent être enlevées, creuser des trous qui ne serviront à rien...

    Dans le monde de Bradbury, ce n'est pas par le travail que le vide est caché, mais par l'image, l'information. L'image comme moyen de couper court à toute réflexion et de rendre supportable un individualisme qui a mené à un isolement extrême des individus. Isolement rarement physique, mais moral et sentimental qui est proprement terrifiant. Le salon de Montag dans lequel se réfugie toute la journée sa femme prend des allures de prison librement consentie. Des murs écrans qui diffusent toute la journée information et émissions, et qui créent une famille. Des êtres virtuels qui discutent, commentent, donnant à cette femme l'illusion d'être entourée et qui comblent pour un temps le vide qui l'habite, sans pouvoir masquer totalement le malaise et le mal de vivre. Le bonheur censé être apporté par ce système social est factice. On vide les êtres humains de leurs émotions, de leurs sentiments, de la préoccupation de l'autre. Le malaise, profond, est masqué par le flot permanent d'informations, flot qui empêche de penser, de réagir, de ressentir. Le monde de Montag est un monde de morts-vivants.

    Bien avant l'heure (1953), Bradbury parle des dangers d'une société de l'information et de l'image, des dangers du virtuel et des dépendances qu'il induit, offrant un texte qui reste d'une actualité frappante.

    Mais il ne s'arrête pas là. Il trace par petites touches le portrait d'un monde devenu glacial: il y a les murs écrans, et puis ce limier qui traque sans aucune merci les déviants et donne leur mise à mort en spectacle à une foule avide d'images sensationnelles. Il y a cette jeunesse qui fait des courses dans des engins ultra-rapide, quitte à mourir, quitte à tuer, parce qu'il faut bien se sentir exister quand il n'y a plus rien pour donner du sens.

     

    Dans ce monde, les livres qui brûlent. Ce n'est pas tant le fait qu'il brûlent qui importe, que la raison pour laquelle ils brûlent et la manière dont ils brûlent.

    Ils brûlent parce qu'ils sont considérés comme un fléau, comme un danger pour la paix et la tranquillité d'esprit de l'humanité. Rien de bien original, toutes les dictatures et les régimes totalitaires ont procédé à des autodafés.

    Ils brûlent sans que personne ou presque ne s'insurge parce que, petit à petit, les gens ont délaissé les livres pour trouver leur plaisir dans les images, dans des divertissements autres et plus faciles. Ils brûlent dans l'indifférence. Et c'est sans doute le plus terrible. 

    " Il ne me reste plus qu'à rappeler la prédiciton que Beatty, mon capitaine des pompiers faisait en 1953 au milieu de mon roman. Elle avait trait au fait qu'il n'est pas nécessaire re recourir aux allumettes ou au feu pour en finir avec les livres. Car à quoi bon les brûler si le monde commence à se remplir d'illétrées et d'ignorants? Si le monde se basketballise et se footballise en grand spectacle télévisé, plus besoin d'hommes comme Beatty pour enflammer le pétrôle et faire la chasse aux lecteurs."

     Brûler, mais aussi dénigrer, oublier,... Le passage le plus saisissant du roman est celui où le capitaine des pompiers explique à Montag pourquoi il faut brûler les livres, pourquoi il est normal de douter, pourquoi il faut qu'il revienne dans le droit chemin. Glaçant de logique dévoyée. Le message de Bradbury est clair: les livres sont importants. Ils le sont non pas pour leurs couvertures et leur pages, mais pour ce qu'ils contiennent: l'imagination humaine en action. Comme tout ce qui relève de l'art, ils sont le moyen de ne pas suivre les mots d'ordres, d'échapper au conditionnement, d'apprendre à être et à penser. C'est ce que savent ceux qui résistent. Clarisse par exemple, qui danse dans les feuilles mortes et qui va provoquer chez Montag la première étincelle de la révolte, son oncle, cette vieille femme qui préfère brûler avec ses livres, ... Et les "couvres-livres", ces hommes et femmes réfugiés hors des villes, qui apprennent par coeur les livres détruits pour les préserver et transmettent oralement leur contenu.

    La trajectoire de Montag dans ce monde celle d'un homme qui passe du statut d'enfant qui accepte à celui d'adulte qui agit, réflechit et prend ses responsabilités. Qui vit et accepte ce que vivre implique: la souffrance, les regrets et le bonheur.

    "Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde donc le monde. Il est plus extraordinaire que tout les rêves fabriqués ou achetés en usine. ne demande pas de garanties, ne demande pas la sécurité, cet animal-là n'a jamais existé."

    Bref, Farenheit 451 est sans conteste un roman fondamental, un incontournable. Ne passez pas à côté!

    *note: je sais que je simplifie beaucoup, mais je ne vais pas me lancer dans un exposé sur la théorie communiste, la possession commune des moyens de production, le collectivisme et le concept de société sans classe. Ou alors j'ouvre un blog d'histoire des idées politiques.

    ** Cette photo a été trouvée sur le blog de Dominique Autié.

    Bradbury, Ray, Farenheit 451, Denoël, 1999, 5/5

  • L'ombre de l'oiseau-lyre

     

    Adénar vit sur Glabris, la planète des songes, où la magie fait partie du quotidien. Les habitants y contrôlent leur mémoire et l'évocation des souvenirs est un art majeur. Seulement, Adénar souffre d'un mal étrange: il a perdu son âge et va devoir quitter son monde pour se rendre sur Ardis, et tenter de la retrouver.

    Mais rien n'est jamais simple, son voyage s'achève sur Daemonia, une drôle de planète où la magie n'existe pas et où son existence et sa vie sont des contes pour enfant.

    L'ombre de l'oiseau-lyre est un drôle de roman: un brin de merveilleux, une pincée de science-fiction, un saupoudrage de fantasy, un doigt de fantastique, une goutte d'enquête, beaucoup de rêve et d'aventures. On s'y perd un peu, on tourne un peu en bourrique, on hausse quelques sourcils mais surtout, surtout, on ne le lâche pas. Impossible de quitter Adénar dans sa quête! Difficile au départ de faire la différence entre le rêve et la réalité, entre la folie et la réalité. Adénar est-il réellement ce prince d'un autre monde perdu sur Daemonia, ou est-il un adolescent a qui sa mémoire joue des tours? Une chose est certaine, il découvre Dameonia et ses moeurs, portant un regard neuf sur une société complexe: rien n'est évident pour lui. Lire, écrire, comprendre les règles de comportement qui régissent le monde qui l'entoure, il apprend ou réapprend et perçoit de ce fait les failles et les incohérences.

     A travers les aventures de ce tout jeune adulte, Andrès Ibanes invite son lecteur à réflechir sur l'importance du rêve, de l'imagination, et de l'art face aux totalitarismes. La quêt initiatique d'Adénar permet à l'auteur d'aborder une multitide de thèmes touchant à la vie en société et à la politique: conditionnement social, idéologie nationaliste, embrigadement, perte de repères et de valeurs, Petit à petit, les liens entre les mondes se clarifient, la trame se révèle malgré les symboles et les métaphires parfois difficiles à saisir qui émaillent le récit. Seul regret, la fin laisse un peu le lecteur sur sa faim. En cela je suis d'accord avec Chimère. Après avoir pris son temps d'agréable manière, Ibanes va soudain trop vite et laisse des petites choses en suspens. Mais la magie opère malgré tout et laisse, une fois la dernière page tournée, rêveur.

    On en parle sur Scifi-universe, sur Noosfère, sur ActuSF,

    Clochette a aimé, Chimère a apprécié.

    Andrès Ibanez, L'ombre de l'oiseau-lyre, Au diable vauvert, 2006, 3.5/5

  • Des choses fragiles

     

    Que voulez-vous, on ne se refait pas… Bref.
     Recueil de 31 nouvelles et autres récits, Des choses fragiles serait, à en croire l’éditeur, un enchantement littéraire et une confirmation du talent d’un conteur inégalable. Et l’éditeur a presque raison. Un, les différents textes réunis n’ont rien d’inédits, du moins dans les pays anglo-saxons. Deux, enchantement littéraire est peut-être un brin excessif.
    Je dirais donc, pour chipoter un peu que ce n’est pas une confirmation, mais le plaisir immense de trouver sous une même couverture des nouvelles, des poèmes, auparavant éparpillé dont l’auteur prend la peine de raconter, dans sa préface, la genèse et l’histoire. On passe donc allégrement de la fantasy urbaine au fantastique, de l’horreur à la poésie, de l’humour à l’angoisse, sans que jamais la qualité de l’écriture ne se démente. Bien sûr, tous les textes ne sont pas de qualité égale, bien sûr, certains sont plus prenants et passionnants que d’autres. Mais les quelques faiblesses qui apparaissent parfois sont largement compensées par la manière dont l’auteur parle de sa manière d’écrire, de ses doutes, et par l’évidente force des textes. Autrement dit, même quand Gaiman est moyen, il est encore vraiment, mais alors vraiment bon.

    Parmi mes textes préférés, Une étude en vert, variation fascinante sur le thème de Sherlock Holmes et du théâtre, L'heure de la fermeture pour ces peurs enfantines qui font rire et qui pourraient bien recouvrir une vérité dérangeante, Souvenirs et trésors pour son horrible personnage principa, La vérité sur le départ de miss Finch pour son ambiance tellement freaks, L'oiseau-soleil pour son humour ironique, et surtout, Le monarque de la vallée où l'on retrouve Ombre, le héros d'American Gods.

    Mention spéciale à la couverture, absolument superbe!

    Les billets du Cafard Cosmique, Yozone, ElbakinLa liseuse,...

    Neil Gaiman, Des choses fragiles, Au diable vauvert, 2009, 3.5/5
     
     


     

  • Le petites fées de New York

     

    Ou ce qu’il se passe quand deux fées écossaises en kilt vert, ivres mortes, débarquent dans l’appartement d’un horrible misanthrope obèse new-yorkais : un bazar pas possible dans New York impliquant un violon magique, une guerre des gangs féerique, une révolution punk au royaume des fée, une invasion, un herbier, une adaptation de Shakespeare et les New York Dolls.
     
    Au départ, il y a la préface de Neil Gaiman, ce qui semble dire que la chose rectangulaire qu’on tient en main ne doit pas être mauvaise. Ensuite viennent les premières pages et le premier fou rire. Suivi par un nombre certain d’autres fous rire et de gloussements incontrôlables. Comment dire… C’est un roman, un roman foutraque, un roman génialement foutraque et diaboliquement drôle.
    D’une plume alerte et talentueuse, Martin Millard offre une histoire délirante qui voit des communautés de fées diverses et variées s’affronter dans une succession de rebondissements plus absurdes les uns que les autres et se réconcilier dans de spectaculaires beuveries. Il va sans dire que le monsieur ne fait pas dans la dentelle. On frôle parfois la vulgarité, mais sans jamais y tomber et l’aspect totalement jubilatoire des aventures racontées fait de toute manière passer au dessus de quelques petits dérapages. Il faut dire que le tempo est plus allegrissimo qu’andante. Nos fées aiment le rock et le rythme du récit va avec. Impossible de lâcher, on est littéralement embarqué sans aucune envie de descendre en cours de route.
    Et puis qu’est-ce qu’elles sont attachantes ces deux petites fées punk et rock’n roll ! Aussi cinglées l’une que l’autres, à moitié alcooliques et incapables de passer plus de deux minutes sans déclencher une catastrophe susceptible de raser New-York mais le cœur sur la main et l’amitié facile. Très très humaines avec leurs crises de jalousie et leurs grands élans d’amour. En les regardant arpenter les rues de New-York et en suivant les remous qui agitent le monde des fées, on entre sans trop s’en rendre compte dans un portrait sans fard de nos sociétés et de leurs marges. Rien qui puisse faire rire a priori et pourtant, Martin Millar nous parle de l’exclusion et de la pauvreté, de la maladie, de l’exploitation sociale et de la tyrannie aussi sans quitter un instant le registre de l’humour. Dinnie, obèse et détestablement misanthrope, Kerry qui cache son désespoir sous ses vêtements colorés, Magenta la clocharde qui se prend pour Xénophon… Tous à leur manière sont aussi attachants que Heather et Morag. Et si tout est bien qui finit bien ou presque, il est difficile de quitter ces personnages qu’on aurait presque envie de rencontrer en vrai (même Dinnie et pourtant, ce n’était pas gagné) et ces petites fées malicieuses.
     
     
    Un sacré coup de cœur.

    Les billets de la librairie Critic, du Cafard Cosmique, ChimèreAngua...

    Martin Millar, Les petites fées de New-York,  Intervista, 2009, 5/5