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SFFF - Page 9

  • Les nombreuses vies de Harry Potter - André-François Ruaud

     

     

     

    "En replaçant la magie au centre du récit réel, en réaffirmant haut et fort que l'on peut (que l'on doit) réenchanter ce dernier, Rowling entérine ce que nombre d'écrivains avant elle -Roald Dahl, Susan Cooper, Jill Murphy, Jane Yolen, Neil Gaiman, Terry Pratchett et tant dautres - avaient déjà démontré: la fantasy peut aussi aborder le réel."

    A partir de là, j'étais fichue! Accrochée, menée par le bout du nez avec un immense plaisir. Particularité de ce documentaire pas tout à fait comme les autres, parler, comme s'ils existent, des jeunes sorciers et autres magiciens qui peuplent les romans de fantasy pour la jeunesse. A commencer par Harry Potter, après tout le sujet premier de cette biographie.
    Mais reprenons les choses dans l'ordre. Autrefois, le monde était empli de magie et de créatures mysérieuses dont il ne reste plus aujourd'hui de trace que dans les légendes, les contes et le folklore, la mythologie qui fascinent encore petits et grands. Pourtant, la magie n'a jamais quitté notre univers. Sous le vernis de la normalité, se cachent bien des choses: écoles de magie, mondes étranges, balais et potions, baguettes magiques, fantômes,maisons plus grandes qu'elle ne le paraissent... Tel est le point de vue adopté par André-François Ruaud dans ce beau documentaire qui explore la fantasy jeunesse et adulte par moment en utilisant la vie de Harry Potter et de certains des héros qui peuplent les pages de romans qui ont enchanté des générations de lecteurs. Mêlant avec habileté réflexions sur les légendes et mythologies, sur la littérature pour la jeunesse et imagination débridée, Ruaud donne corps à un monde magique où tout se mêle et s'entrecroise. J'ai été assez époustouflée par sa chronologie du monde magique qui parvient à faire coïncider les événements qui se déroulent dans des romans aussi différents que la saga Harry Potter, le Monde de Narnia, les comics de Neil Gaiman ou les romans de Terry Pratchett. Le tout fourmille de mille références qui donnent envie de se précipiter séance tenante chez le libraire le plus proche pour se procurer ces petits bijoux de la littérature anglo-saxonne comme The dark is rising, de faire un tour du côté des travaux de Favre -Saada, de croiser la route de Johnny Maxwell...

    Cet article, le plus long, est un petit bonheur. Il est complété par plusieurs autres articles. Un article qui détonne un peu sur la tradition des romans scolaires anglais à travers la série Bennett, un autre sur les symboles dans Harry Potter, qui n'apporte rien de très neuf mais qui n'en est pas moins passionnat. Et puis il y a ce travail sur les rivaux de Harry Potter, ces autres apprentis magiciens et sur la figure de l'orphelin dans les récits merveilleux et la littérature jeunesse. Le tout donne envie de lire et d'explorer. Seul regret, le choix des oeuvres laisse la part belle à la littérature anglo-saxonne, oubliant un peu le foisonnement de la fantasy en France et ailleurs. Loin de moi l'idée de reprocher à monsieur Ruaud ses choix ceci dit, c'est le parti pris de l'ouvrage et il est fort intéressant! Mais il est vrai que ceux qui s'attendent à un "vrai" documentaire sur Harry Potter risquent fort d'être déçus par cette approche un peu fourre-tout (de la fantasy à la littérature scolaire en passant par les écoles de magies et la symbolique du bois dans la tradition celte) et joyeusement éclectique. On peut trouver que c'est parfois un peu tiré par les cheveux, un brin longuet, mais le tout passe comme une lettre à la poste et laisse la tête pleine d'idées et de questions. Ne reste plus qu'à approfondir un peu en chinant deci delà!

    Par contre, gros bémol pour les coquilles qui émaillent le texte et qui portent préjudice à ce qui pourrait être sinon un très bel ouvrage à la couverture splendide et aux multiples illustrations. Dommage! Mais cela ne doit pas faire passer à côté de cet essai qui est une assez jolie réussite!

    Ruaud, André-François et alii, Les nombreuses vies de Harry Potter, Les moutons électriques, 2009, 3.5/5


  • Chroniques d'un rêve enclavé - Ayerdhal

     

    En la belle ville de Macil se côtoient marchands, soldats, nobles et vilains. A la Citadelle s'oppose le Port, et au Port la Colline, enclave dans la ville, quartier des miséreux. En la belle ville de Macil les poètes révoltés meurent et ceux qui restent, sur la Colline, n'attendent plus qu'un rêve pour enfin se révolter contre l'injustice de leur lot quotidien. Ce rêve, est celui de Karel, le poète assassiné dont Parleur reprend les mots jusqu'à entraîner la Colline dans ce que personne n'aurait imaginé.

     Ce pourrait être de la fantasy. En un sens, c'est de la fantasy, de celle qui est inclassable et qui laisse totalement émerveillé. Pourtant point de sorciers, de lutte contre le bien et le mal, de fées ou de barbares, en tout pas de ceux qui rebutent les réfractaires au genre. Juste un cadre époustouflant, des personnages fascinants et une histoire passionnante. Macil est un vase clos, enfermé entre mer, marais et montagnes. Dans ce vase clos, un univers féodal, dominé par une noblesse qui, enfermée dans la Citadelle des princes de Macil, ne voit plus ni n'entend le peuple derrière les murailles. Famines, impôts, vexations, violences sont le lot quotidien, particulièrement sur la Colline, ce quartier à la réputation sulfureuse d'où venait Karel. Mais Karel a laissé derrière lui des mots, des idées, et surtout, surtout, des rêves. Or, "On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la colère et l'usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud, et nos larmes en échos, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça, entre hommes et femmes, nous n'aurons plus besoin que d'un rêve pour nous éveiller."

    Ayerdhal raconte ce rêve, et l'utopie qui prend corps et âme à la Colline, portée par Parleur le vagabond qui a jeté son baluchon du côté de l'auberge des Enselvains, par Vini, la soeur de Karel, par quelques autres, et, finalement, par toute une communauté. IL est intéressant de constater qu'entre la première édition et celle-ci, le titre, Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavé est devenu Chroniques d'un rêve enclavé. C'est révélateur de la place de la communauté dans cette oeuvre qui est avant tout politique. Avec la Colline, Ayerdhal met en place les conditions de la création d'une commnauté égalitaire, pacifiste, libre et démocratique à l'antique. Poussée par la famine et un hiver atroce, la Colline va s'enfermer derrière des murs, sans recourir à la violence. Derrière les murs élevés qui en font une enclave, elle va réunir ses forces, s'organiser, d'abord portée par le petit groupe des Enselvains, puis par l'ensemble des collinards. Il faut se nourrir, se défendre, négocier avec les contrebandiers qui tiennent les marais pour trouver des moyens de subsistance, commercer aussi dès lors qu'il y a enfin assez pou survivre. Il faut aussi faire face au pouvoir, celui de Macil, mais aussi celui qui s'exerce forcément aussi dans l'enclave, qu'il ait été donné par un vote, ou par la légitimité qu'apporte une compétence. Du coup, c'est toute une réflexion sur le pouvoir, la place et la force des puissants, la révolte, la violence politique et le pacifisme qui sous-tend le récit. L'histoire de l'enclave n'est pas celle d'une utopie, mais bien un regard sur la manière dont l'utopie se confronte à la réalité, s'en nourrit et en meurt pour donner autre chose.

     Mais il n'y a pas que ça. Dès le prologue, Ayerdhal happe le lecteur. C'est parfait, tout simplement parfait: Vini et Parleur qui se rencontrent pour la première fois, les souvenirs, le décor de Macil, la Colline autour et cette atmosphère incroyable de tristesse, mais aussi de vitalité. La première impression est souvent la bonne? Et bien dans ce cas précis, rien par la suite n'est venu infirmer le sentiment de bonheur qui m'a saisit dès les premières. On suit avec bonheur les personnages et la plume d'Ayerdhal jongle entre prosaïsme et poésie. On a parfois l'impression de flotter dans un rêve, à d'autres moments de sentir le bonheur qu'apporte le soleil par une belle journée d'été, et parfois, de devoir supporter la morsure du froid et des vexations. Une chose est certaine, je me suis investie dans l'aventure de la Colline et attachée aux personnages au point de sentir par moment les larmes poindre ou la peur me nouer le ventre.

    Dans tout cela il y a une humanité, un espoir malgré une fin que je ne dévoilerai pas qui en font un grand roman, en tout cas un de ceux qui vont prendre racine dans ma vie de lectrice et y laisser une trace durable. Merci monsieur Ayerdhal.

    Ayerdhal, Chroniques d'un rêve enclavé, Le diable Vauvert, 2009, 5/5

  • N°6 - Atsuko Asano

     

    N°6 est une ville où tout et chacun est à sa place et où les enfants aux capacités remarquables, comme Aster, sont éduqués pour former l'élite quelque soit leur origine. Mais à N°6, il ne suffit pas d'être surdoué pour être choyé, il faut aussi être un bon citoyen. Et un bon citoyen, Aster cesse de l'être la nuit où il vient en aide à un adolescent en fuite, Le Rat. Puni pour son acte d'incivilité, Aster est exclu de son école et doit quitter son existence protégée. Quatre ans plus tard, il est témoin de deux morts suspectes dues à une mystérieuse maladie. Pris pour bouc émissaire par la police de N°6, il est contraint à la fuite. C'est le moment que choisit Le Rat pour refaire surface et le secourir à son tour. Pour Aster, c'est la chute dans un univers inconnu et effrayant où tous repères et toutes certitudes sont balayés.

    N°6 n'a rien de particulier, rien d'original. Oui, vous avez bien lu. Et pourtant, pourtant, à peine le premier tome terminé, vient une envie irrépressible de se jeter sur le tome 2 pour connaître la suite de l'histoire qui en compte 6. Le pire c'est qu'il n'est même pas possible de gémir que c'est trop injuste, que c'est encore une série à rallonge, le premier tome se lit en 2 heures et la suite sera sans doute aussi rapide à avaler! C'est qu'Atsuko Asano est diablement efficace! C'est court, mais dense! Dans ce premier tome, elle installe presque tranquillement cadre et personnages mais sans oublier d'instiller mystère, angoisse et interrogations. Qui est Le Rat par exemple? Et pourquoi est-il poursuivi par la police? Quel est ce mystérieux extérieur où sont relegués les parias? Qu'est-ce dont que N°6? La ville parfaite ou une prison dont es habitants ne sont pas conscients? Pour un lecteur averti, la trame se dessine et on se doute des chemins que vont prendre l'intrigue. Mais en même temps, l'auteur sait parfaitement jouer d'effets de surprise et on se demande de quelle manière elle va poursuivre son histoire!

    C'est en tout cas une dystopie qui joue parfaitement sur les thème de la société parfaite, du contrôle écologique, de la soumission à l'autorité et de l'éducation tout en installant un suspense plutôt prenant. Il y a l'émergence de la maladie, la fuite d'Aster, mais il y a aussi toute une réflexion sur l'utilitarisme, notamment à travers l'éducation à laquelle est soumis Aster, spécialisées, centrée sur les besoins de la ville et de la société (sciences, ingénierie,...) confrontée à l'éducation du Rat dont la tanière contient un mur de livre assez impressionnant. Humanités contre science, la bataille s'amorce dans le premier tome et promet des moments intéressants dans les tomes suivants.

    Asano, Atsuko, N°6, Rocher jeunesse, 2007, 4/5

  • Le réveil des dieux - Fabrice Colin

     

    "Au soir du 23 mars 1888, soit douze ans jour pour jour après l'invasion du Japon par l'armée de sa Majesté britannique, un cataclysme d'une ampleur inimaginable s'abat en quelques secondes sur la cité de Tokyo. Cette nuit-là, six mille habitants périssent engloutis. Ils auraient pu être dix millions. Voici l'histoire du jeune garçon grâce à qui le pire a été évité. Il avait trois jours pour retrouver son père : trois jours pour comprendre le monde et faire la paix avec son enfance. En vérité, il allait sauver la ville. Son nom était Errol Steel."

    Uchronie de fantasy (enfin selon moi du moins, d'autres diraient que ça flirte avec le steampunk... ou avec encore d'autres trucs obscurs), Japon, kamis, sauvetage in extremis du monde (enfin, de Tokyo, mais nous arrêtons-nous à ce genre de détail?), ce roman de Fabrice Colin avait tout pour me plaire. C'est donc avec un certain enthousiasme et des attentes dues à ma bonne opinion de ce monsieur que je me suis lancée dans la lecture des aventures d'Errol Steel.

    Résultat? Et bien, le moins qu'on puisse dire c'est que Fabrice Colin surfe sur la vague japonisante mais avec un talent certain: le Tokyo de 1888, qui devrait être celui de l'ère Meiji est un mélange entre Japon traditionnel, colonie britannique, technologies inhabituelles et magie. On y trouve pêle-mêle des anté-mages, hommes dont les capacités ont été modifiées par l'antelium, un mystérieux métal, des trams, des engins volants, des automates plus que perfectionnés, des sorciers, des esprits et j'en oublie. Le tout donne un univers qui sans être d'une folle originalité, éveille l'intérêt et donne envie de creuser l'envers d'un décor parfait pour les aventures de ce jeune anglais dont le destin est de sauver Tokyo des menées d'un complot qui réunit aussi bien des anglais que des japonais. C'est d'ailleurs là qu'intervient mon bémol quand au roman: le principe de départ est intéressant. Ce n'est pas un japonais qui est destiné à sauver Tokyo, mais un jeune anglais qui ne parle quasi pas un mot de japonais. Errol ne fait pas partie, à priori des gentils dans un histoire qui veut aussi amener ses lecteurs à réflechir sur la colonisation et la résistance à la colonisation, la manipulation politique et quelques autres choses. Or, alors qu'il est le fils de l'ennemi, c'est lui qui est choisit. Et qui va en quelque sorte, en se battant avec des japonais pour sauver la ville , devenir le produit de la cohabitation de deux cultures. Amenant par la même occasion des japonais plutôt enclins à se battre contre tout ce qui britannique à revoir leur position. Tolérance donc et critique de la colonisation. Mais la manière d'amener la chose est un peu tirée par les cheveux. S'ajoute à cela des rebondissements qui peuvent parfois paraître un brin artificiels et un rythme un peu hâché. Dommage.

    Ceci étant dit, Le réveil des dieux est un roman qui se lit d'une traite, prenant et agréable à lire avec un beau panel de personnages plutôt bien croqués, de relations familiales et amicales complexes! Il plaira sans aucun doute aux ados! Pour ma part, malgré une légère déception, j'ai passé un bon moment! C'est du bon roman d'aventure!

    Colin, Fabrice, Le réveil des dieux, Hachette, 2006, 3.5/5

  • Felicidad - Jean Molla

    "Pour tous les Citoyens de Grande Europe, le bonheur est un droit et un devoir. Il est garant d'une société harmonieuse et policée. A la demande du ministre de la Sûreté intérieure, le lieutenant Alexis Dekcked enquête sur une affaire de la plus haute importance. Des parumains, conçus pour servir les humains se sont révoltés et se sont enfuis dans les enclaves de Felicidad. Leur disparition est-elle liée au meurtre de leur créateur, Choelcher, le généticien génial ? Pourquoi le ministre du Bonheur obligatoire est-il sauvagement assassiné ? Dekcked peut-il avoir confiance en Majhina, la belle parumaine dont il est amoureux ? Son enquête va le conduire à des vérités qu'il n'aurait jamais dû mettre au jour.

    Hommage à Blade Runner le nouveau roman de Jean Molla allie suspense et action. Entre polar et science-fiction, une histoire menée à un rythme haletant. Lecteur, ne vous laissez pas manipuler !
    "

    J'avoue avoir d'abord lorgné la quatrième de couverture d'un air méfiant. L'hommage à Blade Runner me semblait un brin appuyé. Et puis d'abord, Blade Runner n'a pas besoin d'hommage, non mais! Ce chef d'oeuvre de Philip K. Dick se suffit à lui -même! Et puis de toute mani_re, le polar ça n'est pas mon truc. Enfin ça, c'est ce que je pensais avant d'ouvrir un peu à mon corps défendant le roman de Jean Molla. Que dire... J'ai été embarquée! Parce que c'est effectivement un hommage réussi au merveilleux Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? rebaptisé Blade Runner. Et que c'est par-dessus le marché un excellent roman.

    Felicidad, la cité parfaite, celle où les citoyens sont heureux, parce que le bonheur est obligatoire et que l'on obtient tout ce que l'on veut... Enfin presque. Parce que comme toute cité idéale, Felicidad se contente de masquer ses failles, de reléguer aux marges ceux que le bonheur a abandonné en route. Cadre du roman, la ville est presque un personnage à elle toute seule. On l'explore sur les traces de Dekcked, naviguant dans ses ruelles, ses bars, ses terrains vagues, dans les zones réservées et au dehors. Dans ce décor glaçant se dessine petit à petit une société non moins glaçante. Le bonheur obligatoire... Éradiquer les conflits et les actes de violence ou de rébellion par une surveillance totale, répondre aux moindres besoins des privilégiés, remplacer les hommes et les femmes par des organismes génétiquements modifiés dans les tâches difficiles en en mésestimant les conséquences? Une société peut-elle atteindre au bonheur en suivant ce chemin? Sans doute non. En tout cas c'est ce que Jean Molla dit à son lecteur en racontant l'enquête de Dekcked sur ces Parumains en révolte. C'est un beau personnage, presque aussi beau que le Deckard de Dick avec son côté un brin bad boy et son amour interdit pour Majhina. Même s'il est au service du pouvoir, il est aux marges et navigue entre deux mondes qu'il connaît aussi bien l'un que l'autre, ne trouvant pas vraiment sa place. Son parcours permet une réflexion assez approfondie sur le concept d'humanité et les conséquences sociales, économiques, politiques et humaines des manipulations génétiques en même temps que sur la quête d'une société idéale, la propagande, et la responsabilité de chaque individu. A la fois manipulé et manipulateur, traqué et traqueur, il est contraint d'abandonner une vie somme toute confortable pour une lutte à laquelle il n'a pas cherché à participer. J'ai apprécié de ne pas avoir affaire à un héros sans peur et sans reproche! D'ailleurs, on ne peut pas dire que les personnages soient follement sympathique entre ministres véreux, parrains de la mafia et chercheur en génétique pour qui la fin justifie les moyens. Ils vont parfaitement avec Felicidad!

    Avec tout ça, l'intrigue est rondement menée, l'hommage ne frôle à aucun moment la réécriture, le suspense est au rendez-vous et Molla excelle dans les intrigues politico-économiques qui forment le noeud de son récit. Tous les ingrédients sont réunis pour faire passer aux adultes comme aux adolescents un très, très bon moment de lecture. Qui devrait pousser à découvrir l'oeuvre de Dick! Heureux mortels qui allez tourner en bourrique grâce au maître!

    Isil a aimé, SBM aussi, on en parle sur Noosfère.

    Molla, Jean, Felcidad, Scripto, Gallimard, 2005, 5/5