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contes

  • L'ombre de l'oiseau-lyre

     

    Adénar vit sur Glabris, la planète des songes, où la magie fait partie du quotidien. Les habitants y contrôlent leur mémoire et l'évocation des souvenirs est un art majeur. Seulement, Adénar souffre d'un mal étrange: il a perdu son âge et va devoir quitter son monde pour se rendre sur Ardis, et tenter de la retrouver.

    Mais rien n'est jamais simple, son voyage s'achève sur Daemonia, une drôle de planète où la magie n'existe pas et où son existence et sa vie sont des contes pour enfant.

    L'ombre de l'oiseau-lyre est un drôle de roman: un brin de merveilleux, une pincée de science-fiction, un saupoudrage de fantasy, un doigt de fantastique, une goutte d'enquête, beaucoup de rêve et d'aventures. On s'y perd un peu, on tourne un peu en bourrique, on hausse quelques sourcils mais surtout, surtout, on ne le lâche pas. Impossible de quitter Adénar dans sa quête! Difficile au départ de faire la différence entre le rêve et la réalité, entre la folie et la réalité. Adénar est-il réellement ce prince d'un autre monde perdu sur Daemonia, ou est-il un adolescent a qui sa mémoire joue des tours? Une chose est certaine, il découvre Dameonia et ses moeurs, portant un regard neuf sur une société complexe: rien n'est évident pour lui. Lire, écrire, comprendre les règles de comportement qui régissent le monde qui l'entoure, il apprend ou réapprend et perçoit de ce fait les failles et les incohérences.

     A travers les aventures de ce tout jeune adulte, Andrès Ibanes invite son lecteur à réflechir sur l'importance du rêve, de l'imagination, et de l'art face aux totalitarismes. La quêt initiatique d'Adénar permet à l'auteur d'aborder une multitide de thèmes touchant à la vie en société et à la politique: conditionnement social, idéologie nationaliste, embrigadement, perte de repères et de valeurs, Petit à petit, les liens entre les mondes se clarifient, la trame se révèle malgré les symboles et les métaphires parfois difficiles à saisir qui émaillent le récit. Seul regret, la fin laisse un peu le lecteur sur sa faim. En cela je suis d'accord avec Chimère. Après avoir pris son temps d'agréable manière, Ibanes va soudain trop vite et laisse des petites choses en suspens. Mais la magie opère malgré tout et laisse, une fois la dernière page tournée, rêveur.

    On en parle sur Scifi-universe, sur Noosfère, sur ActuSF,

    Clochette a aimé, Chimère a apprécié.

    Andrès Ibanez, L'ombre de l'oiseau-lyre, Au diable vauvert, 2006, 3.5/5

  • Les terres qui rêvent

     

    Magie et mystères, c'est ce que propose Nathalie Dau dans ses Contes myalgiques. Un recueil de onze nouvelles qui a le mérite de porter le chiffre I avant son titre propre, Les terres qui rêvent, ce qui laisse espérer au lecteur déçu d'avoir du trop vite tourner la dernière page, la possiblilité de retrouver de nouveau cet univers riche et fascinant.

    Nathalie Dau a le grand talent de savoir exploiter le format de la nouvelle. Un exercice difficile la nouvelle: raconter une histoire en si peu de pages, faire vivre des personnages, des paysages, leur donner de la profondeur sans oublier de poser très vite le point final. Là, dès l'entame, la plume trace les contours de décors chatoyants et tisse un récit qui attrape le lecteur dans ses rêts. Un petit miracle qui se repête onze fois. Son inspiration, Nathalie Dau l'a trouvée dans les contes et les légendes d'Inde, de Bretagne, de Sibérie et d'ailleurs. Elle transporte son lecteur du soleil provençal aux brouillards lorrains en passant par les neiges du nord et la touffeur des jungles, mais toujours, toujours en féérie. Fées, esprits, trolls, chamans se croisent au fil des pages. Chaque nouvelle amène sa part d'émotion et porte à regarder autrement le monde qui nous entoure. Pour moi, Le Siestophage est peut-être la nouvelle qui résume le mieux ce que dit Nathalie Dau: un fonctionnaire bien sous tout rapport, un poivrot fauteur de trouble et deux frères dont le plus turbulent devient soudainement si étrangement sage. Sage par la faute de l'homme gris qui prône raison et tempérance. Sage parce qu'on le prive de la force de vie qu'est le rire, le rêve. Sauvé par l'exubérance, et l'amour de son frère. L'important est finalement de continuer à voir la magie dans la vie quotidienne quoi qu'il arrive, et de savoir aller contre les apparences. Mais à chaque histoire qu'elle raconte, Nathalie Dau dit surtout que la souffrance n'est pas la fin de tout. Tous ses personnages souffrent: ils souffrent d'amour, de maladie, de deuil, d'ambition, ce qui ne les empêche pas de continuer vaille que vaille leur route.

    Ce que je retiens de ces contes, est principalement ses personnages féminins. La veuve qui refuse la mort de son époux, Aenor qui aime malgré le prix à payer pour ce amour, la sorcière qui se sacrifie pour que le monde continue à tourner, la fée qui se venge si subtilement de celui qui la retenait prisonnière, la princesse qui choisit de vivre libre... Des femmes qui vivent intensément et entiérement. Et la musique qui résonne dans les pages, et surtout dans celles du Violon de la fée, sans doute mon conte préféré entre tous.

     

    Un très beau recueil donc, qui emporte dans un monde plein de magie dont on voudrait ne jamais ressortir.

    Les avis de Martlet, Fashion, Florinette.

    Khimeira, ActuSF qui donne une analyse fort intéressante des contes,...

    Et le site de Griffe d'Encre pour en savoir plus!

     

    Nathalie Dau, Contes myalgiques I, Les terres qui rêvent, Griffe d'encre, 2007