" La douceur et l'horreur sont ainsi proches l'une de l'autre dans cette vie si belle et si sombre."
Sa vie, elle la commence par un voyage un train, celui qui l'amène vers une famille, sa famille. Sa tante Amanda, soumise et craintive, son oncle Segundo, tyrannique et violent, son cousin Chico, la naine Airelai, magicienne. Et sa grand-mère, dona Barbara, tellement imposante et forte. Au coeur d'un quartier populaire où les lois sont celles des clans, tous vont attendre le retour de Maximo, son père, pivot des secrets qui les rongent.
Mystère, magie... Et paradoxalement réalisme cru. J'avoue ne pas trop savoir par quel bout attraper Belle et sombre. Peut-être tout simplement par le bonheur pris à écouter la voix de celle qui raconte, cette petite fille qui regarde le monde, tente de le comprendre, ouverte à la peur, au bonheur, à la magie, au mystère qui sont son quotidien dans cette famille où les femmes sont sorcières quand elles sont fortes, et où les hommes sont la cause de tous les malheurs du monde.
Autour d'elle il y a le Quartier et ses règles qu'il faut respecter, ses rues interdites aux lumières violentes, ses frontières derrière lesquels la vie est encore plus dure, sa violence qu'on devine au gré des rencontres, celle du Portugais, de l'Homme-Requin, des cadavres, des coups. Une violence et une cruauté quotidiennes qui s'allient avec la beauté de choses, les mystères du monde des adultes qui font parfois ressembler le quotidien à un rêve. A une de ces histoires fabuleuses que raconte Airelai. Un beau personnage, Airelai, qui n'est pas pour rien dans le charme un brin vénéneux qui se dégage du roman. Car on se retrouve vite pris par la spirale de violence, de mort, de magie et de beauté dans laquelle cette famille se débat, déchirée par la lutte entre deux frères ennemis.
Et puis il y a l'écriture de Rosa Montero, et cette très belle traduction de Myriam Chirousse. Pas une page que l'on n'ait pas envie de marquer pour en retenir une phrase, un paragraphe, et cela dès les premières lignes.
Un bijou.
Tournez les pages, ...
Montero, Rosa, Belle et sombre, Métailié, 2011, 192p.
Chez les Mainard, c'est la fronde. Ni Alice, neuf ans 3/4, ni Maxime, 17 ans ne veulent partir faire de la randonnée en Corse. Qu'à cela ne tienne, la première ira en colonie, le second chez sa grand-mère. Les vacances rêvées pour cet asocial patenté qui ne rêve que du cerisier et de l'ordinateur de son aïeule. Mais comme il n'est pas dit que la vie est un long fleuve tranquille...
"Hector, présent depuis un bon moment à mes côtés dans la cuisine, avait élu domicile sur une chaise. Je m'avisai soudain qu'il avait une pose tout à fait stupide: vautré sur une chaise, le ventre à l'air, la tête renversée dans le vide et les pattes toutes molles.
Un soir Miriam n'est pas rentrée chez elle. Depuis, ses parents s'épuisent à la chercher, s'y consacrent corps et âme laissant à la garde de la tante Ilse la petite Marjorie et le tourbillon de questions et de sentiments contradictoires qui l'agitent.
Quand Vianne Rocher s'installe à Lansquenet-sur-Tannes, petit village du sud-ouest de la France, elle apporte avec elle la couleur, la magie... et le chocolat. De quoi révolutionner la vie tranquille de ce petit coin de terre, quitte à dresser le village en deux camps.