un titre mystérieux, une couverture évocatrice, il ne m'en fallait pas plus pour attraper d'une main curieuse 1001 nuits de neige. Je n'ai pourtant pas plus d'affinités que cela avec le comics, ma folle passion pour Neil Gaiman étant normalement seule capable de me faire passer outre mes réticences (sauf pour X-Men mais c'est une fois de plus la faute à Fashion et aux Théières!). Mais voilà, la chair est faible, celle de la LCA encore plus, et après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis! Et même un imbécile changerait d'avis de toute manière tant ce comics est une réussite complète!
1001 nuits de neige est en quelque sorte le prequel à la série Fable qui met en scène les personnages des contes de notre enfance. En exil dans notre monde après que le monde des contes ait été envahi par l'Ennemi, ils ont fondé Fableville près de New-York et y vivent en plus ou moins bonne intelligence. Or, juste après la fondation de la colonie féérique, Blanche Neige a été envoyée en ambassade auprès du Sultan pour quérir son aide dans son combat. Retenue en otage par ce souverain aigri qui veut l'épouser avant de la tuer, elle va sauver sa vie et celle de Shéhérazade en contant l'histoire de son peuple.
On découvre ainsi d'un oeil fasciné les dessous des contes. Ce qu'il s'est passé après que la princesse ait épousé son prince, pourquoi les nains ont-ils accueillis une jeune femme perdue, ce qui a rendu le Grand Méchant Loup si méchant,... Bill Willingham n'hésite pas à détourner joyeusement et les contes et les Mille et Une Nuit en donnant aux personnages une personnalité ambigüe, souvent cruelle et des morales à l'avenant. On y retrouve finalement l'esprit des contes originels, bien moins édulcorés que ceux auxquels Disney nous a habitués (vous avez déjà lu la version "normale" de La Belle au Bois Dormant? J'en ai fait des cauchemars pendant des années!). Manifestement, il connaît son sujet et l'utilise avec habileté.
Le tout servi par un panel de dessinateurs de talent. J'ai nettement préféré les scènes se déroulant dans le palais du Sultan, avec leurs couleurs somptueuses, mais j'ai aussi beaucoup aaprécié la dynamique induite par les ruptures de style entre ces scènes d'introduction ou de transition et les récits de Blanche Neige, souvent dans des teintes plus froides. L'avantage de ce genre de recueil est que l'on peut découvrir des styles très différents.
Difficile de juger, ou plutôt de préjuger de la série Fable elle-même, mais une chose est certaine, 1001 nuit de neige m'a donné envie de la découvrir!
Une interview de Bill Willingham himself par là, un débat fort intéressant sur le forum Bruit de Bulle (page 3 pour 1001 nuits de neige),