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Chiff' - Page 119

  • Sous le soleil de Toscane

     
    undefinedFrances Mayes est un jour tombée en amour avec la Toscane et a pris la décision, avec son compagnon, d’y acheter une vieille maison. De travaux de restauration en découverte de la cuisine locale, de visites de musées étrusques en balades dans les vieilles rues sinueuses, elle raconte cette histoire.
     
    Sous le soleil de Toscane est un roman léger et agréable à lire. Les récits de Frances Mayes m’ont sans doute d’autant plus touchée que je connais un peu la région pour y avoir passé à plusieurs reprise des vacances. En tout cas, par petites touches, elle parvient à faire partager au lecteur ses surprises, ses coups de sang, ses bonheurs petits comme profonds. Car si elle doit faire face à une multitude d’aléas, elle ressent aussi une joie qui coule dans ses mots. Et un épicurisme qui a pour résultat une description de la cuisine et de l’art de manger qui ne peuvent que parler à la gourmande que je suis ! D’autant que c’est finalement une cuisine assez proche de celle de ma région à quelques exceptions près ! Des idées de plats et desserts naissent à chaque description de repas et elle a en plus la gentillesse de donner quelques unes de ses recettes préférées ! J’ai d’ailleurs constellé l’exemplaire de maman Chiffon avec du vinaigre balsamique en tentant les poivrons au vinaigre (pas mauvais du tout) !
    Le tout donne un paysage italien en teintes pastels, traversé par moment de la lumière forte et violente des étés de là-bas. Et provoque un sentiment de douce nostalgie bien étrange puisque je ne suis pas plus toscane qu’italienne ! L’envie sans doute de pouvoir aussi un jour prendre le risque d’une vie différente dans un pays étranger.
    Ceci dit, on peut reprocher au récit des longueurs. L’essoufflement gagne dans le dernier tiers. A trop en raconter, Frances Mayes se répète et c’est dommage. Du coup, le ressenti est inégal.
     
    La Nymphette, Allie donnent leur avis! 
     
     

    Sous le soleil de Toscane, Frances Mayes, Folio, 1999, 459 p.

     
  • Le maître du thé

    En 1591, Rikyu maître la cérémonie du thé attaché au gouverneur du pays reçoit l'ordre de se suicider. Son disciple Honkakubo passera le reste de ses jours à se demander ce qui a poussé son maître à obéir sans même demander sa grâce.

    Ce qui est certain à la lecture de ce roman deYashushi Inoué, c'est qu'il n'est pas facile d'accès. Sans doute pas le mieux pour s'initier à la littérature japonaise à moins de s'intéresser de très près au thé! L'écriture comme chez beaucoup d'auteurs japonais est sobre, concise. Elle va droit au coeur de ce qui doit être dit sans guère de fioritures, au point parfois de sembler plate et à la limite de l'ennuyeux. C'est du moins ce que j'ai ressenti au départ. D'autant plus que toute intéressée que je sois par la culture et l'histoire japonaise et malgré mes rudiments de connaissances en la matière, je me suis parfois retrouvée un brin perdue dans les histoires d'alliance, de guerre, de gloire et de chutes, d'intrigues!

    Et pourtant, pourtant, le charme opère. Comme souvent. Petit à petit, j'ai été conquise par ce moine veillissant encore et toujours fidèle et loyal à son maître et à la voie du thé simple. Cet homme qui s'interroge sur la mort de celui qui l'a guidé. Qui lui parle encore jour après jour. Et qui finit par trouver la réponse à sa question. Le tout servi par un style qui révèle sa finesse. J'ai été gagnée par la sérénité et le calme au fil de ma lecture. Savourant comme les hommes de thé la beauté d'une plante, d'un paysage, d'en simple objet aux lignes harmonieuses.
    Et puis on fait connaissance par petites touches avec le Japon médiéval et le monde du thé. Une plante, une feuille au départ, mais finalement un mode de vie, presque une religion, profondément exigeant. Le lien fait entre la cérémonie du thé, la guerre, le zen et la politique est passionnant. En cherchant à connaître les raisons du comportement de Rikyu, et celles de celui qui l'a condamné, Honkakubo va aller loin au coeur de cette discipline, à la fois discipline de vie et de mort. Et loin dans l'analyse des relations sociales et politiques de ce temps. Qui deviennent finalement aussi, voire plus importantes que le destin individuel de maître Rikyu.

    On atteint au final , un beau portrait d'hommes, un beau portrait de la voie du thé et un beau portrait du Japon. Malgré un rythme lent parfois difficile pour l'impatiente qu'il m'arrive d'être!

    "Ils découvrirent ce qui est le plus important pour l'homme de thé: préparer sereinement le thé, laisser faire le destin et ne pas tenter d'y échapper".


    L'avis de Flo

    ChallenGe ABC, lettre I


    Yasushi Inoué, Le maître de thé, Stock, 1999, 211 p.

  • Fraise et chocolat

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    Premières semaines d’une passion amoureuse entre France et Japon. Il est écrivain, elle est auteur de bande dessinée. C’est un fol amour charnel, le début d’une relation amoureuse au long court.
     
    Voilà une bande dessinée intrigante et hautement érotique. Dès le début le ton est donné : ils se désirent sans savoir encore s’ils s’aiment. Et pour s’envoyer en l’air, ils vont s’envoyer en l’air ! Tout en se demandant petit à petit où tout cela va les mener, si l’amour va durer.
    On suit les interrogations de l’héroïne qui est sans doute aussi l’auteur, ses envies soudaines. Le ton décomplexé est agréable, le regard un brin ironique et tendre aussi. Après tout, quand on aime, le ridicule est loin de tuer ! Et Aurélia Aurita n’hésite jamais. C’est d’ailleurs souvent drôle.
    Bizarrement, alors que le propos pourrait sombrer dans le graveleux, il n’y a rien de vulgaire dans tout cela.
    Sans hurler au génie, j’ai passé un bon moment pour lequel je dois remercier Emeraude ! Je lirai avec plaisir le tome 2 ! Histoire de savoir ce que deviennent nos deux tourtereaux et leurs expériences !
     
    Les avis se suivent et se recoupent: Buzz littéraireLaure, Clarabel,  Emeraude, Michel...
     

     

    Aurélia Aurita, Fraise et chocolat, Les impressions nouvelles, 2006, 142 p.
     
  • Bouquiner

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    Annie François est une lectrice compulsive. Une lectrice qui choisit dans ce court livre de se raconter, de raconter son rapport aux livres et la lecture.
     
    En une succession de courts chapitres, Annie François retrace ses relations intimes et persistantes avec les amants les plus exigeants. Des amants qui n’admettent guères de concurrences. Des amants qui surchargent les valises. Qui provoquent des dilemmes sans fin. Qui épuisent les banquiers. Qui remplissent les maisons. Qui sont sujets à des listes et des discussions sans fin.
    Bref, Annie François nous parle des livres et de son amour profond, maniaque pour les livres.
    Cela donne une succession de chapitres courts qui traitent avec humour des symptômes de la maladie.
    Autant vous dire qu’il y a des moyens, foule de moyens de s’y reconnaître. Des pulsions en librairie au remplissage d’un sac de voyage, des piles qui d’effondrent à la mauvais foi la plus totale en matière de lecture et de manière de lire, tout y passe !
    Parfois, Annie François agace un peu par ses snobismes et ses manies. En tout cas jusqu’à ce que la LCA accomplie se souvienne des ses propres snobismes et manies. Toujours, quelque chose dans son récit touche et transporte. On sourit, on opine du chef, on se sent mis en cause. On compatit, parce que soi-même, on n’est jamais parvenu à dépasser la page dix de Voyage au bout de la nuit. On se sent rassuré parce qu’on se dit que malgré un parcours de lectrice impressionnant, Annie François n’a pas tout lu et admet des rejets, des trous des plus conséquents. Qu’elle ne ressent aucun besoin de justifier. Elle se contente de les raconter. Elle a un rapport sensuel au livre, des coups de cœur et des haines qui sont transposables. Elle a, aussi, une tribu d’amis lecteurs qui font beaucoup penser à ce qui, parfois, se passe sur les blogs (j’aimerais bien savoir d’ailleurs, ce qu’elle pense de ce phénomène).
    Et puis, rien que pour les coups de cœur, les récits de lectures, les admirations clamées, la lecture vaut le détour. Il m’est venu des pulsions subites de parcourir les rayonnages de la bibliothèque, de courir en librairie ! Et l’envie d’avoir, moi aussi, des planchers qui tanguent !
    Ce texte déborde tellement de l’amour des livres, des textes et des mots qu’il donne envie de persister dans le stupre et le lucre. A bon entendeur…

    "Pour offrir il faut acheter. Donc aller dans une librairie.[…] Je n’y vais que quand j’ai un titre en tête. Même dans ce cas, j’en ressors avec au moins trois livres. Sinon, comme les boulimiques évitent la devanture des pâtisseries, je me détourne des vitrines des libraires pour éviter les fringales d’entraînement, les achats compulsifs qui ne feraient qu’augmenter l’immense pile d’attente qui vacille près du lit : sûr, les ouvrages se vengeraient en me dégringolant dessus pendant mon sommeil. »
    Toute ressemblance…
     
    Les avis de Gachucha, Allie, KalistinaYue Yin,  Gambadou, ... 


    Annie François, Bouquiner, Seuil, 2000, 198 p.

  • Bleu Indigo

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    Et un shôjo, un !
    Kaoru est un étudiant désargenté en rupture de ban avec sa famille. Or, voilà que débarque un soir chez lui la ravissante Aoi qui lui annonce qu’ils sont fiancés depuis l’enfance et qui a la ferme intention de l’épouser.
    Commence dès lors une histoire d’amour et d’amitié à rebondissement.
     
    Si Bleu Indigo est une série qui ne casse pas des briques elle a quand même quelques atouts. Nul doute que des adolescentes ou préadolescentes y trouveront leur compte d’histoire d’amours contrariés, d’humour, d’amitié et autres. Pour les plus grands, il reste cela (oui, oui, midinette un jour…) et des éléments de réflexion intéressants sur l’image de la femme au Japon.
    Nous retrouvons le fantasme de la lycéenne avec des jeunes filles dénudées, des seins imposants et des postures parfois équivoques. C’est désarçonnant, voire un peu choquant. Mais on s’y fait, d’autant que le tout reste plutôt innocent et que la découverte de l’amour, de la sensualité et de la sexualité est rendue avec une certaine finesse. Puis nous avons des héroïnes qui sans doute recouvrent tous les types de femme : la femme traditionnelle et traditionaliste au foyer en la personne d’Aoi, la femme d’affaire, la femme libérée, l’étrangère. J’étais un peu agacée au départ par le fait qu’il me semblait que c’était l’image de la femme traditionnelle et soumise qui était privilégiée. Aoi est la femme parfaite : toute sa vie elle s’est préparée au mariage et au service de son mari. Et les réactions d’envie ou d’admiration autour d’elle montrent bien que cet idéal est toujours prégnant. Mais au fil des volumes, les personnages gagnent en profondeur, en complexité et une réflexion s’initie sur les choix de vie de chacune et la tolérance.
    Bien sûr, avant d’en arriver là, il faut supporter quelques litres de larmes, un certain nombre de déclarations d’amour enflammées, des atermoiements presque sans fin et une relation cachée qui permet aux concurrentes directes d’Aoi de draguer impunément un héros qui n’est pas très dégourdi sur le plan sentimental !
    En plus de cela, la série dégage une espèce de bonne humour et de chaleur assez agréable.
    Je me suis laissée prendre, mais il faut quand même que je vous l’avoue : c’est… sans grand intérêt ! Un bon passe-temps pour les amateurs du genre !
     
     
    Kou Fumizuki, Bleu indigo, Pika, 17 tomes, série terminée.