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  • Bouquiner

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    Annie François est une lectrice compulsive. Une lectrice qui choisit dans ce court livre de se raconter, de raconter son rapport aux livres et la lecture.
     
    En une succession de courts chapitres, Annie François retrace ses relations intimes et persistantes avec les amants les plus exigeants. Des amants qui n’admettent guères de concurrences. Des amants qui surchargent les valises. Qui provoquent des dilemmes sans fin. Qui épuisent les banquiers. Qui remplissent les maisons. Qui sont sujets à des listes et des discussions sans fin.
    Bref, Annie François nous parle des livres et de son amour profond, maniaque pour les livres.
    Cela donne une succession de chapitres courts qui traitent avec humour des symptômes de la maladie.
    Autant vous dire qu’il y a des moyens, foule de moyens de s’y reconnaître. Des pulsions en librairie au remplissage d’un sac de voyage, des piles qui d’effondrent à la mauvais foi la plus totale en matière de lecture et de manière de lire, tout y passe !
    Parfois, Annie François agace un peu par ses snobismes et ses manies. En tout cas jusqu’à ce que la LCA accomplie se souvienne des ses propres snobismes et manies. Toujours, quelque chose dans son récit touche et transporte. On sourit, on opine du chef, on se sent mis en cause. On compatit, parce que soi-même, on n’est jamais parvenu à dépasser la page dix de Voyage au bout de la nuit. On se sent rassuré parce qu’on se dit que malgré un parcours de lectrice impressionnant, Annie François n’a pas tout lu et admet des rejets, des trous des plus conséquents. Qu’elle ne ressent aucun besoin de justifier. Elle se contente de les raconter. Elle a un rapport sensuel au livre, des coups de cœur et des haines qui sont transposables. Elle a, aussi, une tribu d’amis lecteurs qui font beaucoup penser à ce qui, parfois, se passe sur les blogs (j’aimerais bien savoir d’ailleurs, ce qu’elle pense de ce phénomène).
    Et puis, rien que pour les coups de cœur, les récits de lectures, les admirations clamées, la lecture vaut le détour. Il m’est venu des pulsions subites de parcourir les rayonnages de la bibliothèque, de courir en librairie ! Et l’envie d’avoir, moi aussi, des planchers qui tanguent !
    Ce texte déborde tellement de l’amour des livres, des textes et des mots qu’il donne envie de persister dans le stupre et le lucre. A bon entendeur…

    "Pour offrir il faut acheter. Donc aller dans une librairie.[…] Je n’y vais que quand j’ai un titre en tête. Même dans ce cas, j’en ressors avec au moins trois livres. Sinon, comme les boulimiques évitent la devanture des pâtisseries, je me détourne des vitrines des libraires pour éviter les fringales d’entraînement, les achats compulsifs qui ne feraient qu’augmenter l’immense pile d’attente qui vacille près du lit : sûr, les ouvrages se vengeraient en me dégringolant dessus pendant mon sommeil. »
    Toute ressemblance…
     
    Les avis de Gachucha, Allie, KalistinaYue Yin,  Gambadou, ... 


    Annie François, Bouquiner, Seuil, 2000, 198 p.