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SFFF - Page 8

  • Demain les chiens - Clifford D. Simak

    9369-h350.jpgEnfin présentés et commentés dans une édition complète et critique, les contes de la tradition orale canine devraient enchanter ceux qui connaissent déjà et ceux qui vont découvrir ces mystérieux récits dont la véracité et la signification sont toujours discutés par les savants Rover, Tige et Bounce.

     

    Je l’ai déjà souvent écrit, mais ce que je trouve le plus fascinant dans la science-fiction est la capacité de auteurs à livrer des œuvres qui parle de l’humain en en prenant le contre-pied. Et prendre le contre-pied, c’est ce que fait Simak en créant un univers où le chien est devenu, avec d‘autres espèces animales ou insectes, l’espèce intelligente dominante. Dans ce monde, l’homme est ravalé au rang de créature mythique, héros des histoires contées autour des feux de camps canins.

    Demain les chiens est composé des 8 contes, ou 8 nouvelles si vous préférez, chacun accompagné d’une note critique de l’auteur, anonyme, qui présente ainsi les hypothèses contradictoires des philologues. Car nul ne s’accorde sur le sens à donner aux contes : il y a ceux qui n’y voient que mythologies, ceux qui défendent une approche historique, ceux qui refusent toute possibilité d’une intelligence autre canine. Simak a rédigé ces nouvelles entre 1944 et 1951, leur donnant malgré cette distance dans le temps une cohérence accrue par les notes qui les lient les unes aux autres. J’ai beaucoup aimé ces notes. Pas simplement parce qu’elles lient les nouvelles, mais parce que ce faisant, elles donnent un aperçu de la culture et de la société canine telles que les envisage Simak. Elles sont un moyen pour lui d’amener ses lecteurs à réfléchir sur la manière dont les hommes analysent et interprètent les récits de leurs propres traditions, dont certains rejettent avec certitude toute possibilité d’une intelligence autre qu’humaine. C’est amusant de retrouver dans certaines interprétations et certaines réflexions les interprétations et les réflexions qu’ont pu faire naître les grandes évolutions et théories scientifiques : rotondité de la Terre, conquête spatiale… En filigrane se dessine le fossé qui se creuse entre les manières de pensée et le regard que l’on porte sur le monde d’une époque, d’une ère à une autre. Et on s'interroge comme cela arrive parfois à la faveur d'anecdotes ou d'histoires, sur les interprétations que l'archéologie donne aux découvertes qu'elle invente.

    Mais revenons aux contes. En 8 étapes, Simak dessine l’avenir possible de l’humanité : dislocation des cités et du tissu social, individualisme exacerbé, conquête spatiale, évolution de l'humain et de l'animal par le biais de mutations naturelles ou artificielles. Chaque récit est lié aux autres par ses personnages, tous appartenant ou étant liés à la famille des Webster, et étant part d'un événement ou d'un non événement crucial dans l'évolution du monde. Du coup, chacune est différente: certaines sont introspectives, d'autres plus tournées vers l'action, mais jamais, jamais on ne s'ennuie à suivre les trajectoires de ces hommes qui portent tous le poids, de plus en plus lourd, des actes de leurs ancêtres. A chaque nouvelle, l'humanité est différente: la société a définitivement éclaté, la cellule familiale également, la découverte de races extraterrestres a mené à un exode massif, les mutants dotés de pouvoirs télépathiques et de capacités hors normes ont trouvé leur propre chemin ce qui fait penser par certains aspects à l'oeuvre de Sturgeon, les robots acquièrent une certaine indépendance... Les chiens sont définitivement passés du statut d'animal à celui de créature pensante et intelligente aux capacités à la fois proches de celles de l'homme, d'une manière presque déstabilisante (j'avoue penser là à la tendance à s'affirmer comme alpha et omega de la création par exemple, ou d'imposer un ordre conçu comme légitime au reste du monde), et très éloignée avec entre autre leur perception des mondes parallèles. Certains aspects sont terrifiants et ouvrent à la réflexion sur la socialisation et les conséquences de sa disparition, d'autres sont drôles, comme cette tondeuse à gazon en plein conflit de territoire avec un vieil homme, la transformation de l'homme en une sorte de créature mythique dénommée webster... En tout cas, c'est terriblement intelligent et intéressant, maîtrisé de main de maître et indispensable dans une bibliothèque de science-fiction!


    Simak, Clifford D., Demain les chiens, J'ai Lu, 2002, 4/5

     

     

  • Le chant du Drille - Ayerdhal

    Les humains ont essaimé dans l'espace, ont colonisé les planètes viables quand elles n'étaient pas occupées par des espèces intelligentes. C'est du moins la théorie. Car sur Tahénie, les drilles, animaux humanoïdes dont le chant accompagne la vie meurent dans ce qui semble bien être un suicide collectif qui met en danger l'équilibre de la petite société coloniale: face à ce péhnomène, les colons sombrent dans la dépression et la folie. Lodève, xénologue de l'Inspection générale des Colonies est envoyée enquêter sur ce phénomène étrange.

    Si vous me voyez sautiller avec l'oeil vitreux et répétant en boucle "Je le veux, je le veux je le veux, je le veux", ce n'est pas que je fait une overdose de romancières anglaises du 19e siècle, c'est que je suis prise d'une nouvelle marotte littéraire. Vous voulez un exemple? Facile: à chaque réédition d'un roman d'Ayerdhal, je suis prise de frénésie. Je ne le fais pas exprès, c'est incontrôlable et je peux le justifier.

    Je vous avais dit que j'avais aimer Avatar? Non? Et bien c'est fait. Bien que j'admette que le scénario est classique et faiblard et que je préfère les histoires un brin plus complexe, j'ai trouvé le tout efficace, et visuellement époustouflant. Et bien Le chant du Drille, c'est Avatar en mieux. Les intrigues sont en effet très similaires: une planète colonisée, une espèce dominante rabaissée au statut d'animal, un grain de sable qui vient enrayer la belle machine coloniale. Mais là où James Cameron se contente d'effleurer le sujet, Ayerdhal ficelle une intrigue efficace et intéressante, centrée sur les ressorts politiques et sociaux de la colonisation, ses enjeux économiques et les jeux de pouvoir qui la sous-tendent. Non content de nous présenter une planète superbe et son écosystème, il crée un univers complexe et ne fait jamais l'impasse sur la structure de la société tahénite et les fractures que provoquent en son sein les Drilles. Il y a ceux qui leur dénient toute intelligence et souhaitent les éradiquer, il y a ceux qui veulent les côtoyer, il y a ceux qui veulent comprendre et qui se fondent dans leur mode de vie. Or, si aux premiers temps de la colonisation, les Drilles faisaient office d'attraction pittoresque grâce à leur mode de vie et leur chant, leur mort en masse, en réaction à la pression humaine qui les chasse de leur habitat, vient exacerber les tensions. D'autant que se pose la question de l'exploitation industrielle de la planète et sa pollution. C'est dans ce contexte que débarque Lodève pour tenter de trouver une solution à ce problème. Avec elle, Tahénie s'inscrit dans un univers plus large et complexe, celui de l'Homéocratie. Et à ce stade, les jeux de pouvoirs et les complots prennent une ampleur qui donnent à son enquête une complexité réjouissante. Bien qu'on sache en gros où Ayerdhal veut nous emmener, les rebondissements tiennent en haleine et la manière dont Lodève ajuste progressivement les pièces du puzzle s'avère fichtrement bien ficelée. Et ce qui ne gâche rien, les personnages ont de l'étoffe.

    Le chant du Drille est un roman militant: écologiste, humaniste. Ce côté peut déplaire, ou enthousiasmer. Je fais partie des enthousiastes. Parce que jamais à la lecture, je n'ai eu le sentiment qu'Ayerdhal donnait des leçons ou opposait gentils scientifiques et intellectuels à méchants militaire et entrepreneurs. Jamais il n'oublie que la nature humaine n'est pas tout d'une pièce et cela se ressent.

    Une pierre de plus à ma découverte de l'univers de ce merveilleux auteur, qui va provoquer je le sens encore bien des sautillements de ma part!

    A oui, deuxième étape du challenge Défi SF de GeishaNellie, et ce coup-ci, on va dire qu'il s'agit de planet opera!

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    Ayerdhal, Le chant du Drille, Au diable Vauvert, 2009, 4/5

     

     

  • The hunger games - Suzanne Collins

    Autour du Capitole, douze districts soumis par la terreur. Douze garçons et douze filles entre douze et dix-huit ans sont tirés au sort chaque année pour participer aux Hunger Games : lâchés dans une gigantesque arène, confrontés à une nature hostile, ils doivent s’entretuer jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul d’entre eux sous le regard d’une population contrainte à suivre ces jeux.
    Dans le District 12, le district du charbon, Katniss, 16 ans, fais survivre sa mère et sa sœur. Quand cette dernière est tirée au sort pour participer aux Hunger Games, Katniss se porte volontaire à sa place et part avec Peeta affronter l’arène et des concurrents décidés à survivre à tout prix.


    Les abominables citations dithyrambiques sur la quatrième de couverture des romans ont le don de m’agacer royalement la plupart du temps, voire de me faire renoncer à une lecture. Que diable ai-je à faire de l’avis soit disant éclairé de Stephen King et Stephenie Meyer sur tel ou tel roman, je vous le demande. Même s’ils ont raison dans ce cas précis : effectivement, impossible de lâcher ce roman. J’admets qu’il me fallait le lire très vite, mais ce qui aurait pu être une obligation puisque je voulais le lire mais pas forcément à ce moment précis (ahhhhh, la volonté illusoire de laisser le coup de feu se tasser), s’est vite transformé en plaisir.
    The Hunger Games est un roman intelligent, et non content d’être un roman intelligent, il a l’immense avantage d’avoir été écrit par un auteur qui sait ce que suspense et rebondissements signifient. On ne pourra à aucun moment nier que Suzanne Collins maîtrise l’art du page turner, ça non !
    Mais venons-en au vif du sujet. Comme dystopie, Hunger Games ne présente pas de réelle originalité. En le lisant on pense à Battle Royale, on retrouve les thème de centre/ périphéries soumises, de contrôle des masse, avec une trame relativement classique de récit initiatique. Mais tout cela, Suzanne Collins le maîtrise et le place dans le contexte de ces jeux qui ne sont pas sans rappeler les jeux du cirque, certaines des coutumes antiques les plus révoltantes et la télé-réalité qui depuis quelques années sévis sur nos écrans et prend des tous de plus en plus trash. C’est le principe de la télé-réalité poussé à l’extrême et utilisé comme instrument par un pouvoir totalitaire qu’utilise l’auteur.
    Elle prend le temps de décrire brièvement, sans doute un peu trop brièvement l’univers de son roman avant de lâcher Katniss et Peeta dans la fosse. On a du coup une impression de survol des ressorts politiques et sociaux de Panem même si le principal est aisément compréhensible et certaines réactions de la population sont un peu difficiles à saisir. Cela n’empêche aucunement l’auteur d’aborder des questions difficiles sur le libre-arbitre, la dignité, l’identité. On peut même dire qu’effleurer l’aspect scientifique, technique (les armes, les moyens de locomotion) permet d’une certaine manière de mieux s’identifier à cet univers pas si différent du notre. On s’attache aux personnages, à commencer par Katniss, bien moins forte qu’elle n’en a l’air, par Peeta moins naïf qu’au premier abord, et tout ceux qui les entourent. L’histoire sentimentale entre les deux jeunes gens, plus complexe que ce à quoi on pourrait s’attendre ne porte à aucun moment préjudice au rythme du récit, mais au contraire, l’enrichit. On voit petit à petit les rouages bien huilés des jeux se grippés sous l’effet d’une situation inédite et les Juges être pris à leur propre jeu par des adolescents qui sans être plus intelligents que la moyenne, ont des moyens inédits à leur disposition pour s’en sortir : la sympathie du public envers une histoire d’amour qu’ils jouent sans la jouer. La perte de contrôle du Capitole, habitué à manipuler le public est intéressante. Avec cela, les affrontements entre les candidats et les menées des Juges sont haletants sans jamais sombrer dans le sanguinolent ou le voyeurisme.
    Je reprocherais tout juste à l’auteur d’avoir relativement épargné son héroïne et d’avoir laissé quelques ficelles un peu épaisses apparentes à un ou deux endroits. Mais vraiment pour trouver quelque chose à critiquer. D’autant que cette première critique est un peu facile : bien sûr les extrêmes auxquels l’instinct de survie peut pousser ne sont pas explorés comme ils ont pu l’être dans Battle Royale, mais il faut rappeler au passage, que celui-ci est plutôt destiné à un public adulte et que le contexte politique décrit n’est pas le même, et que Suzanne Collins a prévu une trilogie. Difficile de la continuer sans ses personnages principaux (certes, GRR Martin ne s’est jamais encombré de ces considérations, mais nous ne sommes pas dans le même type de littérature : il est plus facile de massacrer ses héros quand on déroule son récit sur 14 tomes)… Il semble que davantage d’explications soient prévues dans le tome 2, historiques, sociales et autres, et une chose est certaine, le premier chapitre offert à la fin de ce tome met l’eau à la bouche

    Très belle réussite, Hunger Games se dévore et laisse présager un second et un troisième tomes tout aussi passionnants. Espérons ne pas être déçus !


    D'autres avis: Chrestomanci, Fashion Emmyne, Karine:), Bladelor, Cuné, La soupe de l'espace,...   

    Et dans la catégorie Anticipation, c'est ma première lecture officielle pour le Défi SF de GeishaNellie!

    defiSF2010

  • Le cerveau vert - Frank Herbert

    "Dans un futur très proche, notre planète est désormais coupée en deux zones : la Zone verte, où les humains ont dominé et asservi la nature, et la Zone rouge qui reste à conquérir. C'est le cas de l'immense forêt du Mato Grosso au Brésil que l'Organisation Ecologique Internationale compte bien contrôler définitivement. Grâce à des bombes chimiques mortelles et des armes utilisant les vibrations, l'OEI élimine tous les insectes et nuisibles de la surface de la Terre. Mais cette fois, les habitants de la zone rapportent d'étranges histoires : insectes mutants, humains aux yeux étranges et au comportement inhabituel, disparitions... Une équipe de l'OEI est envoyée en mission afin d'enquêter au cœur de la jungle. Et ce qu'ils vont découvrir dépasse de loin l'idée qu'ils se faisaient d'une Nature soumise..."

    Imaginez-vous ! En pleine découverte de Dune, voilà que je tombe sur un autre de ses romans, un one-shot au titre ma foi plutôt intriguant et à la quatrième de couverture à l’avenant. La chair étant faible, que voulez-vous, j’ai cédé ! Autant vous le dire tout de suite, c’est un roman bourré de défaut, mais que j’ai aimé. Et oui. Commençons par les défauts : touffu, elliptique, parfois un brin longuet, Cerveau vert est un roman qui souffre des qualités de Herbert. Sa capacité à mêler analyse politique, religieuse et sociale est une force du cycle de Dune, mais sur un roman court, elle le mène à un drôle de style. On le sent parfois prêt à se lancer dans la réflexion, puis changer d’avis, histoire de garder du rythme et du suspense jusqu’à s’égarer dans un huis clos assez intéressant d’un point de vue humain mais qui n’apporte rien, et loin de là, à l’intrigue. Bref, le début est prometteur, la suite déçoit un peu, la fin interroge. Inégal, mais, en 1966, déjà, Herbert se livre à une réflexion que certains des romans écolos du moment peuvent lui envier. Impact de l’homme sur la nature, conséquences du besoin humain de dominer et soumettre la nature à ses besoins, méconnaissance de l’écosystème et de son fonctionnement, importance de la biodiversité, tout y est. Et on a en prime une magnifique conscience végétale. J’avoue avoir trouvé les personnages plutôt intéressants et les jeux de pouvoir bien vus. On est donc loin du coup de cœur, très loin même, mais c’est un bon moyen de découvrir Herbert sous un autre aspect.

    Herbert, Krank, Le cerveau vert, Pocket, 2009, 2.5/5

  • Les éveilleurs - Pauline Alphen

    Claris et Jad vivent à Salicande, une vallée encaissée où vit une petite communauté que leur père dirige. Leur mère, Sierra, fille du fondateur de Salicande, a mystérieusement disparu le jour où ils fêtaient leurs trois ans. Depuis ce jour, ils grandissent entre un père muré dans son chagrin, une gouvernante à la tendresse débordante, et Blaise leur étrange et si vieux précepteur, à la fois semblables et complémentaires. Mais peu à peu les jumeaux se détachent l'un de l'autre, et pas seulement parce que leurs sexes différents et la maladie les séparent. D'étranges événements se produisent qui annoncent un avenir sombre où leur rôle sera central.

    En voilà une bonne surprise! Autant l'avouer, à la lecture de la quatrième de couverture et de l'argument de l'éditeur, je m'attendais à la traditionnelle histoire de fantasy pour adolescents aux ficelles grosses comme des baobabs et à la trame usée à force d'avoir été utilisée par des écrivains en manque d'inspiration. Et bien non. Pauline Alphen a choisit de prendre des chemins détournés et offre un premier tome plus que prometteur et qui, à sa manière, m'a rappelé les tournants qu'on pu marquer des oeuvres comme celle de Bottéro par exemple.

    Première bonne surprise, contrairement à ce que laissait supposer la quatrième de couverture, nous ne sommes pas dans un univers fantasy, mais dans un bon vieux monde post-apocalytique qui se remet doucement, ou plutôt ne se remet pas de la catastrophe qui a vu le départ vers les étoiles des nantis et la quasi destruction de l'espèce humaine abandonnée sur une planète rendue exsangue par les technologies, la science, et l'irresponsabilité humaine. C'est donc un monde appauvri, régit par des règles strict, ayant presque tout oublié de son passé qu'installe petit à petit Pauline Alphen. Sa bonne idée, car c'en est une est de faire découvrir le passé de Salicande et de l'humainté à son lecteur en même temps que les jumeaux. l'apprennent par Blaise et la famille du libraire Borges. L'effet de surprise joue et on a envie, comme les deux adolescents, d'en découvrir plus sur ce monde d'avant dont il ne reste plus guère que des livres et des histoires qu'on se raconte à la veillée. Importante la place des livres d'ailleurs, et celle de l'écriture aussi. On découvre au fil des plages la guilde des Nomades de l'écriture et les mystérieux écrits apocryphes de Sierra, on croise des romans qui sont devenus des classiques comme Ewilan, La croisée des mondes, et certains de ces livres lus avec plaisir au fil des ans. Les allusions et les références fourmillent et donnent envie de relire, ou découvrir les titres cités.

    Et puis il y a ces mystérieuses énergies, ces sciences parapsychiques interdites et ces dons qui continuent d'exister malgré tout, il y a ces Elementaux qui ressemblent à des fées mais n'en sont pas. IL y a ces jeux pas si anodins que ça... Tout au long des pages, c'est toute une réflexion sur le virtuel, l'écologie, les manipulations génétiques, l'exercice du pouvoir qui se déploie. Sans rien de révolutionnaire mais d'une manière qui capte l'attention et qui étonne parfois par la manière dont elle est amenée. Par la grâce du regard de deux enfants plus qu'attachants et dont les préoccupations sont aussi celles d'adolescents de 13 ans encore traités en enfants mais qui se sentent grands et qui découvrent le monde qui les entoure d'une manière différente. Et par celle des adultes qui les entourent et qui sont plutôt intéressants. D'ailleurs, les relations des uns avec les autres sont très finement décrites! Seul bémol, quelques petites longueurs: le parti pris de l'auteur qui a préféré installer son univers plutôt que d'enchaîner les scènes d'action et plus que satisfaisant, mais aurait gagné à un tout petit peu plus de surprises. Mais le suspense haletant qui laisse le lecteur exsangue à la dernière page annonce quelques péripéties qui pourraient être passionnantes dans le tome 2!

    Bref, c'est un roman qui promet et qui pourrait bien annoncer une série marquante! A découvrir indubitablement!

    Chimère est du même avis que moi! Clarabel aussi!

    Alphen, Pauline, Les éveilleurs, t.1 Salicande, Hachette jeunesse, 2009, 4/5