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  • Bonjour, c'est la gardienne...

    Oui, à Paris, c'est parfois le facteur qui sonne et c'est parfois la gardienne qui toque, ou qui laisse le ravissant petit mot magique: "Vous avez un colis". Je l'aime ce petit mot, presque autant que Dorothy aime ses chaussures magiques dans le magicien d'Oz. Et comme en général je rentre tard (oui, ma vie est tout à fait fascinante), je vais presque systématiquement récupérer min paquet dans l'antre magique de la gardienne à 7h30 du matin. Je ne sais pas qui a dit que gardienne d'immeuble est une sinécure, je peux vous affirmer que ce n'est pas le cas quand je suis dans les parages! Imaginez le tableau à la période de Books and the City!

    Bref, tout cela pour dire que je suis aprtie en sautillant vers la loge vendredi dernier, quasi certaine de repartir en direction de ma bassine de café avec un joli colis sous le bras. Une fois n'est pas coutume, j'ai gagné!

    Voilà la bête, en provenance directe de Belgique!

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    Décidant dans un immense élan d'abnégation swapesque d'arriver en retard au travail, je me suis mise à arracher avec grâce et patience le papier, à déchiqueter le scotch avec les dents, et à trépigner d'impatience. Oui, classe en toute circonstance. Même à 7h35 du matin.
    Que dire, sinon que j'ai été gâtée, abominablement gâtée?  Jugez plutôt: une montagne de paquets parsemés de petits mots poétiques!
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    Le tout, déballé à révélé:
    - un marque page original en ruban et perles, un autre marque-page comme je les aime qui fait rêver!
    - un carnet qui a immédiatement gagné le titre de carnet de littératures de l'imaginaire!
    - des petites gommes trop mignonnes qui vont s'attacher au crayon spécial je-lis-l'anglais-d'accord-mais-j'ai-besoin-d'un-dico-au-secours!
    - deux romans et un recueil qui tapent dans le mille: Pascal Mercier, Train de nuit à Lisbonne, Hemingway, Paris est une fête (très dans le ton et parfait, je voulais me remettre à Hemingway), et Lettres à mon libraire qui m'a l'air sympa comme tout!
    - et ma swapeuse m'ayant admirablement bien cernée, un énôrme pot de chocolat à tartiner pour lequel mon esprit diabolique a déjà échaffaudé de multiples projets tous plus démoniaques les uns que les autres!
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    Merci beaucoup à Lau pour ce joli colis! J'en apprécie chaque petit bout! D'autant que je ne suis pas une swappée facile!
    Et merci à Ys pour toute cette organisation!!
    Et puisque je suis au rayon des plaisirs, un grand merci aussi à Celsmoon qui m'a envoyé un superbe SLAT qui a aussitôt intégré mon sac à main!! J'y trimballe notamment Dune (oui, je vais finir de lire Dune un jour)!
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    DSCN8794.JPGEt dans les jours à venir, au moins deux tags et qui sait, ptêtre bien une note de lecture?
  • Le vent dans les saules, Le vent dans les sables

    C'est le printemps et tout le petit monde de la forêt bruisse d'activité et de bonheur. Abandonnant son grand ménage, Taupe le solitaire part en promenade. De rencontres en rencontres, se constitue autour de lui une petite bande de joyeux lurons. C'est le début de bien des aventures!

    Voilà une série pour laquelle il est bien difficile de ne pas avoir un coup de coeur! Michel Plessix en décidant d'adapter le roman de Kenneth Graham offre aux amateurs de bande dessinée un petit bijou de bonne humeur et de tendresse. N'ayant pas lu l'original, je ne peux guère commenter la qualité de l'adaptation, mais peux, quoi qu'il en soit, crier bien fort l'immense plaisir que je prends à lire et relire les aventures de Taupe, Rat, Blaireau et Crapaud. C'est qu'ils sont attachants tous avec leurs lubies, leur amour de la vie et de la bonne chère, leur inébranlable amitié qui les pousse à tout tenter pour tirer d'affaire celui d'entre eux qui est en difficulté, bien souvent Crapaud, il faut le dire! Michel Plessix avec son trait tout en rondeur et en finesse, ses couleurs douces et tendres fait se dérouler sous les yeux du lecteur le petit monde de la forêt. Il y a des pages d'une immense poésie, d'autres d'une drôlerie incontestable avec de temps à autres de savoureux clins d'oeil. On prend plaisir à suivre les aventures et mésaventures de ces compères qui préféreraient bien souvent être restés confortablement à l'air dans leurs logis que d'être partis à l'aventure dans le vaste monde pour sauver Crapaud de sa passion délirante pour l'automobile! Évasions rocambolesques, accidents, promenades sous les arbres, batailles et autres bagarres ne manquent pas au fil des pages et on quitte Taupe et Rat avec une petite pointe de regret encore qu'on les sache revenus à leurs sylvestre amours.

    Mais... C'est sans compter avec ce mystérieux rat bourlingueur et tatoué qui débarque non loin... Un rat bourlingueur dont la route va croiser celle de nos mais et les embarquer pour un nouveau voyage tout aussi extraordinaire, sinon plus! La faute à Crapaud évidemment qui a décidé sur un coup de tête, encore un, deprendre la mer. Et c'est reparti pour les aventures, du côté des sables cette fois-ci, avec un scéario qui rend justice aux personnages de Graham, et un dessin toujours aussi somptueux. Les décors sont détaillés, les couleurs intenses sans perdre de la douceur qui caractérisait Le vent dans les saules. Et il y a toujours cette pointe d'humour bien présente, notamment avec ces deux mouches qui se cherchent au fil des pages.

    C'est un petit bonheur à déguster tranquillement au fond du jardin, ou au coin du feu dès que le besoin d'un peu de tendresse et d'air frais se fait sentir.

    Tout cela chez Delcourt! Le vent dans les saules est disponible en quatre tomes ou en intégrale. Le vent dans les sables compte pour l'instant trois tomes.

    Une interview de Michel Plessix ici!

  • A-Apocalypse

    Moz joue de la musique depuis des années avec son meilleur ami, Zahler. Les choses vont brutalement changer le jour où sa route croise celle d'une guitare mythique et de Pearl, surdouée, musicienne et fermement décidée à monter un groupe avec les deux compères. Et son amie Minerva qui se remet d'une étrange maladie. Ensemble, ils parviennent à créer une atmosphère, une musique étrange qui entre en résonnance avec le monde qui tombe en ruine autour d'eux. Rats, vampires, chats et vers, la bataille pour la survie de l'espèce humaine a commencé.

     

    Il y a déjà belle lurette, j'avais lu avec enthousiasme le V-Virus de Scott Westerfeld, une variation intéressante sur le thème du vampire. Or, V-Virus a eu une suite. Et bien évidemment arriva ce qui devait arriver, cette suite croisa ma route. Comme chacun le sait maintenant, je suis faible et ma main s'est donc automatiquement tendue vers ce roman. Qui se lit très vite. Qui n'a pas fait long feu. Et qui m'a beaucoup plu.

    Parce que Scott Westerfeld n'a pas perdu la main. Plutôt que de donner une suite linéaire à son premier tome, il a choisit de changer totalement de point de vue. Plus d'étudiants, plus de biologie, mais de la musique, et la volonté d'un petit groupe d'adolescents fort attachants de monter un groupe et de faire connaître leur musique. Celle qui les habite et les fait avancer. Ce qui commence comme une aventure presque banale prend un tour progressivement plus angoissant jusqu'à l'explosion, la chute du monde tel qu'ils l'ont connu et la découverte de cet univers étrange où les vampires sont les protecteurs de l'humanité. Ce qui est intéressant est la position que l'auteur donne au lecteur. En lisant le premier tome, on découvre les vampires, les vers, et la lutte millénaire qui les oppose. Dans le second, c'est plutôt la manière dont cette lutte émerge au grand jour qui est au centre du récit. On assiste à la prise de conscience, aux angoisses, à la destruction, aux batailles et à la naissance de la volonté de se battre et de gagner. D'une chronique adolescente, on passe à un récit apocalyptique. Autant dire que la montée en tension est comme il faut!

    Intéressante aussi la place centrale accordée à la musique: elle devient une arme, ce qui est une manière de montrer que l'art, la musique comme d'autres discplines est un moyen de lutter et d'affirmer. Et ce qui ne gache rien, Westerfield utilise à merveille son thème, employant des noms de groupesparfaitement adaptés comme tête de chapitre! J'ai passé un certain temps ensuite à les chercher et les écouter, découvrant au passage quelques perles!

    Mon seul regret, la fin est un peu rapide, et sans doute un peu trop happy end au regard de l'univers sombre qui la précède, mais il n'y a pas là de quoi bouder son plaisir!

     Virginie en parle.

    Westerfeld, Scott, A-Apocalypse, Milan, 2008, 3.5/5

     

     

     

  • La peine du menuisier

    J'étais la fille du Menuisier, je le savais. Jeanne, malgré sa folie, était plus normale que moi, côté filiation. Elle le nommait. Pas moi. Nous n'avions pas de mots l'un pour l'autre. Notre lien était un long fil continu que personne ne pouvait voir. Aucun mot ne s'y accrochait comme le font les notes sur une portée. Nous-mêmes en étions ignorants, seulement soupçonneux de sa présence tenace."
     
    Marie-Yvonne est née sur le tard dans une famille bretonne. Elle a été un accident, accident mené à son terme parce que sa mère a refué de prendre le risque d'aller chez la faiseuse d'ange. Elle va grandir, silencieuse, entre Louise, sa mère sourde, Jeanne, sa sœur folle, Mélie sa grand-mère et Le menuisier, son père. Ce père qu’elle ne nommera jamais autrement que Le menuisier.
    La peine du menuisier est le récit de cette enfance peu commune, des déchirements familiaux, et le portrait d’un taiseux. C’est qu’il n’est guère causant le menuisier. En Bretagne, le silence est d’or. Ce n'est pas qu'on ne parle pas, mais il y a des choses que l'on tait où dont on parle à demi-mot, ou en breton. Du coup, la petite Marie-Yvonne grandit dans un silence déchiré par les cris de sa soeur et habité par les morts de la famille auxquels elle redonne vie. Ils sont là, peuplant les murs et les manteaux de cheminés, protégés dans leurs photographies, la fascinant comme la fascine les tombes, l'accompagnant au quotidien, plus vivants presque que sa famille et en tout cas, bien moins effrayants.

    Le silence est au coeur du récit, puisqu'il est la matière première de la relation de l'enfant et de son père. D'abord silence protecteur et rassurant, puis silence menaçant. Il y a la rencontre ratée entre le père et la fille, le silence devenu impossible à briser alors que les mots sont devenus nécessaires. Il y a la fuite, puis les regrets de l'adulte face à une situation que rien n'aurait pu changer, et la quête qui commence. Parce que le silence cachait un secret, et le secret a tué cet amour qui s'exprimait par des petits cadeaux: un tablier en vichy rouge, un secrétaire...

    Le secret, Marie-Yvonne va en deviner l’existence en écoutant des bribes des conversations des adultes, puis partir sur ses traces après la mort du menuisier. Il faut faire vite, les vieux de la famille meurent les uns après les autres, et encore faut-il qu’ils acceptent de parler.
     
      
    Par des phrases sobres, percutantes, l’auteur fait entrer son lecteur dans une atmosphère oppressante, lourde, tragique, qui noue le ventre et fait retenir son souffle. Chaque mot, chaque situation touche. On a mal pour ce père, mais aussi pour cette mère tuée à petit feu par son malheur, pour grand-mère Mélie aussi qui cache bien des blessures sous son châle. Pour Jeanne, folle mais lucide par moment. Pour l’enfant aussi qui pousse comme elle peut.
     

    Le portrait de la campagne des années 50 est littéralement glaçant. Tout comme ce lui d’une Bretagne en train de disparaître : les fermes, les femmes en noir et en coiffe, des lits clos, des églises et des calvaires. La Bretagne des traditions familiales, de la religion.C’est aussi un joli portrait d’une enfant secrète, fantasque, un brin morbide mais attendrissante dans sa fascination pour les cimetière et les morts.
     
    "Nous ne sommes  pas seulement les héritiers d'un patrimoine génétique, mais d'un nombre infini d'émotions transmises à notre insu  dans une absence  de mots, et plus fortes que les mots."
     
    Seul regret, le style, parfois difficile qui m’a par moment perdue. Il y a cependant toujours eu une phrase pour me ramener dans ce récit pudique et douloureux qui atteint à l’universel dans ce qu’il dit des relations familiales.
     

    On en parle chez Cuné, Yvon, Sylire, Aifelle, Lou, Cathulu, ...

    LeGall, Marie, La peine du menuisier, Phébus, 2009, 4/5

     

     

  • And the winner is...

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    Mesdames, messieurs, sous vos yeux ébahis de tant d'audace passionnée, Fashion et moi-même lancions au début de l'été les Harlequinades!

    Objectif: explorer la littérature harlequinesque et affiliée.

    Nombreux vous fûtes à embarquer sur les vagues de la brûlante passion et de l'amûr! Le temps est venu maintenant de la récompenses. Vous avez lu, vous avez voté, vous avez parfois commis une quatrième de couverture!

    Le suspense est insoutenable!

    Dans la première catégorie, celle du meilleur billet toutes catégories confondues, du froid chirurgien au vampire chaud comme la braise, nous déclarons vainqueur Lunem!! Son billet hilarant sur la vampirologie harlequinesque au format I-Phone s'est taillé un succès mérité!

    Sur la deuxième marche du podium, Chimère a emporté la reconnaissance de toutes en révélant la puissance insoupçonnée du jasmin et la présence d'une certaine blue box aux alentours du Moyen-Âge français!

    Sur la troisième marche du podium ex-equo, Theoma et son analyse du désir sous le soleil d'Afrique et Ofelia grâce à qui certains obscurs points géographiques ont été clarifiés!!

    Mesdames, toutes nos félicitations!

     Dans la seconde catégorie, celle de la meilleurs quatrième de couverture, la lutte a été âpre, les délibérations ardues! Mais finalement, finalement, le choix a été fait! C'est Secondflore mesdames et messieurs qui remporte sous vos yeux brillants ce prix si réputé! Parce que tout de même, Alfred et Georges!

    Mention spéciale ceci dit à Leiloonapour sa superbe couverture et le teasing de folie! Pourrons-nous attendre le mois de décembre?

     

    Merci à vous tous pour vos participations nombreuses, assidues et enthousiastes à ce challenge de l'été et cette déferlante d'amour et de passion!! On remet ça l'année prochaine?