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  • Camelot

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    Enfermés pour l’été à l’institut Saint James, Nathan, Eric, Mathieu et David travaillent à obtenir leur diplôme de fin d’étude. Ils forment une petite bande solidaire. L’arrivée d’Arthur va changer la donne. Charismatique, fascinant, il va recréer avec eux, la confrérie des chevaliers de la Table ronde.
     
    Je ne connais pas grand-chose aux romans de pensionnat, je n’ai qu’un très vague souvenir de Les disparus de Saint Agil, mais j’ai été séduite par le dernier roman de Fabrice Colin. Dans un univers clos, assez malsain par l’absence de mixité, l’enfermement, il introduit de la tension, un suspens, une atmosphère étrange. En réutilisant le mythe arthurien, il amène par petites touches l’étrangeté, le fantastique, perdant son lecteur dans une foule d’interrogations. On suit ces cinq adolescents jusqu’à une chute surprenante qui marque leur entrée dans le monde adulte.
    «  J’étais jeune. On ne réfléchit pas quand on est jeune, on ne passe pas son temps à peser le pour et le contre. On se laisse porter par le courant. C’est une forme de sagesse qui en vaut une autre. »
    Et qui ne résiste pas à la rencontre avec le monde des adultes et la folie.
    Avec la fougue, l’inconscience de l’adolescence, à cause du besoin de reconnaissance et d’amitié, ils se heurtent à une réalité trouble à mille lieues des rêves de chevalerie, de justice qui étaient les leurs.
     
    Du rythme, du mystère, de l’aventure, bref, un excellent roman jeunesse !
     
    L’avis de Fashion, de Clarabel et de Lily 

    Ps: en plus l'auteur est bel homme!
     
    Fabrice Colin, Camelot, Seuil, 200 p., 2007
  • Voyage à Uroshima


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    Et bien voilà, j’ai lu mon premier hentai (manga pour plus de 18 ans dirons nous pudiquement) tout à fait par hasard ! Vous ouvrez un volume au hasard puisqu’il n’y a pas de quatrième de couverture et que la couverture justement n’est guère explicite et voilà ! Bien que, je m’interroge encore sur la classification !
     
    Un quinquagénaire en voyage fait un rêve érotique mettant en scène une lycéenne voyageant dans le même wagon que lui. Lorsque celle-ci descend du train, elle oublie son portefeuille. Il s’empresse de descendre derrière elle pour lui rendre et se retrouve coincé dans la petite gare d’Uroshima. Un endroit, où, il s’en aperçoit bien vite, faire l’amour au vu et au sus de tout le monde et avec la première personne rencontrée est aussi naturel que de dire bonjour.
    Après avoir fuit, il revient, obsédé par le visage de la jeune femme. Pendant son séjour, il va devenir rien de moins qu’un dieu du sexe (monsieur toujours-prêt) pour les autochtones et réaliser ses fantasmes. Mais quand on ouvre la boîte de Pandore, il faut accepter d’en payer le prix.
     
    Voilà pour le scénario. Il est tiré d’une légende japonaise, l’histoire d’un pêcheur qui sauve une tortue des mer du bande de gamins et qui est invité en remerciement dans un palais sous-marin où il épouse une princesse et coule des jours heureux. Le voilà pourtant un beau jour atteint par le mal du pays. Sa princesse le laisse aller en lui confiant un coffre qu’il ne doit à aucun prix ouvrir. Arrivé dans son village, le pêcheur s’aperçoit que trois cent années ont passé. Désespéré, il s’assoit sur le sable et ouvre le coffre d’où s’échappe son grand âge. Il meurt là.
    On y retrouve, vous l’aurez remarqué, un certain nombre de figures connues dans d’autres traditions : celle de la suspension du temps dans le pays des fées, celle de la boîte de Pandore, etc. Ceci étant dit, il ne s’agit pas de faire de la littérature comparée, mais de souligner que je n’ai pas franchement compris le rapport entre cette légende et le manga censé en être tiré ! Si ce n’est que le héros de cette histoire, à courir après le rêve que représente cette lycéenne se retrouve perdu dans une chimère cauchemardesque. A ne pas avoir su retenir ses désirs et sa curiosité, il se perd. Et à tout quitter pour courir après le bonheur, il le perd.
    Curieusement, ce manque de rapport ne porte pas préjudice à l’œuvre. Pas plus que la crudité des planches ! Tout le monde s’envoie tout le temps en l’air avec tout le monde, mais avec un burlesque et un naturel qui éloignent toute vulgarité. Aucune vision abaissante de la femme, ou de la sexualité. Le sexe est à Uroshima un aspect comme un autre des relations sociales et les femmes sont tout aussi « demandeuses » que les hommes ! Une bien étrange égalité ! Notre (anti)héros, tour à tour perdu, satisfait de lui-même, fébrile, et fou d’amour, a un air à côté de la plaque réjouissant. Quand aux dialogues… Mon Dieu !
    Je n’irais sans doute pas rouvrir ce manga, mais j’en garderai un souvenir hilare. Une curiosité à ne pas manquer.
     

    Yôji Fukuyama, Voyage à Uroshima, Sakka Casterman, 2006, 192 p.
  • Vers l'infini et au-delà (de ma PAL en tout cas)

    Je n'ai aucune volonté... Enfin, ça dépend pour quoi, mais quand un challenge est lancé, j'ai déjà du mal à résister (généralementje referme vertueusement la page proposant le challenge avant que de céder), mais quand en plus il est lancé par Stéphanie sur une liste de Fashion, doté par la même Fashion... Je suis contrainte de m'avouer vaincue!
    Le Fashion's klassik list comprend cinq titres, cinq titres qu'il faudra avoir lu avant la fin de l'année! Vous y trouverez:
    - La Chartreuse de Parme de notre bon vieux Stendhal
    - De grandes espérance de Charles Dickens (il va falloir que je retrousse mes manches)
    -Orgueil et préjugé de cette bonne vieille Jane queje remplace par son Juvenilia puisque je l'ai lu et relu
    - Lettre d'une inconnue de Stéphane Zweig (miam)
    - Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell, remplacé par La foire aux vanités de William Thackeray!

    Que la force soit avec moi!

  • Une demoiselle comme il faut

     

     
     
    9782267019292-f.jpg  Ianthe Broome est bibliothécaire, célibataire et a trente ans passé. Son avenir de vieille fille soutien de la paroisse semble tout tracer. Personne ne la voir autrement, surtout pas dans le quartier de Londres où elle vient d’acheter une petite maison… Personne ? Pas si sur ! Car soudainement les demandes en mariage se succèdent et la concurrence se fait rude avec la sœur de la femme du pasteur !
     
    J’ai entendu qualifier Barbara Pym de Jane Austen du 20e siècle. Si l’austenephile que je suis ne peux totalement signifier son accord, il faut dire que l’on retrouve dans l’œuvre de cet auteur britannique l’ambiance des romans de Jane Austen. Tasses de thé, pasteurs, réunions de paroisse, course au mariage. Mais les pasteurs sont de doux rêveurs, leurs femmes de douces dingues, les vieilles filles filent vers des cieux meilleurs avec d’affreux étrangers, les fonctionnaires cachent des mœurs étranges. J’en passe et des meilleurs. Un petit brin de folie en plu donc ! On retrouve aussi ces dilemmes entre amour et raison, cette critique voilée des conventions sociales, ce regard moqueur mais tendre sur un petit monde persuadé de son importance.
    S’il ne se passe pas grand-chose dans ce roman (le summum de l’aventure est un voyage paroissial à Rome, c’est dire), on est cependant happé par des personnages attachants, vivants dans leurs petites contradictions. Des personnages humains, des gens « bien », charitables, respectant les convenances mais qui cachent leurs bizarreries, leurs petites mesquineries et des opinions sur les choses et les gens qui sont bien loin des recommandations bibliques. Des gens qui vivent dans une Angleterre des années 60 agitée par des changements qu’ils ont du mal à comprendre. C’est peut-être ce que j’ai préféré dans ce roman : ces gens qui vivent encore comme au début du siècle, à côté de la modernisation. Cet entre-deux où cœxistaient encore la vieille Angleterre et la nouvelle.
    Et puis Ianthe comme sa rivale Pénélope sont attendrissantes dans leurs atermoiements sentimentaux. Par certains aspects, on dirait des adolescentes d’aujourd’hui, plus prude sans aucun doute, mais traversées par les même élans. Par d’autres, elles sont bien plus proches des femmes du 21e siècle que ce que l’on pourrait penser… Même dilemmes, mêmes souffrances, mêmes peurs. Les choses n’ont pas tant changé…
     
    Et puis, la bibliothécaire en moi, s’est réjouie du portrait sans concession de la profession ! Des bibliothécaires raidis de poussières et de fiches, féroces aboyeurs ! Quand au regard du monde sur la pauvre bibliothécaire… Quel plaisir !
     
    Jugez plutôt : « Cette bibliothèque est à l’usage des lecteurs dignes de confiance. Le bibliothécaire se réserve le droit d’en interdire l’accès. » Autres temps, autres mœurs !
     
    Ps : la description des relations entre anglicans et catholiques est d’actualité ! Comment comprendre sinon le battage autour de la conversion au catholicisme de ce vieux Tony !

    Barbara Pym, Une demoiselle comme il faut, Christian Bourgois éditeur, 2007, 318 p.
  • Le cercle du suicide

     

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    Par une belle journée de l’année 2001, 54 adolescentes japonaises se jettent sous un train dans la gare de Shinjuku. Une seule, Saya, survit. Sous les yeux inquiets de son amie d’enfance Kyoko se constitue bientôt autour d’elle un groupe de jeunes filles qui la vénèrent. Car ce à quoi Saya a survécu n’était pas moins que le suicide collectif orchestré par Mitsuko, la fondatrice du cercle du suicide, elle-même rescapée d’un suicide collectif… Et elle prend à son tour le nom de Mitsuko…
     
    Le cercle du suicide est un seinen glaçant ! Un thriller dont les rebondissements sont parfois un peu attendus amis qui se démarque par les thèmes qu’il traite. Automutilation, suicides collectifs, pression scolaire et familiale, phénomène de la prostitution adolescente, etc. Saya est une jeune collégienne perturbée : solitaire par la force des choses, encline à l’automutilation, elle se prostitue. A 16 ans, elle a déjà connu deux avortements. C’est donc une réalité sociale bien noire qui est décrite. Son cheminement est d’autant plus frappant qu’il est décrit par son amie d’enfance, paniquée par la dérive de Saya mais incapable de lui venir en aide. Car Saya lui a échappé, allant vers ceux qui étaient capable d’entendre et de comprendre sa souffrance.
    Quand à l’auteur, il se garde bien de porter le moindre jugement sur cet univers adolescent. Il se contente de décrire, introduisant en sus une pointe de fantastique et de suspense. Mitsuko est comme un virus qui s’installe dans le corps et l’esprit de celle qui survit, perpétuant le massacre. Et on ne sait pas où et quand ce virus va s’arrêter.
     
     Une réussite dans le genre.
     
    Un autre avis sur Glop!

    Usumaru Furuya, Le cercle des suicides, Sakka, 2005, 176 p.