Je suis trèèèèès fière de moi! Oui, j'ai été bibliothéconomiquement opérationnelle ce week-end! J'ai désherbé ma bibliothèque! Comment ça, "arrêtes de frimer"! Maieuhhhhh! C'est vrai quoi, si je ne peux pas utiliser tous les jolis mots que j'apprends en formation où va le vaste monde!?!
Bon, tout ça pour dire qu'au bilan du viaduc du 8 mai, j'ai trié les livres (Mes livres! Maman, ne touche PAS à ce Ffjorde, il est à moi!) qui encombrent les étagères chez mes parents... Quoi? Comment ça "même pas vrai"? Mais si voyons!... Bon, d'accord, j'ai uniquement réussi à jeter mes vieux bouquins de droit périmés. Et pis Les Confessions aussi, mais ça c'est parce que je hais Rousseau! Et puis les polars stupides de ma pré-adolescence. Et pis les leçons de psychanalyse de Freud que je ne lirai jamais.
Où en étais-je?
Nulle part? Ah.
Comme il va bien falloir que j'avoue, passons à table. En triant, j'ai retrouvé tout plein de livres que je n'avais pas lus. 10 ans d'arriérés de lecture, je vous laisse imaginer. J'ai honte! D'autant que j'avais acheté encore quelques titres le matin même. On ne se refait pas. J'ai fait voeu (que je romprai à la première occasion) de ne plus mettre les pieds dans une librairie avant d'avoir éclusé le drame. J'ai de quoi résister à plusieurs défis ABC pour tout dire...
Et pour le plaisir des yeux, une partie du drame en images. Sortez vos mouchoirs!

Ca, c'est chez papa et maman

Ca c'est à ma maison. J'ai pu en oublier trois que j'ai déjà lu dans le tas, mais en gros, c'est ça! Pour la liste, suivre la piste!
Et vous savez quoi, le pire? C'est que je travaille DANS une bibliothèque.
Mme Campan fut lectrice à la cour puis femme de chambre de la reine Marie-Antoinette, de l'arrivée de celle-ci à la cour à la révolution française. Instruite, lettrée, fine, elle mit ses souvenirs par écrit bien des années plus tard, alors qu'elle était devenue une éducatrice respectée. Les extraits de ses mémoires, présentés par Martine Reid dans la petite collection des Folios à deux euro est un vrai bonheur. On voit revivre la cour dans ses petits détails, dans le quotidien au lieu de ne voir qu'une galerie des glaces et un Trianon, on voit la politique du royaume en train de se faire. Le regard acéré de la dame ne fait que peu de cadeaux. Fidèle et loyale à sa reine, elle la défend, sans pour autant passer sur ses petits défauts et ses ridicules et sans oublier une rigueur historique qui liui fait honneur. On voit revivre la femme cachée sous la couronne et les fastes. Cest passionnant et agréable à lire. Ceux qui ont aimé le Marie-Antoinette de Sophia Coppola y trouveront largement leur compte.
Par contre, Nathalie Rheims retrouvée par hasard au fond de ma bibliothèque ne m'a pas fait plus forte impression qu'à ma première lecture qui date d'il y a quelques années. Ses Lettres d'une amoureuse morte sont un oeuvre hybride, à cheval sur le poème et le récit. Une amante éconduite pleure sur l'amour mort et sombre dans une dépression noire au point de se laisser mourir. Mon manque de sensibilité s'explique sans doute par mon absence d'expérience de ce genre de passion, mais j'avoue m'être un brin ennuyée. Ou alors c'est mon coeur de pierre? Après tout on me reproche toujours de m'être écroulée de rire à la fin de la Cité des Anges (suis-je donc la seule personne en ce bas monde à trouver ce film totalement ridicule? Bien sûr que quand on fait du vélo les yeux fermés on se plante!)! Quelques très belles pages toutefois.
Et bien je dois remercier
Sihem Jaafari, épouse d'un respectable et talentueux chirurgien arabe israélien se fait exploser dans un restaurant de Tel-Aviv. Entre négation, colère et douleur, son époux va tenter de comprendre ce geste qui le détruit et qui détruit toute sa vie.