Non, non, pas celle de la chanson de la rouquine dont j'ai oublié le nom. Celle qui irrigue le magnifique film que je viens de voir. 2h48 qui laissent dans un état proche de la béatitude. La jeune lady Chatterley se trouve pourvue après la Première Guerre Mondiale d'un mari noble, riche, infirme et impuissant. Transgressant toutes les règles de sa classe, elle va s'éprendre du garde-chasse de la propriété et vivre avec lui une histoire passionnelle, pure et folle.
Les acteurs sont tout simplement époustouflants. Marina Hands qui incarne lady Chatterley est lumineuse,toute en innocence et en naïveté, follement vivante. Jean-Louis Coulloc'h cache sous la carapace de l'homme des bois un coeur amoureux, tendre et entier, et sous sa chemise un grain de peau qui accroche la lumière de manière époustouflante. Après le long hiver des sens, la jeune femme s'éveille à la vie, à une sexualité épanouie en même temps que la nature s'éveille au printemps. C'est cru et c'est incroyablement beau tant la caméra se fait oublier et magnifie leur histoire et la nature qui les entoure. La caméra s'attarde longuement sur les fleurs, les arbres, l'herbe folle, et il vient au spectateur l'envie folle de parcourir lui aussi ces sentiers. C'est un hymne sublime à l'amour libre et indomptable dont une scène me restera à l'esprit: deux amants fous courant nus sous la pluie, le rire aux lèvres et l'amour au coeur et au corps.
Pour l'anecdote, il pleuvait à verse quand je suis sortie de la salle. J'ai regretté de ne pas pouvoir faire la même chose (bon, il m'aurait fallu un amoureux aussi, mais on ne va pas chipoter).
Lady Chatterley, réalisé par Pascale Ferran, 2006. Adapté du roman de DH Lawrence (deuxième version).
Au hasard de mes balades en librairie, j'ai mis la main sur un de ces pratiques petits Folio à deux euros. Le bonheur à trimballer dans un sac. Non pas que j'ai quoi que ce soit contre les pavés, mais mon épaule gauche a menacé de faire grève. Dont acte! Et puis cela m'a permis de découvrir ce recueil de courtes nouvelles d'un auteur aujourd'hui quasi oublié, s'il faut en croire la préface.
Le moins qu'on puisse dire c'est que Renée Vivien est un personnage intéressant: cette anglaise installée à Paris appartient au Paris cosmopolite de la Belle Epoque. Son surnom de Sapho 1900 est suffisament explicite sur son choix de vie. Anorexie, alcool et drogue, homosexualité affirmée, font de sa vie un scandale permanent pour son époque. Un site lui est consacré dont je donne le lien pour ceux qui voudraient en savoir plus:
Sabrina (Billy Wilder, 1955), avec l'inestimable Audrey Hepburn est un pur moment de bonheur. La fille du chauffeur fait tourner la tête des deux fils de la famille. En plus, il y a à l'écran la magnifique gueule de Humphrey Bogart. L'histoire est cousue de fil blanc, romantique à souhait, mais cela ne m'a pas empêché de sourire béatement tout le long du film et d'y prendre un vif plaisir.
Même verdict pour Vacances romaines (William Wyler, 1953). Là, il y a toujours Audrey Hepburn à qui je voue une admiration sans faille, et pour l'apéritif, Gregory Peck et son sourire craquant. Le postulat de départ est totalement improbable: une princesse fugue pour découvrir la vraie vie le temps d'une journée et se retrouve guidée par un journaliste sans scrupules qui finalement, a des scrupules (ahhh, Cupidon). Les gags pleuvent en finesse et sans finesse avec constance. On se demande si la comédie contemporaine a réussi à faire mieux. Sans doute, mais je suis encore sous le charme et peu encline à la bonne foi!
Par contre, véritable déception avec Les contes de Terremer de Miyasaki fils (2007). Grande admiratrice du père devant l'Eternel et toujours méfiante devant les critiques, j'ai fini par décider à me faire mon idée... Le graphisme rappelle fortement Princesse Mononoké et Nausicaa. Il y a certes la "patte" Ghibli, mais même son père est parvenu à s'en détacher un peu, alors pourquoi pas lui alors qu'il était attendu au tournant et le savait! On peut y ajouter des ellipses dans l'adaptation du roman d'Ursula LeGuin qui rendent le scénario bancal et finalement peu compréhensible. L'amateur de fantasy, même s'il n'a pas lu le roman éponyme peut s'y retrouver, mais c'est tout de même dommage. Bref, un fiasco qui me laisse un goût amer.
