Non, non, pas celle de la chanson de la rouquine dont j'ai oublié le nom. Celle qui irrigue le magnifique film que je viens de voir. 2h48 qui laissent dans un état proche de la béatitude. La jeune lady Chatterley se trouve pourvue après la Première Guerre Mondiale d'un mari noble, riche, infirme et impuissant. Transgressant toutes les règles de sa classe, elle va s'éprendre du garde-chasse de la propriété et vivre avec lui une histoire passionnelle, pure et folle.
Les acteurs sont tout simplement époustouflants. Marina Hands qui incarne lady Chatterley est lumineuse,toute en innocence et en naïveté, follement vivante. Jean-Louis Coulloc'h cache sous la carapace de l'homme des bois un coeur amoureux, tendre et entier, et sous sa chemise un grain de peau qui accroche la lumière de manière époustouflante. Après le long hiver des sens, la jeune femme s'éveille à la vie, à une sexualité épanouie en même temps que la nature s'éveille au printemps. C'est cru et c'est incroyablement beau tant la caméra se fait oublier et magnifie leur histoire et la nature qui les entoure. La caméra s'attarde longuement sur les fleurs, les arbres, l'herbe folle, et il vient au spectateur l'envie folle de parcourir lui aussi ces sentiers. C'est un hymne sublime à l'amour libre et indomptable dont une scène me restera à l'esprit: deux amants fous courant nus sous la pluie, le rire aux lèvres et l'amour au coeur et au corps.
Pour l'anecdote, il pleuvait à verse quand je suis sortie de la salle. J'ai regretté de ne pas pouvoir faire la même chose (bon, il m'aurait fallu un amoureux aussi, mais on ne va pas chipoter).
Lady Chatterley, réalisé par Pascale Ferran, 2006. Adapté du roman de DH Lawrence (deuxième version).