Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • La dame aux camélias

    Troisième roman d'Aki Shimazaki à mon compteur. Cette fois, il s'agit du premier volet de ce que l'on appelle Le poids des secrets. Dans Tsubaki, c'est le point de vue de Yukiko sur la relation adultère de son père et sur les conséquences de cette relation qui est donné. Dans une longue lettre post-mortem à sa fille, elle lui révèle l'existence de son demi-frère et le secret qu'elle a si longtemps caché.

    Comme dans Hotaru, la narration tourne autour du secret et de la filiation. La question qui irrigue cette oeuvre est finalement: que savons nous de nos parents et de leur vie. Ce que cachent ceux que nous pensons connaître, et ce que cachent les silences dont nous avons conscience peut être tellement profond qu'en prendre connaissance peut radicalement changer la perception de la vie même.

    On y retrouve également la même réflexion sur la guerre et la barbarie humaine. Sous un biais différent. L'exercice de changement de point de vue est vraiment intéressant.

    Je ne vais pas disserter des heures, mais chacun de ces courts romans est une petite merveille. Parvenir à dire tant en si peu de pages...

    Aki Shimazaki, Tsubaki, Babel (Actes Sud), 2005, 114 p.

  • Chou chou choux

    Avec tout le bien que j'avais entendu dire ou lu de ce roman, je me suis dit que ce serait dommage de passer à côté! Et bien m'a pris de l'ouvrir!

    L'histoire est toute simple: Bérangère et Vincent se marient. Toute la famille et les amis sont présents. Chaque chapitre présente le point de vue d'une personne différente: petite fille d'honneur, prêtre, parents proches ou éloignés, amis.

    Tous les chapitres ne se valent pas. Par exemple, celui qui est consacré à Damien, l'ami célibataire avec qui on espère caser les soeurs non encore mariées ne m'a pas fait plus d'effet que ça. Mais les autres sont assez extraordinaires: la petite Pauline qui porte son regard d'enfant sur le couple de ses parents et les petites vilenies des adultes, le marié lui même, ses doutes et des peurs, la mariée et sa grand-mère par exemple. Assez extraordinaires même si la révélation finale et les dernières lignes flirtent avec le sirop, ce qui est dommage.

    Toutes les failles des relations familiales, des relations de couple se révèlent. Le regard de Blandine Le Callet est à la fois aigu, presque acerbe, et incroyablement tendre. Bien sûr on ne se reconnaît pas dans tous les aspects de ce mariage de grands bourgeois, mais nous avons tous je pense assisté à ces cérémonies et fêtes où bien des tensions et des inimitiés remontent à la surface. Rien n'est épargné et c'est à la fois très drôle et émouvant! La célibataire que je suis a fini par se dire que finalement, un simple passage devant monsieur le maire et une bonne bouffe toute simple ne serait pas un mal! Rien de très original, mais une bonne lecture donc, sauf avant le mariage!

    "La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Il voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème surmontée du traditionnel couple de mariés [...]. Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule [...]. Il paraît que si le gâteau est monté trop tôt, les choux se détrempent et s'affaissent, le caramel se dissout et tout dégringole. C'est peut-être ça, le mariage, au fond: vous êtes bien mignons aujourd'hui, mes petits mariés, mais attendez encore un peu: votre joli petit couple va en prendre plein la figure, et vous allez vous ramasser en beauté."

    D'autres avis: Laurent , Tamara, LaureClarabel, Gambadou...

    Blandine Le Callet, Une pièce montée, Stock, 2006, ed. LdP, 2007, 252 p.

  • Tenir le déséquilibre

    Au rang de mes lectures de cette semaine de vacances ma foi fort productive, L'équilibre des paradoxes de Michel Pagel. Une lecture très agréable. Et je ne suis pas de parti pris du tout, même si j'aime M. Pagel ne serait-ce que parce qu'il traduit Neil Gaiman.

    Une bande d'aventuriers de tous poils et de voyageurs du temps non volontaires se trouvent aux prises avec un paquet d'emmerdements et de paradoxes temporels. Parviendront-ils à sauver le monde?

    En tout cas, il essaient très fort tout au long des 434 p. Michel Pagel ne s'encombre certe pas de vraisemblance (de toute manière, ce genre d'accessoire ne sert à rien) et fait intervenir des bourgeois, un Hun et quelques sarrasins, des vendeurs d'esclaves, des humains génétiquement modifiés, des pirates, des mères maquerelles et quelques voitures et autres moyens de locomotion, une hippie très enfumée et une cyborgue. Avec tout ça, pas le temps de s'ennuyer. D'autant que le tout ne manque pas d'humour. J'ai aimé le fait que Pagel utilise une page d'histoire assez peu connue et la succession de journaux intimes, mémoires et autres de quatre des personnages principaux qui donne un récit vivant et enlevé. Le choc des époques ne manque pas de saveur. Ce n'est pas du K. Dick, mais on tremble, on rit, on larmoie un peu. On sent que Pagel s'est amusé à l'écrire et à changer de manière d'écrire à tous les chapitres. C'est un peu de la SF, un peu steampunk, un peu du Dumas matiné de Féval. Sympatique. Et en plus il y a une nouvelle gratuite!

    Mention spéciale à Romaric et à son vocabulaire, à Adriana et son instinct meurtrier, et surtout,  surtout, à Sophie et ses petites pilules.

    Cuné a aimé, Chimère aussi

    Michel Pagtel, L'équilibre des paradoxes, Denoël, coll. Lunes d'encre, 2004, 434 p.

  • Swap ô mon swap

    Je commence à paniquer, je vous le dis! C'est vrai quoi! J'ai envoyé mon colis le 16 mai en colissimo 48h et il n'est toujours pas arrivé! Et évidemment je ne suis pas chez moi histoire d'aller leur secouer les puces! Avec ma poisse habituelle ils auront perdu mon beau colis... Désespoir...

  • Apocalypse Now

    Ahhhhhhhhhh! Désolée, désolée, désolée!!!!!! J'ai craquéééééé! Ben oui, mettez-vous à ma place deux minutes! Déjà le swap c'était dur! Mais là! L'enfer! Que dis-je, enfin qu'écris-je! En fait, c'est comme d'entrer dans un bar pour un alcoolique anonyme.

    Oui, je suis en vacances! Je vous ai entendu là-bas au fond à droite! On ne me regarde pas de cet air sceptique! Non mais! Je me plains si je veux d'abord! Et j'ai de bonnes raisons! Parce que oui, pour quelques jours, j'ai regagné les pénates de la famille Chiffon. Et comme on dit je ne sais plus où et de toute manière je ne veux pas le savoir, les chats ne font pas des chiens, ou l'inverse, de toute façon on s'en tape.

    Où en étais-je. Ah oui! La famille Chiffon. Le mieux c'est que je vous présente une soirée type chez les Chiffon. Papa Chiffon vautré dans le fauteuil boude. On lui a confisqué la télécommande, il ne peut pas regarder Eurosport. Du coup, il se cache derrière un bon bouquin, et comme de toute façon il préfére les bons bouquins, tout va pour le mieux. Maman Chiffon, après avoir confisqué la télécommande, décrète que de toute manière il n'y a rien à la télé et attrape un bon bouquin. De toute manière elle préfère les bons bouquins elle aussi! Mlle Chiffon la benjamine s'en tape totalement. Elle ne peut pas regarder la dernière saison de Desperate Housewives et donc, elle se plaque derrière un bon bouquin. De toute manière, elle préfére elle aussi se faire un bon bouquin. Quand à Mlle Chiffon cadette, elle n'est pas là, mais elle vient de s'acheter le dernier Levy. Moi ça me flanque des boutons, mais après tout, pourquoi pas! Bref, tout le monde lit en coeur

    Tentez d'adresser la parole à Mlle Chiffon benjamine, elle ne vous répondra pas. Tuttuttuttuttuttuttut, service des abonnés absents. Son livre est trrrrooooooppppp bien (Mlle Chiffon benjamine est adolescente, ceci explique cela). Par contre, pour peu que Mlle Chiffon elle-même ouvre son bouquin, elle a soudainement foultitude de choses à lui dire. Une des définitions du bonheur dans la famille Chiffon est de se vautrer au fond du jardin avec... Devinez!???...Oui! Le gagnant est au troisième rang à gauche! Avec des bons bouquins évidemment!! Et quand j'ai émis l'hypothèse de faire un tour en ville, Mlle Chiffon benjamine m'a regardée avec de grands yeux brillants et innocents: "On va à la Fnac??" (pas la peine de hurler, dans mon bled très hype, c'est la seule librairie où on trouve autre chose que du Danielle Steel). Essayer de résister un peu pour voir! Et encore j'ai été sage, je n'ai acheté qu'un seul livre. En plus des autres que j'offre et que je vais lire, cela tombe sous le sens voyons. Et si, ça compte pour du beurre d'abord! Comme ce que j'ai razzié dans la bibliothèque de papa et maman Chiffon qui ont décidemment très bon goût. Et non, ce n'est pas seulement parce qu'ils sont mes géniteurs heureux et comblés (sauf quand je pille leur bibliothèque, mais bon, n'avaient qu'à ne pas m'engendrer, c'est de leur faute)!

    Sur ce, je vais vous laisser, j'ai encore un article à écrire, et l'appel du pastagua au fond du jardin (avec un bon bouquin) se fait sentir...

    p.s.: j'exagère à peine...