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  • Fichtre!

    Ca n'est jamais que mon troisième article sur la question... Mais qu'est-ce que c'est bien Twentieth century boys! J'ai réussi à raccrocher ma machoire depuis la dernière fois et j'ai pris quelques précautions pour lire les tomes suivants. Je peux donc vous rassurer, mes dents vont bien. Par contre, mes yeux sont encore un chouilla exorbités! C'est qu'on n'a pas idée de faire des trucs tordus comme ça! L'intrigue est de plus en plus ficelée et imbriquée et tout ça!

    J'y ai un peu réfléchi, et pour moi, ce qui se profile sous cette histoire vraiment extra, c'est une dénonciation de l'ijime (brimades) et de ces pratiques qui voient des élèves en ostraciser d'autres au point que les victimes n'ont même plus le sentiment d'exister. Parce que les 'méchants" de cette série sont finalement aussi des victimes. Et que les gentils ne sont pas toujours si gentils que ça. M'enfin, j'extrapole peut-être un peu! Ceci dit, il y aurait encore beaucoup de chose à retirer d'nue exegèse en règle!

    Mon drame maintenant, c'est que j'ai epuisé les ressources de la bibliothèque. Il ne me reste plus qu'à aller piteusement lire les quelques tomes suivants à la Fnac avant d'attendre en bavant la sortie du prochain tome. Des fois, la vie est vraiment dure. Je ne me moquerai plus de ceux qui se retrouvent en rade des tomes suivants de leur série préférée.

    20th century boys, Naoki Urasawa, t.1 à 18, Panini Manga

  • Le buveur de lune

    Il ya des livres comme ça qu'il faut prendre le temps de digérer. Laisser le temps aux mots, aux phrases de reposer, puis de s'envoler. Avant de pouvoir ouvrir d'autres pages.

    Pétur est un petit garçon islandais presque comme les autres. Il vit avec son père, la voix la plus célèbre du pays. Sa maman sismique, Lara, a disparu un beau jour. Toute en fantaisie et en tendresse, son enfance va laisser la place à la souffrance de grandir, de se construire et de comprendre, enfin, que l'éloignement n'est pas une solution.

    C'est peu dire que j'ai aimé. Göran Tunström a cette manière bien à lui de faire basculer son lecteur dans un monde onirique, où le merveilleux est chose courante. La musique des mots, des notes et la musique de la terre qui gronde façonnent ses personnages. On est emporté dès les premières lignes dan ce pays où la poésie est un moyen de respirer.

    L'histoire se centre principalement sur la relation du père et du fils. On voit le regard tendre du petit garçon évoluer, se transformer, devenir plus dur, plus amer. On voit ses remords et l'amour qui malgré tout persiste. On lit la douleur d'un père qui voit son enfant s'éloigner de lui, ne plus le comprendre. Certaines pages exhalent la souffrance à en couper le souffle. C'est un beau roman sur l'identité, la quête de l'accomplissement de soi.

    Les personnages, principaux et secondaires, m'ont un peu fait penser à ceux de Paasilina, dans ces attitudes burlesques, dans ces répliques qui font mouche, dans ces relations sur le fil du couteau. Mais avec la drôlerie en moins. Ce n'est pas un reproche. C'est juste différente et savoureux à sa manière. Et cela n'empêche pas l'humour d'être bien présent! La description du mode de gouvernement et des hommes politiques est d'ailleurs savoureuse. Il faut lire les pages où ils se retrouvent à jouer au scrabble ou à chanter de l'opéra! Et la guerre diplomatique provoquée par un ballon de foot est tout bonnement extraordinaire. Certains passages sont peut-être un tantinet longs, parfois un brin confus, mais globalement, j'ai passé un excellent moment.

     

    "En fin de compte tout ce que nous vivons n'est que divagations de l'esprit. En fin de compte nous aurons quand même investi nos vies, écrit une chanson, qui s'attarde sur la surface de la terre une minute encore après que s'est tue la dernière note. C'est la raison pour laquelle cette bougie est ici, pour dire: il y a bien eu un récit, la flamme est faible, vacille faiblement."

     

    Voir l'avis de Chimère.

     

    Göran Tunström, Le buveur de lune, Actes Sud, Babel, 1997, 302 p.

  • Une grande famille

    Aujourd'hui, j'ai complété mon colis pour le swap. Il est beau, il est prêt et il va bientôt partir. Et je m'aperçois que je n'ai pas parlé du swap... Oui, la honte sur moi et mes descendants jusqu'à la pénultième génération. J'ai honte croyez-moi, presque autant que de ma PAL, c'est dire! Enfin, là n'était pas la question initialement. J'ai donc complété mon colis. Et j'ai fait la connaissance de la libraire jeunesse du coin. 1h15 à papoter collection Médium et Scripto, L'Elégance du hérisson et autres. Un vrai plaisir. Ahhhh, la grande communauté des lecteurs compulsifs et passionnés. Que n'ai-je pas demandé un conseil avant! je suis contente...

  • Oups, mon nez

    J'ai achevé (non, pas de mort violente) dans la journée un sympathique petit ouvrage qui regroupe trois courts essais d'Alberto Manguel. "Comment Pinocchio apprit à lire", "La bibliothèque de Robinson" et "Vers une définition du lecteur idéal".

    Conclusion, j'aime ce qu'écrit M. Manguel. C'est toujours érudit, intelligent et agréable à lire. Je ne suis pas forcément d'accord avec toutes ses thèses, mais son point de vue sur la lecture, l'avenir de la lecture et du livre dans une société amoureuse du virtuel est passionnant. Tout autant que ce qu'il dit des conséquences de ce mouvement. Car pour lui, le livre est le garant de notre capacité à penser le passé, et à nous construire, tout ce que ne permet pas le web dont on fait aujourd'hui si grand cas. Celui-ci, s'il est un outil utile, ne peut le remplacer. Et à le croire, l'homme court à sa perte. Car la lecture, parce qu'elle permet la pensée, est aussi une condition de la iberté de l'homme.

    "La technologie n'est pas responsable de nos malheurs; c'est nous qui le sommes et qui sommes les seuls à blâmer lorsque nous choisissons l'oubli au détriment de la mémoire [...]. Les inscriptions de notre passé commun sont en train de s'effacer non pas à cause de la nouvelle technologie mais parce que nous n'avons plus le désir de les lire."

    Je ne suis pas tout à fait d'accord par exemple avec son rejet d'Internet. Mais le plaisir de le lire est le plus fort.

    J'espère ne pas avoir trop déformé la pensée de monsieur! Il termine en tout cas par une savoureuse énumération de ce qu'est le lecteur idéal. Rien que pour cette liste, cette lecture vaut le détour.

    Petit florilège:

    "Paolo et Francesca n'étaient pas des lecteurs idéaux puisqu'ils avouent à Dante qu'après leur premier baiser ils ont cessé de lire. Des lecteurs idéaux se seraient embrassés et puis seraient retournés à leur lecture. Un amour n'exclut pas l'autre."

    "Tout livre, bon ou mauvais, a son lecteur idéal"

    "Le lecteur idéal est capable de tomber amoureux d'un des personnages du livre" (*mais non je ne rougis pas*)

    "Le lecteur idéal fait du prosélytisme" (*mais arrétez de me regarder"!)

    A la fin on ne se sent pas dans la peau du lecteur idéal, mais le sourire persiste. Et comme dans le cas de la lettre libertine sur la lecture, on ne cesserait pas de recopier des passages! Ruineux en bics ce M. Manguel!

    Pour d'autres informations, allez donc faire un tour du côté de chez Flo et chez liberlibri.

    Pinoochio et Robinson. Pour une éthique de la lecture, Alberto Manguel, L'escampette, Essai, 2005, 76 p.

  • Lucioles volent

    C'est le deuxième roman d'Aki Shimazaki que je lis. J'y ai retrouvé cette écriture "tranquille" et limpide qui m'avait déjà marquée. En fait, je m'y suis très mal prise puisqu'il s'agit du cinquième volet d'une série qui traite du secret. Une jeune fille, Tsubaki apprend de sa grand-mère mourante un lourd secret de famille.

    On suit tout au long des 137 pages l'évolution de Tsubaki. Ses interrogations, amoureuses notamment, vont trouver leur solution dans ce que va lui révéler l'aïeule. Ce que j'ai trouvé particulièrement appréciable, c'est qu'il n'est pas question de "ma vision de la vie a changé". Pas de grands bouleversements familiaux, de révélations collectives fracassantes. On ne sait pas ce que Tsubaki va faire, sauf sur un point précis. Beaucoup de tendresse et de respect dans le regard de cette jeune fille sur sa famille. Et toujours cette manière toute en finesse de parler de la société japonaise, de ses us et coutumes, sans en avoir l'air, d'aborder des moments d'histoire (dans ce cas, la bombe A). En fait, sous son apparente simplicité, l'histoire entremêle l'Histoire, et l'histoire de ces hommes et de ces femmes, tissant des liens qu'on devine, liens complexes de souffrance, de remord et d'attachement amoureux ou filial.

    C'est aussi un roman sur l'amour et la naiveté, sur les illusions déçues de femmes qui ont cru ceux qui ont fait d'elles des femmes de mauvaise vie au regard de la société, avec en regard, la beauté qui irradie d'un couple en apparence parfait, et d'autant plus beau que le mensonge n'est pas parvenu à le détruire. Le symbole des lucioles qui s'envolent, très fort, est une promesse pour ce couple.

    C'est un auteur que j'apprécie de plus en plus. Je vais poursuivre avec curiosité et plaisir la lecture de ce cycle. En commençant par le début!

    Hotaru, Aki Shimazaki,Leméca/Actes Sud, 2004, 137 p.