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Chiff' - Page 124

  • Le potentiel érotique de ma femme

     

    Il y a une chose à laquelle on ne peut échapper quand on est une théière... L'une d'entre nous est atteinte par une chouchouite aigüe... Je sais que vous savez que je sais que vous savez de quoi et qui je parle.. Et oui! Forcément, à force d'en entendre parler, j'ai fini par céder et piquer à Caro (line] son exemplaire dédicacé... J'ai ainsi baladé une semaine durant Le potentiel érotique de ma femme soigneusement emballé!

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    Hector est atteint de collectionnite aigue, une pathologie qui tout en lui pourrissant joyeusement la vie, la lui rend aussi plus agréable ! Des timbres aux étiquettes à fromage en passant par les badges et les piques apéritifs, son existence est une longue suite d’accumulations d’objets. Jusqu'au drame qui le pousse à se soigner… Jusqu’à la femme qui le convainc qu’il est guérit. Sauf que la collectionnite ne s’avoue pas vaincue. Voilà notre Hector qui commence à collectionner sa femme.

     
    Le moins qu’on puisse dire c’est que David Foenkinos a le sens de l’humour et de la formule. De petites phrases en références, il les laisse transparaître pour le plus grand bonheur du lecteur avec une verve sans faille. Sauf que ce qui m’a fait rire pendant le premier tiers du livre m’a simplement fait sourire pendant le deuxième tiers avant de me lasser sur la fin. C’est un peu trop pour moi ! David Foenkinos accentue les traits les plus ridicules ou pitoyables de ses (anti)héros pour nous livrer un tableau assez décapant des travers et des ridicules humains mais la caricature est parfois trop poussée et les situations trop absurdes pour que je me sois sentie prise dans la narration. J’ai trouvé le tout un peu longuet et la chute sans grand intérêt.
    J’ai cependant apprécié ces personnages farfelus et profondément humains dans leurs travers, leurs hésitations, leurs faiblesses et leur manière d’aimer. Et les petites leçons de philosophie qui mine de rien, se baladent dans les pages.

    Merci à
    Caro[line] de me l'avoir prêté! Et vous pouvez lire son avis ici!

    Ainsi que les avis d'
    Emeraude, de Laurence, d'Anne-Sophie, Valdebaz.
     
     
  • Swap Scandinavie

    Mon colis swap Scandinavie est arrivé! Je remercie Slo la gentille expéditrice et m'excuse auprès d'elle et de Flo et Kalistina d'avoir laissé passer la journée de samedi avant de donner signe de vie! Entre le boulot et le reste je n'ai pas touché terre de la journée! Et comme j'ai eu une panne de reveil samedi matin... Je n'ai pas pu poster comme prévu!
    Voilà! J'ai hâte de l'ouvrir pour en découvrir le contenu!

  • Abracadabra

     

    « Je suis tombé amoureux de deux personnes en même temps, un vendredi matin, dans un bus Air France. »
    L’amour tombe sans crier garde sur Nicolas. Ingrid l’ornithologue et Raoul son petit garçon. Un amour sans nuage jusqu’à ce qu’Ingrid quitte Nicolas parce qu’elle l’aime… Commence alors une longue dérive qui va voir intervenir une fée caissière exilée, un enfant rêveur, un photographe crétin, des jeunes gens à moto et des grands-mères marâtres.
     
    C’est une jolie histoire que l’Education d’une fée. Beaucoup moins mièvre que ce à quoi on pourrait s’attendre ! Bien sûr le point de départ de l’histoire, un couple qui se déchire n’est pas original, mais les personnages et la touche d’humour de l’auteur font toute la différence avec les romans à l’eau de rose.
    Nicolas est un homme enfant. Il n’a jamais accepté de quitter le monde du rêve, du merveilleux, du jeu. D’ailleurs c’est son métier d’en inventer, des jeux. Il refuse la laideur et la méchanceté du monde. Avec Ingrid et Raoul, il a trouvé son havre, sa bulle de bonheur parfait. Et ce qu’il leur apporte, l’amour d’un homme pour Ingrid, l’amour d’un père pour Raoul est énorme. Quand à eux, avec leur capacité au rêve, à l’enthousiasme, au décalage, ils sont en accord avec lui.
    C’est pour cela que quand le dérèglement de ce petit univers s’amorce, c’est l’incompréhension qui prédomine. Une incompréhension à laquelle Nicolas va réussir à faire face grâce à César, jeune irakienne à la poursuite de son rêve. Ce que veut César après avoir survécu au pire, c’est étudier sur les bancs de la Sorbonne, se dégager d’un quotidien de caissière glauque, agité par un petit ami en prison et ses copains qui la surveillent de près.
    Deux solitudes se rencontrent et trouvent l’une en l’autre la force de s’en sortir. Le face à face de Nicolas et César est ce qui fait tout le charme du roman. Le drame amoureux face au drame tout court. Le petit courage d’un homme occidental qui n’a jamais souffert que d’amour face à la vraie dignité d’une femme qui a vu le pire et vit pour s’en souvenir.
    Les problèmes de couple de Nicolas et Ingrid peuvent sembler répétitifs à la longue, la fin arriver un peu rapidement et être un peu tirée par les cheveux. Mais avec César, un petit vent frais souffle sur les pages. C’est elle la fée, celle qui redonne l’espoir, qui sauve le petit Raoul de la séparation de ses parents. Elle introduit avec son réalisme un peu de merveilleux dans la vie d’un homme qui en perdait le sens et dans la vie d’un enfant qui avait peur. Ce qui ne l’empêche pas de dire des choses si vraie et si dures sur une France qui n’est plus un rêve.
    L’alternance des chapitres, des points de vue de Nicolas et César permet d’alléger le propos, de mettre en regard deux visions du monde et de la vie. C’est ce qui fait en grande partie le charme du roman.
     
    Merci à Stéphanie de me l’avoir prêté !
     
    Les avis de Stéphanie herself, Fashion, Caroline


    Didier Van Cauwelaert, L'éducation d'une fée, Livre de poche, 2002
  • Ciel ma PAL!!!

    Bien bien bien bien bien... Le temps de la confession est arrivé! Après étude approfondie de la place sur mes étagères, de mes pulsions de LCA, de mon boulot, du sens du vent, du cri de la mouette et de la manière dont le carré de chocoat s'est cassé, j'ai pris une grande décision.  Celle de me lancer dans un challenge ABC pour l'année 2008!
    Sachant que j'ai de quoi tenir trois ou quatre challenges pour certaines lettres, ce n'est pas du luxe! La situation n'a que trop duré mesdames et messieurs! Il faut agir!
    Bref, voilà la liste sur laquelle je m'engage pour l'année: en noir les titres effectivement sur ma PAL (que je changerai pour un autre titre sur PAL en cas d'urgence irrationnelle), en rouge les lettres pour lesquelles je n'avais rien mais qui sont sur LAL, et en bleu, les lettres pour lesquelles je n'avais vraiment vraiment rien (pas étonnant)! Je changerai certains si je trouve plus alléchant!
     
    A comme Akutagawa, Ryunosuke, Rashomon et autres contes ou Altenberg, Peter, Esquisses et nouvelles esquisses viennoises
    B comme Bernanos, Sous le soleil de Satan (10 ans qu’il traîne celui-ci)
    C comme Calvino, Italo, Le sentier des nids d’araignée (parce qu’il n’y a pas de raison que je ne le finisse pas !) ou comme Cheng, François, L’éternité n’est pas de trop
    D comme Diara, Ousmane, Vieux lézard (parce que sinon c’est Dostoïevski, et là, je n’ai pas le courage)
    E comme Eco, Umberto, Comment voyager avec un saumon (histoire de rire un peu)
    F comme Ferney, Alice, Grâce et dénuement ou Findley, Thimoty, Nos adieux
    G comme Gibbons, Kaye, En mon dernier après-midi
    H comme Haase, Hella S., Les seigneurs du thé (depuis le temps que j’en entends parler)
    I comme Inoué, Yasushi, Le maître du thé (une vieille histoire d’abandon, la SPL va me poursuivre)
    L comme Lewisohn, Ludwig, Le destin de Mr Crump suivi de Crime passionnel (deux en un parce que j’aime me faire du mal)
    M comme Murakami, Haruki   , La course au mouton sauvage
    N comme Nabokov, Lolita
    O comme O’Brien, Edna, Tu ne tueras point
    P comme Pratchett, Terry, Le grand livre des gnomes
    Q comme   Quignard Pascal, Tous les matins du monde
    R comme Roy, Gabrielle, La petite poule d’eau
    S comme Stendhal, La chartreuse de Parme
    T comme Tolkien, Contes et légendes inachevés (parce que JRR)
    U comme Udall Brady, Le destin miraculeux d’Edgar Mint
    V comme Vercors, Zoo, ou l’assassin philanthrope
    W comme, Waters, Sarah, Caresser le velours
    X comme Xenakis, Françoise, Maman je ne veux pas être empereur
    Y comme Yourcenar, Marguerite, Nouvelles orientales
    Z comme Zaraluki Pedro La cantinière avait du chic
     
    Comme on dit ailleurs "semper fi" camarade et que le Grand manitou soit avec toi!

  • Cochon d'allemand

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    Voilà un roman qui a fait couler beaucoup d’encre et qui me laisse un sentiment mitigé.
     
    Knud est né en1960 dans la petite ville de Nykobing Falster, de mère allemande et de père danois. Une filiation qui lui vaut d’être le « cochon d’allemand » dans un monde où la Seconde guerre mondiale a laissé des plaies profondes et où même un enfant doit payer.
     
    « Nykobing Falster est une ville si petite qu’elle se termine avant même d’avoir commencé. Quand on est dedans, on ne peut pas en sortir, et quand on est dehors, on ne peut pas y entrer. Dans les deux cas, on se retrouve du mauvais côté [..]. C’est à cet endroit que je naquis en 1960, et c’était la façon la plus sûre de ne pas exister du tout. »
    Voilà qui résume parfaitement la situation de Knud et son histoire. Sans jamais une plainte ou un jugement, l’auteur raconte l’enfance qui a été la sienne, pleine de douleur et de solitude, dans une petite ville de province poisseuse, grise et froide.
    L’école est un purgatoire, les rues sont dangereuses, les habitants adultes comme enfants indifférents au mieux, hostiles et violents au pire. Les moments qui devraient être significatifs de bonheur pour un enfant ne sont que douleur pour lui. La première neige, les anniversaires, les fêtes d’école. Chacun de ces événements est une épreuve à surmonter. Un moment où sa mère et lui-même sont en butte aux vexations et aux humiliations.
    Elle est l’allemande, la nazie, la personnification d’un ennemi qu’ils n’ont pas eu le courage de combattre et dont ils se vengent sur qui ne peut se défendre. Le pire est sans doute que leur haine envers cette femme est d’autant plus injustifiée qu’elle a tenté de résister au nazisme et a fait preuve d’un courage exemplaire. C’est ce qui marque le plus son fils d’ailleurs, la souffrance de cette mère qu’on cherche à atteindre quand on l’agresse lui. Son amour inconditionnel lui dicte d’ailleurs bien des mensonges et des omissions. Tout plutôt que de lui révéler une vérité qui pourrait la détruire. Bien sûr sa mère n’est pas dupe. Elle se tient droite et fière malgré tout, comme pour dire à son fils qu’il est possible de résister. C’est un magnifique portrait de femme qui se dessine au fil des années qui s’écoulent : on la voit d’abord à travers les yeux de l’enfant, puis de l’adolescent, et enfin de l’adulte qui peut comprendre la complexité de la personnalité de celle qui lui a donné le jour, la colère et la haine dont elle est pleine et dont elle ne peut se défaire, au point qu’elle meurt dans une douleur atroce.
    C’est aussi le beau portrait d’un enfant qui a réussi à devenir un homme malgré tout, et qui symboliquement, à la dernière page, jette la grenade de son ressentiment et de sa colère, pour enfin se libérer de ce qui a tué sa mère.
     
    Heureusement, Knud Romer ne s’arrête pas à ces seuls moments. Il retrace aussi l’histoire d’une famille pas comme les autre: une famille de tanneurs danois dont un des descendants s’engage dans les entreprises les plus loufoques et risquées d’un côté, une famille de nobles allemands rigides et fiers de l’autres. On sourit parfois, on pourrait même rire si tous n’étaient pas aussi pitoyables. Partout et toujours, le bonheur se heurte à l’échec, aux tensions familiales, au manque d’amour, aux blessures physiques et morales. La grand-mère allemande si belle transformée en spectre vivant par la bombe qui l’a brûlée sans la tuée, un grand-père danois mort d’avoir eu raison trop tôt, l’oncle Helmut marié à un dragon froid et sans cœur, un père névrotique… Tout ce monde compte pour l’enfant qu’il était sans que cela l’empêche de porter un regard critique et parfois féroce sur eux. Sur sa propre cellule familiale aussi d’ailleurs, puisque les descriptions des fêtes et des moments passés ensemble sont tempérées par la conscience de la solitude complète de ces trois êtres et du huis clos sans échappatoire qui est le leur.
    En tout cas, le regard de l’adulte sur l’enfant et ses petites histoires apporte un peu de légèreté. Il n’hésite pas à raconter que son amour de la lecture lui vient de son envie de découvrir quelle est cette mystérieuse sexualité.
     
    En bilan… Un beau texte, mais desservi par la confusion temporelle et spatiale. On passe du coq à l’âne, d’un personnage à l’autre, d’une période à une autre de telle manière qu’il est souvent difficile de savoir de quel personnage ou de quel moment il est question. Cela rend la lecture moins fluide et agréable.
    Mais le fond est tel qu’il est difficile de ne pas se laisser prendre par cette lecture. On en ressort avec l’envie de garder un peu près de soi Knudchen et sa maman.
     Merci à Fashion de me l’avoir prêté !
     

    Les avis de Lily, Fashion, Malice, Incoldblog, Bernard, Cathe, Pascal, Amy. J'ai du oublier du monde, mes excuses par avance!

    Knud Romer, Cochon d’allemand, Les allusifs, 2007, 186 p.