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Chiff' - Page 39

  • Dans la main du diable - Anne-Marie Garat

    garat-dans-la-main-du-diable.jpg"Automne 1913. A Paris et ailleurs - de Budapest à la Birmanie en passant par Venise -, une jeune femme intrépide, Gabrielle Demachy, mène une périlleuse enquête d'amour, munie, pour tout indice, d'un sulfureux cahier hongrois recelant tous les poisons - des secrets de cœur au secret-défense. Habité par les passions, les complots, le crime, l'espionnage, et par toutes les aventures qu'en ce début du XXe siècle vivent simultanément la science, le cinéma ou l'industrie, Dans la main du diable est une ample et voluptueuse fresque qui inscrit les destinées sentimentales de ses personnages dans l'histoire d'une société dont la modernité est en train de bouleverser les repères. En 1913, Gabrielle Demachy s'avance, lumineuse et ardente, dans les rues de Paris, sur les chemins du Mesnil ; entre l'envol et la chute, entre eaux et sables, la voici qui s'engage dans le roman de sa vie..."

    Quatre journées en immersion, quatre journée de vacances à retrouver de loin en loin Gabrielle et Pierre, à suivre avec émotion les aléas de leur rencontre et de leur vie. Quatre journée pour 1287 pages et l'envie de hurler à la fin que c'est trop court, qu'on ne peut pas laisser son lecteur comme ça, sans savoir ce qu'il advient de la petite Millie, et de Camille, et d'eux tous qui sont devenus si familiers au fil de pages. J'ai aimé, oh oui j'ai aimé ce gros roman foisonnant, écrit dans une langue somptueuse, travaillée. J'ai aimé ses personnages, j'ai aimé ce qu'il raconte d'un monde qui entre dans les temps modernes et qui ne sait pas encore que le grand carnage de la Première guerre mondiale est devant lui alors que cette guerre est déjà commencée et annonce les germes du fascisme à venir. Dans la main du diable est de ces sagas qu'on ne peut pas lâcher, de ces romans historiques merveilleux qui parviennent à rendre l'atmosphère d'une époque. C'est un roman policier aussi avec son inspecteur haut en couleur et son enquête, un roman d'espionnage, un roman de guerre, un roman de moeurs et l'histoire d'une famille prise dans les remous d'intrigues politiques et économiques. C'est un feuilleton aux multiples rebondissements qui ne fait jamais, chose appréciable, l'impasse sur les complexités de l'histoire de la France de 1913, quand bien même les rôles seraient clairement définis et qui n'oublie pas que les hommes et les femmes ne sont jamais d'une pièce.

    Avec talent, Anne-Marie Garat croise les fil des intrigues, immerge son lecteur et le fait frémir au rythme des découvertes, des espoirs, des rêves et des désespoirs de Gabrielle, de son coeur qui s'éveille à un amour qu'elle croyait connaître mais dont elle n'avait jusqu'alors vu que le fantôme. Avec elle, ce sont d'autres qui grandissent, qui aiment, qui affrontent le pire et qui s'affrontent au monde. On s'attache à chacun, même aux salauds, c'est dire.

    Un magnifique découverte que je prolongerai bien vite avec les deux tomes qui prolongent l'histoire de Gabrielle. Ô bonheur, tous sont maintenant sur les étagères des bibliothèques et librairies. Bientôt sur les miennes sans aucun doute.

     

    Emeraude a aimé, Caro[line] m'avait donné envie de découvrir ce roman. Livresque sentinelle n'a pas aimé.

    Garat, Anne-Marie, Dans la main du diable, Actes Sud, Babel, 1287 p., 2007, 5/5

     

     

     

     

     

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  • Les mémoires d'Hadrien - Marguerite Yourcenar

    2070369218.jpgA l'approche de la mort, l'empereur Hadrien se livre à son successeur Marc-Aurèle. Chroniques de jours passés, ses lettres racontent une vie et un amour hors du commun.

     

    401px-Emperor_Hadrian_Louvre_Ma3131_n2.jpgLes mémoires d'Hadrien sont une oeuvre étrange, atypique. A la fois roman historique, autobiographie fictive, c'est surtout un texte exigeant, érudit et fascinant à travers lequel Marguerite Yourcenar donne une voix à un empereur, et surtout, un homme, faisant de la figure historique, de la statue maint fois croisée dans les musées un être de chair et de sang et s'effaçant derrière lui. La dernière page des Carnets de notes de "Mémoires d'Hadrien" tournée laisse sans voix devant le travail accompli, le tour de force et la beauté de ce qui est ainsi offert: 'Refaire du dedans ce que les archéologues du 19e siècle on fait du dehors". Elle y parvient de main de maître, utilisant sans jamais le faire sentir la somme faramineuse des connaissances acquises sur son personnage. On aborde ainsi "de l'intérieur" une histoire qui paraît souvent abstraite, avec un regard qui surprend parfois le lecteur, comme sur les révoltes en Judée.

    Elle dessine ainsi les traits d'un empire, d'un temps, raconté par celui qui l'a façonné après avoir été 20061002121424!Antinous_Dionysos_Terme.jpgfaçonné par lui. Dans cette manière de testament, Hadrien raconte sa vie, sa conception de l'empire, ses luttes politiques, ses combats, tout ce qui a façonné la vision du monde et la philosophie qu'il ses conviction, son grand amour pour Antinoüs. A travers une plume qui atteint à une simplicité superbe, presque sèche, on découvre l'homme amoureux de l'art, de la connaissance, amoureux tout court aussi, engagé dans une relation qui le conduit à toujours plus, plus d'action, plus de cruauté, plus de désespoir après sans doute trop de bonheur. C'est un magnifique récit d'amour et de folie amoureuse, à la fois glaçant et émouvant en même temps qu'une superbe page d'histoire.

     

     

  • La citation du jeudi: Dans la main du diable

    "Merci à celle, dont le nom m'est perdu, qui, en tamponnant les fiches de prêt d'une bibliothèque de mon enfance, bobinette et chevillette, m'ouvrait la porte des fictions."

     

     

    9782742769315FS.gif"Automne 1913. A Paris et ailleurs - de Budapest à la Birmanie en passant par Venise -, une jeune femme intrépide, Gabrielle Demachy, mène une périlleuse enquête d'amour, munie, pour tout indice, d'un sulfureux cahier hongrois recelant tous les poisons - des secrets de cœur au secret-défense. Habité par les passions, les complots, le crime, l'espionnage, et par toutes les aventures qu'en ce début du XXe siècle vivent simultanément la science, le cinéma ou l'industrie, Dans la main du diable est une ample et voluptueuse fresque qui inscrit les destinées sentimentales de ses personnages dans l'histoire d'une société dont la modernité est en train de bouleverser les repères. En 1913, Gabrielle Demachy s'avance, lumineuse et ardente, dans les rues de Paris, sur les chemins du Mesnil ; entre l'envol et la chute, entre eaux et sables, la voici qui s'engage dans le roman de sa vie.."

     

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    Les participants de la semaine:
  • Harlequinades, le récapitalatif (et je ne veux pas entre qu'il était temps)

    Un petit récapitulatif de derrière les fagots histoire de commencer à préparer le vote de septembre! Enjoy!

     

    Ils ont lu

    Armande

    Cuné

    Cynthia

    Dup

    Ferocias

    Hydromielle a joué deux fois:  L'amour secret d'une princesse et L'héritier inespéré

    Kikine

    Lalou

    Mango

    Matilda

    Nataka

    Ofelia n'a pas eu peur du muscle érectile:  Fièvre andalouse et L'île du désir rien que pour vous!

    Stéphanie

    Vilvirt

    Wal

     

    Ils ont écrit

     

    Amanda : Autant en emportent les livres, épisode 1, épisode 2, épisode 3, épisode 4.

    Clara : Amours et plantain

    Lalou : Escapade à Lamoremio

    Quand à Fashion et moi... Et bien... Essayez donc , et ici!

  • Expendables: sous le muscle utile, un petit coeur tout mou

     

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    Il arrive, fort souvent au demeurant, que le harlequin fasse surface aux endroits les plus incongrus. Dans une vallée paumée des Alpes par exemple, ce qui se révèle être une expérience paranormale extrêmement réjouissante, ou dans les situations les plus banales et quotidiennes  Or, quoi de plus banal et quotidien et réjouissant qu'un bon film de la daube en bonne compagnie, n'est-ce pas?  Nous ronronnions donc tel soir en coeur avec les moteurs de Fast and Furious et nous voilà quelques jours plus tard confortablement installées, discutant de tout et de rien, de jacuzzis et de periscopes dans une salle de cinéma. Fermement décidées à savourer de la première à la dernière minute ce qui s'annonçait comme le film de la daube de l'été: Expendables.

     

    The_Expendables-aff-plus-grande-.jpgVous n'aurez pas été sans noter au passage, que mes Harlequinades s'annonçaient sous le signe de l'action. Car le harlequin, universel comme il l'est, se planque soigneusement même au coeur de l'action. Surtout au coeur de l'action oserais-je avancer. J'en avais eu la preuve l'année dernière, j'ai été confortée dans mon opinion ô combien scientifique. En fait, j'aurais même du intituler ce billet: Expendables, une main de fer dans un gant de harlequin. Ou Expendables, mission harlequin.

    Vous voulez une démonstration? Vous l'aurez voulue!

     

     

     

     

     

    Expendables donc. Une bande de mercenaires sans foi ni loi qui se vendent au plus offrant et ne sont loyaux que les uns envers les autres. Surdoués de l'explosif, du coutelas, mariés à leurs fusils mitrailleurs et abonnés aux blagues viriles mais correctes. Des héros qui ont perdu leur âme et en souffrent sans jamais l'avouer.

    000487.jpgComme des héros de Harlequins. Ça ne vous rappelle rien? Le héros sombre et taciturne, cachant les sombres, voire obscures blessures de leur non moins sombre passé sous un masque inexpressif et des manières bourrues.

    Et bien là vous en avez une petite dizaine pour le prix d'un. De Jason Statham largué comme une douille de 45 à Mickey Rourke s'arrachant une douloureuse confession et une larme en passant par Jet Li qui soupire après la famille que son sacerdoce mercenariale lui a volé, et sans oublier Sylverster lui-même, c'est un défilé de gros durs au coeur tendre.

    D'ailleurs, la preuve, Sylverster est en fer forgé, comme ses petits copains. Comme Jesse dans "Etoile d'un jour" (Recherche un homme, un vrai, un J'ai Lu plein d'ouvriers qui font de l'ombre aux cônes de signalisation, je nous vous dit que ça): " Ses abdominaux étaient tellement fermes qu'il aurait pu arrêter une voiture". et ils ont les biscotos en jambon tout pareil. Et des petits coeurs tout mous qu'on ne croirait pas comme ça. Pour un peu on aurait envie de consoler Mickey Rourke et de rassurer Jason Statham. Voire de passer la main dans les cheveux de Jet Li quand ils en viennent à exprimer leur manque d'amour.

    Mais ce sont des hommes, des vrais, des tatoués.  the_expendables_43.jpgComme Jesse d'ailleurs et les gros durs de Recherche un homme, un vrai. Des qui défendent la veuve et l'orphelin! Et la jolie fille battue par un méchant pas beau. Ils ont l'oeil sûr. Il n'y a qu'à entendre Jason grogner "He is no good" à sa volage dulciné pour le savoir.son homme.Des motards qui vont vrombir les moteurs et se déplacent en banc comme les piranhas.

    Seulement, la vie des gros durs se complique un jour ou l'autre, surtout le jour où leur petit coeur tout mou, soigneusement dissimulé sous une carapace de fer est percutée par une bombe. Pas nucléaire la bombe hein, juste pourvue de deux chromosomes X. Et on atteint là la quintessence de la romance. Ahhhh, Sylverster contemplant avec deux yeux de merlan frit sa dulcinée et perdant tous ses moyens face à elle et/ou son absence. Il n'y a qu'à l'entendre d'aillleurs. Qu'elle soit en danger, il fait tout exploser avant de repartir sans même un bisou. C'est un homme bien non mais.

    Mais il faut dire qu'elle le vaut bien: fille d'un méchant dictateur sud-américain qui résiste contre son affreux papounet, elle  tout de la  passionaria harlequin qui sert de poids mort dès qu'il s'agit de courir ou de balancer une grenade. Ceci dit, elle a des cordes vocales en parfait état de fonctionnement qu'il s'agisse de roucouler (Elle: "you're here", Lui: "Here I am) ou de crier différentes versions de "Papa je te déteste" et "Non ne le tuez paaaaaaas". Quand à la chère et tendre de Jason, elle cache elle aussi un passé qu'on suppose sombre et une propension à s'acoquiner avec des méchants garçons mauvais pour sa santé mis à part Jason qui est un méchant garçon dehors mais pas dedans. Un truc qui a à voir avec une carapace et tout ça.

    Bref, Expendables, c'est du Harlequin en barre et au passage, le nanar de la décennie: filmé avec les pieds, débordant de répliques cultes, de bastons mémorables et d'acteurs avec deux expressions et demi. Nous avons d'ailleurs décidé à l'unanimité de nous même d'adopter désormais le salut Expendables et le signe de la Victoire. Sans nous soucier des bleux que cela occasionnera à nos humbles personnes.  Parce que c'était tellement beau toute cette amitié virile, ces explosions, cette absence de scénario, ces incendies reflétés dans les yeux des gentils, ces motos (une enquête est en court sur la longueur et la fourche et ce qu'elle révèle de la personnalité de ces messieurs) qu'Expendables continuera ainsi à illuminer nos jours et alimentera nos réflexions philosophiques.

    Je vous laisse avec cet adage à méditer: "Dur d'être un légume".

     

     

    Toutes les répliques culte y sont, enjoy! Il manquait juste un jaccuzzi pour que le bonheur soit complet.