« Ils n’ont besoin de rien, ces enfants, besoin de rien sinon de calme et de silence afin que doucement la douleurs se taise, afin que doucement revienne la vie, que doucement sèchent les larmes, se dénouent les ventres, afin que leur sang doucement se réchauffe pour les brûler enfin, seuls parmi les étoiles et le temps en suspens, seuls, il leur faut être seuls, comme dans le ventre, tranquilles et insouciants, et tout recommencer. »
Tom et Laura sont humains, et comme tous les humains, ils sont uns et ils sont deux. Car en ces temps et en ce lieu, très loin et très longtemps après la Terre, les couples naissent et meurent ensembles. Mais voilà qu’arrive l’improbable, l’accident, et qu’ils sont séparés. Et que plus improbable encore, le miracle advient.
Un court roman magnifique qui touche aussi bien les ados que les adultes. La science-fiction n’est que le prétexte à un texte où l’horreur d’un ordre totalitaire se dissimule sous une langue poétique et difficile. C’est aussi une fable écologique où les hommes paient leur manque d’attention à la Terre mais connaissent la rédemption. Et une magnifique histoire d’un amour fou, hors norme, qui résiste à tout et au pire.
Un vrai coup de cœur. Je ne l’ai pas lâché alors que j’avais mille et une choses à faire et Guerre et Paix qui me regardait d’un sale œil.
Serge Perez, Rouge baleine, Médium, L’Ecole des Loisirs, 2000.