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Le photographe
Coup de cœur BD. Enfin, si l’on peut encore parler de BD devant ce mélange réussi de photographies, de texte et de dessin. Le photographe est le récit de voyage de Didier Lefèvre, photographe engagé pour suivre une missions de MSF en Afghanistan en pleine guerre contre l’URSS. C’est une chronique de la préparation de la mission, du voyage clandestin et dangereux, des interventions médicales et chirurgicales d’un groupe d’hommes et de femmes qui ont foi en ce qu'ils font.Le témoignage est précieux, précis. Il n’épargne rien, au point que certaines photos laissent au bord de la nausée. Une œuvre difficile, mais à mon avis essentielle pour se souvenir du travail que font les humanitaires.Guibert, Lefévre, Lermercier, Le photographe, t. 1 et 2, Dupuis, Aire Libre, 2003 et 2004 -
Aimez-vous les parasites?
Cal a 19 ans, Cal était étudiants. Il l’était avant que sa route croise celle de Morgane, Morgane qui va faire de lui le porteur d’une maladie étrange.Ceux qui en sont atteints ne supportent plus la lumière du jour, aiment le sang et la viande, et particulièrement la viande humaine. Ils sont des vampires. Mais pas ceux que les légendes nous ont appris à connaître, pas les vampires d’Anne Rice, non. Des vampires d’un nouveau genre comme le dit bien la quatrième de couverture.Un sacrément bon roman, bien écrit et bien mené. Scott Westerfield présente une nouvelle vision du vampire, plus...biologique. Le responsable de la mystérieuse maladie n'est rien moins qu'un charmant petit parasite, qui fait de certains des parasites du genre humain, lesquels ne sont pas forcément mauvais. C'est en tout cas la morale de l'histoire et des chapitres consacrés avec un humour certain et des informations solides au monde perveilleux des parasites. Autant vous prévenir, un chapitre sur deux vous oscillerez entre nausée et fou rire. Etrange mélange. C'est un petit peu la parasitologie pour les nuls! On en viendrait presque à aimer ces horribles machins. Pour le reste, l'atmosphère est glauque à souhait, le suspense intense. Dommage que la fin soit un peu rapide, mais ce qui se lit avant rattrape facilement ce petit défaut.« C’est à peine croyable comme la nature peut se montrer abominable. Ignoble, vicelarde, écoeurante. Prenez les trématodes par exemples. » (faudra lire si vous voulez savoir ce que font les trématodes!)V-Virus, Scott Westerfield, Milan, Macadam, 2007 -
Vocation?
Voilà, aujourd'hui j'ai envie de pondre une bulle sur mon métier. Oui, mon métier, bibliothécaire. Enfin pas tout à fait encore. Bibliothécaire stagiaire est mon statut. Padawan je suis.
Ceci dit, le padawan a déjà trainé ses guêtres un peu dans son nouveau milieu naturel et beaucoup dans l'Enfer-des-bibliothécaires-en-formation. Il peut donc affirmer une chose: quand on lui disait qu'aimer lire est une condition nécessaire mais non suffisante pour être bibliothécaire, ce n'était pas une blague. Il faut aussi: des nerfs d'acier, un métabolisme capable d'assimiler le sucre et le gras à haute dose, un sens pratique à toute épreuve (et là, je me sens un tantinet inquiète), un très solide sens de la diplomatie (et je n'ai pas encore trouvé en rayon La diplomatie pour les nuls), savoir compter sans ses doigts (aïe). J'en passe et des meilleures. Mais le pire, le pire... est sans doute de rester assise des heures à écouter des gens parler en rongeant son livre (ou son boîtier de CD selon les affinités). Et parler sur les ratios, les mètres linéaires, les mérites comparés des portiques et des antivols avec la RFID, les bonnes pratiques d'accueil, comment rédiger une bibliographie selon la norme Z-quelque-chose, les marchés publics et la LOLF.
Ce n'est pas que je ne sache pas l'importance de tout ça, mais heureusement qu'il y a les stages pour se rappeler pourquoi on a passé ce concours. Les chorégraphies sur Meunier tu dors, les chariots de retour, le regard illuminé des petiots auxquels on raconte une histoire, les crises de fou rire devant les imitations de Mandarine la petite souris, et les livres...
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Blame
Choc. Un manga intriguant qui voit les déambulations d’un jeune homme dans un monde vertical où pullulent les créatures hostiles. Il cherche. Quoi ? On ne sait pas. Mais on a envie de savoir ! L’ambiance est renforcée par un noir et blanc radical et la quasi absence de dialogues. Difficile mais enthousiasmant.Tsutomu Nihei, Blame t. 1, Glénat, 2000 -
Le cabinet chinois
Un Belle et la Bête revisité qui m’a laissé froide. L’histoire est décousue, les personnages peu attachants, la fin arrive comme un cheveu sur la soupe. Mais comme finalement le tout était un cheveu sur la soupe… Ajouter au tout un graphisme que je n'aime pas et la coupe est pleine. Avec ma maladresse habituelle, je la renverse. Oups!Nancy Pena, Le cabinet chinois, La boîte à bulle, Contre-jour, 2003.