Une fois n’est pas coutume, je viens vous faire part d’une déception. Dieu sait pourtant que j’apprécie l’œuvre de Jirô Taniguchi. Mais son dernier opus, La montagne magique, m’a laissée un arrière-goût de trop peu.
Un homme se souvient. Il se souvient de deux enfants orphelins de père dont la mère est gravement malade vont découvrir l’envers de la montagne de Tottori, la Montagne magique sur laquelle tant de légendes et d’histoires courent.
C’est la première œuvre que Taniguchi réalise au format BD franco-belge, et en couleur. J’admets avoir été un peu déstabilisée par ce changement au départ. Et une fois digéré, je persiste à penser que la couleur et le format ne conviennent pas du tout au type d’histoire que développe habituellement ce grand maître du manga. Quelque part, cela casse un peu son style.
Cela ne m’aurait cependant guère dérangée su le scénario en lui-même avait vraiment eu de la tenue. On retrouve les thèmes chers à Taniguchi : deuil, découverte de soi, retour sur l’enfance et souvenir, merveilleux, écologie, courage et affirmation de soi. Mais j’ai eu le sentiment d’une simplification excessive, d’une évolution trop rapide de l’histoire. Et surtout, le sentiment de me retrouver devant le Totoro de Miyazaki avec le plaisir de la découverte et du mouvement en moins… Alors bien sûr ce format pourrait être un moyen de découvrir cet auteur, de passer de la bande dessinée au manga en douceur, mais quand on a commencé la découverte de l’œuvre de Taniguchi par Le journal de mon père, difficile de s’en contenter.
Jirô Taniguchi, La montagne magique, Casterman, 2007, 66 p.