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taniguchi

  • La montagne sans magie

     
     














    Une fois n’est pas coutume, je viens vous faire part d’une déception. Dieu sait pourtant que j’apprécie l’œuvre de Jirô Taniguchi. Mais son dernier opus, La montagne magique, m’a laissée un arrière-goût de trop peu.
     
    Un homme se souvient. Il se souvient de deux enfants orphelins de père dont la mère est gravement malade vont découvrir l’envers de la montagne de Tottori, la Montagne magique sur laquelle tant de légendes et d’histoires courent.
     
    C’est la première œuvre que Taniguchi réalise au format BD franco-belge, et en couleur. J’admets avoir été un peu déstabilisée par ce changement au départ. Et une fois digéré, je persiste à penser que la couleur et le format ne conviennent pas du tout au type d’histoire que développe habituellement ce grand maître du manga. Quelque part, cela casse un peu son style.
    Cela ne m’aurait cependant guère dérangée su le scénario en lui-même avait vraiment eu de la tenue. On retrouve les thèmes chers à Taniguchi : deuil, découverte de soi, retour sur l’enfance et souvenir, merveilleux, écologie, courage et affirmation de soi. Mais j’ai eu le sentiment d’une simplification excessive, d’une évolution trop rapide de l’histoire. Et surtout, le sentiment de me retrouver devant le Totoro de Miyazaki avec le plaisir de la découverte et du mouvement en moins… Alors bien sûr ce format pourrait être un moyen de découvrir cet auteur, de passer de la bande dessinée au manga en douceur, mais quand on a commencé la découverte de l’œuvre de Taniguchi par Le journal de mon père, difficile de s’en contenter.
     
    Jirô Taniguchi, La montagne magique, Casterman, 2007, 66 p.

     

  • Le journal de mon père

    Un maître. C’est la seule manière de qualifier ce grand monsieur.
    Le journal de mon père, comme ses autres œuvres est une petite merveille qui laisse son empreinte sur celui qui le lit.
    Yoichi retourne dans sa ville natale pour l’enterrement de son père avec lequel il n’avait plus aucun contact. Au cours de la veillée funéraire, il va découvrir le visage de ce père qu’il a refusé de connaître. On suit sa plongée dans les souvenirs du petit garçon blessé par le divorce de ses parents qu’il a été, dans ceux de l’adolescent muet et révolté, puis de l’adulte refusant tout retour vers sa famille.
    Un manga tout en douceur sur la difficulté des relations filiales, le poids du silence, sur la fugacité de l’amour et le regret. Sensible et poignant.
     
    « Mon père rendu muet par la mort m’a parlé. Il m’avait attendu… Il avait toujours attendu mon retour… Les différentes facettes de mon père qui m’avaient été révélées durant cette veillée me revenaient en mémoire. La souffrance de ce père que j’avais méconnu… et sa gentillesse. Sa trop grande… gentillesse… Je me mis à pleurer, les larmes roulaient sur les joues. »
    Le journal de mon père, Jirô Taniguchi, Casterman écritures, 2004