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Chiff' - Page 160

  • Au royaume du rêve

    Ses noms sont nombreux : Dream, Morphée, Sandman. Maître des rêves et des cauchemarsn il règne sur le royaume de la nuit.  
    Comme ses six frères et sœurs, il est la matérialisation d’un concept. Destin, Mort, Rêve, Désir, Désespoir, etc. Ni dieux, ni humains même s’ils en ont l’apparence, ils sont tant que ces concepts dirigeront les hommes.
     Au départ, j’ai été rebutée par le dessin. Je ne suis vraiment pas fan de comics. Mais par la grâce de Neil Gaiman, tout arrive ! Même trouver sexy un marchand de sable punk ! J’ai eu l’impression de me trouver perdue dans une nouvelle de Lovecraft, cet univers sombre, glacial, voire terrifiant et en même temps terriblement fascinant. Avec en plus une dose certaine d’humour. Ceci n’engage que moi, je n’y connais de toute manière pas grand-chose ! Gaiman propose à ses lecteurs des histoires exigeantes, bourrées de références à la littérature, la mythologie, la religion et abordant des thèmes de sociétés des plus divers. Dans un joyeux foutoir, Caïn et Abel croisent Lucifer, quelques super héros, Shakespeare, un certain nombre de divinités diverses et variées et une belle brochette de tueurs en série. Un bonhomme est un lieu et on trouve toujours quelqu’un pour aggraver le bordel. Dream déprime, Death l’engueule pendant que Desire fait n’importe quoi. Impossible de lâcher le bouquin, et comme je n’arrive pas à mettre la main sur le t. 3 à la bibliothèque, je commence à lorgner dangereusement vers les librairies. Et puis les illustrations pleines pages de David McKean sont vraiment magnifiques.
    Ca valait le coup de persister !
     
    Neil Gaiman, Sandman, t. 1, Préludes et nocturnes, t. 2, La maison de poupée, Delcourt, 2004

  • Entre loups et poissons

    Il y a des bruits étranges dans les murs de la vieille grande maison de Lucie… Des loups ? Mais si les loups sortent, alors tout est fini ! Qui dit ça ? Tout le monde voyons !
    Une petite merveille entre bande dessinée et album. L’histoire est assez caractéristique des albums avec cet effet de répétition et de fin en suspens auquel le texte de Neil Gaiman, tout en fantaisie donne une sacrée dimension. La chute est vraiment marrante.  Il est servi par des illustrations extraordinaires, mêlant dessin, photographie, collages. Le bonheur.
    Neil Gaiman, Dave McKean (illustration), Des loups dans les murs, Delcourt, 2003
     
    Même équipe, même verdict ! L’histoire absurde d’un papa qui va être échangé contre deux poissons rouges, puis contre une guitare, contre un masque de gorille, contre un lapin… Et l’histoire de son petit garçon qui semble être une réincarnation de l’ogre des contes de fée ! Savoureux ! Et les illustrations ! Coup de cœur !
    Neil Gaiman, Dave McKean (illustration), Le jour où j’ai échangé mon père contre deux poissons rouges, Delcourt, 2000

  • Cerisiers en fleurs

    A travers le destin de 4 générations de femmes, ce sont toutes les conséquences du bombardement du 6 août 1945 sur les populations civiles qui sont contées. La mort par l’exposition aux rayons à plus ou moins brève échéance, le poids du silence que la société fait peser sur ceux qui ont été victime, le rejet et la peur encore présents 60 ans après. Le dessin, très fin, très clair, tout en délicatesse est au service de l’histoire d’une même famille d’ hibakusha (victimes de la bombe). J’ai eu le cœur serré, les tripes de plus en plus nouées au fil des pages, jusqu’à finalement être presque au bord des larmes. Presque rien n’est montré ni décrit du drame, mais pourtant, les trois nouvelles qui composent ce volume touchent au-delà des mots. La première est particulièrement terrible. Elle raconte la mort lente de ceux qui étaient à Hiroshima ce jour-là. J’ai vu peu de choses plus frappantes que ces cases blanches qui montrent la maladie et la souffrance alors que l’espoir d’un avenir et d’une vie meilleure était enfin présent. Le pays des cerisiers m’a rappelé Le tombeau des lucioles en fait.
     
    «  Cette année, c’est le cinquantième anniversaire de la mort de ma grande sœur, celle qui vécut le plus longtemps. Alors je suis allé voir des personnes qui la connaissaient et nous avons parlé de cette époque-là. Et je crois que tu lui ressembles en fait. Il faut que tu sois heureuse dans la vie Nanami. Sinon ma sœur sera bien triste. »
     
    Fumiyo Kouno, Le pays des cerisiers (Yunagi no machi sakura no kuni), Kana (Dargaud), 2006.

  • Restons jeunes

    Benjamin est gros… Le couperet est tombé à la visite médicale. Mais difficile de maigrir quand on aime par-dessus tout manger. Même si l’obésité rend tout compliqué, du sport à l’amour.
    Un joli roman pour adolescents qui dit la difficulté d’être différent et de l’accepter. Le happy end rend la fin un tantinet rapide, mais la lecture reste très agréable et l’histoire touchante.
    Mikaël Ollivier, La vie en gros, Ed. Thierry Magnier, 2001. 157 p.
     
     
    Ginny, 17 ans, timide adolescente américaine tout à fait ordinaire reçoit de sa tante récemment décédée 13 petites enveloppes bleues qui vont l’emmener à travers le monde sur les traces de celle qui était un parangon de fantaisie.
    Au risque de me répéter, un joli roman pour adolescents ! J’avoue avoir été un peu déçue au début : écriture un tantinet plate, personnages gentillets, situations invraisemblables et… une vision très “américaine” du voyage… Enfin je crois ! Mais le tout m’a fait penser à ces touristes que l’on peut croiser armés de leur Lonely Planet toute-l’Europe-dans-un-pavé. Je pense que vous voyez de quoi je veux parler. Et c’est sans parler des clichés qui abondent. Je vous le donne en mille, à Paris, il y a des amoureux, des cafés et des baguettes de pain. Ce qui ne m’a pas empêchée d’être happée par cette lecture. Toute invraisemblance mise à part (ça existe vraiment des parents raisonnables qui laissent partir leur fille unique de 17 ans toute seule en Europe sans savoir où elle va atterrir ?), cette initiation à la vie, la fantaisie, et l’amour est touchante. Et Ginny fait ce que je n’ai jamais réussi à faire : partir sur les routes toute seule. J’aurais peut-être le cran d’en faire autant un jour !
    Maureen Johnson, Treize petites enveloppes bleues, Gallimard jeunesse, 2007. 347 p.