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Chiff' - Page 143

  • Le chocolat ne meurt jamais

    Au départ était un titre intriguant, une belle couverture et un éditeur de confiance. Puis cette histoire de condamné à mort vendant son dernier souhait à la compagnie Van Houten. A l'arrivé est cet ovni, entre roman et recueil de nouvelles que nous offre Ornela Vorpsi.

    J'ai été assez destabilisée: Ornela Vorpsi commence par raconter ce qui ressemble fortement à son adolescence. C'est à travers sa relation avec une arrière grand-mère mourante qu'elle fait découvrir à son lecteur l'Albanie communiste des années 60, la dureté, voire la cruauté des relations familiales et de voisinage. Car dès le départ, ce n'est guère par amour ou par abnégation que les gens vont les uns vers les autres: si la petite-fille raconte des histoires à une son aïeule, ce n'est pas pour la rassurer ou par amour, c'est par égoïsme, par envie de croire et de faire croire à ses histoires.

    Et cela va continuer. Chaque chapitre présente un personnage différent, homme, femme, adolescents. Chaque chapitre est le récit d'un échec, d'une souffrance, d'une vilénie. Ornea Vorpsi veut montrer avec chacune de ces histoires que l'homme est prêt à se vendre en toutes circonstances et pour quelque raison que ce soit. Se vendre pour gagner sa vie, se vendre pour être aimé, se vendre pour que cesse la solitude, se vendre pour immigrer. L'immigration, le déracinement est aussi un des thèmes majeurs de cette oeuvre. La plupart de ses personnages sont des migrants qui ont tout abandonné derrière eux et qui tentent de survuivre dans un ailleurs dont la réalité est bien loin des rêves d'avant. On ne découvre d'ailleurs que des anecdotes, res petits moments qui disent l'absurdité de la vie.

    J'avoue n'avoir guère accroché. Pas par rejet de l'écriture de l'auteur, mais à cause de cette vision presque uniformément noire et glaçante de la nature humaine. C'est vraiment une peinture déséspérée, voire amère de relations humaines vides de sens. C'est dur, sans doute salutaire pour certains, mais cette sensation de s'enfoncer toujours plus dans la médiocrité, la méchanceté, la folie et la vanité m'a un peu agacée. Peu, voire pas d'humour. J'ai regardé par ma fenêtre, j'ai regardé les gens, et je me suis dit que le monde pouvait être beau. Et que je préférais les oeuvres qui le disent aussi.

    Ornela Vorpsi, Buvez du cacao Van Houten, Actes Sud, 2005, 156 p.

  • De la douceur dans ce monde de brutes

    Moi, je n'aime pas la fête de la musique... Ca ne veut pas dire que je n'aime pas la musique bien au contraire, mais quand un boulet braille du Gilbert Montagné avec des fausses notes, j'ai du mal... Oui, je suis une martyre. Heureusement, René Char était là pour adoucir le drame ! Car oui, je persiste! Mes bonnes dispositions ne faiblissent pas!  Je continue mon exploration du continent poésie!

     

      Attirée par la magnifique édition Gallimard de Lettera Amorosa avec les illustrations de Georges Braque et Jean Arp, je suis partie à la découverte de René Char. C'est un beau cadeau que fait Gallimard à ses lecteurs en offrant deux versions de ce poème dont une sous la forme du manuscrit conservé à la BnF.

    C'est beaucoup d'émotion de découvrir ce texte, la première version en fait, de la main même de l'auteur, avec les ratures et les corrections.  Et c'est beau, c'est vraiment beau cette poésie qui ressemble à de la prose accompagnée d'oeuvres graphique qui sont de véritables petites merveilles. C'est suffisamment clair pour que la compréhension en soit aisée, tout en maintenant le mystère et en donnant l'envie d'analyser de plus près ces vers et leur signification.

    René Char raconte dans cette oeuvre un amour fou, son début, la souffrance qui en naît et le drame de la séparation. Il parle de l'amour, de sa nature, de la femme et de la féminité, de la nature. Il montre comment lié par cet amour, il reste malgré tout libre, plus libre que lorsqu'il ou que s'il n'aimait pas.

     

    Je suis encore toute ébouristiflée par ce gentleman rugbyman poète!

    "Ce fut, monde béni, tel mois d'Eros altéré, qu'elle illumina le bâti de mon être, la conque de son ventre, je les mêlai à jamais. Et ce fut à telle seconde de mon appréhension qu'elle changea le sentier flou et aberrant de mon destin en un chemin de parélie pour la félicité furtive de la terre des amants."

     

    René Char, Lettera Amorosa: suivi de Guirlande terrestre, Poésie/Gallimard, 2007, 70 p.

  • Saint Swap

    Après moults aventures dont un dessert des mille et une nuits (et des mille et un kilos direct sur tes hanches ma belle, fallait pas faire la maligne), un orage du feu de dieu (pouich, pouitch, platch le pied dans une flaque, ploc le pantalon qui goutte, boum la Chiffonnette qui glisse), la montée épique de quatre étages et l'insertion d'une clé dans une serrure récalcitrante dans le noir, j'ai eu la joie, le bonheur, que dis-je, l'explosion de statisfaction enjouée et euphorisante (non, ce n'était pas seulement l'effet du digestif qui allait avec les mille et une nuits) de trouver sur mon bureau l'avis du facteur! Sautillant, je me suis payé quelques portes et murs, et me suis retournée dans mon plumard un certain temps, ce qui ne m'a pas empêché d'être au garde à vous devant la poste à 7h40! Même une panne informatique de 20 min n'a pas pu enlever le sourire béat accroché à mes lèvres! Car oui mesdames, mesdemoiselles et messieurs, Saint Swap a entendu mes prières! Le colis parti des îles lointaines et paradisiaques dont nous suivions tous les péripéties est arrivé dans mes pénates!

    C'est peu dire que Sophie m'a gâtée! En fait, j'ai déchiqueté le scotch à coups de dents et d'ongles dans le métro et déballé le tout le plus vite possible! Avec soin tout de même puisque chaque élément du colis était enveloppé dans un joli papier Et j'ai découvert du thé à la vanille de là-bas (dans le mille), des gâteaux à la mangue et l'ananas (je regarde la boîte d'un air carnassier), un joli marque-page avec des cocotiers et un lagon (soupir) et trois livres!

    Un Yôko Ogawa, La piscine. Les abeilles. La grossesse: un auteur que je voulais découvrir depuis un certain temps déjà!

    Johanna Sinisalo, Jamais avant le coucher du soleil: un livre que j'avais remarqué et sur lequel je n'avais jamais réussi à remettre la main faute d'en avoir noté le titre (de l'utilité du stylo et du carnet dans le sac)! Merci Sophie! J'adore les trolls!

    Dominique Mainard, Leur histoire: un auteur que je ne connais absolument pas mais qui semble excellent!

    J'en frétille de plaisir d'avance! Encore merci Sophie, et puis merci aussi à Flo, notre GO du Swap pour son infinie patience et ses talents d'organisatrice! Je suis prête à remettre le couvert!

  • Le jeu des 7

    Même en courant trèèès vite, je n'y aurais pas échappé! Gachucha, Sylvie et Caroline m'ayant porté sur leur liste, voilà sept révélations me concernant!

     

    1) Mon prénom, le vrai, est celui d'une immense actrice du 20e siècle. J'aimerais n'avoir qu'un quart de sa grâce naturelle, mais en tout cas merci maman! Quand à mon pseudonyme, il me vient d'un charmant petit animal et d'une colocataire internetophile!

     

    2) Mes amis me regardent d'un oeil méfiant lorsque je propose une sortie ciné. La faute à mon amour des films patagonais sous-titrés en austro-hongrois paraît-il. Ils sont mauvaise langue, je ne rechigne pas à une bonne daube de temps à autre, et de plus en plus souvent d'ailleurs. Et qui regarde des animes, hein!?! Non pas que les animes soient de la daube, mais mon amour récent de la chose laisse parfois perplexe! Ah oui, et je suis réputée pour avoir un coeur de pierre! Tout ça parce que j'ai été prise d'une crise de fou rire devant La cité des anges! Ce n'est pas de ma faute si Nicholas Cage a une tête de crétin dans ce film, et si Meg Ryan fait l'andouille à vélo! Dans mes bons jours (ceci est un bon jour), j'admets avoir versé une larme (trois tonneaux en fait) devant Ladybird (Ken Loach) et Nerverland.

     

    3) Je ne regarde plus la télé depuis environ 3 ans... Du coup ma fascination lorsque je me retrouve face à l'étrage lucarne n'a plus de limite. Et je suis d'un pénible! Je commente, je commente! Ce que je préfère pour commenter, ce sont les JT de TF1. Ma hargne n'a plus de limite devant PPDA.

     

    4) Je suis chocolat addict. Mais vraiment!! Noir surtout, au lait parfois, blanc rarement, mais à toutes les sauces, même salé, même épicé! Quand je passe en mode tablette plus rien ne me fait peur. Imaginez seulement l'effet qu'a fait sur mon foie la visite de charmante ville de Biarritz ...

     

    5) Je deviens totalement démente dès qu'on me lache dans un lieu où il y a des livres. Ca ne date pas d'hier, un copain d'enfance m'avait surnommé le Speedy Gonzalès de la lecture. Et la maîtresse de CM1 avait convoqué ma mère pour qu'elle m'enjoigne de me socialiser un peu à la récré... Rapport aux bouqins greffés à mes petites menottes. Je lis partout, dans toutes les positions et en toutes circonstances. Un tsunami pourrait éventuellement me faire lever le nez de ma page. Et encore...

     

    6) Je suis zen, je suis cool (meuh oui....)... grâce à mes deux petites soeurs! J'ai développé une capacité d'abstraction démente. Ca aide.

     

    7) Je tombe tout le temps et je n'ai absolument aucune coordination. Un véritable art de vivre! Un trou, je suis par terre. Un escalier et je trébuche! Monter aux arbres jamais, je tiens à la vie! Jouer à un sport collectif,  °_°? Je pourrais participer aux JO des bleux, rapport à la baballe qui m'arrive en pleine poire dans 90% des cas! Du coup je me suis mise aux arts martiaux. Au moin s quand on chute, il y a un tapis au sol.

     

    Voilà pour les 7 secrets! Je ne sais guère qui tagger qui ne l'ai pas déjà été! Aller, je tente ma chance avec Laurent, Yue Yin, Camille, Ekwerkwe, Heri, et puis Am et Stram. Et Gram s'il a le temps!

    Ils vont devoir à leur tour dévoiler 7 de leurs secret sur leur blog et trouver sept chats à qui refiler le bébé! Bon courage!

  • Où sont les adolescents, lalalala

    En guise de clôture d'une journée pourrie (reprise de la formation, vol de carte bleue, sandales cassées, boutons en tout genre, etc.), je me suis offert une virée à la bibliothèque et la lecture de quelques bons romans ados. Dont acte, du plus drôle au plus dépressif.

      Marie Desplechin, Jamais contente - Le journal d'Aurore: le journal intime d'une adolescente comme les autres, Aurore, 15 ans. Elle n'aime pas écire, elle n'aime pas lire, elle n'est jamais contente. Et c'est terriblement drôle. On se croirait revenu au temps de l'acné, des abominables parents et du collège. Avec des exagérations, quelques clichés, mais c'est bon pour le moral.

    Extrait: "C'est clair: tout le monde écrit son journal, spécialement les filles, spécialement les filles moyennes. Je le sais. Moi aussi je passe par le rayon livre en entrant au supermarché. Le plus dingue, c'est que les bouquins sont publiés. Les filles en question ont des prénoms américains impossibles, type feuilleton pour gnomes sur M6 - en version française apparemment on en vendrait moins. Le français est juste la vieille langue déprimante, je regrette mais c'est la conclusion universelle. Passez du rayon livres au rayon film, et là, tapez-vous la tête contre les murs: il y a des types pour en faire des films! Dans mon intérêt personnel, je en vois pas pourquoi je lirais les journaux des autres. Moi aussi, j'ai une vie. Je me demande quel genre de film on peut faire avec une vie où il ne se passe rien. Genre la mienne. Une sorte de documentaire animalier, j'imagine. La vie du rat-taupe sur les plateaux d'Abyssinie. En moins palpitant.

      Olivier Adam, Sous la pluie: la mère d'Antoine est belle, elle est adorable, mais elle est étrange, un peu folle. Et usante pour ceux qui vivent avec elle au quotidien. Le regard éperdu et ensible d'un petit garçon perdu sur sa mère et le couple qu'elle forme avec son père. Les peurs, les doutes les angoisses d'un enfant qui gradit, qui tombe amoureux et qui est confronté à la cruauté du monde des enfants. C'est un beau texte.

      Arnaud Cathrine, La vie peut-être: Florian ne se remet pas de la mort de Sofia son amie, sa soeur, sa moitié, son tout. Il refuse, il se perd lui-même et cherche à aller jusqu'au but de son deuil, quitte à se faire enfermer dans l'hôpital psychiatrique où Sofia est morte. C'est là que contre toute attente, il va reprendre goût à la vie.

    Un texte magnifique sur l'amitié, la mort, la solitude, sur cet absolu qui existe parfois dans les relations humaines. Juste des mots crus et forts qui essaient de dire la souffrance. Je ne connaissais Arnaud Cathrine que par sa réputation et ses textes pour les plus petits,et j'ai été impressionnée par ce texte. Dur, mais vraiment très beau.

    Ils sont tous publiés dans la collection Médium de l'Ecole des loisirs. Par contre, j'ai une question... Pourquoi le happy end est-il la norme dans les romans pour adolescents?

    Extrait: "Les seuls moments où je me suis senti vivant, c'est avec toi. La seule seconde de ma vie où je me suis senti vivant, c'est la longue et géniale éternité que j'ai passé à tes côtés, en quelques années. Il y en a qui disent que l'éternité c'est trop long. Les cons."