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Chiff' - Page 147

  • Chou chou choux

    Avec tout le bien que j'avais entendu dire ou lu de ce roman, je me suis dit que ce serait dommage de passer à côté! Et bien m'a pris de l'ouvrir!

    L'histoire est toute simple: Bérangère et Vincent se marient. Toute la famille et les amis sont présents. Chaque chapitre présente le point de vue d'une personne différente: petite fille d'honneur, prêtre, parents proches ou éloignés, amis.

    Tous les chapitres ne se valent pas. Par exemple, celui qui est consacré à Damien, l'ami célibataire avec qui on espère caser les soeurs non encore mariées ne m'a pas fait plus d'effet que ça. Mais les autres sont assez extraordinaires: la petite Pauline qui porte son regard d'enfant sur le couple de ses parents et les petites vilenies des adultes, le marié lui même, ses doutes et des peurs, la mariée et sa grand-mère par exemple. Assez extraordinaires même si la révélation finale et les dernières lignes flirtent avec le sirop, ce qui est dommage.

    Toutes les failles des relations familiales, des relations de couple se révèlent. Le regard de Blandine Le Callet est à la fois aigu, presque acerbe, et incroyablement tendre. Bien sûr on ne se reconnaît pas dans tous les aspects de ce mariage de grands bourgeois, mais nous avons tous je pense assisté à ces cérémonies et fêtes où bien des tensions et des inimitiés remontent à la surface. Rien n'est épargné et c'est à la fois très drôle et émouvant! La célibataire que je suis a fini par se dire que finalement, un simple passage devant monsieur le maire et une bonne bouffe toute simple ne serait pas un mal! Rien de très original, mais une bonne lecture donc, sauf avant le mariage!

    "La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Il voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème surmontée du traditionnel couple de mariés [...]. Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule [...]. Il paraît que si le gâteau est monté trop tôt, les choux se détrempent et s'affaissent, le caramel se dissout et tout dégringole. C'est peut-être ça, le mariage, au fond: vous êtes bien mignons aujourd'hui, mes petits mariés, mais attendez encore un peu: votre joli petit couple va en prendre plein la figure, et vous allez vous ramasser en beauté."

    D'autres avis: Laurent , Tamara, LaureClarabel, Gambadou...

    Blandine Le Callet, Une pièce montée, Stock, 2006, ed. LdP, 2007, 252 p.

  • La dame aux camélias

    Troisième roman d'Aki Shimazaki à mon compteur. Cette fois, il s'agit du premier volet de ce que l'on appelle Le poids des secrets. Dans Tsubaki, c'est le point de vue de Yukiko sur la relation adultère de son père et sur les conséquences de cette relation qui est donné. Dans une longue lettre post-mortem à sa fille, elle lui révèle l'existence de son demi-frère et le secret qu'elle a si longtemps caché.

    Comme dans Hotaru, la narration tourne autour du secret et de la filiation. La question qui irrigue cette oeuvre est finalement: que savons nous de nos parents et de leur vie. Ce que cachent ceux que nous pensons connaître, et ce que cachent les silences dont nous avons conscience peut être tellement profond qu'en prendre connaissance peut radicalement changer la perception de la vie même.

    On y retrouve également la même réflexion sur la guerre et la barbarie humaine. Sous un biais différent. L'exercice de changement de point de vue est vraiment intéressant.

    Je ne vais pas disserter des heures, mais chacun de ces courts romans est une petite merveille. Parvenir à dire tant en si peu de pages...

    Aki Shimazaki, Tsubaki, Babel (Actes Sud), 2005, 114 p.

  • Tenir le déséquilibre

    Au rang de mes lectures de cette semaine de vacances ma foi fort productive, L'équilibre des paradoxes de Michel Pagel. Une lecture très agréable. Et je ne suis pas de parti pris du tout, même si j'aime M. Pagel ne serait-ce que parce qu'il traduit Neil Gaiman.

    Une bande d'aventuriers de tous poils et de voyageurs du temps non volontaires se trouvent aux prises avec un paquet d'emmerdements et de paradoxes temporels. Parviendront-ils à sauver le monde?

    En tout cas, il essaient très fort tout au long des 434 p. Michel Pagel ne s'encombre certe pas de vraisemblance (de toute manière, ce genre d'accessoire ne sert à rien) et fait intervenir des bourgeois, un Hun et quelques sarrasins, des vendeurs d'esclaves, des humains génétiquement modifiés, des pirates, des mères maquerelles et quelques voitures et autres moyens de locomotion, une hippie très enfumée et une cyborgue. Avec tout ça, pas le temps de s'ennuyer. D'autant que le tout ne manque pas d'humour. J'ai aimé le fait que Pagel utilise une page d'histoire assez peu connue et la succession de journaux intimes, mémoires et autres de quatre des personnages principaux qui donne un récit vivant et enlevé. Le choc des époques ne manque pas de saveur. Ce n'est pas du K. Dick, mais on tremble, on rit, on larmoie un peu. On sent que Pagel s'est amusé à l'écrire et à changer de manière d'écrire à tous les chapitres. C'est un peu de la SF, un peu steampunk, un peu du Dumas matiné de Féval. Sympatique. Et en plus il y a une nouvelle gratuite!

    Mention spéciale à Romaric et à son vocabulaire, à Adriana et son instinct meurtrier, et surtout,  surtout, à Sophie et ses petites pilules.

    Cuné a aimé, Chimère aussi

    Michel Pagtel, L'équilibre des paradoxes, Denoël, coll. Lunes d'encre, 2004, 434 p.

  • Swap ô mon swap

    Je commence à paniquer, je vous le dis! C'est vrai quoi! J'ai envoyé mon colis le 16 mai en colissimo 48h et il n'est toujours pas arrivé! Et évidemment je ne suis pas chez moi histoire d'aller leur secouer les puces! Avec ma poisse habituelle ils auront perdu mon beau colis... Désespoir...

  • Connaître son ennemi

    Oui, l'ennemi! Je vous ai présenté Mlle Chiffon la benjamine précédemment. Elle est l'héroine de ce billet. Que cela soit clair entre nous: j'adore ma frangine. Elle a généralement bon goût en matière de livres. Et même de mangas. Oui, j'ai bien dit en général... Parce qu'elle traverse cette étrange période où les hormones transforment l'enfant le plus civilisé et sage en... un ADOLESCENT! Ô stupeur! Ô étonnement! Devant vos yeux ébahis, un nouvel être se dresse. Et dans le cas qui me concerne, l'être nouveau lit des shôjo. Poussée par une saine curiosité professionnelle (connais ton fond de manga et un bon professionnel tu seras), je me suis penchée sur ce qui trainait sur le plumard (enfin, ce que j'ai réusi à récupérer au milieu du chaos).

     

    C’était nous, Yuuki Obata, Soleil, t. 1 à 6

    Bon, là on reste dans le domaine du classique et du mignon. Je t'aime, je ne t'aime plus, je t'aime encore et puis finalement est-ce que je n'aimerais pas ton meilleur ami? Être ou ne pas être? Ketchup ou mayo? Ceci dit, j'ai relativement accroché même si l'intrigue est assez longue à se mettre en place, et comme il se doit quasi inexistante. Mais les personnages sont assez attachants et le tout se lit sans faim.


    Par contre, après, c'est du lourd!! Ou alors c'est que j'ai définitivement dépassé l'âge!

    Princesse Ai, Misaho Kujiradou, Soleil, en trois tomes.

    La princesse Ai est transbahutée sur la planète terre avec son mystérieux médaillon (sic), a perdu la mémoire (resic), tombe sur un bô sauveteur super gentil (reresic), et s'emploie à sauver son monde des méchants (rereresic). En résumé... Moi les magical girls je ne peux pas. Mention spéciale au design des personnages dus à Ai Yazawa que par contre je révère (c'est du shôjo aussi? On s'en fiche, c'est du bon! Et non, je ne suis pas de mauvaise foi): gothique à souhait.

     

    Kimi shika iranai, Wataru Yoshizumi, Glénat, 2 tomes.

    Comment dire... La demoiselle a 16 ans et est divorcée! Ce qui n'empêche pas machin de tomber amoureux d'elle! Mais voilà que son ex-mari revient à la charge! Mais comment tout cela va-t-il se finir???! On, se le demande n'est-ce pas? Bien avec fleurs angelots et une dose de sirop à écoeurer l'estomac de plus de 14 ans le plus accroché!

     

    Des fois la conscience professionnelle, ce n'est pas une sinécure...