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Le chocolat ne meurt jamais

Au départ était un titre intriguant, une belle couverture et un éditeur de confiance. Puis cette histoire de condamné à mort vendant son dernier souhait à la compagnie Van Houten. A l'arrivé est cet ovni, entre roman et recueil de nouvelles que nous offre Ornela Vorpsi.

J'ai été assez destabilisée: Ornela Vorpsi commence par raconter ce qui ressemble fortement à son adolescence. C'est à travers sa relation avec une arrière grand-mère mourante qu'elle fait découvrir à son lecteur l'Albanie communiste des années 60, la dureté, voire la cruauté des relations familiales et de voisinage. Car dès le départ, ce n'est guère par amour ou par abnégation que les gens vont les uns vers les autres: si la petite-fille raconte des histoires à une son aïeule, ce n'est pas pour la rassurer ou par amour, c'est par égoïsme, par envie de croire et de faire croire à ses histoires.

Et cela va continuer. Chaque chapitre présente un personnage différent, homme, femme, adolescents. Chaque chapitre est le récit d'un échec, d'une souffrance, d'une vilénie. Ornea Vorpsi veut montrer avec chacune de ces histoires que l'homme est prêt à se vendre en toutes circonstances et pour quelque raison que ce soit. Se vendre pour gagner sa vie, se vendre pour être aimé, se vendre pour que cesse la solitude, se vendre pour immigrer. L'immigration, le déracinement est aussi un des thèmes majeurs de cette oeuvre. La plupart de ses personnages sont des migrants qui ont tout abandonné derrière eux et qui tentent de survuivre dans un ailleurs dont la réalité est bien loin des rêves d'avant. On ne découvre d'ailleurs que des anecdotes, res petits moments qui disent l'absurdité de la vie.

J'avoue n'avoir guère accroché. Pas par rejet de l'écriture de l'auteur, mais à cause de cette vision presque uniformément noire et glaçante de la nature humaine. C'est vraiment une peinture déséspérée, voire amère de relations humaines vides de sens. C'est dur, sans doute salutaire pour certains, mais cette sensation de s'enfoncer toujours plus dans la médiocrité, la méchanceté, la folie et la vanité m'a un peu agacée. Peu, voire pas d'humour. J'ai regardé par ma fenêtre, j'ai regardé les gens, et je me suis dit que le monde pouvait être beau. Et que je préférais les oeuvres qui le disent aussi.

Ornela Vorpsi, Buvez du cacao Van Houten, Actes Sud, 2005, 156 p.

Commentaires

  • Je ne l'ai pas lu. Il est sur ma LAL depuis belle lurette et pourtant, malgré tous les commentaires peu positifs que j'ai lu, il me tente toujours... J'aimerais bien qu'il sorte en poche cependant!

  • J'ai eu la chance de le trouver à la bibliothèque et j'en suis contente vu l'effet qu'il m'a fait! Et pourtant, comme toi je me suis acharnée malgré les commentaires lus dessus! Il vaut mieux essayer par soi-même dans ces cas!

  • J'adore ton titre! Je te le piquerai peut-être même un jour, en respectant le copyright, évidemment!

  • Et bien j'en suis ravie! Mais il n'y a pas de copyright qui tienne en la matière! Non seulement je suis préteuse, mais en plus j'ai allégremment pastiché et James Bond et Sophie Chérer (L'huile d'olive nemeurt jamais)!

  • Je suis tout à fait d'accord avec ton commentaire sur ce livre que j'ai lu suite à la lecture des critiques. Cet univers m'a également glacé, le livre n'est pas si bien écrit que ça et l'auteur apparaît peu à peu comme le chantre d'un narcissisme cynique et cruel. L'humanité décrite est trés limitée, ce qui est dommage concernant un pays, l'Albanie, dont on aurait aimé saisir avec plus de profondeur les enjeux réels. Cependant je respecte l'auteur qui a le droit d'exposer son univers singulier et personnel, même si il ne nous touche pas, j'en veux plus aux critiques qui mettent sur le même plan des ouvrages de grandes qualités littéraires et d'autres comme ceux de Ornela Vorpsi qui sont beaucoup plus anecdotiques et superficiels en somme, de l'art de faire passer des vessies pour des lanternes...

  • Le fait que je n'ai pas tant aimé que ça tient peut-être aussi au fait que j'attendais beaucoup de ce livre. J'en avais effectivment entendu parler en bien, et il me semble que les médias et critiques l'avaient effectivement beaucoup mis en avant. Du coup le choc à l'arrivée n'a pas été triste! Et puis je n'avais pas particulièrement besoin de cet univers assez glauque!

  • Il y a pire que "Buvez du cacao..." du même auteur: "Vert venin" sorti en janvier 2007... pourquoi je continue à lire mademoiselle Vorpsi? parceque mon mari reçoit les livres, mais promis je vais arrêter!! Alors pour ce dernier opus, la langue est vraiment mise à rude épreuve... un italien aproximatif traduit en français hâtif (les traducteurs sont mal payés) cela donne un parfait charabia qui doit pudiquement se voiler derrière la fameuse "licence poétique" dont chacun se réclame dès qu\'il écrit n\'importe quoi!! Les éditions Actes Sud ne relèvent pas le niveau général des publications. Quant au propos, et bien j\'avais une concierge serbe prénommée Léna dont les théories à propos des Balkans auraient bien mérité un détour chez Actes Sud...

  • °-° Mon Dieu, alors ça empire! Et bien, je crois que je vais tirer un trait sur cet auteur! Quelle chance d'avoir un fournisseur de livres comme ça en tout cas!! ;-)

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