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SFFF - Page 21

  • Défi saga, le début de la fin de l'étape n°1!

     

    A ma grande honte, je n’ai que partiellement répondu au défi saga lancé par Fashion Victim, et je suis parmi les dernières dans le compte rendu de cette lecture ! Après moults réflexion au début de l'été, je me suis dit que j'allais me lancer dans ce Trône de fer dont on ("on" se reconnaîtra aisément s'il passe par ici) me vantait les mérites depuis un certian temps déjà! Et comme en plus le premier tome trainait sur une étagère... Bref! Je me suis lancée donc, et Ô honte, rage et tout ça, je n’ai lu que deux tomes sur 12 ! Mais je vais persister, c’est promis et je vous livre déjà mes commentaires sur lesdits deux premiers tomes !
     
    Petit résumé général tiré de la quatrième de couverture du premier tome :
    Il était une fois, perdu dans un lointain passé, le royaume des Sept Couronnes... En ces temps nimbés de brume, où la belle saison pouvait durer des années, la mauvaise toute une vie d'homme, se multiplièrent un jour des présages alarmants. Au nord du Mur colossal qui protégeait le royaume, se massèrent soudain des forces obscures ; au sud, l'ordre établi chancela, la luxure et l'inceste, le meurtre et la corruption, la lâcheté et le mensonge enserrèrent inexorablement le trône convoité. Pour préserver de l'ignominie les siens et la dynastie menacés se dresse alors, armé de sa seule droiture, le duc Stark de Winterfell, aussi rude que son septentrion natal. Mais, en dépit du pouvoir immense que vient de lui conférer le roi, son ancien ami Robert Barathéon, a-t-il quelque chance d'endiguer la tourmente qui se lève ?
     
    La question se pose en effet !
     




    Tome 1 : difficile à résumer. G.R.R. Martin pose le décor et présente les personnages. On découvre la structure un peu particulière de cette série. Chaque chapitre présente les événements du point de vue d’un personnage. Parmi les plus fréquemment rencontrés, Ned, le duc de Winterfell, Catelyn sa femme, Sansa et Arya leurs filles, Bran un de leurs fils, Jon le bâtard, Daenerys, fille déchue de la précédente dynastie au pouvoir, Tyrion le nain, fils du puissant seigneur Lannister apparenté à la famille royale, etc.
    Ce choix un peu déstabilisant au départ n’est pas si gênant au final puisque les personnages clés ne sont pas si nombreux et que l’on se retrouve assez rapidement parmi eux. Il est plus difficile de se repérer dans les méandres de l’histoire d’un monde que l’on ne décode que par petites touches. Mais Martin assume ce choix et le maîtrise complètement.
     
    Tome 2 : tout aussi difficile à résumer. Le royaume des Sept couronnes est déstabilisé par les luttes de pouvoir, les intrigues et les trahisons. Si les liens du sang sont encore garantie de loyauté, les choses se compliquent rapidement. D’autant que Daenerys découvre son héritage… Et que du nord, viennent d’étranges et dangereuses créatures.
    Ce deuxième tome tient les promesses du premier. Les événements se précipitent et s’entrecroisent, les personnages gagnent en complexité. N’est pas gentil qui l’on croyait l’être, et pas si méchant qui semblait l’être. La trahison et les compromissions trouvent des explications, sinon des excuses et l’ambition est révélée. Le merveilleux s’instille doucement dans ce qui n’était guère jusqu’alors qu’un monde médiéval type. Batailles et intrigues d’enchaînent sans réels temps morts et la politique est aussi intéressante que les combats.
    J’apprécie particulièrement la place importante tenue par des personnages féminins moins caricaturaux qu’il n’y paraît, et divers dans leurs caractères et leurs choix.
     
    A chaque fin de tome, Martin laisse un ou plusieurs personnages en fâcheuse posture et engendre un phénomène d’accoutumance que seule la hauteur de ma PAL me permet de juguler un peu ! J’ai hâte de découvrir la suite !
  • C'est trop affreux!!

    J'avais beaucoup de choses à dire, de notes de lecture en retard, mais voilà, tout cela va attendre. Je viens juste de refermer le 7e tome. Avec bonheur, un peu de peine et de regrets. Plus de nouvelles parutions à attendre, plus de spéculations fiévreuses.

    Malgré mon déplorable niveau d'anglais, j'ai avalé le tout sans presque coup férir. A mon grand étonnement d'ailleurs. Comme quoi, quand on veut...

     Je ne révélerai bien évidemment rien!! Ne pas faire à autrui ce qu'on ne veut pas qu'il nous fasse et tout ça! Je dirais simplement que JKR clôt son oeuvre en beauté. Tout est dit, expliqué sans que jamais, la suspense ne tombe. Pourtant, je croyais avoir deviné quelques petites choses dès les premières pages et depuis le 6e tome. Et bien elle m'a fait tourner en bourrique! Pour mon plus grand plaisir d'ailleurs! Et puis... Mon plus cher souhait étant réalisé, je peux passer tranquillement à autre chose. En attendant de le relire en français et de dire à ceux qui voudront le savoir quel était ce souhait!

    Yue Yin aussi a terminé!

     

    JK Rowling, Harry Potter and the deathly hallows, Bloomsbury, 2007, 607 p.

  • Quand meurent les étoiles

     

    Ekwerkwe en avait parlé avec talent, me filant l'envie monstre d'aller y voir de plus près. Ce que j'ai fait et ce que je ne regrette absolument pas après avoir lu ce petit bijou. Mon avis est assez proche du sien en fait! Voilà un exemple de ce que la science-fiction peut produire de meilleur. Un roman intelligent, profond, prenant et passionnant, profondément humaniste, terrifiant et drôle.

     

    Dans un univers (far far away) et un temps indéterminé, l'espèce humaine a essaimé en quatre peuples à l'instigation de mystérieuses créatures, les AnimauxVilles. Pensantes, intelligentes, machiavéliques même, elles ont provoqué la dispersion qui a sauvé l'humanité de la destruction pure et simple. Depuis, chaque rameau a évolué en autant de cultures, de modes de vie, de systèmes politiques. S'ils ne se font pas la guerre, chacun reste dans son coin d'univers, se regardant avec méfiance, et mépris.  Forts de leur ignorance de l'altérité comme de l'univers qui les entourent. Pourtant tout va changer. Les tentations expansionnistes des uns, la volonté d'immortalité des autres, le désir d'infini des AnimauxVilles vont changer la donne. La rupture viendra avec la mort d'une étoile. La tradition veut en effet qu'en ce moment rare, l'humanité se réunisse. Une occasion de se découvrir, d'enfin se parler et d'aller au-delà des différences. Sauf que l'enjeu de ces retrouvailles, les deuxièmes depuis la dispersion est tout autre. C'est le devenir d'un univers transformé en prison qui va se jouer.

     

    C'est un bien pâle résumé de l'intrigue que je vous fais là! J'ai beau avoir lutté un bon moment, je n'arrive pas à rendre la richesse de l'ensemble. Et puis je n'en ai pas envie, ce serait trahir la surprise et le plaisir de découvrir (na)!

    C'est magistral. Remarquablement écrit. Je ne connais pas Ayerdhal et Dunyach, mais j'ai été incapable de perçevoir le moment où la plume changeait de mains. Sans doute parce qu'avec quatre années d'écriture et réécriture, ils ont eu le temps de brouiller les pistes! Ceci dit, cette collaboration explique sans doute que leurs descriptions de chacun des quatre peuples humains soient aussi fouillées. A chaque peuple son ou ses représentants, et l'occasion, à travers la présentation de ces personnages, de brosser, petits bouts par petits bouts un tableau complet de chaque société et système politique en présence, de chaque lien diplomatique et de chaque complot. Car il ne faut pas s'y tromper. La dispersion n'a en rien rendu l'humain plus sage. La volonté de puissance, la soif de pouvoir et de domination sont toujours inhérentes à la nature humaine. Le machiavélisme est loin d'être mort. Etoiles mourantes est une belle réflexion sur le politique et sur différents modes d'organisation des sociétés. Anarchie, tyrannie, oligarchie, démocratie aussi sous une drôle de forme, tout y passe. Et les auteurs ne sont pas tendres, dénonçant à cette occasion ce qui doit et peut l'être dans nos société hic et nunc. Les développements technologiques qu'ils inventent (à partir de travaux actuels toujours) ne servent finalement qu'à permettre de pousser chaque logique, chaque peuple dns ses retranchements. Un beau procédé, même si du coup certains paragraphes ou dialogues deviennent un peu abscons.

     

    Au-delà ce cet aspect, Etoiles mourantes est aussi un texte magnifique sur le racisme. Alors bien sûr certaines dénonciations et certains appels à la tolérances sont un peu faciles. Mais le nécessaire est abordé et traité. Chaque rameau se sent plus humain que les autres, rabaisse celui qui est différent au rang de mutant, de menace, voire d'animal. Même ceux qui se veulent ouverts et tolérants sont en butte à une xénophobie profondément ancrée en eux, une xénophobie qui est un peu le premier pas vers le racisme pur et simple. C'est ce que j'ai trouvé intéressant, cette manière de montrer qu'il n'est pas si facile d'accepter l'autre même lorsqu'on le veut, cette manière aussi de sous-entendre avec raison que la xénophobie et le racisme, s'ils sont liés, ne sont pas tout à fait la même chose. Et que finalement, la confrontation à l'altérité, si elle est douleur, peut parfois mener à l'acceptation.

     

    Rajoutez-y un brin de métaphysique, quelques pincées de relations familales, une louche re propos sur la mort et l'immortalité, un dénouement assez estomacant et des persectives vertigineuses, et vous aurez l'explication de ma soudaine verve passionnée et de mes développements un peu mais pas trop) bavards.

    A lire. Moi, je file me l'acheter pour retrouver quand cela me chantera les AnimauxVilles.

     

    Ayerdhal et Dunyach, Etoiles mourantes, J'ai lu, coll. Millénaires, 1999, 537 p.

  • Livresquement votre

    ce week-end, j'ai fait une bonne action. Oui, une bonne action. J'ai enfin lu un des ouvrages lâchement abandonnés sur ma PAL! Victoire, chants de gloire et de soulagement. Bref!

    Il s'agit de la suite d'un livre que j'avais, à la lointaine époque où je ne tenais pas encore ce blog, beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé. D'où une petite séquence nostalgie (je laisse la bande son à votre libre appréciation).

     

     

    L'affaire Jane Eyre: Thursday Next vit dans un monde où la littérature est presque une religion. Où rien n'est plus important qu'une pièce de Shakespeare, où les plagiats font scandale. A tel point qu'une brigade spéciale des Op-Specs a été créée pour s'occuper des affaires littéraires! Accessoirement, il y a également dans ce monde: des gens capables de voyager dans le temps, des dodos ressucités, des vampires, des multinationales prêtes  à tout pour dominer le monde, et des individus bizarres dont font partie la plupart des membres de la famille Next. Papa, voyageur du temps est censé ne plus exister, oncle Mycroft invente des machines étranges qui permettent de rentrer dansles livres et je vous en passe. C'est d'ailleurs à cause d'une de ces machines bizarres qu'Achéron Hadès, le Mal, kidnappe Jane Eyre. Heureusement, Thursday est là pour prendre les choses en main entre deux verres, trois souvenirs, un certain nombre de tasses de thé et quelques déboires sentimentaux.

     

     

     

     

    Délivrez-moi: où l'on retrouve Thursday mariée, enceinte et menant une vie toujours trépidante. Son nouveau statut de sauveuse de Jane Eyre ne la met pas à l'abri du retour de la vengeance des méchants du premier tome. Son tendre époux éradiqué, les tentatives de meurtres sur sa personne, le chantage et un logeur agaçants vont mettre le feu aux poudres.

     

    Bon, aucun des deux tomes de cette série n'est facile à résumer. A la base, c'est la quatrième de couverture du premier tome qui m'a convaincue: uchronie déjantée, roman policier, lecture jubilatoire. Bon, bon, bon... Qui aurait résisté??

    Et je n'ai pass été déçue du voyage! De décalage en décalages avec notre réalité, Jasper Fforde invente un monde presque complétement différent.  On y découvre des inventions burlesques, une nouvelle religion totalement déjantée avec des saints aux noms imprononçables, des lobbies pro-Shakespeare à l'influence politique énorme, des intégristes littéraires, des gravitubes qui permettent de traverser le centre de la Terre, des migrations de mammouths et un certain nombre d'autres choses.

    S'y ajoute un sens du rythme, du suspense et de l'action, un humour jouissif et un sens de la répartie qui laissent pantois le lecteur qui a eu l'heureuse idée d'ouvrir ces pages.

    Le meilleur reste quand même l'immense amour de la littérature, des livres et de la lecture qui irrigue ces pages. L'idée qu'il est possible de rentrer dans les livres, de rencontrer leurs personnages et de discuter avec eux est proprement génial. L'esquisse de cet univers amorcée dans L'affaire Jane Eyre est développée dans Délivrez-moi. Et c'est le bonheur. On découvre la Jurifiction, police interne des livres, on passe de l'autre côté du rideau, pour apprendre ce qu'il se passe à la fin des chapitres, on tremble face aux virus orthographiques, on est intrigué par les nouvelles technologies comme le transfert par ISBN, on communique par note de bas de page. Et on fait la connaissance de personnages savoureux, les personnages de Fforde lui-même bien sur, mais aussi ce qu'il fait de ceux de Dickens, de Jane Austen, de Lewis Carroll. Je ne me suis pas encore remise du Chat du Cheshire en bibliothécaire! Et d'une scène de solde dans une librairie digne des LCA!

     

    Vous l'aurez deviné, j'aime Japser Fforde! Et j'ai bien du mal à faitre passer tout ce que contiennent ses histoires. Ses livres me mettent la patate et le sourire aux lèvres! Fortement conseillé!

     

    "Ce n'étaient pas simplement des mots assemblés sur une page pour créer une impression de réalité - chacun de ces volumes étaient la réalité. Ces livres-là ressemblaient à ceux que j'avais lus chez moi comme une photographie ressemble à son sujet. Ces livres étaient vivants!"

     

    "Je m'arrêtai de lire lorsque je fus certaine que j'étais complétement dans Raison et sentiments et écoutai Marianne achever son monologue:

    ... insensible aux changements chez ceux qui se promènent dans votre ombrage! Mais qui sera là pour en profiter?"

    Elle poussa un soupir mélodramatique, joignit les mains sur sa poitrine et saglota sans bruit une minute ou deux. Puis elle enveloppa du regard la grandemaison à la façade blanche et se tourna vers moi.

    - Bonjour! fit-elle d'un ton amical. Je ne voux ai encore jamais vue par ici. Vous travaillez pour la Juri-machin-truc?

    - On ne doit pas faire attention à ce qu'on dit? balbutiai-je en regardant nerveusement autour de moi.

    - Ciel, non! s'exclama Marianne avec un rire enchanteur. Le chapitre est termijné, et puis ce livre est écrit à la troisième personne. Nous sommes libres de nos faits et gestes jusqu'à demain matin, quand nous partirons pour le Devon."

     

    L'avis de Flo, de Lou, d'Allie, de Lilly. Certaines ont aimé, d'autres moins! Je vous laisse juges!

  • Europe abîmée, Europe désespérée

    Dans une Europe ruinée, enlisée dans une véritable guerre de religion contre un Moyen-Orient unifié, une dictature religieuse fait plier sous son joug des populations exsangues, veules ou fanatiques. Deux adolescents vont partir à la recherche du mystérieux Archange Gabriel responsable de ce basculement.

    Je ne peux pas dire que j'ai aimé, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé. La politique fiction est magistrale: crédible et glaçante. Bordage s'appuit sur des mouvements qui sont perceptibles (construction européenne, "tensions" au Moyen-Orient, etc) et sur des tractations et manipulations géopolitiques dont on trouve asez facilement des exemples. Sa description de la bêtise humaine est tellement percutante et véridique que l'on ne peut s'empêcher de se dire que finalement, tout cela est bel et bien possible. Ce qui est intéressant, c'est que l'alternance de points de vue de personnages différents et quasiment sans liens les uns avec les autres permet de dresser un tableau assez complet de cette Europe totalitaire dans tous ses aspects politiques, religieux et sociaux.

    Ce qui m'a déplu par contre, c'est sa tendance à sombrer dans le sordide. Pas de scènes de torture sanglante, mais des meurtres, beaucoup de meurtres. Notez d'ailleurs que je ne classe pas les scènes concentrationnaires dans la catégorie du sordide, estimant qu'elles rappellent quelques vérités toujours bonnes à entendre.

    Je suis loin d'être une prude oie blanche, mais je trouve que Pierre Bordage en rajoute quelques louchées de trop dans le sexuel. Bien sûr que les vertus prônées par un régime catholique intégriste comprennent un contrôle de la vie sexuelle qui conduit à la frustration. Mais entre les viols, la prostitution et les personnages qui ne semblent pas pouvoir se passer deux pages de penser à la bagatelle... C'est fatiguant en plus de ne rien apporter de plus à une histoire déjà suffisemment dense. J'ai aussi trouvé qu'il en faisait trop dans le registre de l'argot djeuns des deux héros principaux, et dans son réquisitoire sans nuance des religions. Réquisitoire assez amusant tant on le sent attiré par les principes des religions (ou philosophie, cela dépend du point de vue) asiatiques.

    Bref, intéressant mais pas indispensable. On se contentera avec profit de ses oeuvres purement SF.

    Pierre Bordage, L'ange de l'abîme, Livre de Poche 2006, 477 p.