ce week-end, j'ai fait une bonne action. Oui, une bonne action. J'ai enfin lu un des ouvrages lâchement abandonnés sur ma PAL! Victoire, chants de gloire et de soulagement. Bref!
Il s'agit de la suite d'un livre que j'avais, à la lointaine époque où je ne tenais pas encore ce blog, beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé. D'où une petite séquence nostalgie (je laisse la bande son à votre libre appréciation).
L'affaire Jane Eyre: Thursday Next vit dans un monde où la littérature est presque une religion. Où rien n'est plus important qu'une pièce de Shakespeare, où les plagiats font scandale. A tel point qu'une brigade spéciale des Op-Specs a été créée pour s'occuper des affaires littéraires! Accessoirement, il y a également dans ce monde: des gens capables de voyager dans le temps, des dodos ressucités, des vampires, des multinationales prêtes à tout pour dominer le monde, et des individus bizarres dont font partie la plupart des membres de la famille Next. Papa, voyageur du temps est censé ne plus exister, oncle Mycroft invente des machines étranges qui permettent de rentrer dansles livres et je vous en passe. C'est d'ailleurs à cause d'une de ces machines bizarres qu'Achéron Hadès, le Mal, kidnappe Jane Eyre. Heureusement, Thursday est là pour prendre les choses en main entre deux verres, trois souvenirs, un certain nombre de tasses de thé et quelques déboires sentimentaux.
Délivrez-moi: où l'on retrouve Thursday mariée, enceinte et menant une vie toujours trépidante. Son nouveau statut de sauveuse de Jane Eyre ne la met pas à l'abri du retour de la vengeance des méchants du premier tome. Son tendre époux éradiqué, les tentatives de meurtres sur sa personne, le chantage et un logeur agaçants vont mettre le feu aux poudres.
Bon, aucun des deux tomes de cette série n'est facile à résumer. A la base, c'est la quatrième de couverture du premier tome qui m'a convaincue: uchronie déjantée, roman policier, lecture jubilatoire. Bon, bon, bon... Qui aurait résisté??
Et je n'ai pass été déçue du voyage! De décalage en décalages avec notre réalité, Jasper Fforde invente un monde presque complétement différent. On y découvre des inventions burlesques, une nouvelle religion totalement déjantée avec des saints aux noms imprononçables, des lobbies pro-Shakespeare à l'influence politique énorme, des intégristes littéraires, des gravitubes qui permettent de traverser le centre de la Terre, des migrations de mammouths et un certain nombre d'autres choses.
S'y ajoute un sens du rythme, du suspense et de l'action, un humour jouissif et un sens de la répartie qui laissent pantois le lecteur qui a eu l'heureuse idée d'ouvrir ces pages.
Le meilleur reste quand même l'immense amour de la littérature, des livres et de la lecture qui irrigue ces pages. L'idée qu'il est possible de rentrer dans les livres, de rencontrer leurs personnages et de discuter avec eux est proprement génial. L'esquisse de cet univers amorcée dans L'affaire Jane Eyre est développée dans Délivrez-moi. Et c'est le bonheur. On découvre la Jurifiction, police interne des livres, on passe de l'autre côté du rideau, pour apprendre ce qu'il se passe à la fin des chapitres, on tremble face aux virus orthographiques, on est intrigué par les nouvelles technologies comme le transfert par ISBN, on communique par note de bas de page. Et on fait la connaissance de personnages savoureux, les personnages de Fforde lui-même bien sur, mais aussi ce qu'il fait de ceux de Dickens, de Jane Austen, de Lewis Carroll. Je ne me suis pas encore remise du Chat du Cheshire en bibliothécaire! Et d'une scène de solde dans une librairie digne des LCA!
Vous l'aurez deviné, j'aime Japser Fforde! Et j'ai bien du mal à faitre passer tout ce que contiennent ses histoires. Ses livres me mettent la patate et le sourire aux lèvres! Fortement conseillé!
"Ce n'étaient pas simplement des mots assemblés sur une page pour créer une impression de réalité - chacun de ces volumes étaient la réalité. Ces livres-là ressemblaient à ceux que j'avais lus chez moi comme une photographie ressemble à son sujet. Ces livres étaient vivants!"
"Je m'arrêtai de lire lorsque je fus certaine que j'étais complétement dans Raison et sentiments et écoutai Marianne achever son monologue:
... insensible aux changements chez ceux qui se promènent dans votre ombrage! Mais qui sera là pour en profiter?"
Elle poussa un soupir mélodramatique, joignit les mains sur sa poitrine et saglota sans bruit une minute ou deux. Puis elle enveloppa du regard la grandemaison à la façade blanche et se tourna vers moi.
- Bonjour! fit-elle d'un ton amical. Je ne voux ai encore jamais vue par ici. Vous travaillez pour la Juri-machin-truc?
- On ne doit pas faire attention à ce qu'on dit? balbutiai-je en regardant nerveusement autour de moi.
- Ciel, non! s'exclama Marianne avec un rire enchanteur. Le chapitre est termijné, et puis ce livre est écrit à la troisième personne. Nous sommes libres de nos faits et gestes jusqu'à demain matin, quand nous partirons pour le Devon."
L'avis de Flo, de Lou, d'Allie, de Lilly. Certaines ont aimé, d'autres moins! Je vous laisse juges!