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  • La citation du jeudi: Grâce et dénuement

    "Il y avait un secret au coeur des mots. Il suffisait de lire pour entendre et voir, et l'on n'avait que du papier entre les mains. Il y avait dans les mots des images et des bruits, la place de nos peurs et de quoi nourrir nos coeurs."

     

    9782742728824FS.gifDans un décor de banlieue, une libraire est saisie d'un désir presque fou : celui d'initier à la lecture des enfants gitans privés de scolarité. Elle se heurte d'abord à la méfiance, à la raillerie et au mépris qu'inspirent les gadjé. Mais elle finit par amadouer les petits illettrés, en même temps qu'elle entrevoit le destin d'une famille sur laquelle règne une veuve mère de cinq fils. Dans ce troisième roman, récompensé par le prix " Culture et bibliothèques pour tous ", Alice Ferney excelle à faire entendre les voix intérieures de ses personnages, leurs sentiments inavoués, leurs désirs brimés, leurs s"olitaires affrontements avec la fatalité."

     

     

     

     

     

     

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    Les participants de cette semaine:
    Theoma
    Sara

    J'espère n'avoir oublié personne! Sinon signalez-le moi!

    Je passe par chez vous, ravie de mes découvertes mais sans avoir parfois le temps de laisser un commentaire! Mais je ne vous oublie pas!

  • Femmes et filles - Elizabeth Gaskell

    41S0RFH3C8L.jpgHollingford, petit village rural de l'Angleterre. Molly y grandit entre son père médecin, les vieilles filles de la ville et sa nourrice. Une enfance heureuse, entourée, qui prend fin quand son père décide de se remarier après avoir intercepté une lettre d'amour enflammée à destination de son innocente fille. une belle-mère, une demi-soeur, Molly change de vie alors que l'amitié et les prémisses de l'amour viennent bousculer ses certitudes.

    J'avais aimé Cranford, j'avais aimé Nord et Sud, sans surprise, j'ai aimé Femmes et Filles et mes retrouvailles avec la plume d'Elizabeth Gaskell se sont fait dans une atmosphère de bonheur qui ne s'est pas démentie quoi qu'aient pu en dire mes vertêbres et les lanières de mon sac à main. C'est que l'objet est imposant, l'auteur ne s'étant pas privé de raconter, avec un souffle incontestable, l'histoire de Molly Gibson.
    De son enfance à l'orée de sa vie de femme, Elizabeth Gaskell raconte son histoire et celle d'une petite communauté d'hommes et de femmes, fait partager la vie quotidienne d'Hollingford, les drames, les bonheurs, les disputes et les commérages, tous les petits riens qui agitent la bonne société locale et disent mieux que les grands événements l'essence d'une société.
    Une lecture superficielle du roman pourrait laisser penser qu'Elizabeth Gaskell s'appuie sur les clichés pour écrire un long récit irrigué par le thé et solidifié par d'indigestes petits fours. Il est vrai que Molly est une jeune fille digne, morale et vertueuse, que sa demi-soeur Cynthia est frivole et séductrice, que sa belle-mère est aussi inintelligente qu'égoïste, que les nobles sont nobles et capricieux, les vieilles filles et les veuves rigides et cancanières... Mais a bien y regarder, Elizabeth Gaskell croque ses personnages avec une grande finesse psychologique et les rend à la fois complexe et attachants, même les plus agaçants d'entre eux. Au point qu'on regrette de laisser Hollingford à la dernière page tant on a le sentiment d'avoir vécu avec ses habitants.
    C'est souvent drôle, les petits travers des uns et des autres provoquant diverses catastrophes, c'est parfois indiciblement triste, et il va sans dire qu'il arrive que l'on frémisse d'indignation face aux injustices et aux méchancetés auxquelles font face les héros et les héroïnes du récit.
    Elle mêle les fils des intrigues amoureuses et familiales, n'est jamais avare de rebondissements et d'événements qui donnent toujours envie d'en savoir plus tout en brossant avec réalisme le quotidien dans ce qu'il peut avoir de plus prosaïque et en se moquant avec tendresse de ses personnages.
    Un très beau roman donc, à découvrir et savourer comme il se doit... avec une tasse de thé!

    Pimpi a aimé, Karine:) aussi



  • Les nombreux mondes de Jane Austen - Isabelle Ballester

    isabelle-ballester-nombreux-mondes-jane-auste-L-1.jpegVu mon addiction inquiétante pour l'univers de Jane Austen, il m'a été difficile de patienter jusuqu'à mettre la main sur Les nombreux monde de Jane Austen dont la très belle couverture me faisait de l'oeil. Autant vous dire que j'ai été insupportable, guettant assidûment l'arrivée de cet ouvrage ô combien désiré à la bibliothèque.
    Et alors me direz-vous? Et alors c'est une déception, certes relative, mais une déception. Rien à dire ou presque sur la forme: illustrations abondantes, encarts explicatifs, bibliographie, c'est un ouvrage agréable à parcourir. Mais ce qui 'm'avait enthousiasmé dans Les nombreux mondes de Harry Potter m'a beaucoup gênée dans Les nombreux mondes de Jane Austen. Je m'explique: les oeuvres de Jane Austen sont présentées comme si leurs protagonistes avaient existés et avaient fait partie, de près ou de loin de la vie de Jane Austen. Du coup, se mêlent à la biographie de l'auteur des éléments des romans d'une manière qui ne m'a pas vraiment parue intéressante. Entre des épisodes de la vie de Jane Austen, le lecteur a droit à des résumés circonstanciés des romans et de leurs intrigues, ce qui, pour un lecteur assidu de Jane Austen, ne présente absolument aucun intérêt et risque de gâcher le plaisir de la découverte à celui qui n'a pas encore lu tout ou partie de son oeuvre. Sans compter qu'il devient difficile à qui n'a pas lu une biographie de l'auteur de démêler le romanesque du fait. Ce n'est de fait pas très grave puisque l'ouvrage ne se veut pas une biographie de Jane Austen mais une présentation de sa vie et une biographie croisée de ses principaux personnages mais cela a induit au cours de ma lecture un sentiment de malaise et d'agaçement dont je n'ai pas pu me défaire et qui s'est agravé à l'aune du manque de références et de sources concernant les photographies et illustrations abondantes dans le texte. J'ai lâché prise à la moitié de la chronologie qui constitue la deuxième partie de l'ouvrage. J'avais aimé dans Les nombreux monde d'Harry Potter ce parti pris d'aborder les personnages de fiction comme des personnages ayant réellement existé. Mais alors que dans cet ouvrage il était clair que la fiction était à l'honneur, dans Les nombreux mondes de Jane Austen, la frontière se brouille.
    Point positif, ceci étant dit, on a droit à des notes concernant la Régence qui apportent sur l'oeuvre de Jane Austen un éclairage intéressant et qui situent dans leur contexte les petites choses du quotidien qui abondent dans les romans. Dommage qu'il n'y en ait pas plus. Et on a droit en prime à un passage en revue de la postérité de Jane Austen qui donne une furieuse envie de passer une commande immédiate.
    Reste le texte de John Kessel, écrit en hommage à Orgueil et Préjugé et qui clos d'agréable manière ce docu-fiction. Orgueil et Prométhée a le mérite de mettre en avant la pauvre Mary Benning et de lui faire rencontrer un Frankenstein plutôt torturé.
    Je connaissais sans doute trop l'auteur et son oeuvre pour apprécier pleinement l'ouvrage comme j'avais pu apprécier Les nombreux monde d'Harry Potter et dépasser mes réticences.
    L'avis d'Emjy.

    Ballester, Isabelle, Les nombreux mondes de Jane Austen, Les moutons électriques, 2009, 340p. 2/5

  • La citation du jeudi: L'amant ténébreux

    "Kolher avançait, deux mètres dix de terreur pure, vêtus de cuir. Ses longs cheveux noirs tombaient en cascade d'une implantation en V sur le front. Des lunettes de soleil panoramiques cachaient ses yeux que nul n'avait jamais vus. Ses épaules étaient deux fois plus massives que celles de la plupart des hommes. Avec son visage aux traits racés et brutaux, il avait tout du roi qu'il était par naissance et du soldat qu'il était devenu par la force du destin.

    La violence qui émanait de lui constituait une putain de carte de visite.

    Lorsque la vague de haine glaciale l'atteignit, Audazs leva son verre de bière fraîche et but une longue gorgée."

     

    54650474_p.jpgUne guerre fait rage à l’insu des humains. Six vampires protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. Ces guerriers sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire. À sa tête, Kolher, leader charismatique et implacable...

    L’un de ses plus fidèles guerriers est assassiné, laissant derrière lui sa fille, une magnifique jeune femme, une sang-mêlé qui ignore tout de son destin. Et c’est à Kolher qu’il incombe de faire découvrir à Beth le monde mystérieux qui sera désormais le sien...
    ps: mon amour des films de bourrins partagé par une certaine FV n'étant pas un secret, je ne résiste pas à partager cette merveilleuse découverte avec vous: le film de bourrin écrit avec des vampires dans son dedans. C'est GI Joe, XXX, c'est... la confirmation que le film d'action est du "harlequin "sous-marin. D'ailleurs, vivement Expendables que je puisse vous le prouver par A+B!
    Ah oui, vous aurez bien entendu un billet circonstancié sur cette petite merveille dès mon retour de vacances. Avec une analyse en règle de la figure du vampire dans la littérature sentimentale. Parce que vous le valez bien.
  • L'hôte - Jacques Ferrandez d'après une oeuvre d'Albert Camus

    hote-ferrandez-Camus.jpgAlgérie, dans les hauteurs semi-désertiques du pays, un instituteur français reçoit la visite d'un gendarme et de son prisonnier indigène. A lui d'amener l'homme à Tinguit où il sera jugé pour meurtre.  Cette tâche, l'homme l'accepte à contre-coeur et devra la confronter à sa conviction intime et la complicité étrange qui va le lier à cet homme dont il ne sait rien.
    J'aime Ferrandez depuis ma découverte de ses sublimes Carnets d'Orient, une fresque qui m'a fait découvrir un pays et une histoire qui fait partie de mon histoire familiale. J'aime ses dessins délicats, son sens du récit, ses personnages, les couleurs magnifiques qu'il emploie, sa finesse et sa sensibilité pour aborder des thèmes forts, durs, et des événements qui provoquent encore la passion et la haine.
    Il choisit là d'adapter l'Hôte d'Albert Camus, un texte court, une nouvelle que je n'ai, je l'avoue, pas lue mais que j'ai découverte par les images de Ferrandez. Toujours aussi sublimes les images: on parcourt du regard les paysages immenses des montagnes algériennes, on ressent jusqu'à l'os l'isolement, le froid, la rudesse de ce monde de pierre, une rudesse qui répond à celle des hommes et à celle d'une époque où l'on doit choisir son camp et où toute humanité se heurte à la violence et l'incompréhension. Entre l'instituteur et le prisonnier se tisse un lien étrange, fait d'une sorte de respect mutuel, de découverte silencieuse de l'autre, un lien qui ne résistera pas au monde extérieur. Pas ou peu de dialogue, juste l'image et la force qu'elle donne au récit, sa fausse simplicité qui mène au dénouement qu'on devine tragique mais qui reste dans l'ombre. Comme si le bref instant de compréhension et de respect devait être préservé de la violence à venir.
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    C'est une très belle oeuvre, qu'on aurait aimé plus longue pour savourer encore les images et Camus, qu'on devine en filigrane.

    Ferrandez, Jacques, L'hôte, Gallimard, coll. Fétiche, 2009, 4/5