Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'hôte - Jacques Ferrandez d'après une oeuvre d'Albert Camus

hote-ferrandez-Camus.jpgAlgérie, dans les hauteurs semi-désertiques du pays, un instituteur français reçoit la visite d'un gendarme et de son prisonnier indigène. A lui d'amener l'homme à Tinguit où il sera jugé pour meurtre.  Cette tâche, l'homme l'accepte à contre-coeur et devra la confronter à sa conviction intime et la complicité étrange qui va le lier à cet homme dont il ne sait rien.
J'aime Ferrandez depuis ma découverte de ses sublimes Carnets d'Orient, une fresque qui m'a fait découvrir un pays et une histoire qui fait partie de mon histoire familiale. J'aime ses dessins délicats, son sens du récit, ses personnages, les couleurs magnifiques qu'il emploie, sa finesse et sa sensibilité pour aborder des thèmes forts, durs, et des événements qui provoquent encore la passion et la haine.
Il choisit là d'adapter l'Hôte d'Albert Camus, un texte court, une nouvelle que je n'ai, je l'avoue, pas lue mais que j'ai découverte par les images de Ferrandez. Toujours aussi sublimes les images: on parcourt du regard les paysages immenses des montagnes algériennes, on ressent jusqu'à l'os l'isolement, le froid, la rudesse de ce monde de pierre, une rudesse qui répond à celle des hommes et à celle d'une époque où l'on doit choisir son camp et où toute humanité se heurte à la violence et l'incompréhension. Entre l'instituteur et le prisonnier se tisse un lien étrange, fait d'une sorte de respect mutuel, de découverte silencieuse de l'autre, un lien qui ne résistera pas au monde extérieur. Pas ou peu de dialogue, juste l'image et la force qu'elle donne au récit, sa fausse simplicité qui mène au dénouement qu'on devine tragique mais qui reste dans l'ombre. Comme si le bref instant de compréhension et de respect devait être préservé de la violence à venir.
9782203015333_5.jpg
C'est une très belle oeuvre, qu'on aurait aimé plus longue pour savourer encore les images et Camus, qu'on devine en filigrane.

Ferrandez, Jacques, L'hôte, Gallimard, coll. Fétiche, 2009, 4/5

Commentaires

  • La nouvelle se trouve dans le recueil "L'exil et le royaume"... Les images l'évoquent parfaitement, d'après ce que j'en vois.

  • Je ne connais ni la nouvelle ni la BD... mais ce que tu en dis semble rudement tentant!

  • @ Kathel: j'ai très envie de la lire maintenant non pas pour comparer mais pour accompagner cette BD! Ferrandez est un maître!
    @ Karine:): c'est une belle découverte à faire!

Les commentaires sont fermés.