"Assise sur un banc du square avec Comète à mes pieds qui fait semblant de dormir, je regarde le temps passer. Une bloned fait pisser son caniche et un chauve à lunettes lit un bouquin sur le banc d'en face, bien en vue pour que je remarque la couverture. D'abord je tilte pas. Ces temps-ci je suis un peu dans la lune, avec ma main posée sur le téléphone. Mais mes yeux ne peuvent pas s'empêcher d'y retourner, il sont repéré la couleur: c'est un bouquin de la mannequin. Un bouquin tout neuf que le type lit fiérement en croisant les jambes et en mouillant son index pour tourner la page. Il fronce les sourcils, il sourit, il repose son bouquin à plat sur ses genoux et regarde dans le vague avec un air absent. Je suis en plein dans sa ligne de ire mais il ne me voit pas, il regarde au large. Ça me donnerait presque envie de lire, je savai pas que des mots pouvaient ouvrir l'horizon. Sa sévérité s'est transformée en sér&énité. D'un coup je me sens fière, je me dis que peut-être, moi aussi, je suis une adoucisseuse de visages, une sorte d'esthéticienne de l'âme.
Son téléphone sonne, il ne répond pas. Je lâche le mien des mains et je continue de l'observer, cet homme immergé dans l'imaginaire d'un autre."

Quatrième de couverture: Moon a choisi la rue parce qu’elle a décidé d’être « elle-même dans ce monde où les gens sont devenus des
autres ». Elle ne fait pas la manche, elle vend des sourires, et observe avec malice le manège des gens pressés.
« Je dis : Avec cinquante centimes d'euros, qu'est-ce qu'on achète à notre époque ? J'insiste, il accélère, petite pirouette : Non sans déc’, à ce prix, franchement, tu trouves des trucs intéressants à acheter ? Le type finit par s'arrêter, il se demande où je veux en venir, et c'est là que je sors le grand jeu, tutti et compagnie, je dis : Un sourire à ce prix-là, c’est pas cher payé ! Et j'attends pas qu'il accepte, je lui refourgue un petit sourire façon majorette à dentelles, épaules en arrière et tête haute. Le type soupire, il pense qu'il se fait avoir. Il n'a que dix centimes mais je lui fais quand même le sourire en entier. Je suis pas une radine. »
Autour d’elle, il y a Michou et Suzie avec leur Caddie, Boule, son crâne rasé et sa boule de billard à dégainer en cas de baston, les kepons migrateurs avec leurs crêtes de toutes les couleurs, et surtout, il y a Fidji et ses projets sur Paname. Pour lui, elle a décidé d’écrire un roman, un vrai.
Et il y a Slam qui sort de prison, Slam qui aime les mots de Moon et a une certitude : un jour, elle décrochera la lune…


Le Nord-Est du Groenland, terre de cocagne et de bonheur pour les chasseurs, télégraphistes, et autres bonshommes hauts en couleur qui s'y sont installés et s'y consacrent à chasser l'ours, trinquer avec une boisson d'homme, se raconter des histoires, se battre et se réconcilier. Mais voilà que cette existence paisible est menacée par un infâme bureaucrate et son décret de fermeture des stations de chasse... Une réserve protégée, non mais quelle idée! Retourner à la chaleur du Danemark? Jamais! Chacun va comploter pour échapper à ce triste sort.

Vous ne trouvez pas que c'est injuste vous? Non mais vraiment quoi!
Pauvre jeudi! Coincé entre le jour des enfants et le sacro-saint vendredi que tout le monde attend avec impatience, escamoté au profit du dimanche, c'est le jour maudit, le jour oublié. On ne se préoccupe même pas de l'insulter comme le lundi! Et bien moi, je propose de réhabiliter le jeudi, de le marquer, de lui faire des papouilles pour lui dire que non, il n'est pas tout seul comme ça au milieu de la semaine!
Tout semble sourire à Esther Greenwood: jeune, jolie, brillante étudiante, elle passe une partie de son été à New-York après avoir gagné un concours de poésie organisé par un magazine. Une chance unique qui lui permet de cotoyer le monde dans lequel elle aspire à entrer. Mais les apparences sont trompeuses: dans cet univers mondain auquel elle n'est pas habituée, la jeune femme commence doucement à perdre pied. Jusqu'à sombrer dans une dépression profonde.