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  • Message d'absence

    Bip, bip, bip... Chiffonnette Chiffon est actuellement dans l'incapacité de vous répondre. Elle vole avec un sourire béat vers Prague d'où elle reviendra d'ici la fin de la semaine. Elle mettra ses phtos en ligne pour faire baver le pauvre monde et rajoutera quelques lectures et recettes pour la peine.

  • Honte sur moi!

    Parce que je suis pire que Camille! Qui est Camille? Un sympathique jeune garçon de 10 ans qui vit un drame. A son âge antédiluvien, il n'est pas marié! Et pire, il n'est pas amoureux! Ce qui fait de lui la honte de la famille! Que devrais-je dire alors, moi qui ai coiffé Sainte-Catherine! Enfin, là n'est pas la question. Camille décide de tomber amoureux. Car quand on veut, on peut:!

    Un sympathique court roman. On se souvient de la capacité qu'on avait à 10 ans à se torturer quand on ne comprenait pas si bien que ça le fonctionnement du monde des adultes. Arnaud Catherine pose un regard attendri sur son héros et mène tombour battant une intrigue légère mais attachante.

    "Parfois je me dis que tout ça, c'est la faute des parents. Comme souvent dans la vie."

    Arnaud Catherine, Je suis la honte de la famille, Neuf de l'Ecole des Loisirs, 2006.

  • Au bonheur de lire

    Je viens de terminer deux petits essais d'Hubert Nyssen. C'est encore la faute à Cuné!

    Le premier, Eloge de la lecture est le texte d'une conférence, completé par un vibrant éloge à Albert Cohen qui m'a donné envie de me replonger dans l'oeuvre cet auteur. Il ne m'a guère laissé de traces autres que quelques belles phrases dont on retrouve les échos dans Lira bien qui lira le dernier. Lettre libertine sur la lecture. Là par contre, quel bonheur!

    Moi qui ne connaissait Hubert Nyssen que par son nom et son métier d'éditeur ai découvert sa plume pleine de verve et joyeusement érudites. Un beau festival de mots que je ne connaissais pas ou plus: cabouter, avers, bistourner, gargoulette, et autres a chanté dans ma tête! Et cette série de lettres à une lectrice imaginaire a flatté mon petit ego de lectrice, il faut l'avouer. Faut-il qu'il aime les femmes monsieur Nyssen pour en parler ains!

    Ceci dit, le plumage se rapporte au ramage. Le contenu est fort intéressant. Tout est passé à la moulinette: le livre, la lecture, la crise du livre, le rôle de l'écrivain, le libre-échange, etc. On dit le livre en crise, mais depuis que le livre est livre, il est en crise. Et crise du livre n'est pas crise de la lecture tant l'un et l'autre en étant parents ne sont pas siamois. S'il y a crise, c'est celle du support,et d'un monde dans lequel tout est bradé et noyé dans le flot du consumérisme et du progrès. S'il est inquiet, Hubert Nyssen, c'est surtout de la désacralisation de l'acte d'écrire et du rôle de l'écriture. Mais l'espoir est là malgré tout, parce qu'il reste des lecteurs, et surtout des lectrices.

    Mais ce qu'il y a de meilleur en cet ouvrage, c'est le sens de la formule, ce bonheur incomparable que l'on sent qu'il a à écrire et à lire, et son hymne au bonheur de lire, son regret que ce bonheur ne soit pas mieux partagé. Ce qui donne ces merveilleuses petites, ou grandes phrases qui ont ausis le mérite de me faire réflechir au sens de mon métier. Qu'est-ce que lire, qu'est-ce que faire lire et faire passer le bonheur de lire, comment faire passer ce plaisir? C'est un beau rôle que d'être, ou plutôt d'essayer d'être le passeur aux autres du plaisir, certes, mais aussi des moyens de l'indépendance. C'est ce que j'en retire, malgré le pessimisme de certains des propos.

    Petit florilège:

    "Et puis, je vous l'avoue, aux heures d'égoïsme, je me fiche de savoir si dans cinquante ans il sera encore question d'un livre qui vient de m'apporter illuminations et jouissance. C'est l'affaire de mes petits-neveux. La mienne est de ne pas négliger la félicité de l'instant, de ne pas mépriser la compagnie qui m'est offerte et de ne pas gâcher le plaisir qu'elle me donne."

    "Les livres auxquels nous sommes tellement attachés, mademoiselle Esperluette, ne sont pas des livres pour tous. On aurait beau les offrir, ils n'auraient pas plus de lecteurs qu'ils n'en ont déjà. Car il ne suffit pas de savoir lire pour pouvoir lire. Afin de parer la bastonnade, j'aurais dû revétir heaume et armure pour dire cela, mais je persiste à prétendre et à le répéter. Si l'on n'y a pas été préparé par l'éducation, qu'elle fut particulière ou sociale, on ne peut trouver dans la lecture que décéption et, pire, graines d'hostilité. Donner à lire à qui ne sait pas lire revient à le détourner pour longtemps des livres, sinon à jamais."

     

  • Là où vont nos pères

    Coup de cœur. Cet album est une pure merveille et un bel OBNI (objet bédéphorme non identifié). Un père de famille part un jour vers une mystérieuse destination pour continuer à nourrir les siens.
    C’est une remarquable fable sur l’immigration, rendue universelle par le monde onirique qu’invente l’auteur et par l’absence de parole. C’est en effet une des principales caractéristiques de cette œuvre : pas de bulles ! L’exercice était casse-gueule mais on peut reconnaître à Shaun Tan sa maîtrise de la narration. Et un talent immense pour l’illustration. Certaines des planches laissent muet d’admiration. J’en suis restée baba et toute émotionnée!
    En plus de ça, pas de pessimisme, pas de drame, juste l’espoir. Tout est bien qui finit bien, ce qui permet de s’évader un petit peu d’un monde où les expulsions commencent à la sortie des écoles. Le tout sans démonstration pesante : le lecteur doit deviner, ressentir. Et c’est là une des principales forces de cet album : la moindre vignette est un monde en elle-même.
     
    Là où vont nos pères, Shaun Tan, Dargaud, Long courrier, 2007.