Voilà, aujourd'hui j'ai envie de pondre une bulle sur mon métier. Oui, mon métier, bibliothécaire. Enfin pas tout à fait encore. Bibliothécaire stagiaire est mon statut. Padawan je suis.
Ceci dit, le padawan a déjà trainé ses guêtres un peu dans son nouveau milieu naturel et beaucoup dans l'Enfer-des-bibliothécaires-en-formation. Il peut donc affirmer une chose: quand on lui disait qu'aimer lire est une condition nécessaire mais non suffisante pour être bibliothécaire, ce n'était pas une blague. Il faut aussi: des nerfs d'acier, un métabolisme capable d'assimiler le sucre et le gras à haute dose, un sens pratique à toute épreuve (et là, je me sens un tantinet inquiète), un très solide sens de la diplomatie (et je n'ai pas encore trouvé en rayon La diplomatie pour les nuls), savoir compter sans ses doigts (aïe). J'en passe et des meilleures. Mais le pire, le pire... est sans doute de rester assise des heures à écouter des gens parler en rongeant son livre (ou son boîtier de CD selon les affinités). Et parler sur les ratios, les mètres linéaires, les mérites comparés des portiques et des antivols avec la RFID, les bonnes pratiques d'accueil, comment rédiger une bibliographie selon la norme Z-quelque-chose, les marchés publics et la LOLF.
Ce n'est pas que je ne sache pas l'importance de tout ça, mais heureusement qu'il y a les stages pour se rappeler pourquoi on a passé ce concours. Les chorégraphies sur Meunier tu dors, les chariots de retour, le regard illuminé des petiots auxquels on raconte une histoire, les crises de fou rire devant les imitations de Mandarine la petite souris, et les livres...