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  • Désobliger sa famille

    "Voici une trentaine d'années, mademoiselle Maria Ward de Huntington fut assez heureuse pour captiver avec sept mille livres de rente comme seule fortune, le coeur de Sir Thomas Bertram de Mansfield Park, dans le comté de Northampton, et se hausser ainsi jusqu'au rang de femme de baronnet, acquérant de surcroît tout le bien-être et les avantages matériels qu'offrent une belle maison et un revenu considérable." Mais ses soeurs ne purent faire d'aussi beaux mariages. Mademoiselle Ward épousa le pasteur Norris, et la plus jeune, Frances épousa pour désobliger sa famille un officier de marine, rompant tout lien avec ses soeurs et sombrant dans la misère avec ses nombreux enfants dont elle était bien incapable de s'occuper. Une bonne dizaine d'années plus tard, la famille Bertram et la tante Norris décident dans leur infinie bonté d'accueillir la fille ainée de Frances, Fanny, à Mansfield Park pour l'éduquer et l'entretenir. C'est le début de la fin de la traquillité et le vrai début de folles aventures.

    Du Jane et du bon! Je ne suis certe pas très objective tant j'aime cette grande dame et ses oeuvres, mais c'est quand même du grand art! On retrouve dans ce gros roman les répliques assassines, les portraits au vitriol, la méchanceté soigneusement dissimulée des uns envers les autres, les multiples rebondissements, les thés et les bals. Il faut "voir" la Norris, confite de bêtise et d'orgueil, lady Bertram et son indolence, les Crawford et leur ambition! Et la pauvre et douce Fanny au milieu de tout cela, avec son sens moral sans faille et sa profonde gentillesse, coincée par les attentions importunes de son soupirant au point de se mettre en colère. J'ai beaucoup fait rire ma colocataire avec mes exclamations ("l'enfoirée de tante Norris", "mais crétin, elle est amoureuse de toi, ouvre les yeux"), puis je me suis tue. Ca faisait mauvais genre dans l'avion!

    Reste l'infini talent de cette plume et le bonheur de s'enfoncer dan cet univers comme dans un bon oreiller de plume, le tout avec une bonne tasse de thé.

    Jane Austen, Mansfield Park, 10/18, Domaine étranger, 1996, 510 p.

  • Gourmands de tous les pays

    " Cette bibliothèque gourmande contemporaine invite des écrivains à dévoiler, autour d’un jeu de mots-clés, les secrets de leurs plaisirs gourmands "
    e sujet semblait pourtant prometteur... Faire mettre en mot par des écrivains leur amour pour la nourriture et la cuisine. Plutôt attirant pour la gourmande que je suis. Mais je n'ai pas été convaincue par l'opus que j'ai lu pendant mes vacances. Chantal Pelletier donne à lire une série de petits textes autobiographiques ou non qui disent son amour de la bonne cuisine de son enfance et la bonne cuisine d'ailleurs. Parce qu'elle aime l'aiileurs: "Mon goût pour les bonnes choses est comme moi. Il aime voyager. "
    Mais les chapitres (ou micro nouvelles) sont très inégaux. Certains comme la description d'un repas dans le désert sont un vrai bonheur. Ou encore ce petit bout: "... mon plus grand plaisir est de manger dans les échoppes, sur les marchés. Découvrir sous mes doigts la texture voluptueuse des viandes, les pâtes grenues des galettes, les masses tendres des légumes, leurs peaux soyeuses. Je rechigne rarement à ce jeu: modeler dans un grand plat odorant des boulettes fragiles en pressant riz ou semoule, sauces de légumes, hachis de viande, porter cette improbable sculpture à la bouche, lèvres tétant les restes, langue léchant les doigts dégoulinant de sucs épicés, façon de ne rien perdre des jus et des parfums, de baigner au mieux dans les arômes, dont même la peau s'abreuve..." ou je me retrouve.
    Mais d'autres m'ont littéralement fait bayer. Je ne sais trop quoi en penser. En lire d'autres?

    Voyages en gourmandise, Chantal Pelletier, Nil, Exquis d'écrivains, 113 p.

  • La parole du désert

    Ce qui m'a le plus frappé dans ce roman, c'est la beauté des phrases. On a la tentation d'en lire certaines à haute voix pour mieux les goûter si vous voyez ce que je veux dire. Et comble de bonheur, ce n'est pas seulement bien écrit, c'est aussi beau dans le fond! Goran Tunström parvient en 200 pages à rendre les figures du Christ et de Jean le Baptiste profondément humaines. L'un est un écorché vif en perpétuelle rebellion, l'autre un doux qui apprend petit à petit à faire face à ce qu'il est et à l'accepter. Leurs chemins se croisent jusqu'à ce que l'on rejoigne Jésus au coeur de sa retraite de 40 jours dans le désert.

    J'ai particulièrement aimé le fait que le Christ doute au départ de ce qu'il est et qu'il lutte de toute ses forces contre l'idée qu'il puisse être le Messie tout en étant quelque part flatté. Et les figures de Marie et de Joseph qui souffrent de l'enfant qu'ils ont mis au monde même s'ils l'aiment.

    On y trouve de surcroît des reflexions qui laissent songeur: "Au coeur du silence, toutes les entraves disparaissent: ce n'est que là qu'il est possible de jalonner le chemin qui va tout droit. Il mène tout droit à la mort. Trop de gens vivent continuellement à côté de la voie qui y mène. Ils peuvent se cacher dans leurs souvenirs, dans le temps anéantis. Ils se croient immortels. Ils sont des enfants."

    Bref, c'est beau, c'est bon, c'est chaudement recommandé.

    Göran Tunström, La parole du désert, Actes Sud Lettres scandinaves,1993, 201 p.

  • Plus dur sera le retour

    De vacances... Alors, comment dire... Prague, c'est beau?? C'est suffisant?? Non? Bon. Alors, descriptif.

    Magnifique ville de l'est avec des airs de ville autrichienne ne sera toujours pas suffisant! Le premier choc intervient à l'arrivée sur la place principale de la vieille ville. Ne me demandez pas les noms, je n'ai pas mon Routard sous la main et mon cerveau est encore dans le train! Bref, la place de la ville historique: plusieurs églises, des tours dans tous les sens et plein de vieilles pierres. C'est juste beau.

    Il y a des calèches pour faire cliché, des touristes dans tous les coins évidemment et un marché de Pâques parce qu'ils le fêtent pour de vrai. Les décos sont sympas et pas trop kitsch.Pas comme en Alsace, sans vouloir vexer les alsaciens (faut dire que je suis peut-être tombée sur la mauvaise façade)!

    La preuve, ce joli oeuf devant la cathédrale.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il y a de jolies ruelles avec des boutiques à touriste et des coins plus perdus qui ne manquent pas de charme.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'île de Kampa, les parcs sur la colline du château, les rues du quartier juif avec leurs bâtiments Art nouveau.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Un des coins les plus touristiques, mis à part la place de la ville historique est sans conteste aucun le pont Charles. Il faut dire qu'il vaut le coup avec ses tours et ses statues. J'ai pris une petite vingtaine de photos dans le secteur dont voilà un petit florilège.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il y a des merveilles de façades dès qu'on lève le nez et quelque soit le quartier. Même dans les secteurs de la ville les plus populaires (ça a du bon de se perdre des fois), il y a de beaux restes. Et de bons clubs de foot. Vous aviez entendu parler du Sparta? Moi non avant de passer vers le stade. Ce qui m'amène aux gens (gens, supporters, foot, vous ne suivez pas le raisonnement? Moi non plus). Fort sympatiques, souvent très mignons (oui, la gent féminine est mignonne aussi), globalement serviables envers les pauvres touristes paumés. Mention spéciale pour leur maîtrise de la langue anglaise.

    Bref, j'ai aimé et je retournerai probablement pour écumer ce que je n'ai aps pû faire et voir en trois jours. Pour les amateurs, prévoir une bonne paire de baskets et de grands yeux emerveillés. Par contre... Ne pas s'attendre à des merveilles culinaires. C'est de la bonne cuisine du nord: viande, viande, viande, viande. En ragoût, panée, grillée, en boulettes, farcie, etc. Pas mauvais (mention spéciale pour le boeuf aux airelles), copieux (un demi canard pour moi toute seule), mais je me suis jetée sur les légumes une fois dans mes pénates! Les éléments sucrés du paysage sont maigeables mais ceux sur lesquels j'ai pu mettre la main n'étaient pas transcendants. Le Routard est toujours une valeur sûre, mais évidemment, on y retrouve toujours moults touristes français...