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Chiff' - Page 98

  • Manga part 2: love stories

    Et pour inaugurer le joli mois de septembre, quelques histoires d'amour!

     

    Le sablier, Hinako Ashihara, Kana

    3 volumes parus, 7 à paraître, série terminée au Japon

     



    L’hiver de ses 12 ans, An quitte Tokyo pour suivre sa mère, fraîchement divorcée dans son village natal. Entre amitiés naissantes, amours adolescentes et drames familiaux, commence pour elle le délicat chemin vers l’âge adulte.

     

    Un coup de cœur, rien de moins ! Le sablier est un shôjo rare, un de ceux qui tout en délicatesse raconte une histoire banale et pourtant importante et aborde des sujets de société brûlants.

    L’image du sablier est magnifiquement utilisée : à la veille de son mariage, An retrouve un petit sablier. Ce petit objet ramène à elle les souvenirs de 14 années de vie écoulées depuis cet hiver où elle est venue s’installer chez ses grands-parents. Le temps qui s’écoule et ne revient pas est un des thèmes majeurs de ce manga. An, touchée par le divorce de ses parents, par un deuil difficile, des décisions lourdes de conséquences découvre petit à petit l’amitié, l’amour, la vie tout simplement. On retrouve bien sûr le traditionnel  triangle amoureux et quelques unes des figures imposées du genre, mais sans niaiserie. Pas de petits cœurs roses qui volètent, juste des regards, des atermoiements, des retrouvailles passionnées. Les personnages sont justes, les événements amenés avec rapidité maos cohérence.

    Ajoutez à cela un graphisme limpide et travaillé, et vous obtenez un shôjo des plus attachants.

     

    Les avis de Fashion et Clarabel.

     

    Merci à Fashion pour le prêt !

     

    Itadakimasu, Yuki Yoshihara, Soleil manga

    4 volumes, série terminée

     



    Naeko travaille dans l’agence matrimoniale dont son ex-mari est le directeur. Un ex-mari qui n’a pas renoncé à reconquérir la femme qu’il a trompé jusqu’à plus soif. Mais c’est sans compter sur le fait que Naeko tombe amoureuse d’Ouji, de 10 ans son cadet et accessoirement… son ex-beau-frère !

     

    Attention, nous ne sommes pas dans le shôjo, mais dans le josei, c’est-à-dire la comédie sentimentale pour jeune femme ! Cette précision faite, force m’est d’avouer qu’il s’agit d’une lecture des plus anodines. Itadakimasu est un agréable moment de lecture servi par un graphisme classique, un scénario sympathique agrémenté d’un brin d’humour et de quelques galipettes ! A noter tout de même qu’il aborde le sujet du divorce, encore assez mal perçu au Japon si j’ai bien compris le message de la mangaka ; Autre point fort, l’héroïne de l’histoire est plus âgée que son amoureux. Elle travaille, il est encore lycéens.  Or, s’il est communément accepté que des jeunes filles aient des relations amoureuses avec des hommes beaucoup plus âgés qu’elles (parfois contre espèces sonnantes et trébuchantes, ce qui est une forme de prostitution), l’inverses est moins facile à faire accepté, et cela au Japon comme dans les pays occidentaux. Une thématique intéressante donc, traitée de manière légère et tendre. Si je trouve les tomes suivants à la bibliothèque, je me pencherai sans déplaisir sur la suite de l’histoire !

     

    New-York, New-York, Marimo Ragawa, Panini

    4 volumes, série terminée

     



    Ken Walker est un policier new-yorkais lambda si ce n’est qu’il cache à son entourage le fait qu’il est homosexuel. Jusqu’au jour où il croise Mel Frederics, un jeune homme calme au passé sombre dont il va tomber amoureux.

     

    Un brin de yaoi pour continuer ! Autant le dire tout de suite, je n’ai pas accroché à cette série même si je lui reconnais d’indéniables qualités ! Au rang de ces qualités, New-York, New-York aborde des questions et des problèmes graves : inceste, perception de l’homosexualité dans certains milieux et dans le cadre familial, sida, adoption homoparentale, etc. sans tomber dans le moralisateur ou le démonstratif. On suit tout simplement la vie d’un jeune homme qui avait caché jusqu’alors son homosexualité et qui se trouve devant des choix difficiles, devant une famille qui ne se doutait de rien. Mais les mésaventures répétées de Mel, l’absence d’humour, la mièvrerie des scènes d’amour m’ont, je l’avoue, fatiguée. Dommage parce que pour le reste, on peut parler d’une œuvre de qualité et utile !

     

     

     

  • Manga power, part 1: A boire et à manger

    Puisque je suis décidemment indécrottable, même quand il s’agit de manga, je trouve le moyen de faire parler ma gourmandise native !

     

    Aya conseillère culinaire

    Akyo Aoushi, Sabouro Ishikawa, Bamboo

    4 volumes parus, un à paraître, série terminée au Japon en 5 volumes
     



    Aya Kisaragi est conseillère culinaire free lance. Son travail ? Redresser les restaurants en perte de vitesse, traquer les fautes et les faussaires de la cuisine avec une compétence unanimement reconnue et une dureté tout aussi célèbre. Mais les gens ne sont pas toujours aussi simples qu’ils ne paraissent…

    Il y avait déjà un moment que j’entendais parler d’Aya dans mon entourage de LCA et gourmandes notoires ! Heureusement, Delphine était là pour me prêter les trois premiers tomes de la série ! J’ai donc pu à mon tour me plonger dans les délectables aventures de notre pourfendeuse de la mauvaise cuisine !

    Premier bon point pour cette série, des personnages principaux plutôt attachants. Aya a un fichu caractère, semble se faire une joie de faire tourner en bourrique son entourage, montre une absence de morale parfois alarmante, mais fini toujours par révéler un humanisme touchant, une volonté d’aider son prochain en l’amenant à se dépasser et un talent de cuisinière hors du commun. Son assistant, Ippei Kawaï, novice dans l’art de la cuisine et du conseil culinaire est d’une maladresse hilarante et fait un contrepoids parfait à sa patronne. On prend un plaisir certain à suivre leurs tribulations.

    Mais il n’y a pas que ça, et c’est le deuxième bon point pour la série : les histoires qui composent les différents volumes sont autant de manière d’apprendre au lecteur à connaître la cuisine japonaise, ses traditions, des spécialités, la manière dont elle a incorporé et adapté les apports de la cuisine occidentale. Et elles sont aussi l’occasion de mettre en lumière des rapports humains plus ou moins conflictuels, de poser la question de l’argent, des relations entre hommes et femmes, de la réussite et de l’échec.

    Alors bien sûr ce manga est de facture classique et l’intrigue reste relativement attendue, mais la très bonne tenue de l’ensemble rappelle aussi que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ! Et qu’avec un peu de miso pour relever la sauce, il n’y a aucune raison de bouder un plaisir bien mérité !

     

    L’avis de Fashion, Gawou!

    Delphine merci pour le prêt !

     

    Les Gouttes de Dieu

    Kamino Shizuku, Glénat
    2 volumes parus, série en cours au Japon



    Un œnologue japonais renommé décède en laissant un étrange testament. Son fils qui avait choisi de suivre une autre voie que le vin devra affronter un des meilleurs œnologues pour recevoir son héritage. Le challenge : trouver 12 grands crus, et le meilleur de tous, le 13e. La traque des Gouttes de Dieu commence.

     

    L’amour des français pour le vin n’est plus à démontrer, mais les japonais ne sont pas en reste et c’est ce que montre ce fort sympathique manga. A travers les aventures de Shizuku Kanzaki, c’est l’univers du vin qui est décrypté pour les néophytes. Dégustation, crus, vignobles, appellations, tout y passe pour le plus grand plaisir des yeux, de la tête, et de papilles qui frétillent à l’idée du pop caractéristique provoqué par l’intervention de cet instrument étrange appelé tire-bouchon ! La grande force de cette série est de faire, certes, œuvre de vulgarisation, mais avec un sérieux qui lui a valu la reconnaissance de la profession. Juste pour illustrer mon propos, toutes les étiquettes reproduites sont identiques à celles qui existent !

    Ajoutez à cela un scénario sérieux, des personnages attachants, des histoires secondaires qui se greffent harmonieusement à la principale, et vous aurez une série à découvrir, et à suivre !

     

    L’avis de Delphine

     

  • Gourmandises

     

    J’avais déjà croisé aux détours des rayonnages de la bibliothèque le nom de Maguelonne Toussaint-Samat. L’œil attiré par le joli titre de son ouvrage, je l’avais noté dans un recoin de ma mémoire, me disant qu’un jour ou l’autre, le l’ouvrirai pour voir ce qu’elle pouvait bien raconter sur ce sujet au combien alléchant des gâteaux et des friandises. Il a fallu que Babelio m’envoie son Miamissime dans le cadre de l’opération Masse Critique pour que je me décide ! Et bien m’en a pris !

     

    La très belle et très exquise histoire des gâteaux et des friandises est une somme d’érudition, d’humour et de plaisir enthousiasmante. Maguelonne Toussaint-Samat fait œuvre d’historienne des mœurs : même si elle ne s’affirme pas comme telle, elle trace à travers l’histoire des gâteaux, entremets, desserts et autres gourmandises un tableau des us et coutumes humaines à travers le temps et l’espace. Mais on est loin de l’aridité que peuvent parfois avoir les essais historiques. Quand Maguelonne Toussaint-Samat fait une chronologie, c’est celle des pâtisseries les plus marquantes ! Quand elle utilise l’étymologie, c’est pour retracer les évolutions du mot entremet, ou de pâtissier ! Quand elle appuie ses démonstrations sur des extraits d’œuvres, ce sont des menus de banquets du 17e siècle et des recettes telles qu’écrites par ceux qui les ont réalisées… ou dégustées !

    De manière fort agréable et didactique, l’ouvrage est divisé en parties : une première pour faire l’histoire de la profession des enchanteurs, pâtissiers et confiseurs, une seconde pour retracer l’histoire des ingrédients, une troisième pour faire celle des gourmandises à travers les âges, une autre pour retracer l’évolution des gâteaux et pâtisseries françaises avant d’arriver aux traditions gourmandes du monde entier et de passer aux glaces, confitures et fruits confits ! Le tout abondamment illustré de cartes postales, photographies, dessins, lithographies et parsemé d’anecdotes savoureuses : comment est née la toque du pâtissier, pourquoi le bretzel a la forme qu’on lui connaît et était échangé par les fiancés à Noël, pourquoi les œufs étaient considérés comme trop précieux pour être utilisés dans les gâteaux, d’où vient le sucre et comment il a été découvert… Avec Maguelonne Toussaint-Samat, on voit des destins de pâtissiers s’accomplir, des guerres se livrer à grand renfort de pain d’épice, et on apprend une foule de choses fort sérieuses et intéressantes sans même en avoir l’impression tant sa passion et son enthousiasme sont communicatifs !

     

    A lire Maguelonne Toussaint-Samat, on n’a qu’une envie, celle de se replonger dans livres et carnets de recette, de touiller et mitonner, monter et pâtisser pour illuminer le quotidien, partager le bonheur de ces bonnes choses si importantes et accomplir le « devoir de gourmandise » !

    Maguelonne Toussaint-Samat, La très belle et très exquise histoire des gâteaux et des friandises, Flammarion, 2004, 431 p.