Puisque je suis décidemment indécrottable, même quand il s’agit de manga, je trouve le moyen de faire parler ma gourmandise native !
Aya conseillère culinaire
Akyo Aoushi, Sabouro Ishikawa, Bamboo
4 volumes parus, un à paraître, série terminée au Japon en 5 volumes
Aya Kisaragi est conseillère culinaire free lance. Son travail ? Redresser les restaurants en perte de vitesse, traquer les fautes et les faussaires de la cuisine avec une compétence unanimement reconnue et une dureté tout aussi célèbre. Mais les gens ne sont pas toujours aussi simples qu’ils ne paraissent…
Il y avait déjà un moment que j’entendais parler d’Aya dans mon entourage de LCA et gourmandes notoires ! Heureusement, Delphine était là pour me prêter les trois premiers tomes de la série ! J’ai donc pu à mon tour me plonger dans les délectables aventures de notre pourfendeuse de la mauvaise cuisine !
Premier bon point pour cette série, des personnages principaux plutôt attachants. Aya a un fichu caractère, semble se faire une joie de faire tourner en bourrique son entourage, montre une absence de morale parfois alarmante, mais fini toujours par révéler un humanisme touchant, une volonté d’aider son prochain en l’amenant à se dépasser et un talent de cuisinière hors du commun. Son assistant, Ippei Kawaï, novice dans l’art de la cuisine et du conseil culinaire est d’une maladresse hilarante et fait un contrepoids parfait à sa patronne. On prend un plaisir certain à suivre leurs tribulations.
Mais il n’y a pas que ça, et c’est le deuxième bon point pour la série : les histoires qui composent les différents volumes sont autant de manière d’apprendre au lecteur à connaître la cuisine japonaise, ses traditions, des spécialités, la manière dont elle a incorporé et adapté les apports de la cuisine occidentale. Et elles sont aussi l’occasion de mettre en lumière des rapports humains plus ou moins conflictuels, de poser la question de l’argent, des relations entre hommes et femmes, de la réussite et de l’échec.
Alors bien sûr ce manga est de facture classique et l’intrigue reste relativement attendue, mais la très bonne tenue de l’ensemble rappelle aussi que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ! Et qu’avec un peu de miso pour relever la sauce, il n’y a aucune raison de bouder un plaisir bien mérité !
Delphine merci pour le prêt !
Les Gouttes de Dieu
Kamino Shizuku, Glénat
2 volumes parus, série en cours au Japon
Un œnologue japonais renommé décède en laissant un étrange testament. Son fils qui avait choisi de suivre une autre voie que le vin devra affronter un des meilleurs œnologues pour recevoir son héritage. Le challenge : trouver 12 grands crus, et le meilleur de tous, le 13e. La traque des Gouttes de Dieu commence.
L’amour des français pour le vin n’est plus à démontrer, mais les japonais ne sont pas en reste et c’est ce que montre ce fort sympathique manga. A travers les aventures de Shizuku Kanzaki, c’est l’univers du vin qui est décrypté pour les néophytes. Dégustation, crus, vignobles, appellations, tout y passe pour le plus grand plaisir des yeux, de la tête, et de papilles qui frétillent à l’idée du pop caractéristique provoqué par l’intervention de cet instrument étrange appelé tire-bouchon ! La grande force de cette série est de faire, certes, œuvre de vulgarisation, mais avec un sérieux qui lui a valu la reconnaissance de la profession. Juste pour illustrer mon propos, toutes les étiquettes reproduites sont identiques à celles qui existent !
Ajoutez à cela un scénario sérieux, des personnages attachants, des histoires secondaires qui se greffent harmonieusement à la principale, et vous aurez une série à découvrir, et à suivre !
L’avis de Delphine